Rancid – Tomorrow Never Comes

Six ans après Trouble Maker, les californiens de Rancid sont de retour avec leur dixième album intitulé Tomorrow Never Comes, sorti chez Hellcat et Epitaph. La bande à Tim Armstrong nous avait laissé avec deux derniers albums de bonne facture mais Trouble Maker (2017) et …Honor is All We Know (2014) manquaient globalement de personnalité. J’étais donc curieux de voir si ce nouvel album d’un des meilleurs groupes de punk rock des années 90 allait réussir à redonner un nouvel élan à la discographie du groupe.

L’album commence avec son morceau éponyme, qui avait d’ailleurs été le premier single sorti en support de l’album. Ce premier morceau se présente dans un style punk rock classique : court, rapide et direct. On retrouve avec plaisir la qualité de l’alternance des trois voix du groupe : la voix presque cassée de Tim Armstrong, le style puissant et direct de Lars Frederiksen et le chant plus éraillé et rauque de Matt Freeman. Cette combinaison forge l’identité particulière du groupe, malheureusement, les morceaux suivant demeurent un ton en dessous du premier et certains aspects de l’identité de Rancid manquent à l’appel.

L’album se présente finalement comme un album classique de punk rock : une trentaine de minutes pour des morceaux courts qui restent dans la même atmosphère et dans le même esprit musical. En ressort donc un album assez homogène et cohérent dans sa composition, ce qui peut être vu comme une qualité. Cependant, on a du mal à s’attacher et à s’approprier l’album. Cela s’explique par l’absence de morceaux marquants : l’album propose de bons morceaux comme le morceau éponyme, Devil in Disguise ou The Bloody & Violent History, mais ils ne sont pas à la hauteur de morceaux comme Telegraph Avenue ou Where I’m Going qui sortaient du lot du dernier album Trouble Maker que je trouvais pourtant déjà un peu décevant. Ce constat est dans une certaine mesure validée par le groupe lui même puisque les personnes ayant eu la chance de voir le groupe en concert cet été auront pu s’apercevoir que seul la chanson Tomorrow Never Comes a trouvé sa place dans la setlist du groupe. Alors que la tournée européenne du groupe se voulait en partie en support de cet album… 

Là où l’album peut également apparaître décevant réside dans le fait que le groupe abandonne ce qui fait l’une de ses marques de fabrique, à savoir l’exploration et l’expérimentation musicale. On ne retrouve déjà pas vraiment d’influence ska dans cet album, alors que cela reste un des styles de prédilection et une influence évidente pour le groupe. Hormis le ska et le punk rock qui forge le combo parfait de l’album culte …And Out Come The Wolves (1995), le groupe a exploré différents styles dans ses albums, le reggae dans Life Won’t Wait (1998), le punk hardcore dans Rancid (2000) ou le pop-punk et le hip-hop dans Indestructible (2003). Cette variété de sonorités auxquelles le groupe savait toujours s’imprégner en gardant leur identité, représentait pour moi l’essence même de la musique de Rancid. Et force est de constater que, encore plus que sur …Honor Is All We Know et Trouble Maker, Tomorrow Never Comes manque une nouvelle fois de diversité et demeure un peu trop minimaliste. 

Tomorrow Never Comes s’avère être un bon album de punk rock, cependant, au vu de la capacité du groupe à s’approprier différentes influences musicales, les amateurs du groupe pouvaient s’attendre à quelque chose de plus original. Sortir ce dixième album n’en reste pas moins un bel accomplissement et on se réjouit tout de même de pouvoir écouter des nouveaux morceaux d’un des groupes pionniers du punk rock des années 90. 

Rancid - 'Tomorrow Never Comes' - Mowno
Une jolie pochette parfaitement dans l’identité du groupe mais, au même titre que l’album, assez minimaliste

1. Tomorrow Never Comes
2. Mud, Blood, & Gold
 3. Devil in Disguise
 4. New American
5. The Bloody & Violent History
6. Don’t Make Me Do It
7. It’s a Road to Righteousness
8. Live Forever
9. Drop Dead Inn
10. Prisoners Song
11. Magnificent Rogue
12. One Way Ticket
13. Hellbound Train
14. Eddie the Butcher
15. Hear Us Out
16. When the Smoke Clears

MightyMightyMarty
MightyMightyMarty
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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