Call Me Karizma + Letdown + Justin Stone @ La Boule Noire (05/03/2023)

Le 05 mars dernier, nous avions rendez-vous à la Boule Noire pour la prestation de Call Me Karizma, accompagnés de Letdown et du chanteur Justin Stone.

Nous voilà embarqués dans une soirée relayée par… Le Parisien étudiant. Bon, pour nous ça commence à faire loin, mais le public présent ce soir semble être dans la bonne tranche d’âge. Il va falloir chercher dans nos souvenirs, à moins que la soirée en soit une réminiscence ?
Oui, le sentiment de déjà vu, vous connaissez ? C’est exactement ce que nous avons vécu, ce soir du 05 mars dernier, dans la petite salle de la Boule Noire.

Justin Stone entre sur scène et entonne directement « Return », avec son entêtant « I just return, never left ». Les beats atmosphériques de ses morceaux ont quelque chose de familier et rassurant, à l’instar de ceux de « Midnight » ou de « STARS ». Le rappeur propose un show maîtrisé, rythmé de morceaux courts et efficaces (certains dépasseront à peine les deux minutes). Ainsi, nous ne voyons pas les titres défiler et sommes pris par ce rythme effréné. Si ces derniers peuvent sembler parfois un peu homogènes, l’énergie et les vibes positives qui s’en dégagent sont appréciables. Ainsi, la salle ne cessera de danser, et certains se risqueront à reprendre les paroles, comme lorsque l’américain chantera « I Did It Again :/ ». Chaque titre, même inconnu, semble avoir déjà été entendu. Ses compositions et son attitude ont quelque chose d’impertinent, et terriblement catchy. Nous ne soupçonnions pas que son potentiel soit si haut (« Potential », « This High »). « Day Job » termine sa performance, laissant derrière lui un public ravi. Justin Stone, c’est un peu ce camarade de classe qui passe son temps à répondre aux profs et se faire exclure, pour finalement se retrouve avec un 20/20, simplement parce qu’il est brûlant et débrouillard.

C’est au tour de Letdown d’entrer sur scène. Cette fois-ci, c’est une formation complète que nous avons face à nous. Le groupe débute avec la merveilleuse « Karma » au refrain quasi ImagineDragon-esque. La voix du frontman est d’une profondeur intense, à nous en coller la chair de poule. Et si chaque titre est clairement taillé pour la scène (à l’instar de l’éclatante « Shipwreck » et ses clappements de mains) et conçu pour être un tube, les paroles fortes, traitant de santé mentale, des difficultés de la vie (comme « Empty ») nous transportent dans les profondeurs de notre être, et y déterrent nos émotions les plus fortes. Les musiciens donnent tout sur scène, et l’énergie ne fera que grandir sur la dansante « Go to Hell » qui fera sautiller la fosse. L’ambiance est davantage à l’appréciation musicale, à l’intériorisation, mais l’audience semble pour autant savourer le travail irréprochable du rockeur de Chicago et de ses acolytes. Et tant mieux, puisque le but de la musique de Blake est de guérir les maux de ses auditeurs. Et cela explique pourquoi ils résonnent tant en nous, et nous semblent si familiers.
Letdown, c’est ce groupe d’emo kids, qui ne sont pas parmi les enfants populaires de l’établissement, mais qui méritent pourtant tellement à être connus et appréciés à leur juste valeur, tant ils sont précieux.

Le tant attendu Call me Karizma et son équipe font enfin leur apparition. Les garçons sont clairement les vedettes de l’école, les joueurs de football américains soutenus par leur équipe de cheerleader. La salle crie à leur arrivée, et ils en jouent très clairement. Le rappeur et ses musiciens ont prévu une setlist titanesque pour accompagner le match qu’ils vont mener. avec pas moins de 20 titres, à commencer par « Blood » et « Serotonin », qui donnent le ton : on n’est pas là pour rigoler. Les titres efficaces s’enchaînent, et la groupe se révèle peu à peu être plus bad boys que ce qu’on pourrait soupçonner, ce sont les « Bad Ones », ceux qui chantent à propos des « Rebels », de « Art Hoe » dont ils sont tombés amoureux, de faire tomber les vêtements dans « Hotel Sex », parmi d’autres. Leur musique rock et sexy n’aide pas à faire descendre la température déjà très haute la salle. L’audience applaudit chaque but mis que sont les morceaux joués, et reçus comme des victoires par ces derniers. Pour célébrer, le frontman ira même jusqu’à arracher son maillot durant le set, après avoir pris un bain de foule pour chanter avec les supporters. L’urgence de leur son, et du chant de Morgan nous précipite dans les heures tardives de cette célébration, enivrés par ce cocktail de notes qui nous feraient presque tourner la tête. Le rappeur descend sa tracklist comme un mètre de shots, jusqu’à avoir la sensation de flotter (« Float ») et d’avoir le besoin de se mettre au lit (« Monster (Under My Bed) »).
Les musiciens quittent la salle en vrai délinquants, ou rockstars (« Delinquents », « Rockstar ») on ne saurait trop dire, mais heureusement sans offenser personne (« Offended »). C’est une sortie en feu (« Fire Escape ») pour clôturer un set brûlant, incandescent.

Cette soirée aura su nous parler de manière très intime, comme un portrait de nos années scolaires, en s’exprimant aussi bien sur le lot de tourments et fardeaux que celles-ci portent, qu’en nous rappelant les protagonistes avec qui nous étions camarades, ou encore les différentes expériences vécues.

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