Lux Incerta + Mourning Dawn + Lying Figures @ Le Klub, Paris (10/12/2022)

Si la période des fêtes de fin d’année est un peu morose, bienvenue au Klub.

Le 10 décembre dernier avait lieu une date 100% Doom Métal français, qui plaçait Lux Incerta en tête d’affiche, en compagnie de Mourning Dawn et Lying Figures.

Lying Figures a la lourde tâche d’ouvrir la soirée. Dès les premières notes de Addicted to Negativity, les Nancéins prennent nos émotions en otage. Leurs morceaux prennent aux tripes : la voix de Frédéric est oppressive, lourde, et semble nous entraîner dans son cauchemar personnel (Nightmare). Leurs sonorités sont torturées, martelées par la batterie de Charles et les riffs de Hugo ainsi que Matthieu. Leur set est parfaitement exécuté, et le public semble ravi, si l’on se fie à l’euphorie des applaudissements venant contre-balancer la détresse des paroles (Euphoria & Misery).

Mourning Dawn annonce un univers bien plus sombre en ouvrant sur The Watchers. Les riffs sont plus lourds. L’ambiance bien plus grave. la voix abyssale Laurent nous prend par le pied pour nous traîner dans les profondeurs. L’ambiance est lourde, ténébreuse, presque malsaine. Les riffs dissonants nous perdent dans leurs ténèbres, pareils à ceux de la lumière dans la salle (que le vocaliste demandera d’ailleurs à faire disparaître en allumant ces dernières). La douleur des sons incisifs avec lesquels ils nous brutalisent, l’anxiété acide qui transparaît de leurs créations, se transcrit sur le visage du frontman grimaçant. Nous ne pouvons que ressentir et vivre les morceaux avec lui. Heureusement, le groupe nous soulage par instants en faisant de l’humour sur le retard de la SNCF par exemple, comme une pensée enfantine (A Childish Thought) qui vient éclairer l’obscurité pour se sauver de la dureté de la vie. Après cinq morceaux, le groupe quitte la scène, laissant un public éreinté, mais visiblement heureux.

Plongés dans cette nouvelle obscurité, nous avons perdu la notion de ce qu’il y avait au dessus de ce plafond. La lumière est incertaine.
Heureusement, Lux Incerta arriver pour nous ramener doucement à la surface. La formation ouvre sur la mélancolique Far Beyond the Black Skies. cette date est d’ailleurs l’occasion de découvrir le groupe avec Delora au chant. Cette dernière semble s’être approprié les titres, tant elle les chante avec conviction, et les vit  : penchée sur le pied de micro, visage vers le plafond, gestuelle… C’est une frontgirl affirmée, qui a trouvé sa place, et ça fait du bien. Mais elle sait également se mettre à part pour laisser les musiciens au centre de l’attention. Le groupe l’a remercie d’ailleurs de les avoir rejoint, et de son talent. Il faut dire qu’il est indéniable : oscillant entre chant clair maîtrisé et growls, Delora nous plonge dans un univers doux et mélancolique, complet a lui seul. Les morceaux s’enchaînent, et nous sommes baignés dans un flot de douceur, des guitares presque ambiantes par moments, des harmonies virevoltantes, mais toujours fortes et prenantes, soulignées par une batterie frappante. Les compositions sont parfaitement maîtrisées, et l’aura positive qui se dégage du groupe, leur complicité fait du bien, et se ressent. Le set passe bien trop vite, et il est malheureusement temps de partir.

Si la période des fêtes de fin d’année est synonyme de tristesse pour vous, essayez donc un concert de Doom 100% français, l’année prochaine. Je vous assure que cela vous apaisera un peu le cœur.

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