Baptisée Punk in Paris, cette soirée du 18 octobre nous proposait une belle affiche punk avec en tête d’affiche les légendaires The Exploited. Avant cela, le public de Bataclan pouvait patienter avec de très bonnes premières parties en la matière de Grade 2, The Baboon Show et Lion’s Law.
Déjà la 4eme fois que j’écris au sujet de Grade 2 en moins d’un an… C’est dire à quel point le groupe est actif ces derniers temps. Toujours en support de leur dernier très bon album, le groupe continue d’alterner entre premières parties, participation à des festivals et concert en tête d’affiche. Les anglais doivent se contenter d’un set de 30 minutes à l’heure peu tardive de 18h30… Pas l’idéal, d’autant plus que le public est sans surprise assez peu nombreux à cette heure-ci. Pas de quoi démotiver le trio qui propose son punk rock teinté de street-punk habituel, avec leur énergie et enthousiasme habituel. On retrouve beaucoup de morceaux du dernier album avec notamment Fast Pace et Under the Streetlight qu’on peut désormais ranger dans la catégorie des classiques du groupe. Une petite reprise des Misfits pour rappeler à tout le monde que « We ain’t no goddamn son of a bitch! » et l’affaire est encore pliée pour Grade 2 que je ne me lasse pas de voir en live.
On passe désormais à The Baboon Show, que j’avais plutôt apprécié lors de leur passage au Hellfest 2022. Le groupe débarque avec toujours autant d’énergie et d’entrain, notamment et surtout avec leur intenable chanteuse Cecilia Boström. Elle harangue le public en mélangeant attitude provocante et énergie communicatrice. Elle n’en reste pas moins une très bonne chanteuse et donne vie à des morceaux qui sont initialement déjà pleins de mélodie et de force. Le punk rock très communiel des suédois et teinté d’un indéniable esprit rock’n’roll se prête particulièrement bien au live. Le show de The Baboon Show s’apprécie donc facilement même pour quelqu’un découvrant seulement le groupe à l’occasion du concert. Le public semble en tout cas être plutôt réceptif et réjouit de la performance des 4 musiciens.
On enchaine avec les parisiens de Lion’s Law qui avaient déjà ouvert pour The Exploited en avril 2022 du côté de l’Elysée Montmartre. Bien qu’ayant déjà vu le groupe 13 fois, je reste toujours impatient et excité à l’idée de voir ce que je pense être un des meilleurs groupes français des 10 dernières années. Emmené par Wattie au chant, le groupe nous assène sa Oi! teinté de street punk, dans la rage mais la bonne humeur. Le groupe s’appui principalement sur son dernier album The Pain The Blood and the Sword (2020) et propose un show toujours rythmé où s’enchaînent bien les morceaux. Bien que le groupe se démarque de la scène Oi! française en chantant la grande majorité de ses morceaux en anglais, les chansons en français du groupe sont particulièrement efficaces et rendent toujours très bien en live. Je pense notamment à Fidèle ou à Zonard, deux morceaux auxquels on peut facilement s’identifier, et d’autant plus qu’ils sont chantés en français. Quelques petits ratés à signaler sur certaines parties de guitare mais comme le dirait Wattie : « On est Lion’s Law, rien à prouver, rien à foutre » donc ça passe. Le set de 50 minutes se conclue, comme de tradition, sur For My Clan, issu du premier album du groupe, qui reste la chanson la plus populaire du groupe.
Un Wattie en remplace un autre et c’est désormais Wattie Buchan et The Exploited qui monte sur scène. Avec le récent départ du groupe de Wullie Buchan, son frère, Wattie incarne désormais presque à lui seul l’esprit de groupe. Les 3 musiciens l’accompagnant n’ayant jamais figuré sur un album du groupe, on peut difficilement dire l’inverse. Le chanteur écossais, bien qu’ayant une santé fragile du haut de ses 66 ans (le chanteur a connu plusieurs crises cardiaques dont la dernière en date en décembre 2022 alors qu’il était sur scène), semble enthousiaste et plutôt en forme. Le show commence avec Let’s Start A War (Said Maggie One Day), un morceau qui malgré ses 40 ans d’ancienneté, reste d’actualité.
Le groupe nous propose sa setlist classique, qui est globalement la même depuis 20 ans, ce qui est un peu regrettable. On retrouve donc forcément les morceaux cultes issus de Punks Not Dead (1980), le premier album du groupe, comme I Believe in Anarchy ou Cop Cars. L’album Fuck The System (2003), le dernier en date du groupe, est aussi mis à l’honneur, bien que ça ne soit pas à mon avis l’un des meilleurs albums du groupe. Ceci dit, c’est sur ces morceaux, notamment par exemple Chaos is My Life ou Noize Annoys, que je trouve Wattie le plus à l’aise vocalement. En dehors de ça, on ne peut pas dire que sa prestation vocale soit particulièrement fidèle aux morceaux tels qu’on les connait sur album. Heureusement, le bruit de son micro, qu’il claque contre son crâne reste, lui, une douce mélodie pour nos oreilles. Blague à part, continuer de pouvoir voir ce groupe pionnier du punk et entendre ces morceaux cultes reste un plaisir qu’il ne faut pas banaliser. Après le traditionnel Sex & Violence où la moitié du public se retrouve sur scène, le concert se clôture sur Was It Me, un morceau que je trouve assez particulier car plus personnel et touchant.
Le Bataclan n’était pas particulièrement rempli pour cette soirée Punk mais entre les légendaires Exploited, les locaux de Lion’s Law, les toujours prometteurs Grade 2 et les endiablés The Baboon Show, chacun a pu trouver son compte lors de cette belle soirée.
Merci à Rage Tour pour l’accréditation et au Bataclan pour l’accueil!
