Interview – Toybloïd ( Madeleine, Greg & Lou)

Pendant l’été Anaïs et Victor ont pu parler avec le groupe Toybloïd de leur album « Modern Love » disponible chez KMS Records / Sony Music France.

 

Anaïs : Bonjour! Alors tout d’abord, est ce que vous pouvez vous présenter pour tous les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

 

Greg : Salut! Oui forcément ! Donc c’est Greg, Toybloid…

 

Madeleine : Oui, nous avons Greg à la batterie, Lou au chant et à la guitare, puis moi Madeleine à la basse. Et on est un groupe qui existe depuis déjà 13 ans. On on est un trio de rock en anglais, on fait des morceaux de 2 ou 3 minutes et puis là on vient de sortir notre deuxième album qui s’appelle “Moderne Love”.

 

Victor : Du coup, bon désolé Greg tu n’étais pas encore dans le groupe mais, on voulait savoir par rapport à votre premier album sorti en 2016, quels souvenirs tu as Madeleine ? Notamment les concerts, les premières parties que vous avez fait comme L7 ou The Undertones ?

 

Madeleine : Franchement c’était hyper cool, parce que déjà on enregistrait notre premier album et puis en plus on est allé le faire à Londres dans un studio analogique avec un réalisateur assez connu. C’était trop rigolo de prendre ta guitare, l’Eurostar et passer deux semaines à Londres pour faire un album. Dans un studio analogique en fait ça veut dire y’a pas d’ordinateur, jamais. Tout est sur bande complètement à l’ancienne et finalement si y’a un refrain en trop bon bah on le coupe.

 

Victor : C’était carrément du montage en fait.

 

Madeleine : Mais exactement ! Donc ça c’était super rigolo et formateur aussi. Et puis après l’album est sorti, il a plutôt bien marché, on a fait pas mal de concerts… Effectivement, tu sais je commence à me mélanger les dates d’ailleurs, c’était à cette époque là les L7, y’a eut The Offsprings…

 

Victor : Et The Undertones !

 

Madeleine : Ouais Undertones super souvenir aussi, tu vois c’est hyper cool. On a fait de belles premières parties et puis des salles, Le Point Ephémère complet, La Maroquinerie complète aussi. C’était vraiment de très bons souvenirs. En plus on avait un autre batteur à l’époque qui s’appelle Pierre, et Greg est arrivé en cours de route, donc vers la fin de ce premier album.

 

Greg : Ouais c’est ça, et puis même sur cette période, moi j’étais fan du groupe avant. Et c’était cool de les découvrir en concert et je trouvais ça mortel.

 

Anaïs : C’est génial cette évolution, passer de fan à jouer après de l’autre coté finalement.

 

Greg : Carrément c’était super !

 

Anaïs : Donc en 2018 vous vous êtes séparé de vos managers. Pourquoi avoir pris cette décision, de continuer en indépendant ?

 

Madeleine : Parce qu’on voulait faire ce qu’on voulait !

 

(Rires)

 

Madeleine : En fait on s’est rendu compte que ça faisait 10 ans d’existence, et que finalement on commençait enfin à savoir par nous même où on voulait aller et puis que les managers n’aient pas vraiment la même vision des choses. Après ça ne veut pas dire qu’ils travaillaient mal non plus seulement on n’avait pas les mêmes envies et on n’a pas vraiment réussi à les convaincre que c’était nous qui avions raison. Donc on a juste dit, ce qu’on va faire c’est que vous vous débrouillez tout seul.

 

Et à partir de là je pense que c’est la meilleure décision qu’on ait pris dans notre vie de TOYBLOID, parce qu’on s’est retrouvé tout seuls, on a pu faire tout ce qu’on voulait. Et en même temps en étant tout seuls on s’est aussi rendu compte qu’il allait falloir qu’on travaille, qu’on ait des idées par nous même. Et on en avait vraiment pleins donc ça nous a donné confiance en nous. Et voilà. En fait on a tout de suite su avec qui on voulait faire l’album, quel type de son on voulait avoir… Quel type d’image aussi, par exemple le genre qu’on a sur la pochette.

 

Même si la pochette pour le coup elle est arrive extrêmes tard dans le processus, mais on savait que c’était ce genre qu’on recherchait.

 

Anaïs : Oui vous saviez où aller et vous étiez d’accord avec les idées de base en tout cas.

 

Madeleine : C’est ça, la pochette c’est juste la consécration logique des textes de l’album… Enfaite d’un coup, d’être tout seuls, tout est devenu logique et s’est illuminé.

 

On s’est rendu compte qu’on avait beaucoup de copains aussi qui font des clips, on a des supers cadreurs, des stylistes, des supers monteurs. On a une copine qui a un stock de fringue énorme dans lequel on peut piocher…

 

Anaïs : C’est super parce que ça permet d’investir tout le monde et de donner sa chance à l’entourage aussi.

 

Madeleine : Exactement, en plus ça permet ça.

 

Greg : Ca fait ce coté crew. Chacun apporte sa pate et on forme une équipe.

 

Anaïs : C’est génial comme dynamique.

 

Madeleine: Et ça nous a fait un bien fou. Ca fait plaisir. Et je pense que beaucoup de gens autour de nous ont eu de la joie aussi, dans ce partage et puis à travers nous. Par exemple Fred Lefranc qui est la réalisateur et ingé son de l’album, il a suivi le processus de création depuis 2 ans. Il a fait toutes les pré-prod…C’est aussi son truc, il a fait un peu ce qu’il voulait avec notre album, bon on était d’accord, mais je pense qu’il est très fier et très content qu’on lui ait fait confiance pour ça.

 

Pareil pour les copains qui font des clips, ils n’avaient pas encore eut l’occasion de faire réellement de clip quand on a commencé ensemble et on leur a donné leur chance. Fin ils ont été gentils aussi de vouloir travailler avec nous… Mais on les a un peu booster et maintenant on sait qu’on peut faire des clips, qu’avec nous ça peut être super. Et tout le monde a pris du niveau dans cette aventure.

 

Anaïs : C’est un vrai échange des deux cotés et au final l’album est la consécration de cette aventure qui a été vécue par tout le monde.

 

Greg/Madeleine : C’est ça !

 

Greg : Et à la sortie, évidemment on était hyper content que l’album soit là, mais au final on n’était pas les seuls.

 

Anaïs : C’est génial !

 

Madeleine : Grave !

 

Victor : Malgré tout, vous vous êtes quand même entouré de professionnels du milieu pour la réalisation de cet album. Comment vous les avez choisit, par exemple Rage Tour ou KMS ?

 

Madeleine : Alors Rage Tour, ça c’est fait parce que c’est Greg qui connaissait Eric …

 

Greg : Ouais c’est ça. En fait à un concert où on jouait avec d’autres groupes, Eric qui fait partie du groupe Les 3 Fromages et bosse aussi chez Rage Tour était là, et on lui avait laissé un cd. Ce qui est cool c’est qu’habituellement quand tu laisse des cd aux pros, c’est plutôt rare qu’ils t’écoutent ou te donne des nouvelles en retour, mais là, deux mois après ils nous ont recontacté, pour nous dire qu’ils étaient super intéressé pour bosser avec nous.

 

De notre coté, en ayant déjà joué dans des petits festivals de métal et en regardant les groupes dont ils s’occupent, on savait déjà plus ou moins que ça allait bien fonctionner. Même si notre musique n’est pas du métal à proprement parler, ça passe bien au milieu de groupe de hardcore. Par exemple on a joué juste avant Dagoba et ça s’est super bien passé. C’est pour ça que ça nous semblait assez naturelle d’aller chez Rage Tour.

 

(Lou prend une chaise et nous rejoint entre temps.)

 

Madeleine : En plus ça été un peu réciproque parce que c’était tout de suite efficace, on sent qu’ils sont hyper motivés par le projet et ils savent très bien comment s’occuper de nous, comment nous vendre en fait.

 

Lou : La différence aussi c’est que c’est des musiciens. Donc ils savent. Comment ça se passe sur la route, comment ça s’organise. On peut être fatigués, à quel moment on va être fatigués aussi.

 

Greg : C’est ça, ils connaissent les histoires d’un groupe, les étapes de l’intérieur. Ils savent très bien nous jauger complètement au niveau de la capacité, du nombre de personnes en concert et quel type de personnes on peut ramener en concert. C’était hyper rassurant pour nous du coup.

 

Anaïs : Oui c’est ça, ils vous ont apporté un cadre, exactement comme vous l’aviez besoin.

 

Lou : Des chaussons !

