Ambre Vourvahis (Xandria) : « On y a mis tout ce qu’on avait sur le coeur » – Interview

 

A l’occasion de la sortie du nouvel album de Xandria, The Wonders Still Awaiting, nous avons eu le plaisir de discuter avec Ambre Vourvahis, leur nouvelle chanteuse. Retour sur la conception et la composition de l’album, de la musique à l’artwork, ainsi que sa place de nouvelle chanteuse.

 

Salut ! Comment ça va ?
Ça va très bien, merci !

On va discuter aujourd’hui du nouvel album, The Wonders Still Awaiting. Tout d’abord, j’aimerais savoir comment s’est passée la composition de l’album ? Vous avez un tout nouveau line up depuis l’année dernière, à part Marco, donc je me demandais si vous aviez tous contribué dans la création de l’album.
En fait, il n’y a que Marco qui compose les mélodies. J’étais assise avec lui pendant qu’il composait, je lui donnais des retours et de nouvelles idées. Quand je pensais qu’on pouvait rajouter une partie ici et là, on en discutait ensemble. Mais sinon, c’est majoritairement lui, et c’est seulement nous deux qui nous sommes impliqués dans la création de cet album. Les autres membres du groupe jouent en live avec nous mais n’ont pas participé à la création.

Comment ça s’est passé pour toi, au moment d’intégrer le groupe ?
En fait, je connaissais déjà Marco avant, depuis longtemps. On pensait faire un projet ensemble quand Xandria s’est arrêté. Il a beaucoup aimé ma voix, et au final on s’est dit que ce serait mieux si je devenais la nouvelle chanteuse. Il avait commencé à écrire et composer quelques idées pour le futur, sans trop savoir où le groupe allait aller. On a fait des essais, il a beaucoup aimé, ça a bien fonctionné. Evidemment, j’ai accepté !

As-tu écrit les paroles des chansons ? Beaucoup tournent autour du thème de deux mondes possibles, d’un côté on a notre monde, un peu violent et dystopique, de l’autre un monde plus féérique, comme un rêve, et on a beaucoup l’idée de s’échapper de notre monde actuel vers un monde meilleur. Aviez-vous d’abord décidé d’un thème commun pour l’album ?
J’ai écrit presque la moitié des paroles. En réalité, on n’a pas vraiment réfléchi à une idée générale et à un thème précis pour l’album. Il est très varié, on a différents points de vue, pas une vision unique, et on écrit autour de ça. On a mis un peu tout ce qu’on avait sur le cœur en fonction de ce que les chansons nous inspiraient. Les chansons plus sombres et agressives sont peut-être un peu plus politiques en effet, en plus Marco adore parler de ça. Il trouve que c’est important de parler de ce qui ne va pas dans le monde donc je lui ai laissé ça. J’ai écrit pour les chansons qui m’ont inspirée plus personnellement. Ça m’est venu assez instinctivement pour certaines, comme Paradise, je l’ai écoutée et j’ai pensé à la nature, le monde qui se détruit, ça me tenait à cœur d’en faire les paroles. Ça nous vient en écoutant, en fait. Mirror of Times aussi, la mélodie m’a inspirée à écrire sur le temps qui passe inéluctablement jusqu’à la mort.

 

 

C’est intéressant, vous composez donc les mélodies sans penser à un thème en particulier puis ces mêmes mélodies vous inspirent les paroles ensuite.
Oui complètement ! Après ce n’est pas figé, c’est aussi arrivé qu’après avoir écrit des paroles on rajoute des parties qui allaient avec les paroles. C’est un cercle de création. Pour Mirror of Times, toute la fin n’a été faite que très récemment, on voulait rajouter quelque chose de très mélancolique qui allait avec le texte et qui allait accentuer le sens des paroles. J’ai improvisé sur la fin et j’ai tout donné, j’adore le résultat.

Sur Astéria, une partie des paroles est en grec. Est-ce une volonté d’ajouter un peu de ta culture dans la composition ?
Oui complètement. Comme la chanson a ce côté oriental, un peu mystique, je me suis réveillée un jour avec l’idée de rajouter du grec dans ce morceau. Je ne savais pas vraiment où ça allait atterrir. Si on allait le mettre au début, à la fin. Un refrain entier aurait détruit l’impact de la chanson car peu de monde aurait compris ce que je dis. Mais deux vers au milieu du refrain ça passait bien. Ça rend la chanson plus spéciale et mystérieuse.

J’ai une question en rapport avec l’artwork de l’album. Il y a beaucoup d’éléments dessus ; je me demandais, qu’est-ce qu’il représente pour toi et comment tu le relies au sens que vous donnez à l’album ?
Je le trouve assez parfait. Le « concept » de l’album, il est surtout décrit dans la première chanson, Two Worlds. Cette chanson représente l’album à la fois avec les paroles et avec la musique. On a tout mis dans cette chanson. L’artwork en est une bonne représentation car on a cette personne dans le ciel qui a l’air d’être d’une autre dimension, et en bas on voit une cité futuriste, dystopique. Elle symbolise le fait que les humains détruisent la planète, accentué par les ruines au premier plan. C’est une possibilité du futur, qu’on devienne un monde en ruine à force de détruire. En même temps, quand on regarde vers le ciel, on voit « The Wonders Still Awaiting », c’est-à-dire plein de bonnes et jolies choses qui pourraient arriver si on faisait les bons choix. L’étoile dans le ciel, la seule source de lumière, c’est l’espoir qu’on a que ça puisse bien se passer. Cette dualité est présente dans tous l’album, avec des chansons plus sombres et agressives, et d’autres plus symphoniques et magiques.

