[ENGLISH VERSION BELOW]
Ce vendredi 30 mai, direction Nantes, au Ferrailleur, où avait lieu un plateau 100 % déferlement de décibels, avec The Voynich Code, Entheos, Ingested et Born of Osiris en tête d’affiche.
C’est après 2h15 de route, sous une chaleur écrasante, que nous arrivons au Ferrailleur; chaleur qui ne rebutera pas le public, car cette soirée affiche complet !
Après un petit tour au bar, histoire de se rafraîchir avec une bonne bière bien fraîche, il est temps pour The Voynich Code de donner le coup d’envoi de cette soirée.
The Voynich Code
D’entrée, le groupe dégage une énergie folle. Brutalité et technicité seront les maîtres mots : The Voynich Code ne fait pas dans la demi-mesure. Le groupe nous balance un deathcore technique, mêlé à des influences djent. Le chanteur possède une puissance phénoménale, alternant growls et screams. Très communicatif, haranguant le public sur chaque titre. Il occupe chaque recoin de la scène, comme un lion en cage.
Les musiciens sont concentrés et précis. Ils nous balancent de gros breakdowns, des riffs syncopés à la Meshuggah, et des passages ultra-complexes avec une aisance impressionnante. Les lumières stroboscopiques accompagnent chaque déferlante de double pédale, nous plongeant dans une atmosphère chaotique mais totalement maîtrisée.
La salle est bien réceptive et commence déjà à créer les premiers pogos de la soirée. On sent que le public est chaud (c’est le cas de le dire, au vu de la chaleur moite qui règne dans le Ferrailleur, et c’est loin d’être terminé). On est là pour vivre la soirée, et se prendre cette déferlante sonore en pleine gueule !
Le set se termine sur un dernier breakdown, qui résonne comme un coup de tonnerre. Puis, le silence. Les lumières reviennent, les visages du groupe ruissellent de sueur. Ça en dit long : The Voynich Code nous a tous mis d’accord avec leur assaut sonore, mêlant technique et rage. Un seul regret : le set relativement court (5 titres seulement) par rapport aux autres groupes de la soirée.
Entheos
En introduction, nous avons droit à une musique électro/techno, renforcée par de gros boosts de basse, le temps que les musiciens se préparent à monter sur scène.
Puis, ça démarre dans une ambiance bien brutale. Double pédale, guitares techniques, basse massive, et la voix de Chaney Crabb qui possède une présence magnétique. Dès son arrivée, elle capte l’attention avec une posture puissante, féline, viscérale. Elle nous hurle sa voix avec intensité, alternant growls profonds et cris habités; parfois des passages presque clairs nous surprennent, mais avec toujours pleins d’une émotion contenue. Elle bouge comme une prêtresse, une sorcière, prête à nous jeter une malédiction. Elle nous rappelle un peu une figure montante du metal extrême français : Auré, du groupe Akiavel.
Le groupe délivre un set puissant, violent et fluide. On passe de passages ultra-techniques à des moments plus “atmosphériques”, où les accords dissonants suspendent le temps : introspection, précision, brutalité.
On est subjugués. Les plus techniciens sont en admiration devant les structures rythmiques, les solos super techniques et fluides, avec un jeu de batterie précis. Quant aux autres, ils se laissent emporter par les ambiances sombres et organiques.
Quand le concert se termine, on reste figés un instant, comme s’il nous fallait quelques minutes pour revenir à la réalité.
Ingested
Quand Ingested arrive sur scène, on sent direct l’atmosphère devenir plus lourde (encore plus que le ressenti de 45°C dans la salle). Les growls sont pleins de force, les guitares déchirent le silence et la batterie frappe comme d’énormes coups de massue. Josh Davies (chanteur depuis 2024), charismatique et brutal, prend rapidement le contrôle de la salle. Avec son regard plein de détermination et ses postures puissantes, il s’adresse au public avec passion et rage. Les breakdowns s’enchaînent comme des coups de bazooka, aidés par une rythmique massive et des riffs tranchants.
Le pit explose dans tous les sens. Dans la fosse, c’est la guerre ! Le son est massif, impeccablement dosé pour que chaque coup de double vous frappe le corps et déplace une moitié de vos organes. Les moments les plus violents ne nous laissent pas respirer. Ingested, c’est un énorme bulldozer ! Breakdowns à faire tomber les murs, ambiances sombres, rythmiques oppressantes.
Ils nous balancent tout en pleine gueule. Pas besoin de gros effets de scène ni de blabla à n’en plus finir : Ingested enchaîne comme des démolisseurs de bâtiments de l’extrême. Et ils le font avec un plaisir communicatif. On est lessivés, trempés de sueur, la chaleur dans la salle évoquant une forêt tropicale en plein été caniculaire. Mais on est ravis, conquis. On en redemande, encore !
Born of Osiris
Et bonne nouvelle : il reste un groupe pour terminer cette soirée étouffante de chaleur, mais rafraîchissante de puissance sonore !
