Lors du passage de GHØSTKID à Paris en avril dernier, on a eu le plaisir de rencontrer Sebastian « Sushi » pour lui poser quelques questions sur le nouvel album, Hollywood Suicide. Merci à Birgit de Oktober Promotions pour cette opportunité.
1/ Hello, tout d’abord, merci pour le temps que tu nous as accordé. Je vous remercie. Tout d’abord, peux-tu te présenter et présenter ton groupe, GhostKid ?
En fait, c’est toujours une bonne question parce que Ghost est un peu comme un projet solo, vous savez, donc vous pouvez dire, ouais, c’est Ghost, mais mon nom est Sebastian.
2/ Ton deuxième album, Hollywood Suicide, est sorti depuis quelques semaines. Comment vois-tu ton évolution en tant qu’artiste depuis ton premier disque ?
Oh, c’est une bonne question. Je dirais que j’ai arrêté de penser à ce que je fais, vous savez, donc c’est plus comme, ok, j’essaie de raconter mon histoire et j’essaie de la transformer en musique. Ce que je ressens, c’est plus une expression de moi-même. Je dirais qu’au début, c’était plutôt compétitif. Il y avait tellement de bons groupes, et ainsi de suite, vous voyez ? Maintenant, c’est un peu plus calme pour moi. C’est comme, ok, c’est bien. Je fais juste ce que j’aime faire, tu vois ? Je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué, le fait de m’écouter davantage, de voir ce qui m’entoure. Je dirais.
3/ Hollywood Suicide est ton nouvel album. Peux-tu nous parler de l’inspiration derrière ce titre ?
En fait, c’est ce que j’appelle la vie d’un artiste, donc Hollywood Suicide, c’est comme ça. Hollywood est l’endroit où tout le monde veut aller pour, je ne sais pas, vivre son rêve, vous voyez ? Et je pense que, d’un autre côté, c’est comme l’aspect du suicide parce que si vous voulez vraiment faire ça, vous devez vraiment aimer cette merde. C’est comme si tu n’avais pas de vacances. Si vous êtes malade, vous devez quand même jouer. Et je pense que c’est complètement fou. Tu ne fais que 45 minutes, tu écris de la musique pendant plus d’un an, tu vois ? Il faut vraiment aimer ce qu’on fait pour, je ne sais pas, continuer, tu vois ? C’est la raison pour laquelle j’ai appelé l’album Hollywood Suicide, parce qu’il s’agit de tout ce processus, qui est parfois assez difficile. Je veux dire, c’est assez difficile tout le temps, je dirais.
4/ Quel a été le processus d’écriture et de composition de ce nouvel album ?
Je pense que pour moi, c’est assez subtil. Quand je commence à écrire de la musique, je ne sais pas, je travaille simplement sur quelque chose si je veux m’exprimer. Et au départ, il n’était même pas prévu que ce soit quelque chose comme un album conceptuel ou quelque chose comme ça. C’est apparu alors que j’étais en studio et que je finissais les derniers bouts de paroles, etc. Je pense que cela a pris beaucoup de temps. C’est comme si ça avait commencé avec ugly parce que le label m’a dit, ok, c’est bien. Et c’était deux ans plus tard, vous savez, nous avons besoin de nouvelle musique parce qu’il y a eu la pandémie et j’ai en quelque sorte perdu la connexion pour écrire de la musique. Au bout d’un moment, je me suis remis à écrire des chansons et ensuite, je ne sais pas, tout s’est mis en place d’une manière ou d’une autre.
5/ La pochette de l’album est assez intrigante. Elle semble être en rapport direct avec le titre Valerie ou Dahlia. Elle me rappelle directement le meurtre du Dahlia noir. C’est inspiré de ce fait réel ou non ?
Non. Il s’agit essentiellement de la spirale descendante d’une diva hollywoodienne. Je veux dire, tout l’album. Et la pochette de l’album, qui est assez intéressante, est entièrement peinte à la main parce qu’il y avait ce type, Ali Wayne Gacy, et j’ai toujours été époustouflé par son art. Nous nous sommes rencontrés lors d’un festival, et je lui ai demandé, hey, pourrais-tu imaginer, dessiner un livret entier, tu sais, et puis je lui ai envoyé les morceaux et je lui ai dit, ok, essaie juste de t’inspirer. Comment la musique sonne, etc. C’était assez intéressant parce que c’est comme une autre interprétation de l’histoire que j’aime raconter, mais en la traduisant à travers son art. Et c’est vrai. C’est ainsi que la pochette de l’album a vu le jour. Mais il y a aussi quelques parallèles, à cause du titre Dahlia et ainsi de suite. Donc tout est tout sur cet album. Il y a un arrière-plan derrière tout ça.
6/ Vous avez sorti quelques chansons de l’album avant sa sortie complète. Comment ces morceaux reflètent-ils l’album ?
-Vous voulez dire comme les premiers singles ou tout les singles?
-Tous les singles!
– Comment reflètent-ils l’album ? Oui. Comme je l’ai dit, c’est plus un album conceptuel sur la spirale descendante et Hollywood Suicide en est le point de départ. La diva hollywoodienne arrive à Hollywood, elle veut juste vivre son rêve, etc. Bien sûr, il y a des tentations et tout le reste, et… Ça descend, ça descend, ça descend. Et à la fin, comme Helena drive est essentiellement la piste de fermeture où vous pouvez dire, ok, bien, elle n’est plus là. Donc. Elle est donc morte. Et Dahlia, la piste avant ça, c’est comme le point de départ et le point d’arrivée où, comme, tout ce rêve est juste en train de changer et d’essayer de venir à elle, tu vois ? Et je dirais qu’au milieu de l’album, Valerie est le morceau, c’est en quelque sorte le point de basculement où tout bascule, n’est-ce pas ?