 

 

Vous avez fait un featuring avec Ralf Scheepers de Primal Fear. Comment ça s’est passé ? Aviez-vous pensé à lui au moment d’écrire la chanson ?
On s’est dit qu’on aimerait avoir un chanteur avec une voix masculine qui pourrait apporter un son power metal puissant dans le morceau. Le refrain est très hymnique, on n’était pas sûrs qu’avec juste ma voix ça puisse rendre justice à la puissance demandée par la musique. On voulait rendre ça encore plus grand, et ajouter un chanteur très power metal dessus allait rajouter cette grandeur au morceau. Au départ, on avait composé en pensant à Russell Allen de Symphony X, mais on s’est finalement dit que ce serait mieux si on pouvait faire participer un groupe plus proche de chez nous, et ça faciliterait aussi le tournage d’une vidéo. Ralf est venu comme une évidence, car en Allemagne c’est quelqu’un de très connu et très réputé, et c’est aussi un très bon chanteur. Ça allait parfaitement bien avec la chanson. Heureusement, il a accepté.

Tu as énormément de techniques vocales différentes. Tu peux scream, mais aussi avoir une voix opératique ou pop. Comment tu choisis quel type de chant tu vas faire pour chaque partie des chansons ?
Ça dépend de ce que la musique inspire. Ce n’est pas toujours évident. Par exemple, pour Ghosts, au début c’était complètement différent. Les couplets n’étaient que du chant saturé, et quasiment tous les refrains aussi. On s’est dit que ça allait un peu choquer donc on a changé, les mélodies sont les mêmes mais une grosse partie du chant est devenu clean. Mais voilà, en gros ça dépend des mélodies. Des fois, ça passe beaucoup mieux avec du chant saturé, on fait des essais. C’est plus facile d’écrire des parties en scream, car on n’est pas autant concentré sur la mélodie qu’avec du chant clean. Quand on chante il faut que ce soit joli, qu’il y ait des mélodies que les gens puissent reprendre, que ce soit harmonieux. Le scream est plus direct, plus agressif, et n’a pas besoin de suivre toute la mélodie derrière. Mais oui, ça dépend toujours de ce que la musique de base nous inspire.

Tu connaissais bien le groupe avant même de l’intégrer. Avec autant de versatilité dans ta voix, est-ce que ça t’arrive de comparer la façon dont tu chantes avec les anciennes chanteuses, notamment quand tu dois reprendre d’anciens morceaux sur scène ? Comment tu réarranges ces morceaux ?
Au début j’étais très stressée de chanter les anciennes chansons car je savais que je n’allais jamais les chanter 100% opératique et classique. Ce n’est pas moi. J’adore chanter classique mais ça ne me représente pas de ne chanter que comme ça. Je pensais que ça n’allait pas être très bien reçu, et c’est évident que certaines personnes ont été déçues. C’est comme ça, on ne peut pas tous aimer les mêmes choses. Au fur et à mesure, le stress s’est en allé car j’ai vu que la majorité des gens appréciaient ma version et m’ont acceptée comme chanteuse. Quand je vois des comparaisons, je trouve ça un peu injuste, pas très légitime car je ne suis pas une chanteuse de classique. Donc me comparer aux anciennes chanteuses qui le sont, qui n’ont pas la même technique, le même background, c’est un peu étrange. Je comprends que ça se fasse, les fans du groupe préfèrent toujours une chanteuse à une autre. Après je ne vois pas ces comparaisons tout le temps donc ça ne m’atteint pas tant que ça, mais c’est vrai que quand ça se fait tout le temps, c’est trop et c’est lourd, il faut accepter une chanteuse pour ce qu’elle est. Prendre une copie de la chanteuse précédente, c’est bien, ça permet aux fans de ne pas être dépaysés, mais en avoir une différente permet aussi au groupe de s’ouvrir à de nouvelles possibilités, d’expérimenter de nouvelles choses. Le changement peut être intéressant et permet d’évoluer.

 

 

Plusieurs singles sont déjà sortis. Comment tu ressens la réception de ces musiques par le public ?
Ça a été positif. Certains morceaux ont été appréciés plus que d’autres. Par exemple, pour You Will Never Be Our God, on l’a joué d’abord en live pendant la tournée et on a eu beaucoup de retours positifs. Quand on l’a sortie, on a eu un peu moins de retours car la version studio sonne assez différemment du live. On s’y attendait. Mais en général, ça a été très positif. Reborn, la première, puis les dernières, Ghosts et surtout The Wonders Still Awaiting, on a eu énormément de très bons retours. Les gens pensent que la dernière sonne un peu plus Nightwish, un peu plus comme ce que les gens attendent de Xandria d’habitude, j’imagine.

Avez-vous prévu une tournée pour promouvoir l’album après sa sortie ?
Quelque chose se prépare. Je croise les doigts. Quand ce sera validé, ce sera annoncé et ça devrait venir vite. C’est en special guest pour un autre groupe, un gros groupe, ça devrait plaire aux fans. Un style qui convient parfaitement à Xandria et même les nouveaux fans devraient être ravis. Mais je ne veux rien confirmer car c’est compliqué les tournées en ce moment, beaucoup sont annulées, surtout à cause des finances. Avec la crise, pas assez de gens achètent des tickets pour les concerts ou du merch. C’est comme ça. Mais si ça se fait, il y aura une date à Paris pour les fans français !

Merci beaucoup pour ton temps !
Merci beaucoup, à bientôt lors d’un prochain concert !

 

Tracklist :

01. Two Worlds
02. Reborn
03. You Will Never Be Our God
04. The Wonders Still Awaiting
05. Ghosts
06. Your Stories I’ll Remember
07. My Curse Is My Redemption
08. Illusion Is Their Name
09. Paradise
10. Mirror Of Time
11. Scars
12. The Maiden And The Child
13. Astéria

 

 

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