Ce vendredi 19 janvier représentait l’un des premiers gros évènement musicaux de ce début d’année avec le passage de Simple Plan à Paris. Accompagné de State Champs et de Mayday Parade, cette soirée s’annonçait pleine de promesses. L’engouement autour de ce concert était tel que les canadiens ont réussi le pari de remplir trois soirs de suite le Bataclan. On vous raconte cette deuxième soirée!
Il ne fallait pas arriver en retard puisque la soirée commence à 18h35 avec l’arrivée sur scène de Air Yel. Pas annoncée sur l’affiche, il fallait attendre que les horaires de la soirée sortent, soit l’avant veille, pour être au courant de sa présence, et c’est un peu dommage. La chanteuse se présente seule et dans un premier temps accompagnée d’une guitare acoustique. Air Yel nous propose dans cette configuration 2 compositions originales et deux reprises. La voix de Air Yel est assez bluffante : entre puissance et justesse, le public semble captivé par sa performance. Arrivé au milieu du set, la chanteuse range sa guitare sèche et ne garde que son micro en annonçant qu’elle allait désormais faire monter l’ambiance. Désormais, le show s’articule autour des instrus qui sont balancés sur les enceintes sur lesquels Air Yel chante par dessus. Je ne suis clairement pas fan de ce genre de performance. En plus des beat, j’ai l’impression que sont également samplés des backing vocals de la chanteuse. Si bien qu’on a du mal à distinguer ce qui est fait en live et ce qui est pré-enregistré. A mon sens, une performance live ne peut pas se résumer à simplement débarquer avec un micro et chanter par dessus des enregistrements. J’en ai même du mal à me faire mon propre avis sur la musique de la jeune artiste. A l’image du style vestimentaire et de l’identité visuelle de la chanteuse qui joue sur l’opposition noir / blanc, cette première performance de la soirée est un peu contrastée à mon goût.
Cinq petites minutes d’attente et on retrouve désormais Mayday Parade. Les américains n’étaient pas venus en France depuis 8 ans, autant dire que l’attente se faisait grande pour ce groupe qui jouit d’une belle côte de popularité depuis la fin des années 2000. C’est d’abord Derek Sanders qui se présente seul pour reprendre le début de Oh Well, Oh Well a capella avant d’être rejoint par le reste du groupe. Cette entrée en matière est vraiment judicieuse et fait très bon effet ! En explorant et en découvrant le groupe, que je ne connaissais peu avant l’annonce du concert, j’ai fini par tomber sur le morceau More Like a Crash, le deuxième titre joué par le groupe ce soir. J’ai trouvé ce morceau tellement prenant et accrocheur que j’ai immédiatement pensé qu’il s’agissait d’un des classiques du groupe. Autant dire que j’étais très surpris de savoir qu’il s’agit en fait d’un des derniers single du groupe en date, sorti en octobre 2023. C’est sans surprise que ce morceau superbement bien écrit rend également merveilleusement bien en live. La performance des originaires de Floride est convaincante même si la prestance de Derek Sanders manque un peu de charisme. On pourrait croire qu’il vient de sortir du lit, et le fait qu’il soit pieds nus n’aide pas. On peut également regretter que relativement peu de personnes semblent connaître le groupe, et j’imagine que les fans du groupe vont désormais attendre une date française en tête d’affiche. Du côté de la setlist, le groupe met l’accent sur les morceaux issus de A Lesson in Romantics (2007). Le show se termine ainsi sur Jamie All Over, qui constitue (sans que je me trompe cette fois) le morceau phare de Mayday Parade.
