Soen : « Le Hellfest nous a paru démesuré » (interview)

 

Sur le dernier jour du festival Motocultor 2023, nous avons eu l’opportunité de discuter avec Lars (claviers), Oleksii (basse) et Cody (guitare) du groupe Soen. Retour sur le dernier album et les prestations live du groupe.

 

On fait cette interview au Motocultor festival. Comment vous vous sentez ? Vous êtes déjà venu dans le coin ?
Lars : J’ai hâte de jouer. Je ne suis jamais venu au Motocultor mais le festival a l’air sympa. J’adore jouer en France, à chaque fois avant les concerts vous préparez pour les artistes un repas avec du vin et des fromages locaux, tout le monde s’installe ensemble et discute, le crew, les différents groupes qui jouent, c’est vraiment particulier à votre culture française et j’adore ça, j’aimerais que ce soit comme ça partout.
Cody : Ouais, c’est trop bien ! Dans les autres pays, on te file un sandwich que tu dois avaler tout seul dans ton coin, ou alors on te file 20 dollars, surtout aux Etats-Unis, pour que t’ailles t’acheter un truc. En France, on est bien traités ! Et puis aussi, évidemment, la foule en concert est toujours pleine d’énergie ici.

 

Parlons un peu de votre nouvel album. Pourquoi avoir choisi de l’appeler Memorial ?
Lars : Memorial est une chanson de l’album, mais de manière plus générale, on se place dans le futur et on regarde l’état du monde dans lequel on vivait. C’est un message pessimiste qui reflète la direction que prend l’humanité. Il y a une certaine nostalgie de ce que la Terre nous a offert et qu’on n’a pas su apprécier et que l’on a détruit.
Cody : On parle beaucoup de guerres et de l’état du monde aussi sur l’album, la chanson Memorial et l’album entier n’ont pas forcément le même thème, mais ça va bien ensemble.
Oleksii : Ce sont des sujets importants pour nous. Je suis d’Ukraine, on était en tournée aux Etats-Unis quand la guerre a commencé mais ça me touche beaucoup.

 

 

Votre album est beaucoup plus sombre et heavy que les précédents. Est-ce pour représenter le monde qui s’enfonce dans les guerres et la destruction ?
Lars : Je pense qu’on voulait vraiment composer des musiques qui sonnaient très heavy metal, plus que de représenter un message en particulier. On aime beaucoup ce style, c’est vraiment sympa à jouer sur scène, ça s’écoute bien, ça donne beaucoup d’énergie et de confiance. C’est un style qui nous plait. On venait de sortit ATLANTIS et c’est un album qui explore un côté complètement opposé de Soen, c’était plus planant. Donc on voulait pousser un peu le côté heavy metal sur Memorial. Ça reflète un peu le thème, vu qu’on avait pas mal de frustration et de colère au moment de composer, mais à la base ce n’était pas spécialement pour supporter le message que l’on a composé de manière plus violente ! Ça doit être fait de manière inconsciente.

 

Comment a été créé le visuel de l’album ?
Lars : Martin passe toujours son temps à faire des recherches pour des designs cools, des images qui l’inspirent. Il a adoré ce visuel et il a demandé à l’artiste si on pouvait l’utiliser. Tout simplement ! Ça existait déjà, ça n’a pas été créé pour l’album.

 

Vous avez fait un featuring avec Elisa. Pouvez-vous en dire plus sur qui elle est et comment c’est arrivé ?
Lars : C’est une chanteuse italienne. Elle est super célèbre en Italie, c’est une star du pop-rock, elle remplit des arenas partout. Elle chante en italien d’habitude. Notre équipe de management travaille avec elle aussi, ils nous ont mis en relation et ont suggéré qu’on fasse quelque chose ensemble. On n’était pas trop chaud mais ils sont vraiment tombés amoureux de sa voix, ils nous jouaient ses chansons tous les jours en essayant de nous convaincre alors on a fini par accepter.
Oleksii : Au final ça rend super bien, c’était une expérience assez nouvelle pour nous tous, ça nous a donné l’occasion de travailler dans un style différent.

 

 

En plus de votre tournée européenne, vous avez d’autres dates de prévues ?
Lars : toute notre année 2024 est déjà bookée ! Europe, Scandinavie, Amérique du Sud, États-Unis, on revient jouer en Europe… Sans compter les festivals. On veut faire un bon mix de musiques, présenter en partie le nouvel album mais surtout jouer les chansons favorites des fans avec quelques surprises.
Cody : Bon, ce ne sera pas des surprises dignes de Metallica quand même, avec un show différent à chaque date !
Lars : C’est toujours sympa de voir d’aussi gros groupes avec une production incroyable amener des choses inédites. C’est vraiment impressionnant mais on n’est clairement pas capable de faire ça !

 

Quels genres de scènes vous préférez jouer, si vous ne visez pas un show à la Metallica ?
Lars : C’est vraiment une bonne question. Quand on a joué le Hellfest par exemple, la scène était immense, on s’est dit que c’était un peu trop gros pour nous. Je pense que ce que je préfère c’est les salles d’environ 4000 personnes, comme on a pu avoir au Chili dernièrement. La taille de la scène est raisonnable, on a beaucoup de spectateurs mais ce n’est pas géant comme un stade ou une arène, on peut toujours avoir pas mal d’interactions eux le public et il y a une bonne énergie. On fait aussi des toutes petites scènes des fois, 500 personnes, c’est une énergie complètement différente, on aime ça pour différentes raisons. Donc voilà, entre 500 et 4000 personnes c’est l’idéal pour nous, on n’a pas les moyens d’avoir une énorme production sur de grandes scènes. C’est pour ça que la mainstage du Hellfest nous a parue démesurée pour notre groupe ! Mais c’était vraiment un concert sympa, même s’il faisait beaucoup trop chaud. Félicitations pour avoir survécu dans le public !

 

Un dernier mot ?
[Tous] : Merci beaucoup, rendez-vous en concert !

 

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