[English Version Below]
The Rasmus revient en force cette année. Après un passage remarqué à l’Eurovision, ils ont sorti un nouvel album, Rise, et enchaînent avec une tournée Européenne. L’occasion pour nous de rencontrer à Paris Emilia « Emppu » Suhonen, la nouvelle guitariste arrivée dans le groupe il y a à peine 1 an. Retour sur la période sombre du groupe, l’arrivée d’Emppu et la renaissance lors de l’Eurovision.
Salut ! Comment ça va ?
Salut ! On vient juste d’arriver à Paris, on est là depuis quelques heures seulement mais s’y plait déjà bien.
Je crois que ça fait longtemps que The Rasmus n’a pas joué à Paris.
Oui ! Je ne suis pas sûre de quand était la dernière fois qu’ils ont joué à Paris car je ne suis dans le groupe que depuis un an, mais ils ont déjà joué dans la même salle (La Maroquinerie) il y a 10 ans. Ils parlaient de cette salle de concert avant même qu’on y soit, ils la connaissent bien.
Je crois que le dernier concert à Paris date de 2017, et leur dernière date française en 2018. Qu’est-ce que ça fait d’être là? As-tu déjà joué à Paris avant?
Je n’ai jamais joué à Paris. Je suis déjà venue pour des vacances, mais jamais pour jouer. J’aime beaucoup l’atmosphère de la salle, on dirait un vieux club de rock old-school. Certaines salles dans lesquelles on a joué faisaient très chic avec des chandeliers au plafond et tout, mais celle-ci a vraiment une ambiance rock authentique.
C’est sûr que la salle est très chaleureuse ! Et puis, le concert est complet.
Oui ! C’est vraiment incroyable, surtout après le covid. Les musiciens n’ont pas pu jouer du tout pendant des années. Le groupe a vraiment galéré, et Pauli, le premier guitariste et fondateur du groupe, est parti. Ils se sont presque séparés. Maintenant, on est bien en vie et on va très bien, les choses s’arrangent. C’est vraiment incroyable de voir des concerts complets sur notre tournée après tout ça.
La tournée fait suite à la sortie d’un nouvel album, Rise, qui est sorti il y a exactement un mois. Mais avec tout ce qui s’est passé au sein du groupe, j’imagine que l’écriture de l’album n’était pas facile. Quand es-tu arrivée dans le groupe par rapport à l’écriture de l’album ? Comment l’as-tu influencé ?
C’est une bonne question, ça ! En fait, l’album était déjà écrit quand je suis arrivée, mais il avait un nom différent : Night Division. Mais Pauli venait de partir, ils ne savaient pas quoi faire, ils ne savaient pas s’ils voulaient continuer le groupe… Et soudainement je suis arrivée, on a rapidement eu plein de nouveaux plans, une nouvelle énergie, beaucoup de positif. Du coup, l’album ne semblait plus aussi complet qu’ils le pensaient, même s’ils avaient déjà 10-11 chansons de prêtes, ça ne reflétait plus le groupe. Donc on a décidé d’écrire et enregistrer de nouvelles chansons en m’impliquant. On a enregistré 4 nouvelles chansons, dont 3 ont fini sur l’album. Je parle de Jezebel, Live And Never Die, et Rise. Ensuite, on a changé le nom de l’album. Ça fait plaisir de voir que je suis sur l’album, même si je ne suis pas sur toutes les chansons, je me sens incluse.
Du coup le titre, Rise, symbolise le fait que vous vous relevez après toutes les galères ?
Exactement. Lauri se sentait vraiment abattu, à ne pas savoir quel était le futur du groupe. Il a été très ouvert sur le sujet, donc je peux parler pour lui, mais ce groupe est toute sa vie et ils étaient vraiment inquiet pour le futur. J’ai l’impression que dès que je suis rentrée dans le groupe, tout s’est connecté et l’atmosphère était soudainement beaucoup plus positive, le groupe a recommencé à aller dans la bonne direction. Donc pour moi, Rise est un très bon nom pour l’album.
C’est le 10ème album du groupe. Est-ce que c’est difficile de rejoindre un groupe qui est en activité depuis si longtemps ?
Les gens ont tendance à croire que c’est difficile de rejoindre un groupe qui tourne déjà depuis si longtemps. Mais pour nous, ça s’est passé de manière très naturelle. On a grandi dans le même quartier à Helsinki, d’ailleurs, donc on a des origines similaires. Et puis je joue de la guitare depuis très longtemps, j’ai déjà fait des tournées avec beaucoup d’autres groupes. Donc de manière générale, ce n’était pas très compliqué, même si le groupe est déjà bien établi et célèbre. Tout s’est très bien passé, et dès la première audition ça avait l’air très naturel entre nous, donc c’est super.
