Sorcerer – Devotion

Après la sortie de deux EP et d’un split EP, les parisiens de Sorcerer sortent leur premier album intitulé Devotion, paru chez Frozen Records et Delivrance Records. Ce premier opus était assez attendu étant donné la qualité de leurs premiers efforts et notamment de leur premier EP Joy (2021). D’autant plus que le groupe s’est fait une place de premier choix au sein de la florissante scène hardcore parisienne.

Le premier morceau Badlands nous plonge directement dans l’ambiance de l’album. L’introduction du morceau plante le décor d’une atmosphère pesante et inquiétante qui se maintiendra tout au long de l’album. Et une fois la chanson démarrée, entre son rythme menaçant et ses lyrics tranchants, on comprend qu’on va pouvoir dire adieu à notre innocence pendant les 30 minutes de l’album. Badlands représente déjà selon moi un des meilleurs morceaux de la discographie du groupe.

L’intensité et la qualité ne baisse pas vraiment avec la suite de l’album, qui fournit d’autres très bons morceaux comme le morceau éponyme Devotion qui était le premier single de l’album, ou le très lourd et bien heavy Fortress. L’album contient également de très bons passages instrumentaux, je pense notamment au riff introductif de The Bell Jar. Comme dit plus haut, l’un des points forts de l’album est d’arriver à maintenir une ambiance singulière tout au long de l’écoute. Le disque alterne entre des parties instrumentales calmes mais intrigantes, voire sinistres (comme le début de In the Arms of Mortality) et la brutalité et l’agressivité du cœur des morceaux. La combinaison de ces deux ingrédients donne une vraie personnalité à l’album : entre le côté sombre et une certaine touche de mystique, l’atmosphère de l’album est très médiévale. La pochette et l’imagerie employée dans les lyrics ne font que confirmer ce parallèle évident.

Sorcerer, par ses origines et son histoire, est inévitablement reliée à la scène hardcore parisienne, pourtant, le style musical proposé sur ce premier album s’en éloigne partiellement (compliqué de qualifier de  hardcore « pur » un album avec un morceau de 7 minutes dedans…). On retrouve bien sûr l’agressivité et l’impact du hardcore, mais en intégrant des structures plus complexes et des sonorités plus variées (des introductions aux morceaux, des changements de rythme, un morceau instrumental…), le groupe continuer d’évoluer et de trouver sa propre recette, à mi-chemin entre le hardcore et le metal. Leur identité musicale s’affirme en tout cas encore plus avec cette nouvelle sortie. Le groupe aura par ailleurs l’occasion de se produire face à un plus large public puisqu’ils seront à l’affiche de gros festivals français cet été (Hellfest, Xtreme Fest, Motocultor). On ne peut que vous recommander d’aller les voir!

Avec ce premier album, Sorcerer continue d’affirmer son style que l’on avait déjà découvert sur ses premiers EP. Le groupe mélange avec succès la brutalité du hardcore avec des structures musicales plus complexes. Devotion est cohérent musicalement et parvient également à dégager une ambiance singulière, entre sentiment d’insécurité et d’animosité. 

Une pochette remarquablement frappante et qui reflète bien l’esprit de l’album

1. Badlands
2. The Eternal Grief
3. Devotion
4. In the Arms of Mortality
5. Fortress
6. A Kindness
7. The Bell Jar
8. Someone Else’s Skin

MightyMightyMarty
MightyMightyMarty
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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