Entretien : Guilherme de Gaerea au Hellfest 2022

A l’occasion de la sortie du nouvel album de Gaerea, Mary et Matthieu ont pu s’entretenir avec Guilherme pour en discuter plus en détails !

 

Mary : Avez vous eu des retours sur votre performance même si ça n’était il y a deux heures seulement ?

Tu es la première à me parler dans l’immédiat mais j’imagine que les gens l’ont appréciés puisqu’ils sont restés là ! Je suppose que c’était un bon show, on a pas eu de problèmes techniques, c’est aller comme sur des roulettes, et nous on s’est vraiment éclaté !

 

Mary : Est-ce que vous planifier d’aller voir des groupes jouer aujourd’hui ou pas ?

Oh bien sûr ! On a nos « fellow countrymen » Moonspell qui jouent dans deux ou trois heures et on va leur apporter notre soutien ! Et évidemment tous les grands groupes qui jouent plus tard qu’on veux vraiment aller voir car on est des grands fans du coup … on va définitivement prendre le temps d’aller voir ça. Enfin pas moi, je fait les interviews tout l’après midi mais une fois fini j’irais clairement checker tout ça !

 

Mary : La sortie de votre nouvel album a été annoncé en Septembre, est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur cet album ?

Ca dépends de ce que tu veux savoir parce que c’est une longue histoire. Mais c’est une bonne continuation de notre album Limbo. Donc qu’est ce que tu veux savoir exactement ? Sur la conception de l’album ? au niveau de la musique ? Le processus ? Un peu de tout, j’imagine ?

Mary : Oui

On l’a enregistré l’an dernier avec le même producteur, Miguel de DemiGod Recordings. On a prit l’été de l’année dernière pour le faire, et c’est vraiment dans la continuation de ce qu’on a déjà fait, on a un peu plus expérimenté. Le groupe était vraiment unifié pour le faire parce que c’était la première fois qu’on était vraiment en studio pendant deux semaines avec tout le monde bien présent. Généralement on divisait les temps, j’étais là pour toute la durée des enregistrements, mais John venait par exemple en premier., etc … Cette fois-ci on voulait finir certaines parties des chansons ensemble en studio et ça a très bien marché. C’est un album où on s’est vraiment exprimé, il est très intime comme Limbo. Mais au niveau du concept, c’est vraiment à la fois une bonne continuation et une avancée intéressante. Parce qu’à chaque fois qu’on termine avec un album on veux juste se produire sur scène et j’ai pas grand chose à dire de plus. Parfois on travaille avec une inspiration soudaine, par exemple l’album a été écrit en cinq ou six jours. Toute la base même du nouvel album a été écrite vraiment très rapidement. Cétait une inspiration vraiment soudaine, alors on a juste pris ce qu’on avait, on aime pas passer trop de temps à tout réarranger. Si ça sonne bien à nos yeux, on l’enregistre et on le garde. Evidemment, on arrange par-ci et par-là mais on travaille vraiment avec cette vague d’inspiration et on essaie de le garder aussi vrai que possible. Tout ce que tu entendras dans cet album était là quand on l’a enregistrer,

Matthieu : C’est totalement brut et ça vient vraiment de votre cœur du coup ?

On est un groupe très expressif quand ça touche nos sentiments vis à vis des chansons. C’est ce que je dis concernant cet album, tu connais déjà le nom de l’album, hein ? Du coup Mirage c’es vraiment pour la collision entre la perception et la réalité qui est quelque chose dont on a déjà parlé dans une chanson de l’album Limbo. Et c’est vraiment ce qu’on a exploré à travers cet album : ce qu’on voit et ce qu’on percçoit comme réalité vis à vis des autres personnes où d’un artiste ou du processus de création est, à mes yeux pas forcément la manière dont les choses ont l’air dans leur esprit (des artistes). A mes yeux c’est une chose très triste à réaliser, parce que c’est en tant que metalhead on est constamment à la recherche de nouvelles chansons, de nouvelles œuvres à écouter alors que les autres genres musicaux, les gens prennent ce qui leur est offert. Nous sommes une communité qui recherche toujours plus, c’est comme une addiction. Et tant qu’on veux ça, on doit être conscient que si nous passons votre vie à faire ça il y a des groupes que nous ne découvrirons jamais et qui aurait pu être le groupe changeant toute notre vie. Et avec cette pensée, l’album suit cette ligne là. Tant qu’on aime quelque chose, que ça soit n’impote quelle forme d’art c’est difficile de comprendre vraiment ce que l’artiste voulait dire car on est pas dans sa tête. On a juste la réflexion, l’image sans comprendre totalement ce qui se passe dans leur esprit et c’est le sentiment « mirage » de cet album.

