WOLVES IN THE THRONE ROOM + INCANTATION + STYGIAN BOUGH @ La Machine du Moulin Rouge – 02 novembre 2022

Ce mercredi 02 novembre, c’était une date 100% nord-américaine qui nous était proposée par l’équipe de Garmonbozia.

J’avoue avoir été perplexe en voyant l’affiche, le lien entre chaque groupe n’étant pas super clair pour moi.

Stygian bough ouvre le bal, le projet n’est pas vraiment un groupe à part entière mais une collaboration entre le duo de Bell witch (Funeral doom) et le projet solo de Erik Moggridge Aerial ruin (Dark Folk). De cette fusion est né Stygian Bough Volume I, et deux, long, morceaux de l’album nous ont été joués.

Le début du concert était un peu étrange, le groupe arrivant sur scène comme des techos pour faire leurs balances, j’ai mis 20 secondes à comprendre que le show commençait.

Pour ajouter au malaise de cette entrée en scène un peu foireuse, le premier morceau The Bastard Wind  a été tronqué de sa partie acoustique. Retirant un charme non négligeable à l’intro. Mais passé cette micro déception, l’atmosphère lourde que dégage la formation a rapidement rempli la salle, du public (et de l’ambiance), complètement absent les premières minutes.

Niveau technique, seul le chant clair péchait, légèrement sous mixé. Point fort,  le bassiste, Dylan Desmond, qui étoffera par des lignes de basses différentes et plus travaillées que sur album les parties normalement jouées à la guitare acoustique adoucissant l’atmosphère générale. 

Le deuxième morceau, The Unbodied Air m’a lui, complètement transporté, me laissant les yeux fermés, à simplement me balancer au rythme saccadé de la batterie et des nappes de clavier, les peu de fois où j’ai ouvert les yeux, j’ai pu constater que le public était lui aussi réceptif à cette énergie, et le groupe sera décemment applaudit à la fin de son set.

 

Après une courte pause, Incantation rentre en scène. Je vais pas vous mentir, j’y connais presque rien en death, mais j’ai pris une sacré claque. 

La transition entre les deux groupes se fait plus facilement que j’aurais imaginé, le quatuor commençant avec un morceau au tempo relativement lent, Carrion Prophecy, le growl caverneux de John McEntee étant le liant parfait entre le Doom et le Death.

Le groupe joue avec nous, à base d’eye’ s contact, de serrage de mains et de “j’laisse le premier rang tripoter ma guitare” et ça marche parfaitement. Le groupe tourne depuis les années 90 et ça se sent. Pour le coup rien à redire sur le son qui était parfait. Mention spéciale pour le morceau impending diabolical conquest, qui à lui seul m’a fait regretter de pas m’être intéressé au death plus tôt. Le groupe nous quittera après Siege Hive, sous les applaudissements chaleureux du public, presque à croire que le groupe était le main event de la soirée. 

Incantation Setlist La Machine du Moulin Rouge, Paris, France 2022

 

Mais le main event, c’est bien Wolves in the Throne Room. Dix ans que j’écoute le groupe, sans jamais avoir eu l’occasion de les voir en live. J’avais cette petite voix à l’arrière du crâne qui me disait “à tous les coups tu vas être déçu”. J’ai été partiellement rassuré, avant que le set commence, par le décor, à base d’étendards, de branches de pins et autres grigris en cuivre. Les lights étaient aussi remarquables, d’une couleur ambrée, créant une ambiance étonnamment chaleureuse. Je me suis surpris à fixer bêtement la scène oubliant de me positionner pour prendre les photos, la salle était maintenant beaucoup plus remplie, je me faufile avec le sourire gêné du photographe qui sait qu’il fait chier, me pose sur un côté, pile à temps.

Quelques nappes de clavier accompagnent l’arrivée du groupe, qui ouvre directement avec Mountain Magick, la petite voix dans ma tête s’est immédiatement barrée loin, très loin. Le light show est parfait, le son est bon, tous les membres du groupe se donnent immédiatement à fond, absolument rien à redire. Ce qui m’a marqué tout le long du concert, c’est l’atmosphère unique que dégageait le groupe, encore plus nettement que sur album. Les paysages habituellement décrits dans le Black sont des fresques froides et écrasantes. Là j’ai ressenti quelque chose de plus solaire, un hommage à la nature nord-américaine, quelque chose plus proche de l’aube que du crépuscule. Les deux morceaux du set qui traduisent le mieux ce sentiment sont Angrboda et Prayer of Transformation. Le groupe triche un peu car le guitariste a littéralement enfumé la salle

en faisant brûler un mélange d’herbe dans une coupe entre ces deux morceaux, beaucoup plus efficace que des petits bâtons d’encens. Blague à part, c’est le genre de détail qui fait la différence entre un show sympa et un show qui marque.

C’est donc dans une salle remplie d’une fumée agréablement odorante qu’on finira notre soirée. J’ai complètement déconnecté à partir de ce moment-là, je me suis laissé porter, imaginant ces paysages que je ne connais pas.

La setlist variée aura je pense contentée tout les fans. Le dernier morceau I Will Lay My Bones Among Rocks and Roots, clôturera cette soirée sur une note douce et presque chaleureuse. 

En rejoignant mes amis une fois les lumières de la salle rallumée, j’ai pu constater les nombreux sourires dans le public se dirigeant vers la sortie, il semblerait que toute la salle ait été envoûtée par leur performance.

Wolves in the Throne Room Setlist La Machine du Moulin Rouge, Paris, France, Primordial Arcana European Tour 2022

 

Un grand merci à  Tangui de Garmonbozia Inc pour l’invitation et aux groupes pour le show.

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