Les Belges de Suasion sont de retour avec un nouvel album : The Infinite. A découvrir depuis le 27 janvier, via Atomic Fire Records.
The Infinite commence avec Astro qui nous plonge parfaitement dans l’ambiance mystérieuse et curieuse de la pochette de l’album. On enchaîne rapidement avec Murphy’s Law, qui est en featuring avec Florent Salfati. On débute sur quelque chose de très porté électro et la présence d’une voix féminine robotique, nous plongeons dans une ambiance intéressante et très bien menée. Le tout s’accélère et on rentre véritablement dans ce nouvel opus, retrouvant les codes du metalcore. Le refrain, plus calme, marque vraiment les esprits et nous offre une belle profondeur. Les petits rappels à travers des touches électro et le retour de la voix du début se mêlent aux quelques scream et cela donne une belle dynamique et un surplus d’énergie. La fin est tout simplement grandiose et surtout entraînante comme j’aime, un premier titre qui est rudement efficace et qui donne envie d’en découvrir plus. Avec Infinite, on part sur une tout autre ambiance, même si on retrouve ce côté électro, il se rapproche du côté pop plutôt que celui plus sombre du titre précédent. Ici, on est sur un titre plus posé et plus accessible. Le refrain ne change pas, toujours aussi calme et envoûtant, très bien amené. A mes yeux, il manque un tout petit peu d’agressivité, qu’on frôle tout du long sans y aller franchement, mais cela reste un bon titre et montre l’étendu de la palette musicale du groupe.
« Traverse the sky
Turn on the light, the aim is nigh
Beyond limits
I’ll be the first to face the infinite »
Le début de …Explore monte petit à petit et explose comme on s’y attend et comme j’aime. C’est le chant qui vient changer la direction rythmique et le tout devient plus calme. L’instrumentalité cherche et petit à petit, elle monte en puissance, avant d’alterner une nouvelle fois avec cette voix plus douce. L’alternance entre les deux crée une bonne ambiance et montre surtout que les éléments s’imbriquent parfaitement. On continue avec Transformation et son début calme qui permet de mettre en avant les instruments. Le chant semble n’être qu’un murmure qui se rapproche et prend progressivement plus de place. Il éclate avec un scream et l’instrumentalité se mélange avec l’électro pour renforcer cette agressivité soudaine. On se calme pourtant bien vite, jusqu’au refrain qui éclate et illumine le tout à base d’énergie et de sentiment. Un titre avec une autre ambiance mais toujours accessible, qui joue parfaitement avec les rythmes et les sonorités. La dernière minute nous entraîne dans un tourbillon d’énergie, de surprises et de changements, totalement prenant. On continue avec Black or White, tout doux et planant avant que les instruments ne viennent donner un gros coup de pied plein d’énergie. Sans surprise, le chant vient calmer le tout et il est vraiment mis en avant par l’instrumentalité qui se fait dans un premier temps discrète avant de reprendre pleinement ses droits. Le refrain est une boule d’énergie et surprend par la présence d’un chœur, élément très sympathique. Une nouvelle fois, on se fait rapidement embarquer dans cette ambiance et tout va changer à la moitié du morceau. On découvre une partie plus violente où les passages électro refont leur apparition et se mélange à cette violence, donnant une dynamique et une profondeur de dingue et surtout un ensemble maîtrisé. Le groupe continue de nous surprendre avec une petite mélodie sympathique et un solo à la guitare de ouf. Un morceau très bien construit, maîtrisé et qui nous offre beaucoup de choses.
On arrive à la troisième partie de l’album avec Trapped et son introduction digne d’un film, qui nous plonge rapidement dans ce nouvel univers. On fait monter la pression, l’électro prend le relais et aide à créer cette ambiance. Le chant vient calmer le tout sur de courtes périodes, car on alterne avec une instrumentalité très rapide et brute. Le refrain explose dans de la profondeur et de la rapidité et on repart sur quelque chose de toujours plus entraînant, semblant ne jamais vouloir s’arrêter. Après un court passage qui se rapproche d’un chant rappé, c’est les scream qui font leur apparition, apportant un peu plus de violence mais surtout une lenteur bien lourde qui fait plaisir. La dernière minute est, une nouvelle fois, totalement dingue et conclut un titre puissant et qui garde une énergie du tonnerre tout du long. Suasion s’offre un second featuring dans Momentum, avec Steffi Pacson. Rien à voir avec le titre précédent, on est sur quelque chose de plus calme et de doux. Les chœurs sont un vrai plus et le chant féminin tout autant, elle s’adapte très bien et apporte son univers. Les deux voix se marient très bien et donnent quelque chose de planant, auquel on accroche vite. Un morceau original et qui se démarque vite du reste de l’album, avec ce featuring réussi et des passages qui font voyager. On reste dans cette idée avec Celestial, qui ressemble à l’introduction de cet opus et qui s’avère être une balade plaisante et qui permet de faire une courte pause dans notre écoute.
« My true colors are hard to find
Nothing is only made of black or white
All these filters have made us blind
Nothing is only made of black or white »
House of Cards ouvre la dernière partie de The Infinite. Un chant différent, on prend un peu plus notre temps avec des passages bruts mais courts, avant de repartir sur quelque chose de plus dynamique. Les passages plus mélodiques sont vraiment sympas et donnent un petit côté épique à l’ensemble. Ce titre se démarque par l’explosion de sentiments qui semblent en sortir. Ce morceau montre une toute autre palette du groupe et surtout qu’il maîtrise beaucoup de choses, clairement l’une de mes chansons préférées. Arrive Equilibrum qui commence fort et qui ne nous laisse aucun répit. Le chant est accompagné par l’électro et cela renforce sa puissance et donne un côté plus violent à ce début. Le refrain ralentit tout et on part sur du chant clair de courte durée. Les instruments reprennent rapidement et on trouve quelques touches djent agréables. Un morceau très bien mené et rudement efficace. C’est Naught qui à la lourde tâche de clôturer cet album et on part sur une outro apaisante et qui m’a clairement fait voyager. Pas de chant, juste du calme, du grandiose, qui ont su me donner des frissons. Une très belle conclusion à cette écoute.
J’ai découvert Suasion avec cet album et je suis contente de cette découverte. Le groupe nous propose des sonorités metalcore simples mais surtout très variées. Le tout est très bien maîtrisé, les mélanges sont intéressants et je ressors de cette écoute curieuse et conquise.
Tracklist :
Astro
Murphy’s Law
Infinite
… Explore
Transformation
Black or White
Trapped
Momentum
Celestial
House of Cards
Equilibrum
Naught
