Burdigala Records présente son nouveau festival !

À l’occasion de la première édition du Burdigala Festival qui va se dérouler ce samedi 25 mai à Bordeaux, j’ai pu rencontrer l’équipe à l’origine de ce super projet.

L’association Burdigala Records, déjà présente dans le game de l’organisation de concerts et festivals en Gironde et ailleurs refait parler d’elle ! J’ai eu le plaisir d’avoir avec moi Max (trésorier) et Adrien (secrétaire) de l’association Burdigala, ainsi que Luc, qui travaille pour la maison de quartier de l’Union Saint Bruno à Bordeaux, lieu qui accueille l’événement. Ce n’était pas une simple interview, mais bien un échange passionné et passionnant !

Pouvez-vous présenter l’association ainsi que les membres ?

MaxBurdigala Records est une association qu’on a créée avec trois copains durant l’été 2016. C’était un peu la fin de Rock’n’Roll Agreement et d’autres assos qui jouaient sur Bordeaux. Il n’y avait plus trop de concerts punk-rock et on avait envie de relancer ça.

Adrien – Notre premier vrai concert, c’était en novembre 2016, aux Runes (Bordeaux), qui n’existe malheureusement plus, c’était le seul concert qu’on a fait aux Runes d’ailleurs.

 

Vous faites également la promotion et la mise en avant de certains groupes, notamment des groupes qui viennent de partout en France, vous pouvez m’en parler ?

Adrien – C’est parce que ce sont des copains ah ah !

Max – Des copains ou des connexions de copains, du coup, on les aide pour sortir leurs vinyles, CD, cassettes.

Adrien – Il y a des Bordelais, des Parisiens, Clermontois, des potes de Limoges, de Rouen, de Marseille. Ce sont des connexions au fil des années.

Max – C’est pour donner un coup de pouce, on n’a pas forcément beaucoup de fonds avec l’association, mais déjà de leur acheter du merch. Ce sont des petits groupes de passionnés avec pas une thune, donc ils demandent des fonds à des micro-labels pour les aider avec quelques fonds pour faire aboutir leur projet.

Adrien – Quand on a démarré l’association, on a fait crowdfunding, ce qui a permis avec l’aide des copains d’avoir des fonds. On a fait des t-shirts sérigraphiés en contrepartie. C’était beaucoup de Do It Yourself. On faisait de la sérigraphie, on avait acheté un carrousel et on le faisait dans la cave de la maison Burdigala.

 

Votre premier festival, c’était le Bordal Fest qui a connu deux éditions en 2018 et 2019 au Void. Le Burdigala c’est un peu la revanche de ces années où il ne s’est rien passé à cause de la COVID ou bien un tout nouveau projet ?

Adrien – A la base on était avec des potes pour faire le Bordal Fest, mais ils ne sont plus avec nous. Ils étaient de Toulouse, sont venus un temps à Bordeaux et sont repartis. Du coup, on s’est dit qu’on n’allait pas refaire un Bordal Fest sans eux. On a donc lancé ce nouveau projet. Il y a eu deux éditions et la troisième, on a dû l’annuler à cause de la fermeture du Void (Bordeaux) mais également à cause de la COVID.

Max – On a quand même organisé la Bordal Night au Fiacre (Bordeaux), on était 120 personnes dans le Fiacre (petit bar avec une toute petite cave) c’était n’importe quoi ah ah. On avait Jodie Faster, c’était un carnage là dedans. Et le weekend d’après on était confiné.

Adrien – Le Bordal Fest avait plutôt bien fonctionné, on faisait le vendredi soir du punk-rock et le samedi du hardcore, ⅚ groupes par soir, on faisait 150 ou 200 entrées, c’était vraiment chouette. On faisait payer 8 euros, c’était clairement imbattable. C’est un peu l’esprit qu’on recherche, rendre accessible ce genre d’événement.

Max – Là, le Burdigala Fest c’est 22 euros (18 en prévente) mais on a quand même 7 groupes, à ce prix-là, c’est pas mal.

 

Et puis vous avez des associations qui vous soutiennent également, mais aussi un autre festival, l’Xtreme Fest, qui seront présents, ce n’est pas rien !

Max – Oui, ils seront là et vont faire gagner quelques places pour l’Xtreme Fest de cet été.

 

J’ai vu aussi que vous avez une équipe dans l’asso aux multiples compétences et talents, que ce soit le graphisme, la communication. J’imagine que ça a été un gros atout pour pousser le festival vers l’avant ?

Adrien – moi je suis développeur informatique, du coup tous les sites internet et cetera je m’en occupe. Je gère aussi la partie communication numérique.

