Interview réalisé le vendredi 2 août 2019, à l’Xtreme Fest. On a rencontré Martijn après le set de No Turning Back sur la Family Stage.
Hello Martijn, tu as aimé votre public ce soir ?
Oui, c’était génial ! On a joué ici en 2015, on jouait dehors, c’était génial mais très différent de ce soir ! On joue dans un festival qui est sold out ce qui est cool, et le public était super ! C’est le deuxième jour du festival, tout le monde à déjà fait la fête hier soir, plus une journée au soleil sur la plage, mais ils ont encore tellement d’énergie ! Ils ont donné énormément et il reste encore plein de groupes, Ignite, Sick of It All, les Toy Dolls, la nuit n’est pas finie et il y a encore demain !
En plus on a fait pas mal de route pour venir ici, et on rentre ce soir, on a 16 ou 17 heures de route, c’était fou on a donné nos dernières forces pour ce show.
Vous nous avez donné le meilleur, le set était génial ! Du coup pour commencer: petite question sur votre dernier album « Destroy » sorti en avril. Est-ce qu’une chanson en particulier ou une partie de la création de cet album vous a demandé plus d’énergie ?
En fait on s’attendait pas vraiment à écrire un nouvel album, mais la plupart des choses que ce groupe fait sont faites à l’instinct. On a commencé à écrire des nouvelles chansons sur des évènements autour du globe, dans nos sociétés, ce qui se passe autour de nous. C’est le premier album de No Turning Back en 22 ans qui est rempli uniquement de haine. Il n’y a aucune note positive dans cet album, c’est le reflet de la société dans laquelle nous vivons. Je pense que chaque chanson doit être écoutée consciencieusement, c’est comme une histoire, de la première chanson à la dernière, c’est 20 minutes d’haine pure.
Donc vous pensez que la haine est le sentiment que vous ressentez le plus ou que dans le monde c’est le sentiment le plus mis en avant?
Je pense que..oui ! Les albums précédents avaient cet équilibre entre le positif et le négatif, comme dans la vie, mais l’état actuel du monde, la politique.. On a écrit cet album avec notre regard sur le monde et on peut entendre cette haine à travers l’album.
Mais la scene punk hardcore n’est pas essentiellement basée sur la haine, si ?
Pas vraiment car il y a aussi des choses positives ! J’écoute du hardcore depuis 1994, et la musique que je fais est le reflet de ce que je suis, et là je suis à un tournant négatif de ma vie, tout comme je l’étais au début du groupe. On a eu des périodes où on chantait à propos de l’amitié, de ne jamais baisser les bras, c’était un moment très positif de nos vies. Notre discographie évolue un peu comme la vie, en équilibrant positif et négatif.
Totalement ! Vous êtes maintenant au milieu de votre « tournée », comment était la première partie et qu’attendez vous pour la fin de cette tournée ?
L’album est sorti en avril et on a fait une tournée avec Comeback Kid, c’était génial, et vu qu’on vient d’Europe c’était facile de choisir des dates de festival où jouer, donc ce n’est pas vraiment une tournée mais plusieurs dates dans différents festivals. On a une « vraie » tournée en septembre en Amérique du Sud, mais on avait l’habitude de tourner plus par le passé, en 2006,7,8,9.. On devient vieux, certains ont des enfants, des boulots, et on a une vie à mener donc on ne peut plus se permettre de faire une tournée à plein temps. On a jamais vraiment parlé d’une tournée, mais on prend du bon temps dans tous les festivals où on se produit, Ieper Fest par exemple c’était génial, et on a plein de super dates à venir !
C’est votre deuxième année à l’Xtreme fest, vous êtes bien traités ?
Ce festival est génial, c’est super de voir comment il a évolué depuis la première fois où on a joué ici, c’est devenu un super festival ! On est traités comme des rois, le lac est génial, on s’est bien amusés ! Honnêtement si le festival mettait plus en avant le lieu et tout ce qu’on peut y faire, il y aurait beaucoup plus de monde du nord de l’Europe à venir !
C’est aussi le lineup parfait pour les kids du punk hardcore, tout le monde sourit, et tout ce qu’il y a autour du lineup est génial aussi !
J’ai organisé mes propres festivals, et je vois comment les choses fonctionnent ici d’un point de vue de producteur, et c’est super bien organisé !
Si on a pas de concerts à la même date l’année prochaine je viendrais pour sûr !
Vous jouez depuis 1997, et vous êtes devenus des références dans le milieu du hardcore, vous avez vu une évolution du public ?
Bien sur ! Quand j’ai commencé à écouter du hardcore, vers 1994, la musique alternative était quelque chose de très présent, avec Nirvana, Pearl Jam, ou des groupes de hardcore comme Sick Of It All, Agnostic Front, Machine Heads..
Avec les années tu vois des gens apparaître et disparaître, des groupes aussi, et pas mal de gens disent « c’était mieux avant » mais je ne suis pas d’accord avec ça. Quand j’étais plus jeune, je voyais les groupes avec un regard différent, par exemple le premier concert de Pennywise que j’ai vu me reste en tête comme un des meilleurs concerts de Pennywise. Maintenant le public est un mix entre des jeunes, des vieux, du punk, du hardcore, du métal, des gens normaux, ou des gens qui veulent juste profiter du festival et c’est le meilleur public que l’on peut avoir ! Je ne veux pas jouer seulement pour les kids du punk hardcore, je voudrais jouer pour tout le monde !
Et ici quand on regarde le lineup il y a les Casualties, les Toy Dolls, mais aussi Sick of It All, Ignite, Madball demain, TRC hier, je pense que si t’es un jeune à son premier festival tu as un morceau de chaque scène et c’est génial !
Eh bien ! Merci pour tous ces compliments, merci pour cet interview, et bonne route pour rentrer !
Merci ! On est super fatigués mais imagine nous ici à 16,17 ans ? Ça aurait été fou ! C’est arrivé en 2000 ou 2001, on a joué a Bilbao en Espagne et c’était la première fois qu’on jouait en dehors de la Hollande et on était pas connus ! On a fait la route, 24 heures pour 30 minutes de show et c’était génial pour nous ! Et quasiment 20 ans après on fonctionne toujours de la même manière ! Mais ça vaut vraiment le coup et j’aurais aimé pouvoir rester plus… Je reviendrais c’est sûr !
Merci Martijn, à l’année prochaine alors !