Interview avec Marine de Oakman

En marge de leur concert en première partie de Neck Deep, nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger avec Marine, la chanteuse et guitariste de Oakman. Leur nouveau single Missed Connections et son clip, leur signature chez Rude Records ou encore leur passage au Slam Dunk France, on est revenus sur l’actualité du groupe. 

 

On va tout d’abord revenir sur le single Missed Connections qui est sorti il y a quelques semaines. Est-ce que vous êtes satisfait du single ? Est-ce que vous avez eu des bons retours ? Quels est votre ressenti global ?

Jusque-là ça se passe assez bien, on est très contents du retour. On est très content du morceau qu’on a fait et du clip et cetera, parce que c’est quand-même beaucoup d’énergie et c’est toujours un soulagement quand ça sort. Maintenant ça appartient aux gens et ça nous permet aussi d’avancer sur autre chose. Et nous on est très content de pouvoir partager ce morceau et on espère qu’il plaira tout autant aux gens qui le découvriront.

J’ai vu que vous aviez fait un post pour expliquer un peu la signification du morceau. Je crois que vous l’aviez déjà fait pour Murder l’année dernière. C’est pas forcément quelque chose qui se fait souvent en règle général. Je voulais donc savoir si c’était important pour vous de donner la signification de vos morceaux ?

C’est vrai que ça va dépendre sûrement des groupes. Je sais que nous, on a toujours adoré lire les paroles et s’intéresser au meaning et même se l’approprier sans forcément essayer de comprendre de quoi le groupe voulait parler. Donc on aime bien pouvoir donner un petit peu plus de concret aux morceaux qu’on présente en expliquant de quoi on a voulu parler. Peut-être que ça peut permettre aussi au public de s’identifier dans les morceaux.

Tu as mentionné le clip de Missed Connections. Vous aviez déjà fait 3 clips sur les 6 morceaux qui étaient dans SCP l’année dernière. J’imagine que c’est quelque chose d’important pour vous de faire des clips, de mettre en images votre musique ? Vous aimez aussi faire ça, sûrement ?

Oui il y a un peu de tout. On se dit que c’est quand même important de pouvoir présenter les morceaux avec un clip, ça change quand même pas mal les choses. Après, aujourd’hui, les codes changent aussi. Nous, quand on peut, on aime bien faire des clips, on essaye d’en faire le plus possible. C’est vrai qu’on fait tout nous-mêmes, donc c’est beaucoup de travail, mais ça nous permet de réduire les budgets sur les clips et d’en faire un peu plus également. Aujourd’hui les codes changent un peu et parfois on se dit que tout l’effort, l’énergie et le budget qu’on met dans un clip, il vaut peut-être mieux finalement les mettre dans des courtes vidéos que l’on va poster malheureusement sur Tik Tok ou sur Instagram. Mais avoir de tout c’est forcément mieux.

Encore sur ce dernier morceau, j’ai ressenti que c’était un peu dans le même esprit et dans le même son que ce que vous avez fait sur SCP. Vous avez le même ressenti d’une certaine continuité dans le style musical ?

Oui on s’est dit qu’on avait démarré quelque chose avec ce 3e EP et on avait envie de continuer à aller là-dedans et de continuer à développer ce qu’on avait fait. Mais au final, ça s’est fait assez naturellement. On n’est pas trop du genre à réfléchir beaucoup sur la direction des morceaux. On y réfléchit quand même un peu, mais moi j’ai du mal à aller vers quelque chose. C’est assez spontané ce qu’on fait. Donc si quand on compose ça va vers là, et bien ça ira vers là du coup !

Ca fait déjà plus d’un an que SCP est sorti. Avec du recul maintenant comment tu perçois l’EP ? Est-ce que tu en es toujours contente ? Est-ce que vous avez encore des bons retours sur sur l’EP aujourd’hui ?

Oui on a beaucoup de bons retours, pas mal sur le morceau SCP et sur Murder. Donc on est très contents, ce sont des morceaux qu’on aime beaucoup dans l’EP.

J’ai vu que vous avez collaboré avec Bertrand de Chunk, No Captain Chunk. Qu’est-ce qu’il vous a apporté ? Sur quel point il vous a aidé ?

Au niveau de l’EP, on a été en co-production avec lui. Donc ce qui se passe c’est que nous on compose le maximum possible qu’on peut mais c’est toujours bien d’avoir un avis extérieur pour savoir si finalement le morceau peut être encore enrichi, d’avoir une vision de plus que juste celle du mix-mastering. On a travaillé avec lui sur l’EP et il a effectivement rajouté cette petite touche sur la prod.

Fin mai vous avez fait le Slam Dunk France à la Halle Tony Garnier avec une affiche quand même assez folle (Offspring, Simple Plan…) Vous avez joué devant énormément de personnes, ça a dû être quand même assez incroyable pour vous, donc je voulais avoir un peu ton ressenti sur ce concert, d’autant plus c’était chez vous, à Lyon…

C’était incroyable. C’est sûr que c’est une expérience, je pense, très rare dans une vie. Je ne sais pas quel sera notre futur mais si on reste terre à terre, pour nous, c’est assez incroyable et c’est sûrement l’unique fois qu’on fera une salle comme ça. J’espère que ce sera pas l’unique fois, mais c’était super. C’est toujours dur lors d’un concert d’arriver à vraiment choper et à capter tout ce qui se passe. On est en mode un peu automatique. Il se passe tellement de choses. Enfin moi j’ai tellement de trucs en même temps à réfléchir, à être là, à ci et à ça mais je me suis quand même mise un moment à me dire : « regarde ce qui se passe et capte, capte le moment. Photographie le dans ta tête » donc j’ai réussi à capter des brides de moments de ce concert. Mais ouais, c’était une super expérience, vraiment c’était génial.