MaxGégé (Président) a fait toutes les affiches et tous les graphismes et moi je m’occupe du booking, des contacts, des groupes que j’avais un peu partout, des copains.

Adrien – Max faisait déjà tourner des groupes avant, il avait le rôle de tourneur manager amateur pendant ses vacances ah ah.

Max – Il fallait juste avoir un lieu et donner 200 balles à un groupe et espérer avoir 40 personnes dans la cave et également loger le groupe, faire la bouffe et en avant.

Adrien – moi, j’avais la grosse coloc donc on hébergeait tout le temps les groupes, c’étaient des copains très souvent donc ça se faisait facilement. Et puis la communauté dans ce milieu reste cool. 200 ou 300 euros, et ça leur paient, l’essence et la tournée. On les nourrit bien, on les fait bien boire et tout le monde passe un bon moment ah ah.

Max – On offrait même un magnum de rouge avec le sticker de Burdigala dessus ! On avait un copain qui travaillait dans le vin et du bon vin en plus !

 

Et avant, vous vous débrouillez comment pour trouver les salles ? Vous aviez des contacts, des amis ? Qui bossait là dedans ?

Max – On connaît Luc, Vianney qui avait la Voûte (Bordeaux) qui est maintenant à l’Inconnue (Talence). On connaissait la team du Void (Bordeaux) un peu, puisque qu’on avait la maison Burdigala avec Gégé, s’était collée au Void.

 

On va rentrer dans le vif du sujet avec le festival, comment ça s’est organisé, comment avez-vous eu le contact pour le lieu ?

Luc – Sur Bordeaux des concerts punk-rock, t’en as pas cinquante qui organisent ça donc le réseau se fait assez facilement. On connaît des gens en commun et puis ça s’est fait assez rapidement. Le jour où j’ai été embauché ici (Maison de quartier Union Saint Bruno (Bordeaux)), ça c’est fait assez facilement.

Adrien – Oui tu es venu plusieurs fois à nos événements. Sa copine, Capitain Petit Pois est déjà venue plusieurs fois mettre son stand pour nos événements, elle sera présente le 25 mai pour nous exposer ses créations artisanales.

Luc – Et les rapprochements, ensuite, se font naturellement. On avait déjà parlé d’un hangar sur Bastide (quartier de Bordeaux) pour faire des événements, malheureusement ça ne s’est pas fait. De mon côté, ma volonté, c’est d’accueillir des associations, croiser les gens les univers et la maison de quartier, il n’y a rien de mieux. Maison de quartier, ça porte son nom, si tu restes fermé et que tu n’accueilles pas les gens, ça n’a pas de sens.

Adrien – C’est bien de la faire vivre un peu autrement qu’avec des associations sportives ou bien des événements conventionnels, consensuels. Il n’y a pas de prise de risque. Bien sûr, on a des enjeux ici qui sont politiques et sociaux. Mais là accueillir un festival punk-rock et hardcore en plein centre ville de Bordeaux, c’est quelque chose.

Luc – Ce qui est drôle, c’est que les vacances scolaires et les mercredis ici on accueille les enfants, c’est un centre d’animation, le matin, tu as la gym volontaire, c’est un public un peu plus âgé et c’est hyper intéressant parce qu’il y a un croisement, un brassage générationnel qui fait vivre ce lieu.

AdrienUSB (Union Saint Bruno) C’est la plus grosse association de Bordeaux, c’est important de le dire, il y a plus de 6 500 adhérents, de multiples clubs sportifs et ça existe depuis 1907, c’est un peu légendaire, on a beaucoup de chance.

Luc – C’est aussi le rôle de ces grosses associations, de soutenir la prise de risque prise par Burdigala.

Adrien – Depuis tout à l’heure, on parle budget, on est dans le négatif, mais on va y arriver ah ah.

Max – Et puis si ça reste dans le négatif, l’idée, c’est de pouvoir continuer de faire des concerts de soutien pour réussir à rééquilibrer et à faire en sorte que les gens participent avec leur argent personnel et puissent se retrouver aussi dans le projet.

Je pense que la prise de risque n’est pas si grande que ça, c’est quelque chose qui manque énormément à Bordeaux. Ce genre de concert, on est en pénurie. Il y a trop peu de salles qui accueillent ce type d’événements, c’est là où c’est intéressant. Quand vous avez fait In Other Climes à l’inconnue à Talence, ça a ramené énormément de monde, ça a super bien fonctionné alors même qu’il faisait un temps affreux.

Adrien – C’est vrai que c’était la tempête dehors, on pensait que personne n’allait venir et finalement, c’était plein, mais on avait fait plein de préventes.

