Interview – Jérémy Dourneau – Seeds of Mary (chant)

Victor a pu s’entretenir avec Jérémy, chanteur de Seeds Of Mary. Leur nouvel album « Serendipity » sera disponible le 25 septembre prochain via Klonosphere et Season Of Mist.
Chairyoursound: Bonjour Jeremy! 
Jérémy: Salut!
Chairyoursound: Votre troisième album « Serendipity » sort bientôt que peux-tu nous dire sur l’évolution du groupe depuis les débuts
Jérémy: Sur le premier album on cherchait notre voix, notre son en tant que nouveau groupe, le second était plus une affirmation avec des influences un peu plus digérées, avec des thèmes plus précis. On savait un peu plus où on allait, même au niveau de l’aspect visuel, des artwork et de l’équipe. Il y a une espèce d’évolution qui s’est faite de façon assez naturelle. Même si on se pose beaucoup de questions sur là où on veut aller, mais oui ça me paraît être un cheminement assez logique quand je vois que chaque chaque album est un peu le brouillon du suivant, si tu veux. Et qu’à chaque fois, on affirme un peu plus la direction. Je trouve que c’est une évolution plutôt positive. En tout cas, de l’intérieur, c’est comme ça que je la ressent.
Chairyoursound: Quels souvenirs avez vous en tant que groupe de la période « Blackbird And The Dying Sun » et l’EP qui a suivi qu’est ce que cela vous a amené comme souvenirs en tant que groupe, et quelles opportunités avez vous eu avec cet album là?
Jérémy: Des souvenirs ils y en a beaucoup. Ce qu’on a quand même pas mal tourner dessus. Je pense qu’on a fait, je veux pas dire de bêtises, mais plus de plus de 100 dates, je pense, parce que du coup, ça représente une période de pratiquement trois ans.
Donc, il y a beaucoup de souvenirs de scène, beaucoup de souvenirs hors scène aussi. On a rencontré beaucoup de gens et tout ça. Et il y a aussi. Je pense qu’à partir de cet album, il y avait de toute façon une volonté d’aller un petit peu plus loin. Donc, justement, pour répondre à ton autre question, ben de créer certaines opportunités. On est vraiment un groupe qui va chercher les choses parce qu’on ne nous donne pas grand chose. Donc, les dates intéressantes qu’on peut faire quoi si on est toujours allé les chercher. En tout cas, la plupart du temps. Et c’est vrai que ça a représenté un petit palier dans le sens où on a commencé à côtoyer pas mal de groupes pro type Bukowski, Klone et tout ça. Donc oui, il y avait vraiment un peu cette volonté d’enclencher la seconde. Avec ce troisième, c’est pareil. On a vraiment envie d’aller un petit peu plus loin.Chaque album est un peu l’occasion d’aller un peu plus loin. En tout cas, de se donner les moyens!
Chairyoursound: Comment s’est passée toute la phase de création de « Serendipity »? Avez vous travaillé pendant les dates ou plutôt après les tournées? 
Jérémy: Les morceaux ont commencé à naître parce que Julien, le guitariste, nous envoie toujours tout un groupe de morceaux, pratiquement l’album. Alors après, il y en a qu’on ne garde pas. Il y en a qu’on retravaille tout ça, mais en tout cas, ils nous envoient vraiment déjà un objet déjà bien avancé et très produit. Ils compose toutes les guitares, il compose une basse et des lignes de batterie. Après les gars re travaillent, nous voilà. Il nous fournit tout ça en bloc et après, on travaille toujours un peu de la même façon. Donc ça a commencé pendant la période Blackbird. Effectivement, on faisait des sessions de pré prod où on commençait à travailler sur les voix et tout. Donc les morceaux commencent à naître alors qu’on est encore en train de tourner sur l’album précédent. Et là, malgré tout, le plus gros est quand même né sur fin d’année 2019 et début 2020. On a entamé le gros gros travail de pré-production, en tout cas au niveau des voix sur cette période entre novembre 2019 et l’entrée en studio pour moi, au niveau du chant, donc, c’est à dire en février. Tout a été bouclé à ce niveau là. Les morceaux sont arrivés assez tôt, mais en même temps, ils ont été vraiment finalisés un peu en urgence. J’ai tendance à travailler comme ça.
Chairyoursound: Je comprends ce mode de travail! Alors, dans vos morceaux, on sent qu’il y a beaucoup d’influence assez diverses. Comment ça se répercute dans votre façon de composer les morceaux, ces influences très diverses de styles?
Jérémy: Du coup ça il faudrait voir avec Julien. C’est lui qui compose. De manière générale, je pense qu’il ne se pose pas trop la question des styles. On écoute tous un peu de tout dans le groupe, donc je pense que les influences resurgissent un peu inconsciemment.
Je pense que lui fonctionne beaucoup à l’instinct, donc je pense que c’est vraiment un sentiment ou une envie de dire quelque chose dans un morceau qui va le faire composer telle ou telle chose. Sachant quand il nous livre les morceaux, ils sont toujours titrés. Je garde les titres la grande majorité du temps, donc il a vraiment une intention à travers chaque morceau. Donc, je pense que c’est plus une impulsion de sentiments et d’émotions qui le guide plus qu’une envie de vraiment aller dans un style ou un autre. Donc, ça se fait de façon assez naturelle.
Je pense qu’aussi avec le temps, il a appris un peu à savoir dans quelle direction le groupe peut aller On ne va pas inclure une partie zouk dans un morceau quand tu sait que ce serait pas notre truc, encore à savoir. Mais on sait à peu près aujourd’hui ce qui a à sa place ou pas au sein du groupe. Et je pense qu’il sait aussi aujourd’hui ce qui nous parle et vers quelle voie on a envie d’aller aussi, qui tient compte aussi de nous. Avec les années, il nous connait tout ça.Donc, c’est à la fois assez naturel et en même temps c’est assez cadré.
Chairyoursound: Du coup avec des morceaux déjà titrés est ce que tu as déjà un guide pour écrire les paroles? 
Jérémy: Absolument! Et plus généralement, je trouve qu’effectivement, les titres et les ambiances des morceaux collent bien. Moi oui, ça me donne une voix. Et des fois, je dévie légèrement et on re-titre légèrement Mais oui, la plupart du temps, je trouve que les vrais cohérence entre l’ambiance et le titre qu’il donne aux morceaux.
Chairyoursound: Qu’est ce que vous avez voulu évoquer comme thèmes principaux dans ce nouvel album?
Jérémy: Ecoute, il y a pas mal de choses! C’est vrai qu’au début, il nous a proposé le titre « Serendipity », qui vient de la sérendipité donc le fait que d’un hasard puisse découler un résultat positif.
Au début, c’était un peu un truc auto centré sur le groupe.  Oui, un groupe, c’est une rencontre d’individus qui partent sur un projet mais le résultat va forcément être un peu différent de ce que l’on a voulu faire au départ, tu vois? Espérons pour le mieux! Donc, il y avait ce truc là. Cette espèce de mise en abyme.
Et du coup, petit à petit, au niveau des thèmes, on a essayé de prendre carrément la sérendipité comme un espèce, je vais pas dire un concept, mais en tout cas une espèce de thématique un peu globale de l’album. Donc, ce qui fait que il est beaucoup question d’héritage spirituel, de patrimoine, de cheminement de vie, et tout ça. Le fait que finalement, on est des animaux qui doivent constamment s’adapter à l’environnement et que celui-ci a forcément une incidence sur notre sur notre parcours de vie, espérons pour le meilleur.
Et voilà, d’où aussi le caméléon sur la pochette. Tu as l’idée que c’est un animal qui est marqué par son environnement.
C’était un thème assez ouvert qui nous permettait d’aborder pas mal de choses, d’aborder l’art aussi. Il est question de la maladie aussi. Avec tout ce que ça peut impliquer sur la transformation du corps et tout ça. Donc, beaucoup de choses comme ça, en fait. Cette espèce de confrontation entre l’individu et son environnement.
Chairyoursound: C’est un thème qui marche bien cette année, non?
Jérémy: Effectivement! C’est pas glorieux mais au moins ça en fait un objet raccord avec son temps.
Chairyoursound: Est ce que le COVID a eu un impact sur la production de « Serendipity »?
Jérémy: On a eu de la chance parce qu’on a fini toutes les prises deux semaines avant le confinement, donc on a eu beaucoup de bol. Le confinement a été une période relativement morte pour nous. On a eu quelques dates qui ont sauté, mais on était pas en tournée. Et du coup, ça nous a permis de nous concentrer à fond sur l’album. On échangeait énormément entre nous et avec David, notre ingé son, qui est un peu notre sixième homme. Donc non, ça nous a permis d’y consacrer beaucoup de temps. Donc à ce niveau là, on n’a pas été trop embêté.
C’est maintenant que ça devient embêtant parce que là, tout est bloqué au niveau des live. On était censé avoir notre release dans une semaine et elle est tombée à l’eau. Donc, c’est maintenant que ça devient chiant. Mais jusqu’à maintenant, on a eu plutôt du bol.
Chairyoursound: Est ce que cela a retardé des projets liés à l’album?
Jérémy: On a pu tourner le clip pendant pendant l’été. Du coup, il sort bientôt. Mais non, il y a juste eu une chose. C’est vrai qu’à la base, on avait prévu de bosser avec un pote à nous, violoncelliste, qui avait déjà bossé sur notre précédent. Il s’appelle Quentin Gendrot, il a un projet qui s’appelle Clay et il  était censé nous refaire des parties violoncelle. Finalement, on n’a pas pu le faire parce que ça tombait pendant le confinement. Du coup, on s’est démerdé en faisant des arrangements produits, quoi. Donc, c’est le seul truc où ça a un peu merdé. Et après, voilà. Ça nous a retardé sur des bricoles, nos sessions photos et tout ça. Mais ce n’était pas urgent. Ca a un peu un peu bougé l’organisation, mais rien de dramatique.
Chairyoursound: En étant optimiste sur l’évolution de la situation, quels sont vos projets pour 2021?
Jérémy: Ecoute, pouvoir tourner déjà ça serait bien! Je vois passer quelques trucs qui me rassurent pas sur 2021. Donc va voir ce que ça dit, mais oui. pouvoir tourner!
Dans une période un peu plus sereine, je t’aurais dit que voilà le but de ce nouvel album serait d’amener le groupe le plus loin possible. Là, vu la situation, je te dirais que ce serait déjà de pouvoir le faire continuer à exister sur scène Voilà, c’est vrai que là, on débarque avec notre album. On a très envie de le jouer et malheureusement, on craint de ne pas pouvoir le faire avant un moment, donc oui pouvoir le jouer le plus vite possible étant dans des bonnes conditions! 
Chairyoursound: Quels ont été tes derniers coups de coeur (musicaux, filmiques, livresques), justement pendant cette période de confinement?
Jérémy: Qu’est ce que je peux dire? J’en ai bouffé du film!
Chairyoursound: On est tous dans le même cas!
Jérémy: Je pense bien! En musique comme ça j’ai rien qui me vient. Je n’écoute plus assez de musique. Là, je réécoute quelques trucs en ce moment, mais je n’ai pas eu de nouvelle claque, mais en films, j‘ai vu un film complètement dingue qui date de 61 et qui s’appelle Les Innocents, qui est un film d’horreur gothique très anglais dans l’esprit et donc vraiment très, très bien. C’est un grand classique. J’étais très en retard là dessus.
Sinon j’ai bouffé pas mal de cinéma italien, de giallo mais j’aurais du mal à en ressortir un seul. Je ne suis pas très bon pour ces trucs.
Sinon, le livre Glamorama de Bret Easton Ellis. C’est une de mes dernières claques culturelle de ces derniers mois.
Chairyoursound: Est ce que tu aurait un dernier mot pour les lecteurs sur le nouvel album, sachant que c’est une période où il ne va pas forcément être possible de le partager sur scène. 
Jérémy: Voilà comment disait tout à l’heure cet album est assez raccord avec son temps. Dans tout ce que ça peut avoir de négatif et de pas très apaisé.
Mais en même temps, il subsiste dedans une petite note d’espoir pour des lendemains meilleurs. Donc, espérons que ce soit un présage pour notre pour notre avenir à tous. Donc, il faut aller l’écouter pour retrouver cette note d’espoir. Et puis, y croire avec nous.
Chairyoursound: Merci beaucoup!
Jérémy: Merci à toi! 
Merci à Jérémy pour son accueil et sa disponibilité, merci à Julie et Klonosphère pour l’opportunité
Crédit photo: Michael Tirat

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