 

Victor : En plus ils ont un peu un type de fonctionnement assez famille, les groupes tournent ensemble…

 

Greg/Lou : Complètement, et c’est ce qu’il faut faire quand on fait du rock.

 

Madeleine : Tu posais la question pour KMS aussi, du coup c’est le label de Nicola Sirkis, hébergé chez Sony. Et ça vraiment on a signé dessus il y a quelques mois. Ca a été la toute fin du processus, le dernier petit coup de pouce qui nous manquait. Parce qu’on aurait pu rester comme ça jusqu’au bout et le sortir tout seul mais c’est vrai que ça aurait été un peu plus obscure je pense. Là avec Sony, on est bien exposé, on est partout chez les disquaires. Il nous conseille très bien, nous ont aidé à beaucoup de chose. Bref, ça a été le coup de pouce parfait, pour tout finir.

 

Anaïs : Tout est super en fait.

 

Madeleine : Mais oui, on est content ! On est très content.

 

Anaïs : Alors maintenant on va parler un peu plus de l’album en lui même, de ce qu’il renferme. La chanson « Violence » parle de la douleur, de ce qu’on peut ressentir à l’adolescence, quand on se sent différent, un peu décalé, pas comme les autres. Est ce que vous ne pensez pas qu’aujourd’hui, cette violence elle peut aussi prendre des formes un peu plus insidieuses, notamment avec les réseaux sociaux. Et aussi qu’elle n’est pas que physique, mais aussi mental, psychologique ?

 

Madeleine : Mais oui, c’est le sujet.

 

Lou : Cela dit, là effectivement on parle de la violence psychologique mais c’est une chanson qui parle de l’adolescence et plutôt la notre donc un temps où y’avait pas les réseaux sociaux.

 

Madeleine : Et c’était déjà très dur mais aujourd’hui ça doit être extrêmes difficile. J’ai pas d’exemple mais j’imagine et ça doit être plus compliqué c’est sur. Que ce soit au collège, au lycée…

 

Anaïs : C’est vrai qu’on le voit de plus en plus, avec le harcèlement scolaire notamment. Avant évidement c’était toujours aussi douloureux, mais ça s’arrêtait quand on rentrait chez nous, maintenant avec les téléphones, les commentaires, ça ne s’arrête jamais.

 

Madeleine : C’est vrai t’as raison.

 

Victor : Les photos tournent entre les jeunes et c’est plus vite et plus facile.

 

Lou : C’est vrai. Et il y a une prise de conscience c’est sur. Et le message de « Violence » c’est ça aussi, c’est « nous aussi on a souffert, nous aussi on a été bullied et vous n’êtes pas tout seuls. » Regardez où on en est aujourd’hui et ça se passe bien. On grandit forcément de ces moqueries et c’est pour dire que c’est pas parce que t’es différent que t’es pas normal.

 

Anaïs : Exactement.

 

Madeleine : C’est le message à faire passer.

 

Victor : Dans un autre morceau qui s’appelle « Ants », vous nous parlez de la vie aliénée, controlée. Est ce que vous pensez que tout ce qui est en train de se passer en ce moment, les révoltes, les manifs, sont une suite logique de cette vie aliénée justement ? Dans le sens on est trop resté coincé …

 

Madeleine : Et que ça explose ?! Oui clairement.

 

Lou : C’est marrant parce que, pour l’anecdote, c’est l’ancien batteur qui a écrit cette chanson et dans son cadre de vie, c’était un mec qui travaillait dans une entreprise, en mode costard cravate et il avait vraiment le cœur d’un révolutionnaire. Un gros punk anarchique. Et donc c’était tout à fait le message. On est tous aliénés comme tu dis.

Et le rapport que tu fais avec les actualités est super intéressant parce qu’il est très vrai. Donc … vas y Madeleine !

 

Madeleine : Comment elle me laisse avec ça. « Vas y donne des exemples, arguments contre arguments… » Non mais évidemment en ce moment y’a énormément de choses qui explosent. Pour le coup notamment grâce aux réseaux sociaux comme quoi y’a pas que du négatif. Cette espèce de ras le bol général. Les noirs qui se font tuer aux Etats Unis, en France, c’est totalement délirant tout ce qu’il se passe. Et ça craque et c’est bien enf ait, meme si c’est violent. Parce que c’est pas normal qu’on en soit arrivé là.

 

Lou : En fait c’est qu’on en soit toujours là. Parce que y’a 10 ans les choses étaient les memes. Et meme 20 ans c’était déjà le cas.

 

Greg : On a beau dire à chaque fois « Plus jamais ça » C’est une accumulation et on en peut plus. Tout se répète et il faut que tout le monde se rejoigne pour changer quelque chose. C’est tout un système et chacun de son coté ça ne fonctionne pas. On voit certains qui disent « chez moi ça va pas, tel chose ne va pas » et d’un autre coté on se rend compte à son tour « ah bah oui moi non plus tel chose va pas ».

 

Anaïs : Et récemment on commence à voir tout le monde s’unir, un peu pour faire exploser l’ensemble.

 

Victor : C’est peut être aussi le confinement qui à permis de se poser les bonnes questions. Le fait d’être enfermé, qui a fait bouillonner le tout.

 

Lou : Oui et surtout les conditions dans lesquelles on a été enfermé. La manière catastrophique donc c’était géré… Au bout d’un moment… C’était pas du tout comme l’état essaie de nous le faire passer.

 

Anaïs : On va passer au titre « Quee », le message évidemment est super fort. Qu’est ce que vous pouvez nous dire dessus, ainsi que sur « Dona » ?

 

Lou : Qu’est ce qu’on peut en dire ?! Bah « Queer », ça parle de … comme son nom l’indique, à la base c’était comme une insulte pour dire que c’était des gens pas normaux, et à la fois c’est paradoxal parce que sur la couverture de l’album on a aussi Freak écrit dessus. Donc ça fait un peu lien de cause à effet. Mais, c’était… En fait j’ai encore peur d’avoir écrit cette chanson, parce que, maladroitement je pense que « Queer » est aujourd’hui un mot devenu un peu tendance, médiatisé, mainstream. Et nous la première fois qu’on a dit au label « bah nous on a envie d’etre catégorisé Queer » ils nous ont dit « mais oui Queer Eye comme ce qui est sur Netflix » et nous au contraire c’était « bah non du coup, pas du tout cette image là ».

 

C’est une chanson qui parle un peu du fait d’être lesbienne, de faire du rock, d’assumer ce que je suis avec des copines et ainsi de suite. Et c’est aussi un discours, qui a été importé par des groupes comme Gossip notamment. A l’époque Beth Dito arrivait en disant « ouais je suis gouine, je suis grosse, je vous emmerde et je termine en culotte ».

 

En fait ce titre c’était le point d’honneur, pour assumer et dire, qu’on fait partie de cette scène là.

 

Et le morceau Dona, bah c’est … C’est marrant parce que globalement l’album parle que de rupture, c’est tout triste et là avec Dona c’est une petite rencontre avec une meuf dans un bar et ça se passe bien.

 

 

(Rires)

 

Anaïs : Mais en fait c’est trop bien, c’est vrai c’est exactement ce qu’il se passe dans l’album et c’est top parce que c’est… juste la vie.

 

Victor : Et « Fur », c’est une chanson qui a l’air aussi très personnelle, quel message vous vouliez faire passer avec cette chanson ?

 

Lou : « Fur » au départ, moi je la voulais pas du tout sur l’album, je la trouvais trop différente des autres morceaux. Et puis les deux (Madeleine et Greg) n’étaient pas d’accord. « Mmmhh ça parle de rupture encore une fois. C’est un peu tristoune mais en même temps un peu pop et fun. Le message c’était … Comment elle a dit la fille tout à l’heure c’était vachement bien ?!

« Fur c’est une enveloppe corporelle que tu enlève pour te libérer » Alleeez !

 

Madeleine : Elle a tout compris.

 

Anaïs : Du coup avec ces chansons sur la communauté LGBTQI+, encore une fois qu’est ce que vous avez envie de dire ? Au jeunes surtout. Est ce que ça n’est pas un véhicule pour leur dire, voilà vous n’êtes pas seuls ?

 

Madeleine : Bah si, carrément. Et c’est une énorme évolution qu’il y a eut entre le premier et le deuxième album. D’un coup on a pris conscience qu’on avait « ce pouvoir » et ce pouvoir qu’il fallait qu’on prenne en fait. Quand t’es sur scène ou sur un album, t’es un peu comme sur un petit podium et je pense qu’il faut profiter de ça pour envoyer des messages positifs.

 

A par exemple, une petite lesbienne au fin fond de la campagne, qui se sent seule, bah avec nous, et pas que nous, parce qu’on n’est pas les seuls à le faire, elle se sentira moins seule et moins différente. Elle verra que tout va bien, out est normal en fait.

 

Anaïs : Mais ça je trouve que c’est merveilleux, parce que voilà quand vous êtes sur scène, vous avez cette… responsabilité un peu de guider vos fans. Et en même temps, peut être aussi que vous n’avez pas trop envie de vous investir et de montrer qui vous êtes vraiment non plus.

Y’a une certaine image qu’on garde aussi sur scène…

 

Madeleine : Ouais au début, ça n’a pas été très naturel parce qu’on voulait pas avoir de message ou porter quoique ce soit d’un peu politique ou … je sais pas pourquoi on se sentait pas légitime je pense. Et puis en fait on s’est rendu compte que

 

Anaïs : C’est la maturité aussi.

 

Greg : Ouais voilà. Et puis nous on fait de la musique donc on s’adresse à des gens, et un moment donné c’était un long travail pour nous aussi, une introspection. Et on en sort hyper grandit. Après ça dépend des groupes aussi. Tu vas en voir certains où c’est la mise en scène à fond, genre Rammstein avec des personnages. Nous c’est pas un truc qui nous correspond, tu le vois on reste plus ou moins nous même en interview. On veut pas genre fausser notre image. Et au final rien que faire de la musique c’est déjà un peu un engagement, quand tu monte sur scène, tu as un devoir.

Surtout quand tu fais du rock un peu affilié punk et scène queer c’est obligé y’a un message derrière, c’est pas anodin.

 

Victor : Et même sur d’autres combats, par exemple des groupes qui se battent pour la cause noire. Le plus engagé en ce moment c’est Fever 333. Leur chanteur c’est un activiste. D’ailleurs c’est particulier, en concert il dit que c’est des démonstrations et y’a pas de première partie parce que le but de « l’avant » c’est « vous devez discuter entre vous ».

 

Lou : Ah ouais ?!

 

Victor : Ouais. Alors c’est ultra énervé, le chanteur il finit sur le toit de la maroquinerie, mais par contre c’est tout le show des messages de tolérance. Et comme il est noir, il se sent carrément légitime.

 

Greg : Mais tu vois c’est bien, les groupes hyper engagés avec un coté un peu frontal comme ça. Et nous ce qu’on aime bien aussi c’est justement de soulever le débat, avec notre style, plus en douceur, avec les clips, les chansons ; même la photo de l’album tu vois c’est de la provoc mais c’est mignon. Ca aurait pu être une grosse pelle et au contraire c’est un petit bisou gentil, et c’est un peu plus l’esprit TOYBLOID.

 

Anaïs : Au final c’est authentique. Et c’est ça, y’a pas besoin de pleins d’artifices pour faire passer un message. Et je pense que ‘est vraiment une particularité qui fait votre force aussi. Après chacun écoute ce qu’il veut, y’en a qui aiment bien Rammstein parce que le spectacle, le feu tout ça. Mais je pense que transmettre des messages comme ça d’un coté c’est une originalité qui vous rapproche des fans parce qu’ils ont l’impression de vous connaître vous.

C’est pas juste le guitariste de tel groupe. Apres y’a toujours une distance à avoir. Mais je pense que c’est vraiment bien, en tout cas moi c’est un truc qui me plait énormément.

 

Madeleine : Bah trop bien !

 

Victor : Sinon forcément, ce qu’il s’est passé avec le Covid, ça vous a fait annuler des dates mais vous avez quand même réussit à en faire quelques unes, par exemple la tournée avec Ultra Vomit…

 

Lou : Oui !

 

Victor : Du coup ça s’est passé comment cette tournée là ?

 

Madeleine : C’était incroyable ! Une vraie colonie de vacances. Que du bonheur ! Ils nous ont extrêmement bien accueilli, aussi bien les musiciens que l’équipe technique et c’était absolument génial.

 

Greg : C’était royal !

 

Madeleine : Et puis le public, on a joué que devant des salles sures blindées, parce que c’est quand même dingue le succès de ce groupe. C’était trop bien. Public hyper sympa, hyper ouvert. Enfin c’était … On était au taquet et on a été interrompu !

 

Anaïs : C’était la grosse dose d’amour et vous étiez prêt à aller plus loin quoi.