Max – après la programmation de base, c’est le premier facteur de prise de risque. On fait jouer des groupes qui nous plaisent, on ne suit même pas forcément l’actualité, c’est juste qu’on les kiffe ah ah.

 

C’est là que c’est intéressant, vous faites jouer des groupes qui sont très jeunes dans la scène comme Fhorce, ils ont commencé vraiment les concerts en 2023, avec des mecs bien chevronnés comme Alea Jacta Est qui eux sont dans le game depuis des années.

Max – En plus, on fait clôturer le festival avec Fhorce. On veut vraiment mélanger les générations, faire vivre la scène locale.

Adrien – La scène émergente, il faut la pousser. Il faut mettre en avant les artistes locaux.

Luc – Au niveau de la scène punk-rock elle a un peu de mal à arriver, donc si tu ne crées pas des espaces d’expression où tu les accueilles et tu les invites. À terme, il ne va plus rien se passer.

Adrien – Actuellement sur Bordeaux, il n’y a plus que le Salem qui fait jouer la scène émergente et locale quasiment. Et ce n’est même pas dans Bordeaux, c’est difficilement accessible en transport, mais malgré tout ça ramène du monde parce qu’il n’y a plus vraiment d’autres lieux.

Adrien – Il y a aussi l’Antidote, mais ce n’est pas pareil, c’est plus petit.

L’Antidote, c’est dommage, c’est très petit et ça laisse difficilement la possibilité au groupe de faire des répétitions des release party, des résidences, ce genre de choses.

Max – Il y a l’Arcadien aussi depuis peu qu’il commence à faire pas mal de concerts. On a été les rencontrer, mais on n’y a pas encore fait de date.

 

Ça doit être hyper satisfaisant de savoir que vous allez faire un festival, dans Bordeaux Centre, en extérieur en plus !

Luc – Je ne sais pas si tu es allée voir, mais c’est assez cool, on a une grande cour, c’est une fierté d’avoir ça à notre disposition.

Max – Normalement, ça ne devrait pas trop déranger le voisinage, c’est enclavé, mais on a prévu de faire du publipostage aux alentours pour prévenir de l’événement.

Adrien – Ça ne finit pas trop tard, à minuit le son est coupé. On n’avait pas le droit de faire plus de 6 heures de son en continu, on a calculé, on est dans les clous, on devrait avoir 40 minutes de rabes en cas de rappel ou autres.

Max – Après ne pas oublier qu’en centre-ville, à la base, il y a du bordel. En plus, on arrive sur les beaux jours donc les gens sortent, s’invitent, font la fête.

Luc – Ici, il se passe des choses, on a un festival punk-rock, la semaine d’après un festival de Bandas, c’est assez bruyant aussi, mais c’est le but d’une ville. C’est une métropole, il y a un million d’habitants, il faut que ça vive, si dans le cœur de Bordeaux, il ne se passe rien, c’est quand même dommage !

 

Je voulais finir sur le fait que vous êtes énormément soutenus par des associations, des radios, des organisations d’événements. Encore les copains ?

Max – Ce sont des contacts, le fait de nous-même participer à des événements, le fait de faire du bénévolat aussi comme au Rhinoféroce festival (actuel Fury Dance).

La scène est tellement petite que tout le monde se connaît au bout d’un moment. Tu vas à l’Xtreme Fest, il n’y a que 2 000 ou 3 000 personnes, tu connais tout le monde assez facilement ! Si tu y vas plusieurs années, c’est souvent un “on s’est déjà vu ? ” Oui, ah ah.

 

Et d’ailleurs, est-ce que vous recherchez un peu le même schéma que Pollux Asso pour l’Xtreme, c’est-à-dire rester sur le même format presque familial ?

Adrien – En ville, on ne pourra pas accueillir la même capacité de personnes. Si déjà, on arrive à perdurer à la maison de quartier, on peut au mieux faire 500/600 personnes, ce qui est déjà très bien. Pour un festival en centre-ville, c’est énorme. Et si les voisins acceptent surtout !

Max – Sinon, ça sera à la “Dansons sur les quais” avec 1200 personnes, mais avec que des coreux et des punks !

Vous l’aurez compris, c’est vraiment l’amitié et la passion qui est au cœur de cette association et ce festival est vraiment l’occasion de passer un bon moment en famille, entre amis autour de la musique.

J’ai pris beaucoup de plaisir à discuter avec Max, Adrien et Luc et encore plus à les écouter ! Merci à eux pour leur confiance et leur accueil et rejoignez-nous samedi 25 mai à partir de 15 h 30 ! On va faire la bagarre avec le soleil et le sourire.

Marion Tapia
Marion Tapia
30 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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