Artificial Waves Festival 2025 : un raz-de-marée sonore au 37e Parallèle !

Le 24 mai dernier, le 37e Parallèle de Tours accueillait la seconde édition de l’Artificial Waves, qui s’est imposée sans forcer comme un des rendez-vous modern metal de l’année. L’événement affichait complet depuis une semaine, rassemblant une foule passionnée autour d’une programmation aussi variée que solide.

Dès l’entrée, l’ambiance était au rendez-vous : une file impatiente, des visages souriants, des échanges enthousiastes sur les groupes à venir… L’excitation flottait dans l’air.

Il est 14h. La salle principale, inondée de lumière, est vaste. Au fond, une grande scène trône, tandis que l’espace est structuré avec soin.

Une première salle accueille les stands d’associations, de producteurs locaux, d’artisans indépendants et les différents merch des groupes, un vrai point de rencontre entre chaque set. Juste à côté, une autre salle est dédiée aux tatoueurs, à la Croix-Rouge, et même à un petit coin presse aménagé pour les interviews. De quoi donner à l’événement une vraie dimension humaine et engagée, bien au-delà de la musique.

Le public, venu de toute la France (et même d’un peu plus loin), reflète toute la richesse de la scène actuelle. Des habitué·es de longue date aux curieux venus pour se laisser surprendre, tout le monde était là pour profiter à fond des neuf groupes à l’affiche, chacun avec son propre univers, son énergie, et ce petit truc en plus.

Onsight

14h30, c’est Onsight qui a lancé la journée. Le groupe parisien, formé d’ex-membres d’Alaska, Merge et Amber Sea, a su ouvrir le bal avec beaucoup de naturel. Leur set, d’une bonne trentaine de minutes, posait déjà les bases d’un festival qui allait nous en faire voir de toutes les couleurs.

Kevin (chant), Thomas (guitare), Guillaume (batterie), Florian (basse) et Morgan (guitare) ont proposé une prestation solide et sans fioritures, mais qui sonnait juste, avec un vrai équilibre entre puissance et cohésion. Il y avait quelque chose de très humain dans leur présence, dans les regards échangés, les sourires, cette complicité sur scène qui ne triche pas. Le public ne s’y est pas trompé : l’ambiance est montée d’un cran dès les premières minutes.

C’était un vrai plaisir de les découvrir en live. Leur aisance scénique, leur énergie franche, et cette envie de faire les choses bien, sans en faire trop, ça donne forcément envie de suivre la suite. J’ai aussi eu la chance de pouvoir discuter avec Thomas et Kevin après leur passage : un moment simple, cool, comme je les aOnsight 5

Barren

Le temps d’un petit tour dans la salle des stands pour surveiller les futurs craquages merch, et c’est Barren qui entre en scène à 15h35. Aucun accroc dans le déroulé : le rythme du festival est impeccablement tenu. Et dès les premières secondes, on sent que quelque chose se passe.

Bakared (chant), Vincent (basse), Virgil (batterie) et Sylvain (guitare) livrent une performance qui surprend par sa maturité. Pour un deuxième concert, on aurait pu s’attendre à un peu de retenue ou de flottement, mais pas du tout. Ils ont livré un set habité, précis, avec une vraie intensité. J’avais déjà eu une oreille attentive sur leurs morceaux en ligne, mais leur passage sur scène a clairement changé la donne.

J’ai été bluffée par leur assurance, cette façon de tenir la scène sans en faire trop, mais sans jamais lâcher non plus. Un moment fort de la journée, et une très belle surprise. J’ai aussi pu échanger avec eux en interview : un vrai bon moment, fluide, chaleureux, de ceux qui marquent. Et les recroiser quelques jours plus tard à Bordeaux n’a fait que confirmer mes impressions : des musiciens accessibles, passionnés, et sincèrement investis.

Northern Lights

Le temps file, il est déjà 16h40, et c’est au tour de Northern Lights de monter sur scène. Et là… je me suis pris la plus grosse claque de la journée. J’étais pas prête, vraiment.

Faut dire que j’étais accompagnée de personnes qui les connaissaient bien, notamment Laura de Hope’n Events (coucou !), qui allait justement devenir leur bookeuse. J’avais déjà croisé les gars, capté un peu leur énergie… mais rien ne laissait présager ce qui allait se passer une fois sur scène.

Quand Jeffrey, batteur et fondateur du projet, a rejoint la scène avec Will à la basse, Alex à la guitare, et surtout cette pile électrique qu’est Nico au chant, c’était l’explosion. Une vraie décharge. Leur présence scénique, la cohésion, l’intensité… tout sonnait juste. C’est, sans hésiter, LA révélation de la journée – et je suis loin d’être la seule à le penser.

Et puis, il y a eu ce moment suspendu : Nico qui se jette dans le public pour un crowdsurf mémorable, porté à bout de bras par un public en feu. Ce genre de moment qui te fait te souvenir pourquoi tu aimes autant les concerts. Northern Lights a tout simplement retourné la salle. Et c’est aussi pour ça que l’Artificial Waves a une place à part : il donne de la visibilité à des groupes qui ont tout pour exploser, et qui n’attendaient qu’une scène pour le prouver.

J’ai aussi eu la chance de les interviewer un peu plus tard dans la journée. Ils étaient lessivés, mais adorables, disponibles, sincères. J’ai très hâte de vous partager ça.

Hype Lights

Petite pause à l’extérieur pour reprendre notre souffle, boire un coup, terminer une interview… et voilà que 17h45 sonne : c’est l’heure de Hype Lights ! J’ai à peine eu le temps de remettre correctement mon matos que je courais déjà vers la scène pour retrouver mes chouchous de la journée et chanter leurs morceaux à pleins poumons.

Hype Lights, c’est un quatuor lyonnais/valentinois avec Bastien à la guitare, Vito à la basse, Louis à la batterie et Adrien au chant. Je vous en avais parlé fin 2024 dans une interview (que je vous encourage vivement à (re)lire). C’était la bouffée d’oxygène du festival : un concentré d’ondes positives et de mélodies accrocheuses. Je ne les avais encore jamais vus sur scène, mais depuis octobre, leurs titres tournaient en boucle dans mes oreilles, alors autant dire que j’attendais ce moment avec impatience, et il a tenu toutes ses promesses.

Leur passage a dégagé une énergie solaire, ultra communicative, à l’image de leur univers. Même quand une petite pause technique a forcé un break, le groupe est resté soudé, et Adrien a gardé le lien avec le public avec beaucoup de naturel et de bonne humeur. Un moment doux, vivant, qui a laissé des sourires un peu partout dans la salle.

Leur complicité, sur scène comme en dehors, a vraiment renforcé la chaleur de leur set. Et franchement, je suis très heureuse d’avoir vécu ce moment en vrai. Cœurs sur vous.

Spleen

Il commence à faire vraiment chaud dans la salle, les festivaliers sont nombreux, l’ambiance est électrique : le moment parfait pour accueillir Spleen sur scène. À 18h50, le groupe débarque avec Gaëtan au chant, Vincent et Sullivan aux guitares, Valentin à la basse, et Adonis (en remplacement de Marvyn) à la batterie. Dès les premières notes, c’est lancé à pleine vitesse, une intensité immédiate qui poursuit avec brio la montée en tension de la journée.

Encore une fois, on a affaire à des musiciens taillés pour le live. Spleen faisait clairement partie des groupes les plus attendus de cette édition, et ils n’ont pas déçu. Leur réputation les précédait : ces dernières années, ils ont arpenté les scènes un peu partout en France, construisant un public fidèle et une identité bien marquée. Un groupe encore émergent sur le papier, mais qui joue déjà dans une autre cour. Gaëtan en particulier a une présence folle, et j’ai toujours été touchée par sa rage maîtrisée et son intensité.

Dans le pit, c’était le chaos organisé comme on l’aime : une vraie tornade de moshs, de pogos, de slams, et une énergie qui ne retombait jamais.

J’ai aussi eu la chance d’échanger avec Gaëtan et Vincent lors de leur interview. Deux gars lumineux, accessibles, très loin de l’image sombre que certains pourraient projeter à partir de leur musique. Leur live a été un des moments fédérateurs de la journée, une prestation puissante, sincère. Rien à redire.

Ice Sealed Eyes

La nuit est encore loin, et l’énergie du public ne faiblit pas quand vient le tour d’Ice Sealed Eyes à 19h55. Le groupe belge, composé de Noé au chant, Cyril à la guitare, Vincent à la basse et Virgile à la batterie, est venu défendre haut la main les couleurs de la scène metalcore émergente de Belgique. Leur album Altar avait déjà conquis pas mal d’adeptes, et leur passage au festival n’a fait que confirmer tout le bien qu’on en pensait.

Il y a bien eu un petit souci de son sur un morceau, mais ça n’a rien enlevé à la force du set. La voix de Noé m’a, une fois de plus, complètement happée. Le groupe nous a fait naviguer entre tension et émotion, morceau après morceau, avec une sincérité qu’on sentait dans chaque note. Deux featurings sont venus pimenter leur set : l’un avec Arthur Alternative, l’autre avec Bakared. Ces moments ont apporté une vraie plus-value, très bien accueillie par le public.

Ice Sealed Eyes a su faire monter la température d’un cran supplémentaire et poser les bases parfaites pour les trois gros noms qui allaient suivre.

Ashen

Il est 21h, la chaleur dans la salle devient presque irrespirable, mais personne ne recule : Ashen s’apprête à monter sur scène. Le groupe parisien, Clem au chant, Thibaud à la basse, Niels et Antoine aux guitares, Tristan à la batterie, est reconnu pour l’attention qu’il porte à son esthétique, avec des clips travaillés et des visuels soignés. Mais sur scène, c’est une autre énergie qui se révèle, plus directe, plus humaine, sans pour autant perdre en intensité.

Je n’ai pas pu rester toute la durée de leur set à l’intérieur, la température m’a forcée à sortir un moment, mais même depuis l’entrée de la salle, leur présence m’a rattrapée. Les morceaux frappaient juste, portés par une sincérité évidente et une belle complicité entre les musiciens. Clem, à la voix comme à l’attitude, capte naturellement l’attention, avec une forme de retenue qui rend leurs textes d’autant plus touchants.

Ashen, ce soir-là, a trouvé l’équilibre entre émotion et proximité. Une belle performance.

Revnoir

Il est 22h15 lorsque Revnoir entre en scène au 37e Parallèle, dans une salle surchauffée par la température… et par l’excitation collective qui ne faiblit pas. Le groupe – Max au chant, Julien à la guitare et au piano, Robin à la guitare et Kazumasa à la batterie, fait partie des formations que je découvrais ce soir-là, avec un mélange de rock, metal et dark electro qui ne passe pas inaperçu.

Malheureusement, des soucis de son ont un peu gâché la fête : par moments, certaines parties étaient difficilement audibles, ce qui a pu atténuer l’impact de leur set. Mais Revnoir a tenu bon. Malgré les aléas techniques, ils sont restés présents, concentrés, investis, et le public leur a clairement rendu cette énergie.

Ce n’était peut-être pas leur performance la plus marquante à leurs yeux, mais ils ont montré une vraie capacité à rester debout, à continuer à jouer avec sincérité et envie. Et c’est ce genre de moment aussi qui reste en mémoire.

Resolve

Il est 23h30. La journée touche à sa fin, mais dans la salle, personne ne semble prêt à rentrer. Quand Resolve monte sur scène, c’est comme si tout le monde retrouvait un dernier souffle. Le groupe lyonnais avec Anthony au chant, Antonin à la guitare, Robin à la basse et Nathan à la batterie, impose d’emblée sa présence, avec cette intensité familière qu’on attendait tous.

Un léger souci de son au début du set n’a pas entamé l’énergie du groupe, qui enchaîne les morceaux avec un engagement total. Et puis arrive *Smile*. C’est un titre que j’aime particulièrement, et le vivre en live, entouré de toutes ces voix qui reprennent le refrain à l’unisson, c’était un vrai moment de communion. Il y avait une émotion particulière dans l’air, comme si chacun voulait garder ce souvenir le plus longtemps possible.

Anthony, toujours aussi généreux, partage le moment avec un sourire qui fait du bien, et chaque membre donne tout, jusqu’à la dernière note. Resolve a clôturé cette édition de l’Artificial Waves avec la force qu’on leur connaît, mais aussi beaucoup de chaleur. Une fin de soirée à leur image : intense, sincère, fédératrice.

Pour sa deuxième édition, Artificial Waves a frappé fort. Dans un cadre chaleureux et bienveillant, les concerts se sont enchaînés avec intensité, laissant à chaque fois une empreinte différente. Mais au-delà de la programmation, c’est toute l’organisation qu’on a envie de saluer. Un immense merci aux organisateurs, aux bénévoles, aux équipes du bar et de la restauration, aux équipes son et lumière, aux agents de sécurité, sans qui rien de tout cela ne serait possible. Merci aussi aux personnes qui ont animé les stands : les tatoueurs, les créateurs venus avec leurs boutiques, les associations comme Hardcore Care, qui ont toutes contribué à faire vivre le festival au-delà de la musique.

Et surtout, un merci tout particulier à Nicolas Mercier créateur du festival, qui a signé un sans-faute total cette année. On ne le remerciera et ne le félicitera jamais assez pour tout ce qu’il a construit. C’était énorme. Merci également à Corentin Charbonnier, en charge de la communication et des relations presse, mais aussi photographe, pour sa disponibilité et pour les photos qui accompagnent cet article.

On repart lessivée, les jambes fatiguées, mais le cœur rempli, et avec une certitude : on reviendra.

Et pour l’aftermovie du festival, c’est ici !

 

Marion Tapia
Marion Tapia
31 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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