A l’occasion du Hellfest 2023, j’ai eu la chance de poser quelques questions à Lina Victoria, chanteuse des groupes Abhcan et Sleeping Romance.
Bonjour à toi, et merci de nous accorder cette petite interview. Alors dans un premier temps, est ce que tu peux nous présenter Abhcan?
Lina : Ouais, alors Abhcan, c’est un groupe qui a été créé autour de 2000, donc ça fait déjà un petit moment. Sauf que à la base, l’ambition, ce n’était pas du tout d’être un groupe de métal. On va dire original dans ses compositions, c’était plus de faire des reprises, c’était une bande de potes au lycée, en l’occurrence Stéphane et Laurent, une bande c’était deux potes, au lycée avec en fait ont voulu faire des reprises. Et au fur et à mesure, avec les années, ils ont finalement décidé de faire des compositions. Et donc moi je les ai rejoints. On a décidé de faire un album en plus. Donc ça a vraiment mené petit à petit les choses encore plus loin. Et c’est comme ça qu’on en est arrivés là aujourd’hui, à sortir notre dernier E.P. Mais ce qui n’a pas changé pour le coup depuis le début, c’est cette veine un peu métal mélodique, heavy metal, un peu modernisé. Clairement, ça, ça a pas changé depuis le début. Ce qui a changé, c’est la saturation que j’ai ramené en deux. Voilà qui est Abhcan aujourd’hui. On est implanté d’ailleurs en Ile de France.
Alors pour le coup t’es aussi du coup la chanteuse de Sleeping Romance avec qui tu as sorti un album en novembre 2022, et ton dernier EP avec Abhcan, Build and Break quatre mois plus tard. Et quel en ont été les retours justement de cet EP ?
Lina : Eh ben ils ont été super bons! On savait vraiment pas à quoi s’attendre en fait. Parce que nous dans l’esprit, on voulait juste faire des morceaux un peu qui représentent qui on était maintenant, montrer notre évolution, on en attendait pas forcément un retour abracadabrant dans le sens où ça restait un EP et en fait les gens ont adoré et c’est vrai qu’ on l’a finalement bien blindée, cet EP parce qu’il y a cinq gros morceaux dedans. Je crois qu’il a plus que la longueur d’un EP ou alors il n’est pas loin de la longueur d’un album ou un truc comme ça finalement, même si c’est que cinq morceaux. Mais voilà, On a franchement été un peu dépassé par par les retours que ça a que ça a eu, parce qu’on s’attendait vraiment pas à ce qu’il y ait une émulsion pareille, quoi.
Du coup, j’ai appris en faisant quelques petites recherches pour l’ EP que tu prenais décor pour la pochette du manoir en colimaçon, aussi appelé le manoir Joachim Kroll. Pour quelle raison d’avoir choisi en fait ce décor là?
Lina : On voulait un décor qui fasse un peu abandonné, parce que le but un peu de l’album, c’est Build & Break, tu construis et tu détruis, tu montes et tu descends concrètement. Et on voulait quelque chose qui symbolise un peu cet aspect. On a tout cassé. Ouais, mais ce n’est pas dans le but de tout casser pour le plaisir de tout casser, c’est de déconstruire. C’est vraiment dans le sens où il y a des choses à casser là, parce que l’album, le concept de l’album, c’est tout ce qui est, enfin, c’est les problématiques féministes. Donc ton t’as Run qui parle de harcèlement de rue, tu as Never Bending qui parle des féminicides, donc des femmes battues et cetera. Tu as #hashtag qui parle du harcèlement en ligne, du cyber harcèlement du coup et en général des abus d’internet. Donc en fait. C’est tout ce qu’il y a à casser. Et donc ce manoir là qui était maintenant dans un état de ruine indescriptible, je trouvais qu’il symbolisait bien ce qu’on voulait faire. Bon, alors en termes visuels, ça représentait vraiment l’état d’esprit de l’album.
Et finalement, en fait, c’est un peu l’image finalement d’une vie d’une femme dans la société actuelle en fait.
Lina : Complètement, avec plein de choses à détruire. On a toujours envie de taper tout le monde à cause de ce qui se passe complètement.
Mais bon, sur ce côté là, je te rejoins. Mais alors à 200 % Du coup, dans notre précédente du coup, interview, tu disais que Abhcan n’avait pas l’ambition du coup de devenir un gros groupe. Mais est ce qu’avec les retours, est ce que ça a changé?