Tu as donc participé à l’écriture de la chanson Jezebel, qui a été sélectionnée pour représenter la Finlande à l’Eurovision cette année. Comment c’était d’y jouer ?
C’était une expérience intense. L’aventure Eurovision a duré tout le printemps. D’abord, on a eu la pré-sélection en Finlande et c’est la première chose que l’on a réalisé tous ensemble. Même si c’était très intense et qu’on devait répéter et travailler tous les jours, qu’on devait y donner énormément d’énergie, c’était très positif pour nous en tant que groupe, ça nous a rapproché. On avait un but à atteindre et on devait le faire tous ensemble en tant que nouveau groupe. Donc oui, c’était très bénéfique pour le groupe. Et puis, l’atmosphère de manière générale était excellente. Je n’ai jamais été très fan de l’Eurovision, quand j’étais une ado punk-rock je pensais que ce n’était pas pour moi. Maintenant que j’en ai fait l’expérience, je pense que l’on est tous tombé sous le charme du concept d’unité. L’Eurovision a commencé après la deuxième guerre mondiale pour rassembler les pays autour du thème de la musique. Ça a un très beau contexte. Et comme je le disais, tout le monde était vraiment gentil, heureux et affectueux.
Après l’Eurovision, vous avez ré-imaginé In the Shadows avec les gagnants du concours, The Kalush Orchestra. Comment c’est arrivé ?
On a rencontré le groupe durant l’aventure Eurovision. On a joué 3 petits concerts ensemble ; je pense que la première fois que l’on s’est rencontré c’était à Amsterdam ou Madrid pendant un des évènements précédents la soirée du concours. Evidemment, il se passe des choses horribles dans leur pays. Donc on éprouvait pas mal d’empathie et on a voulu discuter avec eux, même s’ils ne parlent pas très bien anglais. On a commencé à se connaître, et ensuite ils ont joué une superbe reprise de In The Shadows avec des flutes et de la musique traditionnelle Ukrainienne. Après les petits concerts, on a commencé à penser qu’on devrait faire quelque chose ensemble qui soit plus impactant que des petits concerts improvisés. On a décidé de collaborer et de ré-imaginer In The Shadows, et je pense que le rendu est plutôt cool, en tout cas les retours ont été excellents.
C’est assez fun et impactant d’écouter cette chanson iconique dans un style Ukrainien traditionnel.
Oui c’est vrai ! Et même si la chanson a 20 ans, quand on écoute les paroles maintenant, dans le contexte actuel, j’en ai la chair de poule. Les paroles, surtout le second vers, a une toute autre signification dans le contexte de la guerre en Ukraine. On peut réinterpréter la chanson en un message très puissant.
Si tu as un dernier message à faire passer aux fans français, c’est le moment, et on s’arrêtera là !
De manière générale, c’est incroyable d’être ici, c’est ma première fois avec ce groupe en France et ma première fois à Paris. J’ai vraiment hâte de jouer ce concert complet ! Je vais bien transpirer, mais ça va être énorme !
Merci beaucoup !
Merci à toi, on se voit au concert !
Tracklist :
01. Live And Never Die
02. Rise
03. Fireflies
04. Be Somebody
05. Odyssey
06. Jezebel
07. Endless Horizon
08. Clouds
09. Written in Blood
10. Evil
English Version
The Rasmus are coming back strong this year. After a show at Eurovision, they put out a new album, Rise, followed by a tour in Europe. It was then the occasion for us to meet in Paris Emilia « Emppu » Suhonen, the new guitarist of the band since a year. Here, we talk about the dark years of the band, and how everything changed after Emppu arrived in the band and the show at Eurovision.
Hi! How are you?
Hi! We just arrived to Paris a few hours ago, but we’re already having fun here.
I believe it’s been a very long time The Rasmus have not played in Paris.
Yes! I am not sure when was the last time they played here because I have just been in the band for over a year but they have already been here in the same venue (La Maroquinerie), ten years ago. The guys were talking about this place before we got here so they know it.
I think the last gig in Paris was in 2017, and their last French gigs in 2018. So, how does it feel to be here? Have you ever played in Paris before?
