Sombrez dans la folie de Ten56 au Backstage (28/01/2023)

La nuit du 28 janvier 2023 était une froide nuit d’hiver. Sans doute la plus froide de l’année. Ce soir là, une aura sombre et inquiétante a enveloppé la scène du BTM, prête à faire sombrer la petite salle parisienne dans la démence, en compagnie de Freehowling, Solitaris et Ten56.

Bienvenue dans cet établissement psychiatrique où personne ne peut entendre votre douleur et votre désespoir, hors des murs. Ce soir, une nouvelle expérience est proposée aux pensionnaires les plus téméraires: un concert de Ten56.

Dans la salle commune, l’atmosphère est pesante et sombre. Les patients sont assis en silence, attendant avec une impatience palpable l’arrivée de la musique. Les âmes en perdition se font de plus en plus nombreuses face à la petite scène désormais plongée dans le noir. Freehowling sont les premiers à tenter d’ébranler nos dernières fondations saines. Dès les premières notes, une atmosphère sombre s’installe dans la salle. Les battements sourds de la batterie résonnaient, comme des coups de marteau. Les guitares se font grondantes et rauques, hurlant leur douleur à ceux qui veulent bien les entendre. Nous sommes dans la salle des opérations, et ils sont prêts à nous faire subir une lobotomie. Différents internes viennent participer à l’opération, dont Oruna sur l’incisive « The Bodies Fall Just Like The Leaves », dont les samples ne manqueront pas de nous rappeler les outils chirurgicaux. Le neurologue ne cesse d’appeler son équipe à regarder, et ses membres semblent fascinés par ce qu’ils découvrent. La lumière du projecteur s’éteint, et la pièce se rallume. C’est terminé. Sommes nous sauvés ? Nous sommes leurs sujets d’expérimentation, que va-t-il nous arriver ensuite ?

Les corps vidés de tout libre arbitre se déplacent dans la salle. Le calme semble être revenu. C’est alors que les notes d’une guitare électrique commencent à s’échapper des haut-parleurs, faisant frissonner les âmes égarées. C’est le moment de se rassembler. Solitaris entrent à leur tour. Les musiciens se présentent sur scène, vêtus de noir de la tête aux pieds, leurs visages cachés derrière des masques sinistres. Tapis dans l’ombre, il est difficile de les distinguer. Qui sont-ils ? Nous veulent-ils du bien ou du mal ? Sont-ils seulement réels ou sont-ils le produit d’une hallucination post-traumatique ? Le chanteur, une silhouette effrayante et hallucinante, se met à hurler dans le micro, tandis que la batterie et les guitares créent une musique violente et discordante. Les patients semblent comme possédés, secouant la tête frénétiquement au rythme de la musique. La voix du frontman, se faisant tour à tour douce et puissante, semble apporter un réconfort morbide à ceux qui l’écoutent. Une sorte de gourou, de médecin obscur. Nous commençons à votre des esprits, avec l’apparition de Guillaume de Freehowling. Puis ils disparaissent. Un songe, donc ? Ce n’est pas bon signe pour nous.

Ten56 prennent possession de nos esprits. A peine les membres sur scène, la foule est prise d’une crise d’hystérie. Il faut d’urgence un Diazepam sinon c’est dans un sac mortuaire que nous finirons par sortir de cette cellule, tant ça se bouscule dans la salle. C’est la panique. Les rythmes des morceaux s’accélèrent, les lumières clignotent et les cris du chanteur résonnent dans la pièce. Les patients se balançant frénétiquement d’avant en arrière. La musique de Ten56 semble libérer les démons intérieurs des internés, les plongeant dans une transe morbide et hallucinante. Les murs de l’hôpital semblent vibrer sous la puissance de leur musique, créant une atmosphère cauchemardesque et oppressante. Nous avons été hypnotisés en regardant leur spectacle, et nous sommes pris au jeu de théâtre. Nous ne sommes plus que des masques, des surfaces, et eux sont les intrus dans nos consciences, avec leurs airs entêtants.

Leur set est une véritable descente aux enfers pour les patients, les plongeant dans un abîme de folie et de terreur. Une expérience traumatisante et indélébile pour ces êtres égarés, dont l’esprit semble lié à jamais à cette musique sombre et inquiétante. Dans un dernier tour de passe-passe, les aliénés se laissent amadouer par la douce « RLS ». Le silence se fait dans le pensionnat. Mais qui ne Kimo consent. Oh boy ! S’ils savaient ! Ils ont passé un pacte, vendu leur âme, leur sanité. 

Et puis, soudain, la musique s’est arrêtée. Les membres des groupes ont quitté la scène, laissant derrière eux une atmosphère de désolation et de chaos. Les spectateurs, hagards et épuisés, se sont éveillés de leur transe morbide. Les voilà revenus à la raison.

La nuit du 28 janvier 2023 restera gravée dans les mémoires comme une soirée sombre, terrifiante et inoubliable. Une nuit où la musique a transcendé les limites de la réalité pour plonger le public dans un monde de ténèbres et de désespoir. Les artistes ont livré leur musique comme un appel aux âmes perdues, une ode à la beauté ténébreuse de l’existence.

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