Lina : Bah on va dire qu’on prend un peu les opportunités comme comme elles viennent et nous on va activement du fait de mon planning en plus, malheureusement on pourra pas, je pense activement aller chercher un gros succès, en tout cas en dehors de France, mais on prendra tout ce qu’on nous donne au rythme où ça vient, on est vraiment dans cette démarche là finalement, parce que les gars ont une famille et des enfants. Moi, j’ai mon projet secret qui arrive, le groupe à moi plus Sleeping Romance plus mes romans fantasy, tout ça, ça me prend du temps. Et donc de toute façon, Abhcan qui reste quand même une de mes priorités mais ne pourra pas à lui tout seul grossir autant qu’on le voudrait. Donc assez naturellement, on va prendre ce qu’on nous donne sans chercher nous même à grossir les choses d’une façon forcenée quoi.
Finalement, en fait, vous faire un nom dans le métal français tout en restant en fait dans cette modestie que vous pouvez avoir pour l’entièreté du groupe. C’est d’ailleurs un genre assez différent de Sleeping Romance. Comment t’est venue du coup l’idée de faire un EP plus sombre musicalement?
Lina : C’est venu assez naturellement en fait, avec le sujet que je voulais aborder. Déjà pendant The Pit, il y a eu une chanson qui s’appelait Time’s Up, qui était un peu plus sombre et qui parlait de la sexualisation des femmes dans le milieu musical. Et c’est là que je me suis rendue compte que j’aurais bien aimé faire un album ou en tout cas a piece, tu vois une œuvre complète sur ce sujet là. Et c’est comme ça que, assez naturellement, on a commencé à écrire Build & Break dans cette lignée là. Et comme il y a beaucoup de colère dedans, que la colère est bien retranscrite je trouve, par les voix saturées, on la ressent bien. Voilà, je pense qu’on la ressent bien que j’ai réussi à faire ça. En tout cas, j’ai fait de mon mieux et les retours ont l’air de confirmer que j’ai bien balancé la rage que j’avais en moi et que je pense qu’on a tout en nous quand même clairement.
Donc tu fais aussi le festival 666 avec Sleeping Romance, mais qu’en est il du coup des nouveaux projets avec Abhcan? Est ce qu’une tournée est prévue?
Lina : Non, pas pour le moment. Parce que, en fait, encore une fois, notre retour, enfin nos retours sur l’EP, on s’y attendait pas complètement. On a sorti cette opé vraiment pour montrer vers où on allait. On avait vraiment pas prévu qu’il y ait des concerts avec quoi que ce soit. Au final, on nous en a proposé et ça tombait en fait les dates tombées avec la sortie de L’EP un peu plus tard quand même. Mais voilà, c’était ça concordait. Donc on les a tout accepté mais on a dit après de toute façon stop parce que moi je devais me concentrer sur mon projet. Et Sleeping Romance effectivement aussi. Donc ce qu’on a prévu là, c’est qu’on est en train d’écrire le prochain album. On a plusieurs compo déjà de prêtes à faire et là quand on le sortira, on cherchera des dates actuellement et on essaiera d’organiser des choses. C’est ce qui est prévu. Donc pas pour tout de suite les concerts, mais on essaie déjà pouvoir sortir des choses d’ici fin 2023 début 2024.
Et ce fameux projet, est ce que tu peux nous en parler ou reste-t-il encore secret?
Lina : Je peux dire certaines choses. Alors déjà, ce qui restera secret c’est le nom du groupe et le logo, c’est prêt, mais ça va rester secret jusqu’à la fin. Ce que je peux te dire, c’est que ça sera un projet metalcore, djent donc dans la veine un peu entre Ice Nine Kills, Bloodywood qui m’inspire beaucoup, Spirit Box, In this Moment. Voilà, donc ça sera un petit peu tout ça, et je serais un peu à la tête stratégique du projet, à la direction artistique aussi. Et puis bah on va essayer de s’entourer de personnes compétentes. Je suis en train d’essayer de sniffer du côté d’Architects pour l’aspect technique, faut qu’il me réponde. C’est l’ambition en tout cas du projet. Et le thème sera très clair, c’est que ce sera au tour des sectes, un album, une secte et je serais un personnage à chaque fois.
Et du coup, pour conclure cette interview, les derniers mots sont pour toi. Si tu as des choses à dire à tes fans, c’est le moment.
Lina : Oh ben écoute moi, j’ai hâte qui voit la suite, parce que je sais pas s’ils ont déjà remarqué, mais chaque album d’Abhcan est différent depuis sa sortie et clairement là on va on ne va pas déroger à la règle, hein, On va continuer de faire des choses un peu what the fuck, à chaque fois on teste des choses, voilà, on s’amuse surtout. Donc qui reste au courant des news d’Abhcan parce que clairement, il va y avoir des trucs sympa qui vont arriver.
Merci à Roger de Where The Promo Is pour cette opportunité.