 

Matthieu : Je vous ai vu en 2019 et vous étiez cinq sur scène mais aujourd’hui vous n’étiez que quatre alors comment avez vous réussi à changer ça ?

Oui, on est quatre et on s’adapte en fait. On est encore cinq sur cet album et concernant la tournée anglaise et quelques uns de ces festivals on sera de nouveau à cinq. On sent qu’à quatre c’est un peu plus « express » mais on peut faire plus à cinq. Cest vraiment temporaire, il faut juste qu’on s’adapte parce que deux personnes sont parties, on doit tout réarranger et la chose qu’on ne fait pas : annuler parce que quelqu’un est parti du coup on s’adapte.

 

Mary : Comment avez vous crée votre style visuel ?

Ca dépends si tu parles de vidéos, photos, les performances. Vis à vis de quoi ? Les masques ?

Mary : Oui, les masques, les tenues ?

Je pense qu’on est pas très intéressant comme personne, on est juste chanceux d’exister depuis huit ans. On est pas si spécial, on restera pas ici longtemps. La seule chose qu’on peut faire c’est apprécier l’épopée et ne pas foirer. Pour les tenues et les masques qui sont totalement identiques, on veut vraiment que les gens se concentrent sur la musique et le message. On veux qu’ils lisent nos textes, on veux qu’ils se concentre sur ce qui est important pour moi qui est donc la musique créée et non qui est derrière ce masque. Et on ne se concentre pas spécialement sur « qui est là ? » on se concentre sur « Qui est en mesure d’abandonner sa vie pour faire ça avec nous ? » et comment ils comprennent ce que ça représente pour les membres d’origines, à savoir moi et les deux autres gars et à quel point c’est important dans nos vies. On veux pas être différent des gens du public, on veux qu’ils soient là, qu’ils ferment les yeux, lèvent les bras et fassent ce qu’ils veulent et ne pas se concentrer sur si on a des cheveux longs, ou n’importe quoi d’autre. Si ils peuvent juste fermer les yeux et ressentir ce qu’on chante c’est vraiment le plus important pour moi. Et les masques cest vraiment pour les « masques » qu’on utilise tout les jours : je pense pas que les gens soient vraiment réel la plupart du temps. On essaie tout le temps de faire plaisir aux autres, on se couvre de plusieurs couche pour avoir l’air fort, amical, attractif. C’est comme ça qu’on marche, on est des humains sociaux. Comme il y a certains personnes qui sont un peu maladroites, ou n’aiment pas trop autrui c’est quand même la manière qu’on a de fonctionner. Et parfois on s’adapte, on gère ces « couches sociales » pour pouvoir avancer dans la vie.

 

Matthieu : Est-ce que vous sentez que vous avez plus de liberté sous le masque ?

Pour nous ça change rien. Ils ne nous apportent pas de la liberté, parce qu’arrive un moment sur scène où ils ne nous permettent pas de respirer normalement, de voir proprement, on a de la transpiration partout sur nos visages. On voit pas les guitares, on entends pas bien. Mais on les laissera pas car même si sur scène ils nous font nous sentir inconfortable, c’est ce que la musique nous fait. On est pas supposé se sentir en sécurité, ou confortable. La musique à mes yeux, c’est difficile, loin d’être quelque chose de stable et on aime être inconfortable. Alors oui, sans masque on pourrait entendre, voir, respirer ce qui fini par ne plus être le cas après un petit moment sur scène. Mais c’est ce qui nous permet d’atteindre cette agonie ou ce desespoir mental. Ca nous fait d’ailleurs avoir des blackout au point de parfois pas se souvenir de la moitié du set. Mais on veux se sentir inconfortable sur scène. Tout ne devrais pas être parfait.

