Four Stroke Baron + Voyager + Vola @ Backstage by the Mill (24/09/2022)

Le 24 septembre dernier avait lieu le concert de Vola, en compagnie de Four Stroke Baron et de Voyager. Trois groupes de metal progressif pour une soirée graduellement surprenante.
Où ? Au Backstage.
Quand ? Le 29 septembre de l’année 2022. Il est 19h.

Dans la salle, le public est de tous les âges. Ce détail anodin est pourtant important : pour un show sold out, la diversité du public annonce que le talent des groupes présents a quelque chose d’intemporel, d’universel.

Notre aventure débute avec la performance de Four Stroke Baron. Dès les premières notes, le trio nous téléporte dans un univers musical futuriste, parsemé de samples métalliques, robotiques, et du. synthé récurrent. Au rythme de Khera, Vacant Planet ou encore Friday Knight, les musiciens nous plongent dans une sorte de distopie, au sein de laquelle un ordre très particulier régit le monde. Les garçons exécutent leurs titres avec une précision et technicité incroyable, rien ne dépasse. L’instrumental nous dépeint un avenir complexe, flirtant avec le chaos d’une batterie martelée par Matt Vallarino, tandis que Kirk Witt, au chant quasi-prophétique instaure un ordre et une rigueur. Keegan Ferrari (basse), quant à lui, joue le rôle du personnage émancipateur : accompagné de sa basse puissante, le protagoniste danse sur scène comme s’il était seul, comme s’il était hors de cette dystopie. Il prend chacune envolée de note émanant de son propre instrument, ou de la guitare de son acolyte Kirk, pour s’échapper. Le bassiste ressemble à un enfant, qui n’est pas atteint par le malheur du monde, parce qu’il n’en est pas conscient. Et il faut dire que sa présence scénique est telle qu’il est difficile de ne pas le suite. Alors le public danse, et retrouve sa place d’humain, d’être de désir et de joie dans un monde qui pourrait sembler rigide tant la technique a pris de place. Technique qui, grâce au regard de Keegan, prend toute son humanité et sa chaleur. Nous rencontrons enfin le Cyborg, dans la ville (Cyborg, Pt.2 : the City), qui nous conduit vers notre capsule temporelle, espérant pouvoir nous ramener chez nous.

Nous voici vingt minutes plus tard, ou plutôt 20 ans auparavant ?
Voyager nous fait faire un bon dans le passé. Les australiens nous offrent un set décalé et déroutant tant il semble issu d’une autre époque. Colours ouvre ce bal coloré, et les envolées vocales de sonnent très rétro, paradoxalement à l’instrumental plutôt moderne. La formation interprète ensuite Breaking Down, qui pourrait être le générique d’un anime du début des années 2000, ou la bande son d’un montage vidéo de fans d’une série un peu dark de ces mêmes années. Nous voyageons à travers des rythmes pop, et à certains moments, les titres flirtent avec la comédie musicale, pour ne pas dire « « Eurovision », à l’instar de Brightstar, parmi d’autres. Mais la formation a une belle énergie, et le chanteur Daniel Estrin, sait comment être un frontman charismatique. Il ne manque pas une occasion pour entraîner la foule dans son univers, pour les solliciter (et ce, dans un français quasi-parfait). Les musiciens, eux, occupent la scène de façon presque chorégraphiée. Musicalement, c’est pareil : les deux guitaristes Scott Kay et Simone Dow alternent leurs solos 80’s-esques, tandis que Alex Canion (basse et backvocals) accompagné de Ashley Doodkorte (batterie) apportent une note plus puissante, plus caractérielle aux titres. D’ailleurs, à mesure que la soirée progresse, nous sentons les lignes temporelles s’inverser. De fait, plus les titres progressent, plus nous retrouvons des marqueurs modernes : des breakdowns, des growls… The Meaning of I marque un tournant dans leur setlist.  Ascension vient clore ce voyage alors qu’il est l’heure de monter dans notre vaisseau en direction du présent.

Retour dans l’instant présent avec VOLA. Les danois ouvrent avec la délicate 24 light-years, et nous sommes en effet à des années lumières de la proposition de Voyager. Pour autant, les saveurs pop de leurs morceaux permet de comprendre le choix d’associer leurs groupes sur cette tournée : VOLA est comme la synthèse, la sublimation, de ses premières parties. Un juste milieu. La formation avance sans sourciller dans une setlist de qualité, choisie avec soin, entre ambiant (Alien Shivers, Future Bird, These Black Claws…) et lourdeur (Napalm, Stray The Skies…). Les scandinaves nous offrent un moment hors de l’espace et du temps, suspendu entre la terre et le ciel, portés par les envolées de notes pailletées. Le temps semble figé, comme dans une bulle intemporelle. C’est comme si nous vivions pleinement le moment présent et que seul ce dernier existait. Et le groupe est tellement dans le présent, qu’ils sont prêts à s’adapter au public. En effet, alors qu’Asger Mygind annonce un morceau acoustique, Ghost, la foule hurle un « ohhhhhh no ! ». Cela ne manque pas d’interpeler le frontman qui, gêné demande a l’audience : « vraiment ? Vous ne voulez pas ? » et face au public se rétractant sur ses propos, continue « vous êtes sûr que vous voulez bien ? ». Leur humilité est touchante, d’autant plus lorsqu’on voit la qualité de leur musique et l’exécution parfaite de cette dernière. En 16 ans de carrière, VOLA n’a pas pris une ride et, constatant la ferveur de ce soir, sait convaincre de tous temps, tout en étant capable de réunir des fans de musiques quasi-futuristes ainsi que ceux préférants des morceaux plus rétros. VOLA est le point de jonction, au sein duquel le passé et le futur se retrouvent, tout en étant capables de suspendre le temps et nous perdre dans l’espace grâce à des titres aériens et célestes.

3, 2, 1… Il est l’heure de revenir à la réalité. Nos corps sont lourds, mais nos esprits légers. Difficile de dire combien de temps s’est écoulé dans le monde réel, tant il a filé à une vitesse incroyable pour nous. Les trois groupes ont offert chacun un univers tellement riche et particulier que nous avons le sentiment d’avoir vécu trois vies en une soirée.

Dans la salle, le public est de tous les âges… Mais la question qui mérite d’être posée à l’issue de ce concert est : en quelle année êtes vous restés ?

Où ? Au Backstage.
Quand ? A vous de nous le dire… When are you ?

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici