Plini, tu mets des paillettes dans nos vies ?

La Maroquinerie étant contrainte de fermer quelques temps, c’est à l’Alhambra que nous nous retrouvons pour le concert de PLINI, accompagné de Jack & Owane et Jakub Zytecki.

C’est la fusion entre le norvégien Owane et Jack Gardiner (Royaume-Uni / Suisse), Jack & Owane, qui initie ce feu d’artifice auditif. Les garçons ouvrent avec « Glitter » et donnent ainsi le ton de cette soirée haute en couleurs. Et de fait, leurs airs colorés et jazzy sont emplis d’une joie qui peint toute la salle de leur bonne humeur. Les musiciens nous offrent un aperçu de la Voie lactée, avec leurs riffs célestes et lumineux, venus d’un autre monde, nés dans l’espace (Born In Space). La setlist qu’ils nous ont concoctée est le filtre d’amour (Love Juice) parfait pour nous donner envie d’en voir plus, ce soir.

C’est ensuite au tour de Jakub Zytecki de nous faire rêver. Le virtuose débute sa performance avec « slot machines, fear of god » avant d’entonner « Opened » et « things you can’t name ». Le guitariste et ses musiciens de session nous transportant dans un doux rêve, planant. S’il définit son projet solo comme une possibilité de trouver une porte vers le cœur humain par l’utilisation de sons, d’images ou de mots, nous n’aurons de peine à dire qu’il aura réussi son pari. Nous sommes pris par un nuage (Caught in a Cloud) d’une douceur incomparable, et flottons au rythme des envolées de notes. Sa musique est porteuse d’espoir, et inspirante pour l’avenir. Ainsi, grâce à la légèreté que nous apportent ses compositions, les traças d’hier ne semble plus être un sujet de préoccupation (Yesterday), et nous pouvons nous tourner sereinement vers l’avenir plus radieux, tels des tournesols (Sunflower). « Lettres » conclue le set, laissant sur chaque visage un sourire radieux.

PLINI arrive dans la pénombre de l’Alhambra, et la lumière se fait immédiatement comme s’il avait emporté le soleil austral dans sa valise. Le titre « The Glass Bead Game » se fait entendre crescendo, tel un lever de soleil, suivie de la lumineuse « Papelillo » et la pétillante « I’ll Tell You Someday ». Le public contemple ce décor musical qui se dresse face à eux, délicat et solaire. La salle est tellement silencieuse que lorsque Plini s’apprête à prendre la parole, ce dernier s’arrête, attend, et sourit « ça me donnerait presque envie de ne rien dire… mais je viens de le rater, du coup ! » s’amuse-t-il. Après quelques remerciements, et surtout des applaudissements, le musicien reprend de plus belle notre flânerie  virtuelle en pleine nature avec « Flâneur » puis « Heart » et « Kind ». Nous pouvons visualiser la lumière se refléter sur l’eau, sur les feuilles, visualiser les oiseaux voler, les insectes papillonner, imaginer les parfums (Perfume) et entendre la cascade au loin (Cascade). Plini nous fait voyager par ses compositions qui sont un véritable bol d’air frais, pleines de saveurs. C’est un plaisir pour nous, mais visiblement aussi pour lui : « C’est tellement cool ce soir, j’ai envie que ce soit la dernière et qu’on n’ait pas à aller au royaume uni ensuite, mais bon, on ne peut pas ». Le musicien veut immortaliser cet instant et emprunte l’appareil photo d’un fan présent pour capturer l’image de ses acolytes sur scène, avant de tenter un selfie. D’humeur définitivement taquine, le prodige tente une expérience : « On va jouer un morceau, et à la fin de ce dernier, on va quitter la salle, et on ne reviendra que si vous êtes parfaitement silencieux : pas un applaudissement, pas un cri, rien. Ok ? ». La formation joue « Paper Moon », puis s’éclipse. Malgré quelques malins qui se penseront plus drôles que les autres en toussant volontairement fort, ou en criant, la salle est respectueuse du souhait formulé, et se tait. Même lorsque le groupe reviendra sur scène, se déplacera, parlera, tous resteront silencieux jusqu’à ce que le frontman rigole en s’approchant du micro « Non mais vous avez le droit de parler maintenant ! » s’amuse-t-il. Les musiciens jouent « Pan » avant d’appeler Jakub et Jack Gardiner pour un jam sur « Electric Sunrise ».

 

Impossible de ne pas quitter l’Alhambra ce soir en étant de mauvaise humeur tant la soirée était satisfaite sur le plan musical, intellectuel et humain. Les musiciens nous ont illuminé la soirée, et nous en sortons les oreilles et les yeux plein de paillettes.

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici