Aviana – Corporation

Les suédois d’Aviana sont de retour avec un nouvel album, Corporation, qui fait suite à Epicener (2019). Ce troisième opus est disponible depuis le 16 septembre, via Arising Empire.

Corporation débute avec Curriculum, une introduction courte mais intense, qui nous plonge directement dans le bain et l’univers d’Ariana. On y retrouve quelques sonorités et des voix lointaines, avant que les instruments ne prennent la relève. C’est avec Obsession que les choses sérieuses commencent. On garde cette ambiance planante et on y ajoute un coup de fil passé par une femme, alors que la conversation se termine, c’est le chant qui arrive et qui pose une bonne fois cette ambiance. Grave et lourd, cela renforce la profondeur du morceau, déjà bien fourni par diverses sonorités plus claires, dont une mélodie bien sympathique mais un peu trop mise au second plan. Le refrain change tout, car il signe l’apparition de ralentissement et l’arrivée du chant clair, créant un très beau contraste. Par ce morceau, Aviana réussit le pari de nous faire passer par diverses émotions et ouvre, par la même occasion, très bien son nouvel album. Rage poursuit la lignée des introductions étranges, avec la voix d’un homme seul, donnant l’impression de sortir d’un poste de radio. L’ambiance est posée, l’instrumentalité fait monter la pression et tout explose avec le chant. On est embarqué dans ce tourbillon de rapidité et d’énergie, sans que cela soit si brutal. On retrouve des passages plus calmes et en chant clair, tout aussi beau et intense que lors du titre précédent. Un titre très bien réalisé et qui transmet de nombreuses choses.

“I was nowhere for the longest time
And no one could save me from myself
I was nowhere for the longest time
And no one could save me from myself”

Arrive Paradox qui nous propose un featuring avec Marcus Vik (l’ancien chanteur et qui est actuellement dans Invent Animate). Une introduction plus douce, tout comme le chant mais on sent bien que cela cache quelque chose et la vraie nature du groupe revient vite. On retrouve de nombreux types de chants différents ici, donnant une sensation de rapidité et surtout de ne pas nous lasser. Les deux chanteurs se marient parfaitement bien et donnent une force et un aura fort à l’ensemble. Du côté de l’instrumentalité, nous sommes sur quelque chose de moins complexe, laissant encore plus de place aux voix, on note quelques sonorités djent qui font bien plaisir. On trouve quelques ralentissements mais on ne se laisse plus avoir et la fin qui nous enfonce encore plus, en est bien la preuve. On arrive à Oblivion qui s’est hissé au rang de mon titre préféré. On repart sur l’énergie un peu mise de côté sur le morceau précédent et on attaque un peu plus. Des sonorités plus claires et peu courantes sont mises en avant, tout comme le retour du chant clair, apportant de la douceur. Mais cela est de courte durée car le chant grave va venir s’y entremêler, donnant une sensation nouvelle et surtout de hauteur. On est totalement emporté dans le sillage de ce morceau et on va être surpris quand l’ensemble est cassé à sa moitié. En plus de ce ralentissement, on fait traîner les choses donnant un sentiment d’angoisse et de se retrouver dans un film d’horreur. C’est la batterie qui vient ranimer le tout et on se prend une explosion gigantesque en pleine face, nous achevant jusqu’à la fin du morceau. Pas de paroles étranges pour l’introduction de Retaliation mais une saturation qui va continuer jusqu’à la guitare. Le chant tape toujours autant et malgré la durée assez courte, le morceau va se suffir à lui-même. Il résume parfaitement ce qu’on attend ici, avec un chant maîtrisé et des instruments qui ne se reposent pas sur leur lauriers. Le tout est, une nouvelle fois, bien construit et profond, donnant une touche plus proche du hardcore et des fameux two step.

Avec Anomaly, on commence tout en douceur. Ce morceau va rester assez chill avec la présence du chant clair et d’une instrumentalité ralentie. On se laisse rapidement bercer, envoûter et quand le tout éclate, c’est en gardant cette légèreté. On reste sur le même schéma et cela ne fait pas de mal. Quelques sonorités vont faire un peu monter la pression durant la dernière minute, avec le retour du chant grave et presque torturé. On nous tient en haleine et on a pas envie de quitter ce titre. Arrive Transcendent et son ambiance tout autre. On sent que quelque chose plane au-dessus de nous et cela explose tranquillement. Les instruments sont toujours au top et nous proposent de nouvelles sonorités. On est sur quelque chose de plus calme, notamment au moment de l’arrivée du chant clair, qui nous captive dès son arrivée. Le chant plus grave arrive rapidement derrière et les deux s’entremêlent à nouveau, avant de prendre le pas sur quelques passages bien brutaux. Dans ce morceau, c’est cette dualité qui est vraiment mise en avant et qui montre la force et la maîtrise du groupe. Illuminate nous fait repartir sur du plus lourd et rapide, donnant envie de faire bouger la fosse comme jamais. On note l’apparition de passages plus électro et d’un effet “robot” sur le chant, qui vient casser ce que le groupe nous a proposé jusque là. Une nouvelle ambiance, inédite et un chant beaucoup plus agressif, donnant l’impression d’avoir véritablement lâché la bête. Les instruments nous proposent quelques ralentissements bien placés, jouant avec les rythmes et mixant beaucoup d’influences diverses.

“It’s been a year since the sun kissed my face
And all I feel is the cold embrace of solitude
Your solitude, my love”

On arrive sur les derniers morceaux de l’album avec Overcome, qui a ce côté planant que j’aime beaucoup retrouver dans ce genre musical. Le chant est lointain mais les instruments reprennent vite leur droit et nous offrent quelque chose de rapide, de dynamique et ponctué par un chant toujours plus électrisant. On retrouve des petites touches électro, qui ont parfaitement leur place et aident à créer cette profondeur et hauteur. Le refrain, en chant clair, est toujours aussi grandiose et épatant. Des instruments qui continuent d’innover et qui jouent sur plusieurs niveaux. C’est Negligence qui va venir clôturer le tout. D’un peu plus de deux minutes, ce titre ne va pas proposer de chant, ni d’instruments. On découvre des sonorités toutes douces et qui nous transportent loin. Une belle façon de quitter cette écoute, haute en couleurs ! 

J’ai eu l’occasion de voir Aviana cet été mais les conditions n’étant pas optimales, je n’avais pas accroché plus que cela a leur set. C’est avec plusieurs semaines (même mois) que j’ai retenter l’expérience et j’ai découvert un album incroyable. Le groupe nous transporte, nous propose une variété immense de sonorités et un chant plus que maîtrisé. Un véritable bonbon violent et rapide comme on aime.

Tracklist :
Curriculum
Obsession
Rage
Paradox (feat. Marcus Vik)
Oblivion
Retaliation
Anomaly
Transcendent
Illuminate
Overcome
Negligence
Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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