Interview réalisé le dimanche 4 août 2019, à l’Xtreme Fest. On a rencontré les crocos de Moscou après une après-midi ensoleillée et avant leur set.
Hello les gars ! J’aime poser les questions qui fâchent dès le début alors let’s go: Vous êtes clairement un groupe antifasciste, qu’est ce qui vous motive à mener ce combat ?
L’idée c’est qu’on vient de cet environnement DIY hardcore, et avant Moscow Death Brigade on a joué dans plein de groupes de punk, de hiphop, de hardcore, et ils ont pris part au mouvement antifasciste en Russie. Quand on jouait dans ces groupes là on était beaucoup plus focalisés sur la musique et sur comment toucher les gens avec notre musique et partager notre message. Pour être francs, on ne veut pas être comme ces groupes qui utilisent la scène antifasciste pour se promouvoir. Bien sûr c’est super important d’avoir des groupes qui défendent ces idées, on défend les droits humains, l’égalité, on se bat contre l’homophobie, le racisme, le sexisme, on défend l’unité, l’amitié, un peu comme tous les groupes avec lesquels on a grandit: Madball, Beastie Boys, Napalm Death.. On ne se considère pas vraiment comme un groupe politique mais plus comme un groupe qui joue pour l’unité et l’égalité.
Les bases sont posées ! Musicalement, vous êtes des références dans la scène rap et dans la scène hardcore, et avec votre dernier album Boltcutter vous avez mis un pied dans la scène techno, quel est votre background musical pour avoir l’esprit si ouvert sur la musique ?
On a grandit en écoutant plein de styles différents, à nos débuts on écoutait du heavy métal et du punk rock, puis on est passés au hardcore, puis le hiphop est arrivé là dedans, et la musique électronique, le drum’n’bass, la techno.. On voulait combiner tout ça dans des sons qu’on avait envie écouter aussi. On a mixé tout ça et créé un truc que personne n’avait fait avant et ça a marché !
Boltcutter est sorti en 2018, cet album est assez différent des autres, comment il a été accueilli par vos fans ?
En fait, tout ce qu’on fait fonctionne un peu comme des expériences, on essaye de repousser les frontières aussi loin qu’on peut. Quand on a commencé on jouait du hiphop pour des punk, des skinheads, des kids du hardcore, des métalleux, et personne pensait que ça marcherait, mais au final beaucoup de gens ont aimé ! Aux premiers concerts on voyait plein de punks, de skinheads danser et mosher sur nos sons hiphop et on a eu l’idée de faire quelque chose un peu plus orienté techno, rave avec l’énergie du hardcore. Et ça a marché encore une fois, on a vu plein de gens issus de backgrounds musicaux différents, du punk à la techno, danser ensemble dans une énorme rave hardcore ! On pense qu’il n’y a rien de plus mauvais que le classement de la musique par genre parce qu’on écoute de tout au final. Et je pense que ces expériences marchent parce que les gens qui nous écoutent sont assez ouverts d’esprit pour découvrir de nouveaux genres musicaux, et que tous les styles de musique peuvent délivrer un message positif.
On peut dire que, par nos amis et nos fans ou par les gens qui nous découvraient, cet album a été bien reçu. La première tournée a été géniale, beaucoup mieux que ce à quoi on s’attendait !
C’était de la bombe, et merci à tous les gens qui nous soutiennent et qui viennent aux concerts, c’est énorme pour nous.
En mai vous avez sorti une nouvelle chanson, Throw ya Canz, est-ce-que c’est l’annonce d’un nouvel album ?
On travaille sur un nouvel album oui, et c’est le premier single de cet album. Il verra le jour en 2020, stay tuned !
Pourquoi avoir choisi un crocodile comme symbole, qu’est-ce-que ça signifie pour vous ?
Il y a plusieurs raisons à ça, la principale c’est qu’on aime juste les crocodiles (rires) et ils représentent aussi quelque chose de menaçant, c’est comme si.. On mordait un peu sur chaque style différent comme un crocodile affamé !
On aime aussi les groupes avec des mascottes comme Iron Maiden, Anthrax, on voulait avoir une mascotte alors on a prit le croco !
Vous venez juste d’arriver donc vous n’avez pas eu le temps de profiter du festival, mais peut être que demain vous pourrez profiter de la plage ?
On sera partis demain, mais on est super contents d’être là, c’est un festival génial, j’ai joué ici plusieurs fois avec mon autre groupe Siberian Meat Grinder, c’est un lineup super, des gens géniaux, une organisation au top, on a hâte de jouer ce soir !
On vous souhaite le meilleur pour votre set de ce soir ! Merci pour cet interview ! On attend l’album avec impatience !