Le concert de Born of Osiris s’impose comme un tourbillon futuriste et chaotique. Une rafale polyrythmique de riffs djent puissants et de batterie lourde fusionne dans une furie sonore qui ne laisse aucun répit. Le public, pris dans cette tempête, répond instantanément : headbangs, jumps, slams… un pit qui pulse au rythme des syncopes djent du groupe.
Au centre de tout ça, Ronnie Canizaro hurle et growl avec intensité, tandis que Cameron Losch martèle avec fougue ses fûts et sa double pédale implacable. À leurs côtés, Nick Rossi, le guitariste, donne tout pour allier ses parties de guitare aux samples de clavier, de basse et de la seconde guitare. Car, en effet, Born of Osiris est amputé de son chanteur/claviériste Joe Buras depuis plusieurs mois, (parti en mars 2024). Mais coup de tonnerre : depuis peu, c’est également le départ de leur guitariste, Lee McKinney, annoncé à la surprise générale le mercredi 28 mai, soit deux jours seulement avant le concert de ce soir !
Cela impacte grandement la performance : on ressent un grand vide scénique; même si Ronnie Canizaro tente, tant bien que mal, de le combler en arpentant la scène de part en part et sur chaque titre. Et bien sûr, on le ressent fortement dans le jeu de guitares : les compositions perdent en impact, et la prestation en elle-même… Attendons de voir ce que donnera le groupe avec de futurs remplaçants. Mais pour l’instant, cela nous renvoie une performance en demi-teinte : certes très efficace, mais qui manque cruellement de ce petit truc en plus.
Malgré tout, on arrive à profiter au mieux des blasts millimétrés et des solos fluides et maîtrisés. Born of Osiris joue sur les contrastes : entre violence mathématique et envolées mélodiques, brutalité technique et élévations planantes. Et quand résonne l’hymne Machine, on s’unit dans une forme de transe collective, et on part dans le pit d’un seul homme… pour tout détruire.
Conclusion
Ce soir, au Ferrailleur, on a pris un condensé de tout ce que le metal extrême a de plus intense, de plus technique et de plus violent. Quatre groupes, quatre approches techniques différentes, mais une même volonté de tout défoncer. Le public ne s’y est pas trompé : soirée à guichet fermé, chaud du premier au dernier riff, totalement immergé dans la brutalité des breakdowns, la noirceur des ambiances et la précision chirurgicale des compositions. Et même dans une salle transformée en sauna géant, personne n’a reculé, bien au contraire.
Si The Voynich Code a posé les bases d’un déchaînement contrôlé, Entheos nous a transcendés, Ingested nous a détruit, et Born of Osiris a offert une dernière charge, honorable au vu des turbulences internes. On ressort rincés, épuisés, mais heureux.
Ce genre de soirée te rappelle pourquoi tu continues d’aller à des concerts : pas seulement pour la musique, mais pour ce moment de partage brut et sans filtre, entre musiciens et public. Une claque auditive, physique, à deux doigts de l’auto-combustion (merci la canicule). Mais malgré tout, on signe et on en redemande, encore…
Merci à toute l’équipe du Ferailleur, de Garmonbozia, ainsi qu’aux groupes et leurs équipes pour cette soirée !
[ENGLISH VERSION]
Le Ferrailleur in fusion !
Born Of Osiris, Ingested, Entheos and The Voynich Code burn up the stage ! (05/30/2025) @ [Le Ferrailleur, Nantes]
This Friday, May 30, we headed for Nantes, to Le Ferrailleur, where we were treated to a 100% decibel-blasting set, headlined by The Voynich Code, Entheos, Ingested and Born of Osiris.
We arrived at Le Ferrailleur after a 2h15 hour drive in the sweltering heat, a heat that didn’t put off the crowd, as the evening was sold out!
After a quick trip to the bar to cool off with a nice cold beer, it’s time for The Voynich Code to kick off the evening.
The Voynich Code
From the outset, the band’s energy is insane. Brutality and technicality are the key words: The Voynich Code doesn’t do things by halves. The band delivers technical deathcore mixed with djent influences. The singer is phenomenally powerful, alternating between growls and screams. Very communicative, haranguing the audience on every track. He occupies every corner of the stage, like a lion in a cage.
The musicians are focused and precise. They throw down big breakdowns, syncopated Meshuggah-style riffs and ultra-complex passages with impressive ease. Strobe lights accompany each double-pedal blast, plunging us into a chaotic but totally controlled atmosphere.
The room is receptive and is already starting to create the first pogos of the evening. You can feel that the crowd is hot (which is an understatement, given the muggy heat in the Ferrailleur, and it’s far from over). We’re here to experience the evening, and to take this sonic onslaught in our faces!
The set ends with a final breakdown, sounding like a thunderclap. Then, silence. The lights come back on, and the band’s faces are dripping with sweat. It says it all: The Voynich Code had us all in agreement with their sonic assault, blending technique and rage. Only one regret: the relatively short set (only 5 tracks) compared to the other bands of the evening.
Entheos
Introducing the band, we’re treated to some electro/techno music, reinforced by heavy bass boosts as the musicians prepare to take to the stage.
Then it’s off to a brutal start. Double pedal, technical guitars, massive bass, and Chaney Crabb‘s voice with its magnetic presence. As soon as she arrives, she captures our attention with a powerful, feline, visceral posture. She screams her voice with intensity, alternating deep growls and inhabited cries; sometimes almost clear passages surprise us, but always full of restrained emotion. She moves like a priestess, a witch, ready to cast a curse. She reminds us a little of a rising figure in French extreme metal: Auré, from the band Akiavel.
The band delivers a powerful, violent and fluid set. We move from ultra-technical passages to more “atmospheric” moments, where dissonant chords suspend time: introspection, precision, brutality.
We’re transfixed. The more technically inclined are in awe of the rhythmic structures, the super-technical and fluid solos, and the precise drumming. As for the others, they let themselves be carried away by the dark, organic ambiences. When the concert comes to an end, we freeze for a moment, as if we need a few minutes to come back to reality.
Ingested
When Ingested take to the stage, you can feel the atmosphere getting heavier (even more so than the 45°C feeling in the room). The growls are full of force, the guitars rip through the silence and the drums strike like huge sledgehammers. Josh Davies (singer since 2024), charismatic and brutal, quickly takes control of the room. With his determined gaze and powerful postures, he addresses the audience with passion and rage. Breakdowns follow one another like bazooka blows, aided by a massive rhythm section and cutting riffs.
The pit explodes in all directions. In the pit, it’s war ! The sound is massive, impeccably timed so that every double blast hits your body and moves half your organs. The most violent moments don’t let you breathe. Ingested is an enormous bulldozer ! Wall-shattering breakdowns, dark atmospheres, oppressive rhythms.
They throw everything at us. There’s no need for big stage effects or endless blah-blah: Ingested go on like extreme building demolishers. And they do it with infectious pleasure. We’re washed out, drenched in sweat, the heat in the room reminiscent of a tropical forest in the middle of a scorching summer. But we’re delighted, won over. We want more !
Born of Osiris
And good news: there’s one more band to round off an evening that’s stiflingly hot, but refreshingly powerful !
Born of Osiris concert is a futuristic, chaotic whirlwind. A polyrhythmic flurry of powerful djent riffs and heavy drums fused into a sonic fury that left no respite. The audience, caught up in this storm, responds instantly: headbangs, jumps, slams… a pit that pulses to the rhythm of the band’s djent syncopations.
At the center of it all, Ronnie Canizaro screams and growls with intensity, while Cameron Losch pounds his drums with a relentless double pedal. Alongside them, guitarist Nick Rossi pulls out all the stops to combine his guitar parts with samples from keyboard, bass and second guitar. After all, Born of Osiris has been without singer/keyboardist Joe Buras for several months now (he left in March 2024). But then, to everyone’s surprise, their guitarist Lee McKinney announced his departure on Wednesday May 28, just two days before tonight’s concert!
This had a major impact on the performance: there was a great emptiness on stage, even if Ronnie Canizaro tried, as best he could, to fill it by pacing the stage from side to side and on each track. And of course, this is strongly felt in the guitar playing: the compositions lose impact, and the performance itself…
Let’s wait and see how the band performs with future replacements. But for the time being, the band’s performance is not quite up to scratch: it’s certainly very effective, but cruelly lacks that little something extra.
Despite this, we still manage to get the most out of the band’s meticulous blasts and fluid, controlled solos. Born of Osiris plays on contrasts: between mathematical violence and melodic flights of fancy, technical brutality and soaring elevations. And when Machine anthem rings out, we unite in a form of collective trance, and head into the pit as one… to destroy everything.
Conclusion
Tonight at Le Ferrailleur, we were treated to a compendium of extreme metal’s most intense, technical and violent elements. Four bands, four different technical approaches, but the same determination to smash the shit out of everything. The audience made no mistake: a sold-out evening, hot from the first riff to the last, totally immersed in the brutality of the breakdowns, the darkness of the atmospheres and the surgical precision of the compositions. And even in a venue transformed into a giant sauna, no one backed down, quite the contrary.
If The Voynich Code laid the foundations for a controlled rampage, Entheos transcended us, Ingested destroyed us, and Born of Osiris offered a final charge, honorable considering the internal turbulence. We came out rinsed, exhausted, but happy.
This kind of evening reminds you why you keep going to concerts: not just for the music, but for this moment of raw, unfiltered sharing between musicians and audience. An aural and physical slap in the face, on the verge of self-combustion (thanks to the heatwave). But in spite of it all, we sign up and ask for more…
Thanks to Le Ferailleur and Garmonbozia teams, and the bands and their teams, for this evening !