L’année 2023 a été chargé pour les Menzingers avec la sortie de leur septième album studio en octobre dernier ainsi qu’une tournée estivale avec un passage au Hellfest mais également à l’Elysée Montmartre en première partie de Billy Talent. Ce fut l’occasion pour le groupe de se redonner de la visibilité en France et cela a donc débouché sur la très belle surprise de voir le groupe se produire en tête d’affiche à Paris, dans la salle intimiste du Backstage BTM. Pour l’évènement, les Menzos étaient accompagnés de Gladie et de Prince Daddy & the Hyenna.
La soirée commence donc avec Gladie. Le quintet originaire de Philadelphie va donner le ton de la thématique musicale de la soirée. Entre influences punk rock et sonorités alternative-rock voire indie rock, le groupe, emmenée par Augusta Koch au chant et à la guitare, nous a proposé un set de 30 minutes plutôt convaincant. Le groupe performe plusieurs morceaux issus de son dernier album Don’t Know What You’re In Until You’re Out (2022). Parmi ces morceaux c’est Born Yesterday qui me semble sortir du lot. Sur une sonorité presque garage, le morceau évoque avec mélancolie des thématiques autour du temps qui passe et des émotions en général. Des sujets que l’on retrouve énormément dans les compositions des Menzingers, leurs compatriotes de Philadelphie.
On change assez peu de style avec l’arrivée sur scène des Américains de Prince Daddy & The Hyenna. Le groupe a un côté tout de même un peu plus punk rock que leurs prédécesseurs, mais la voix très puissante et qui s’appuie sur différents registres de Korneilious donne une originalité au groupe. L’autre petite originalité est le placement du groupe sur scène, alors que le chanteur guitariste est clairement le plus mis en avant pendant et entre les morceaux, il se situe sur la gauche de la scène et c’est le bassiste, pourtant plus discret, qui est au milieu de la scène. Pourquoi pas! Quelques personnes semblent connaître le groupe mais le public, comme le fera remarquer à plusieurs reprises Korneilious, reste très silencieux. Ce n’est pas forcément un mauvais signe car je ne vois pas ce qui aurait pu ne pas plaire au public étant donné que le show est globalement convaincant. Un public silencieux reste dans tous les cas plus souhaitable qu’un public qui gueule « A poil! » entre chaque morceau…
On approche des 21h et on attend désormais la tête d’affiche de la soirée. Dire que j’attends ce concert est un euphémisme. Le passage des Menzingers au Hellfest m’a permis de me plonger plus sérieusement dans la discographie du groupe et autant dire que je souscris entièrement à la formule du quatuor. Et ce n’est pas le dernier album du groupe, Some of It Was True que je considère être le meilleur album de 2023, qui m’a fait changer d’avis. Le groupe débarque d’ailleurs avec le titre qui ouvre ce dernier album, Hope is a Dangerous Little Thing. Les Menzingers ont cette capacité à donner vie et à attribuer une personnalité et des émotions fortes à des paroles parfois assez simples. C’est le cas avec ce premier morceau et son ouverture : « I’m afraid I love someone / Who’s in love with someone else ». On peut également penser à Good Things et son classique « I’ve been having a horrible time ». La simplicité de ces paroles permet à tout le monde de les chanter et cela leur confère une dimension différente en live.
Le style des Menzingers ne se résume évidemment pas à ces deux exemples et le groupe nous propose ses plus belles compositions, toutes exécutées à la perfection. Le duo Tom May / Greg Barnett, les deux chanteurs-guitaristes du groupe est parfaitement complémentaire. Tom May (le seul homme sur Terre qui porte bien la calvitie), au centre de la scène, a moins de parties chantées que son compère mais joue plus le rôle de leader à travers son énergie et sa communication avec le public. Greg Barnett, sur la gauche de la scène, reste plus discret et réservé mais représente peut être mieux l’esprit de la musique du groupe, qui invite plus à la mélancolie qu’à la fête.
Du côté de la setlist, on est pas loin d’un sans faute, les incontournables du groupe sont tous là, et le concert s’articule autour des deux albums phare du groupe On the Impossible Past (2012) et After The Party (2017). On retrouve donc sans surprise Nice Things et son accord introductif de guitare envoutant, mais aussi Tellin’ Lies, le morceau qui me fait regretter ma vingtaine alors que je n’ai pas encore 30 ans. A ces morceaux viennent s’ajouter plusieurs morceaux issus du dernier album qu’on est ravis de découvrir en live, et qui trouvent parfaitement leur place dans la setlist, comme Try ou Nobody Stays. Le set se termine sur After the Party, sûrement le morceau le plus connu du groupe, qui rencontrera un franc succès auprès du public. Le rappel me laisse un peu dubitatif, avec une reprise de Rancid (plutôt sympa, mais ça reste une reprise) et le morceau Casey, qui n’est pas un mauvais morceau (les Menzingers ont-ils seulement un mauvais morceau?), mais qui n’est pas un titre très marquant et idéal pour finir un concert.
Merci à Hugo de Veryshow pour l’accréditation et au Backstage By The Mill pour l’accueil!