I have never played in Paris. I have been here before in my life for vacations but never for playing. I really love the vibe of the venue, it’s like an old school rock club. Some other venues have been very pushy with chandeliers on the roof and all of that, but this one has the very authentic rock vibe.
The room is very cosy for sure! And the show is sold out.
Yes! It feels super awesome, especially after covid where musicians have not been able to perform at all. The band has been struggling a lot, with Pauli, the first guitarist and funding member, leaving the band. They almost broke up. Now, we’re alive and well, and things are getting better. It’s really awesome to see sold out venues for us on this tour.
This tour is following a new album, Rise, that came out exactly one month ago. But, with everything that happened in the band, I can imagine the writing was not easy. When did you arrive in the band during the process of writing this new album, and how did you influence it?
That’s a good question actually. The album was already ready and done when I got in the band, but it had a different name, Night Division. But then, Pauli had already left, they did not know what to do, if they wanted to continue… But suddenly, as I arrived, we got all these new plans, new energy and good vibes. The album as it was did not feel complete anymore, even thought hey had 10-11 songs already, it was not reflecting the band anymore. So we decided to record more songs, and I was involved in them. We recorded 4 new songs, 3 of those made it to the new album. Then, it started to be our complete new album. I am talking about Jezebel, Live And Never Die, and Rise. Then, we changed the name of the album as well. So, it feels nice that I am in the album, even though not on every song, I feel included.
Then, the title Rise is symbolizing the fact that you rise again after the struggle?
Exactly. Lauri was feeling very down, not knowing what was the future of the band. He’s been very open about it so I can talk for him, but it was his whole life, and they were all so worried about the future. I kind of sense that as soon as I got in the band, things just clicked and the vibe was suddenly better, we started to go in the right direction again. So, to me, Rise is a very good name for the album.
It’s the 10th album of the band. Is it difficult to join a band that has been around for so long?
People have been thinking that is must be hard to join a band that has been around so long. For us, things felt very natural. We actually grew up in the same area in Helsinki, we have similar backgrounds with the guys. I also played guitar for a long time and toured already with many other bands. So overall it was not that hard, even though the band is well established and well known. It all went very well, and since the first audition it felt very natural together, so it feels good.
You have been part of the writing of the song Jezebel, which was chosen to represent Finland at Eurovision this year. How was it to play there?
It was an intense experience. We did all this Eurovision thing the whole spring. First we had the Finnish pre-selection for Eurovision and it was the first thing we have accomplished together. Even though it was very intense and we had to work and practice every day, give it a lot of energy, it was very good for us as a group, it brought us together. We had a big goal together, and we had to achieve it all together as a new group. So it was very good for the band. And then, the overall vibe was great. I have never been a big Eurovision fan, as a teenager and punk rocker I thought it was not for me. Now that I have experienced it, I think we all fell in love with the concept of unity. Eurovision started after the 2nd World War to bring countries and nations together through music. So, it has a beautiful background. And the general vibe at Eurovision song contest was really nice, everyone was happy and loving.
Following Eurovision song contest, you reimagined In The Shadows with the winners of the contest, The Kalush Orchestra. How did that happen?
We met the guys in Turin during the whole Eurovision thing. We played 3 gigs together; I think we first met in Amsterdam or Madrid during one of the pre-party for Eurovision. Obviously, they have this whole horrible situation going there, in their country. So we were feeling a lot of empathy for them and wanted to speak a lot with them, even though they don’t speak very well english. We got to know each other, and then they played this amazing version of In The Shadows with flutes and traditional Ukrainian music. So, after the shows, we started to think that we should do something more together than the spontaneous gigs. We decided to go for this collaboration and reimagined In The Shadows, I think it ended up pretty nice and the feedback has been awesome.
It’s really funny and huge to hear this iconic song in an Ukrainian style now.
Yes it is! And even though the song is 20 years old, when I listen to the lyrics now, in this situation, I get goosebumps. The lyrics, especially the second verse, has a whole new meaning in the context of Ukraine nowadays. You can reinterpret them into a powerful message.
If you have any final message to address to French fans, it’s the moment, and then we will finish here!
Well, in general, it is amazing to be here, it is my first time with this band in France and in Paris, I am really looking forward for this sold out gig! It’s going to be sweaty, but amazing!
Thank you so much!
Thank you too, see you at the show!
Merci for this great interview! I just saw the band a few days ago in Wiesbaden, Germany , and they were amazing. It’s lovely to know more about Emppu, she glows onstage!