Matthieu : Vous êtes humains, alors en soit, c’est pas facile mais c’est normal puisque vous êtes humain.

Les temps difficiles nous font grandir. On grandit en se trompant, on grandit en jouant, on grandit grâce en jouant prenant des mauvaises décisions, en jouant mal sur scène. Et c’est en faisant ça qu’on grandit en tant qu’artiste.

 

Matthieu : J’ai une question stupide : à quelle nourriture pourriez vous comparer la musique de votre groupe ? J’vous ai dis, c’est vraiment une question stupide. Vous êtes autorisé à dire Pizza !

Non, pas la pizza ! On est portuguais et on vient du nord ! Est-ce que vous êtes déjà aller au nord du Portugal ? Ou tout simplement au Portugal ? Oh, vous devriez ! Notamment notre ville d’origine, pour laquelle nous avons énormément d’amour et dont on tient une grande partie de nos inspirations. Nous avons un plat qu’on peut pas manger trop souvent car c’est vraiment super copieux. Ou en tout cas tu peux manger ça le soir quand tu sors pour quelques verres, on appelle ça Franceschina, c’est cet énorme sandwich avec plein de sauce. A chaque fois qu’on a des amis qui viennent, des groupes qui jouent chez nous, on fait essayer ce plat parce que c’est tellement énorme ! C’est quelque chose que nous, personnes du Portugal aimons vraiment faire découvrir à d’autres personnes. Goûter cette chose super copieuse et mourir juste après !*rire*

Matthieu : Promis, j’essaierais si je viens au Portugal !

Mary : Pareil !

C’est génial ! C’est vraiment bon !

 

Mary : Parlons encore un peu de la musique, quel artiste ou groupe sont actuellement sur votre playlist ?

On écoute tellement de choses dans le van, on écoute à peine du metal en fait. Personnellement je suis un grand fan du nouvel album de Volterra, Rammstein. Tout ce qui te fait ressentir ces choses dont j’ai parlé plus tôt. L’inspiration et la liberté artistique de n’avoir aucune limite dans sa propre musique, c’est quelque chose qu’on respecte énorménent même si on aime pas forcément tout avec le groupe. C’est quelque chose qu’on peut vraiment percevoir dans leur musique, ce sont des artistes extraordinaire, non pas seulement pour leur musique mais parce qu’ils prennent des risques. Et c’est quelque chose que nous respectons profondément.

 

Mary : Quels sont vos plans pour le futur de votre groupe ?

On a un emploi du temps assez intense concernant la tournée cette année. On fait énormément de grand festivals en un temps très court parce que c’est trois années combinées en une seule dû à la pandémie. Du coup on commence par apprécier les nombreux festivals, on a aussi un nouvel album qui sort en septembre, on repart en tournée. Ce sont les plus gros concerts qu’on ait fait en Europe, nos premières têtes d’affiches. On est vraiment paré à apprendre avec des artistes énormes, après on part en Amérique Latine pour un mois. L’année prochaine on va faire notre première tournée Nord Américaine. On va faire notre possible pour pouvoir apprécier la tournée de notre album et ne pas juste s’asseoir à attendre que ça reparte pendant deux ans. C’est notre plan : jouer autant qu’on peut et apprécier le voyage qui nous attend. Un pas après l’autre.

Matthieu : J’ai hâte de te voir à Paris !

On a jamais joué à Paris ! C’est une de mes villes préférées ! J’ai tellement hâte de pouvoir enfin jouer là bas.

Matthieu : Attendez vous à me voir au premier rang à prendre des photos ! Vous me reconnaîtrez peut-être pas à cause de vos masques !

Ouais, on voit rien.

 

Mary : Le dernier mot pour toi du coup ?

Merci les gars ! Vos questions étaient vraiment super, on a un nouvel album qui sort en septembre, j’espère que les gens pourront l’écouter, le comprendre et imaginer leur propre monde basé sur ce qu’on a pu écrire. C’est vraiment ce qu’on veux pour cet album. Et merci pour m’avoir écouté.

 

Traduction et retranscription par Masha.

Masha
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Ma mère m'a dit que je pouvais être c'que je voulais quand je serais grande. J'ai décidé d'être une emo kid.

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