 

Greg : Mais c’est vraiment ça.

 

Victor : C’est vrai que le public est très très cool.

 

Lou : Le nombre d’enfants au premier rang aussi !

Anaïs : C’est ça qui est top parce que c’est vraiment abordable. Les parents s’éclatent donc ils vont dire aux enfants « allez on y va tous ».

 

Victor : Bah comme on a vu au Bal des Enragés, y’avais des enfants partout, ils venaient même chanter « Mort au vaches » sur scène.

 

Anais : On a vu des petits slammer sur les gens, le gamin il va aller à l’école le lendemain en disant aux copains « j’ai slammé ce week-end, c’était super ».

 

Lou : C’est ce qui fait aussi l’esprit de Rage Tour. Le Bal des Enragés c’est ça, en fait c’est des punks métalleux qui sont devenus papa. Ils ont la flemme de faire garder leur enfant ce week-end et puis ils l’emmènent en concert.

 

Anais : Au final c’est trop bien, ils apprennent la vie quoi. Les valeurs, tout.

 

Madeleine : Bah ouais c’est parfait.

 

Victor : Du coup on en a rapidement parlé tout à l’heure aussi mais vous avez fait le This is my Fest, pareil le souvenir que vous en avez ?

 

Madeleine : Trop bien !

 

Lou : Ouais moi j’ai eu très chaud, j’ai failli tomber dans les pommes.

 

(Rires)

 

Anaïs : C’est vrai, on était présents et il faisait super chaud.

 

Victor : Bon en même temps c’était pendant la canicule ! (rires)

 

Lou : Ouais. Bah à part ça très bon souvenir.

 

Madeleine : En plus on est des gros fans de la scène punk française alors on était trop fiers d’en faire partie.

 

Greg : Bah ouais c’était trop cool. Moi j’étais trop content de jouer au This is My Fest. Ca fait longtemps que je traine dans le milieu rock punk et là jouer sur scène c’était le gros kiff.

 

Anaïs : C’est ça, comme toi t’étais fan de base, c’est l’accomplissement quoi. Maintenant tu peux jouer.

 

Lou : C’est vrai que toi t’es rincé, entre Ultra Vomit …

 

Greg : Bah ouais gros fan d’Ultra Vomit aussi donc …

 

Anaïs : Niveau évolution la c’est au top.

 

Greg : Bah c’est ça, genre je étais tout pas bien au début d’Ultra Vomit. Après je connaissais un peu le guitariste mais les autres nan, du coup je flippais et en fait non ils sont adorables.

 

Anaïs : Du coup, quels sont vos projets maintenant pour promouvoir l’album est ce que vous allez retourner sur scène. Est ce qu’il y a du nouveau ou c’est encore trop indécis pour nous l dire ?

 

Lou : Alors là !

 

Anais : Parce que vous aviez prévu une realese party en mai qui a été repoussé en septembre, qu’est ce que vous attendez de cette date ?

 

Madeleine : On attend d’elle qu’elle se fasse !

 

(Rires) (NDLR : elle se fera le 23 Septembre sur la terrasse du Trabendo)

 

Lou : Ca serait déjà une bonne chose.

 

Victor : Franchement nous aussi.

 

Madeleine : Non évidemment, énorme incertitude sur tout ça, donc on a décidé de décaler quand même de deux mois la sortie de l’album, parce que le sortir en confinement c’était absurde. Mais on a tenu à le sortir avant l’été quand même. Même si on savait qu’on n’aurait probablement pas de festivals, il fallait bien qu’on le sorte. On est hyper content aussi, mais c’est très bizarre de le sortir et de pas du tout enchainer sur des concerts juste après. Va falloir qu’on soit inventifs, pour qu’on ne nous oublie pas pendant l’été.

 

Lou : Y’a une nouvelle tournée qui arrive en septembre si tout va bien dont La Maroquinerie dont on espère le remplissage. Et puis on a fait une émission de streaming sur notre Facebook pour la sortie de l’album.

 

Madeleine : Les réseaux sociaux sont nos amis là.

 

Anaïs : C’est vrai qu’on a vu qu’ils ont été très utiles récemment, pendant le confinement et même après pour beaucoup d’artistes.

 

Victor : Y’a même des groupes qui ont fait des playthrough de chansons.

 

Greg : Ouais ça c’est cool faudrait qu’on en fasse, mais faut pas que ça dure trop longtemps non plus.