Vous avez signé chez Rude records pour le dernier EP et le single est également sorti chez eux. Il me semble qu’avant vous n’étiez pas sur un label pour vos deux précédents EP. Qu’est-ce que ça vous a apporté ? Est-ce que ça vous a ouvert des portes ? Vous avez récemment fait des concerts au Royaume-Uni : est-ce que par exemple, c’est une chose qui vous a été facilité par le label ?

On avait déjà fait plusieurs fois des tournées au Royaume-Uni et même ailleurs. Mais oui un label ça aide quand même beaucoup. Financièrement ça nous permet en fait de faire plus de choses, plus de clips, de meilleure qualité. Ça nous permet aussi de rentrer dans un réseau et d’être plus reconnu et plus entendu en tant que petit groupe qui se développe donc ça permet aussi de commencer à être vu par d’autres professionnels donc, c’est quand même très important. Même si ça n’a plus la même valeur qu’à une certaine époque, bien sûr. Ça reste quand même très important.

Du coup ce soir vous jouez à la machine du moulin rouge, vous avez déjà fait pas mal de de concepts sur Paris, y en a-t-il un que tu retiens plus que les autres, qui t’a marqué spécialement ? J’en ai un personnellement un en tête…

Ce serait-ce serait lequel, du coup auquel tu penses ?

Je pensais à la première partie d’Enter Shikari en 2019, c’était au Bataclan donc assez spécial…

C’est exactement ce que j’allais dire. Ouais, c’est le concert dont je me souviens le plus parce que c’était la première fois déjà qu’on faisait une aussi grande scène. Et je me souviens du son dans la salle, de la résonance de la grosse caisse, ça m’avait assez impressionné. Je m’étais dit « Wouah, mais ça sonne trop bien !». Et donc ouais, du coup ça reste le concert sur Paris qui m’a marqué le plus. Après il y en avait eu un quand on avait joué au Supersonic, on avait été étonné du nombre de gens qui étaient venus nous voir et ça, ça m’avait marqué aussi. Et d’ailleurs c’était un peu après le Bataclan, qui était en mars 2019 et le supersonic en juillet 2019. Donc les gens du Bataclan étaient venus nous voir au Supersonic et franchement ça m’avait fait chaud au cœur.

Il me semble que l’année prochaine le groupe aura 10 ans…

Non pas vraiment, pas encore !

Je pensais avoir lu que vous vous étiez formé 2014…

Oui, oui, mais on a commencé à vraiment sortir des choses en 2016. Donc on va dire qu’on peut compter à partir du premier EP. Avant, c’est la préparation. Avant on a juste dit, on s’appelle Oakman et on va faire un groupe. Mais oui entre 2014 et 2016, les choses se sont mises en place. J’avais pas vu ça comme ça mais ça nous a mis un petit coup de vieux là ! [rires]

Du coup ma question c’était : aujourd’hui, qu’est-ce que vous diriez au Oakman de 2014 ?

« Attention, il va y avoir le COVID donc pendant 2 ans tu vas rien faire de ta vie, enfin tu ne pourras pas développer le projet auquel tu mets toute ton énergie ». Puis surtout : « arrête de stresser, un développement de groupe c’est très long. Donc tu peux pas brûler les étapes ». Voilà, c’est ça je nous dirai, mais aussi que toutes les étapes ou les erreurs qu’on a faites étaient nécessaires. Il faut les faire absolument pour en arriver là et pour comprendre comment fonctionne tout simplement l’industrie et les choses en général. Mais aussi pour se sentir de plus en plus, pas forcément à l’aise, mais pour pouvoir présenter un projet qui est encore plus quali. Et tout ça, ça peut pas se passer en claquant de doigt quand on fait les choses par nous-mêmes.

Sinon, actuellement, qu’est-ce qui vous inspire, que ça soit dans votre vie ou dans votre musique ? Qu’est-ce que vous écoutez comme musique ?

En fait on n’a pas de préférence en musique. S’il y a quelque chose qu’on écoute et qui nous touche, on va écouter. Bon après c’est vrai qu’il y a certains codes quand même, qui nous ont toujours plus parlé que d’autres, moi en ce moment j’écoute beaucoup le dernier album de Post Malone, je trouve qu’il a un côté très, finalement, alternatif. Et aussi le dernier album de Caroline Polachek, que j’ai pas mal écouté donc ça c’est les trucs que j’écoute en ce moment.

Une dernière question, récemment il y a eu dans Metalzone une interview de Resolve, je sais pas si vous l’avez vu. Ils ont dit que s’il y avait un groupe qui allait percer ces prochaines années ça serait Oakman…

On les connaît bien ! [rires] Il pourrait dire ça juste parce que c’est notre pote, mais bon, j’espère hein ! Touchons du bois pour qu’Anthony ait raison. En tout cas, moi je suis très fière d’eux et je leur dis tout le temps, c’est génial ce qu’ils font. Donc c’est très gentil qu’ils nous aient cité dans l’interview.

Un grand merci à Oakman pour cet interview!

MightyMightyMarty
MightyMightyMarty
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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