On approche des 21h et la tête d’affiche de la soirée se fait attendre. C’est au son de l’OST de Star Wars que débarquent Simple Plan, sous les cris très enthousiastes du public. Et ce n’est pas I’d Do Anything qui va calmer le public qui reprend en chœur les paroles du morceau. Sur les morceaux phares comme celui-là ou sur les morceaux moins connus du groupe, le public répond toujours présent en accompagnant Pierre Bouvier au chant. C’est assez impressionnant et toujours un vrai plus pour l’atmosphère ! Côté scénographie, le groupe est accompagné d’un grand écran horizontal en fond de scène qui diffuse des images en lien avec les morceaux joués. Malheureusement, je trouve l’écran positionné trop bas si bien que depuis la fosse, il est assez difficile de pouvoir bien le voir. C’est un peu dommage, surtout que l’idée de mettre en avant ces morceaux en projetant des images de leurs clips ou de leurs paroles permet souvent de donner plus de personnalités aux différentes chansons qui composent le set. On se console avec les confettis et les rubans qui font toujours leur effet!
Ayant vu le groupe lors de leur passage à Bercy en première partie de Sum 41 en septembre 2022, j’étais un peu resté sur ma faim de n’avoir eu quasiment que les hits du groupe, et j’attendais donc ce passage en tête d’affiche pour pouvoir entendre d’autres morceaux. La grosse belle surprise de la soirée est sûrement Take My Hand, qui n’était plus trop joué ces derniers temps par le groupe alors que c’est un morceau magnifique, entre sa mélodie prenante, son énergie et sa belle signification. Ayant particulièrement apprécié le dernier album du groupe, Harder Than It Looks (2022), j’avais également envie de le découvrir en live. On doit se contenter de trois morceaux, ce qui n’est pas énorme, mais la performance de Million Pictures of You est une aubaine, ce morceau est sûrement le meilleur de l’album. L’évènement de la soirée reste le privilège d’avoir eu le droit non pas à What’s New Scooby Doo? une fois mais deux fois, dont une dans la version française! En dehors de ça, on sent que le groupe est toujours en mesure de capitaliser sur ses morceaux classiques et sur la nostalgie qu’ils représentent aux yeux de leur public. En proposant un medley de reprise de All Star, Sk8er Boi et de Mr. Brightside, le groupe souhaite continuer de surfer sur cette vague nostalgique du début des années 2000, mais je suis moins emballé par ce choix. Déjà, le seul groupe autorisé à reprendre All Star est Chunk! No, Captain Chunk!, et encore plus sur le sol français! De plus, la performance du riff de Sk8er Boi ne lui a clairement pas rendu hommage et de manière générale, Simple Plan a suffisamment de morceaux iconiques pour avoir besoin de reprendre ceux des autres.
En plus de la musique du groupe dont on se délecte, le groupe apporte une vraie bonne humeur et une sympathie qui donne une sensation de proximité avec celui-ci. Le fait qu’ils soient francophones est un atout, et le groupe joue d’ailleurs avec leur accent Québécois et les différences de vocabulaire pour blaguer et créer de la complicité avec le public français. Le crowdsurf de Chuck sur la fin du concert représente plutôt bien la très bonne ambiance de la soirée. La fin du set est d’ailleurs marqué par deux autres très beaux moments. Le premier est la performance de Where I Belong avec Derek de State Champs, qui est une ode au punk-rock et au pop-punk dans son ensemble. Pierre Bouvier introduit d’ailleurs ce morceau en citant les groupes qui ont influencé et donner envie à Simple Plan d’exister : Pennywise, Lagwagon, Bad Religion ou les plus « classiques » Green Day et blink-182. Le chanteur sait d’où il vient et n’a pas oublié ses racines et influences. Je valide! La performance de Untitled par Pierre en solo avec guitare acoustique permet également de finir la soirée sur une touche très émotionnelle avant le classique Perfect qui clôt définitivement la soirée.
Soutenus par de très belles premières parties, les Québécois de Simple Plan ont proposé une soirée pleine d’émotion au Bataclan. Malgré le côté nostalgique que représente leur musique, le groupe, son énergie et sa musique n’ont pas pris une ride et restent parfaitement au goût du jour.