7/ Un titre qui a retenu mon attention est Valerie. Ta voix est absolument incroyable sur cette chanson.
– Je te remercie.
– Le morceau semble plus influencé par la musique gothique.
– C’est vrai.
– Cela fait également partie de votre identité visuelle. Peux-tu nous parler de l’histoire qui se cache derrière ce morceau ?
Oui. Oh, c’est difficile à dire, en fait. Le nom est inspiré d’un dérivé du LSD qui s’appelle Valerie. C’était légal, comme en Allemagne. C’est ce qui a inspiré le nom. Mais ce morceau parle essentiellement de drogues, et c’est aussi un peu comme parfois dans la vie d’un artiste, tu sais, c’est comme si tu essayais de comment dire ça ? Tu essaies d’élargir ta vision, ta créativité, etc. Vous pouvez le trouver dans les drogues, mais à un moment donné, ça va se retourner, vous savez, alors la drogue va vous laisser tomber. Et c’est comme ce chapitre au milieu, vous savez. Il y a juste quelques mauvaises choses qui arrivent. Et puis, c’est comme si tout basculait. Et Valerie est en fait le morceau où elle fait sa première overdose sur l’album. C’est la raison pour laquelle, à ce moment-là, elle commence à tout voir d’un point de vue différent. C’est ce que je dirais.
8/ Tu as collaboré avec Code:Pandorum sur Murder, comment cette collaboration est-elle née ?
Nous sommes amis depuis quatre ans maintenant, et j’ai toujours été inspiré par sa musique. J’ai besoin d’une partie heavy. Est-ce que tu as quelque chose, tu sais, alors il l’envoie et c’est juste. Ouais, mets des guitares dessus et ainsi de suite. Mais son style est assez unique. Et le meurtre est basé sur la liste des morts. C’était un morceau écrit plus tôt. Nous avions deux versions. Une version avec tout le groupe et une version EDM. Il a choisi cette dernière et elle est sortie il y a, je ne sais pas, deux ans ou quelque chose comme ça. Et la version complète est maintenant sur Hollywood Suicide.
9/ Et si tu devez collaborer avec un nouvel artiste ou un nouveau groupe prochainement, ce serait qui ?
Oh mon Dieu, c’est difficile à dire. Il y a tellement d’artistes géniaux. Je dirais probablement Billie Eilish. Je pense que c’est beaucoup plus intéressant d’avoir quelqu’un qui ne fait pas directement partie de la scène Metal. Tu sais, si tu collabores avec quelqu’un qui, je ne sais pas, donne juste une vibration différente, tu sais, parce que j’aime toujours ça, comme changer de genre et ainsi de suite, tu sais ? Donc oui, je dirais que Billie Eilish serait cool.
10/ Tu es actuellement en tournée avec Blind Channel? Comment se passe la tournée ?
Oh, tout va très bien jusqu’à présent. Je veux dire, pour nous, tu sais, le voyage a été assez difficile au début parce que nous venons juste de sortir un album et c’est le rush, tu sais ? Nous étions donc tout le temps fatigués. Mais les gars sont adorables. Nous nous connaissons depuis des années maintenant et c’est une super tournée. Tout le monde est de bonne humeur. Les fêtes de voyage sont superbes. Il n’y a pas de quoi se plaindre.
11/Quel est ton meilleur souvenir pour le moment ?
– Sur cette tournée ?
– Oui.
– En fait, je ne sais pas, probablement aujourd’hui, parce que maintenant nous avons un mini nightliner. On a dormi dans des couchettes, tu sais, donc on a joué pendant plus de cinq heures.
– Vous avez déjà joué dans cette salle avec Bad Omens
Oui, oui. Donc c’est stressant, vous savez, je veux dire que la salle est sympa, vous savez, mais le parking est, c’est un cauchemar. Le bus s’arrête maintenant. Vous devez sortir toutes vos affaires immédiatement, puis vous revenez plus tard et c’est la même chose. Et tout le monde appuie sur le klaxon et essaie de bouger.
12/ Quels sont vos projets pour le reste de l’année ?
Après cette tournée, nous serons en tournée avec Black Veil Brides aux Etats-Unis. Et puis nous allons faire notre première tournée en tête d’affiche, la première tournée en tête d’affiche après quatre ans.
– Vous allez passer par Paris sur cette tournée?
– J’en suis presque sûr, oui. Je n’ai pas de dates, je suis assez mauvais pour les dates et les villes, vous savez, donc je dois toujours vérifier. Mais je suis sûre que nous serons de retour en France.
13/ Quels sont les groupes ou les artistes qu’on peut retrouver sur ta playlist actuelle?
C’est un large mélange. C’est, je dirais que c’est moins Metal, tu sais, donc je veux dire, à part Bring Me the Horizon parce que j’adore ce groupe. Et je ne sais pas, à part ça, il y a beaucoup de Lil Peep, nothing,nowhere, des choses comme ça, tu sais, mais juste des morceaux tristes.
14/ Merci pour ton temps et tes réponses. Les derniers mots sont pour toi.
Arrêtez de fumer. C’est cher. Cela n’en vaut pas la peine. Même si j’aime fumer et que je ne sais pas arrêter. Si tu veux aller écouter Hollywood Suicide, fais-le.