 

Madeleine : C’est sur ! En fait à notre grand désespoir on est tous devenu des youtubeurs.

 

(Rires)

 

Anais : Bah c’est ça et puis c’était aussi le truc de l’originalité, les concerts en live sur Youtube et tout.

 

Greg : Y’avait le batteur, c’était celui d’Architects par exemple qui expliquait ses trucs, c’était vraiment top, pour les gens dans leur salon, ils pouvaient jouer ensemble. Mais c’est sur que si ça dur trop longtemps après.

 

Anais : Ouais on se dira, encore un concert sur Youtbe, au bout d’un moment ça va bien quoi.

 

Victor : De toute façon on a tous envie de reprendre les lives là.

 

Lou : A ça !

 

Victor : Bon une dernière question, qui la n’a pas trop de rapport avec l’album. Est ce que vos avez des recommandations, aussi bien musique que film ?

 

Anais : Bah surtout que le confinement a pu être très utile pour la culture.

 

Madeleine : Moi en ce moment, j’arrête pas d’écouter le dernier album d’un groupe qui s’appelle THE BIG MOON Je connaissais pas du tout et j’ai découvert au hasard de Youtube. C’est 4 meufs de Londres qui ont l’air d’exister depuis longtemps et d’avoir un gros public. Mais chaque fois que j’en parle on me regarde en mode …

 

Anaïs : Oui on ne connaît pas du tout mais on va découvrir ça.

 

Madeleine : Ouais franchement, c’est vachement bien. Alors c’est assez pop dans la veine de WAR PAINT et tout ça mais elle sont trop cool, 4 meufs avec des longs cheveux et j’ai adoré. J’adore, j’écoute en boucle cet album.

 

Greg : Moi c’est avec un peu de temps de décalage mais j’écoute CODE ORANGE dont j’entendais parler depuis pas mal de temps, et j’ai découvert pendant le confinement, maintenant j’écoute que ça en ce moment. Je suis tombé trop fan. Et comme film, je recommande WADJA qui est sur Arte et c’est l’histoire d’une petite écolière en Arabie Saoudite qui ne fait pas comme tout le monde, et comme là bas les meufs n’ont pas le droit de conduire et compagnie, c’est un pays hyper dur et elle, elle veut un vélo. Donc c’est un film avec un message politique hyper fort mais en même temps qui est facile à regarder. Il dur 1h30, c’est minon, très touchant et bien réalisé. Il est réalisé par la première réalisatrice Saoudienne et qui en a chié pour faire son film. Elle était cachée pour avoir ses équipes de mecs dans un van et tout. C’est un super beau film il est sur Arte en replay.

 

Victor : Ca fait penser au film du mec en Iran qui avait fait son film dans un taxi. « Taxi Téhéran » Il faisait croire qu’il était taxi et tournait tout son film dans son taxi. Comme ça les gens parlaient librement et lui il se faisait pas arrêter.

 

Anaïs : Et Lou est ce que tu aurais des recommandations ?

 

Lou : Oui, en ce moment je me refais tous les albums de Rob Zombie et je passe un très bon moment. Je connaissais très mal et je me fais un kiffe. Sinon après je suis une grosse bouffeuse de série donc je vais arrêter là.

 

Victor : Elle va nous sortir une liste de 15 séries tu sais.

 

Lou : Mais carrément, je suis tout a fait comme ça.

 

Anaïs : Tu en n’as pas une pas très connue peut être à conseiller ?

 

Lou : Si celle qui est pas mal en ce moment c’est Betty de HBO. C’est sur ce groupe de nanas à New York qui fait du skate board et maintenant quand je me balade dans paris J’ai l’impression de voir pleins de nanas qui en font. Voilà elles sont trop belles, elles sont trop stylées, elles font du skate board. C’est la saison parfaite, tu coupe les réplique et tu mets juste les images c’est un long clip quoi.

 

Victor : Merci beaucoup pour votre accueil et vos réponses. C’était super cool !

 

Anaïs : Merci encore pour votre accueil !

 

Lou, Greg et Madeleine : Merci à vous deux !

 

 

Merci à Roger et Replica pour cette opportunité, merci au groupe Toybloïd pour l’accueil et au Black Dog pour nous avoir accueilli dans leurs locaux.

 

Crédit photo: Eva Quillec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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