Xtreme Fest 2025 : Rencontre avec Vincent de Pollux Asso

À l’approche de sa douzième édition, l’Xtreme Fest s’impose comme un rendez-vous incontournable pour les amateur·rices de punk, hardcore, metal et autres musiques dites “extrêmes”. Pourtant, au-delà de sa programmation audacieuse et de son site atypique niché au cœur du Tarn, le festival brille aussi par son ambiance chaleureuse, son engagement local et sa volonté d’inclusion.

Pour mieux comprendre les coulisses de cet événement devenu emblématique, nous avons rencontré Vincent, chargé de communication au sein de Pollux Asso, la structure associative qui porte le festival. Depuis 2019, Vincent participe activement à faire rayonner l’Xtreme Fest tout en défendant ses valeurs : ouverture, bienveillance, ancrage territorial et fête responsable.

Entre nouveautés du cru 2025, évolution des formats, réflexion sur l’accueil du public et dispositifs de prévention, il nous livre ici une plongée passionnante dans les coulisses de l’organisation… et dans l’esprit de cette grande messe estivale qui ne ressemble à aucune autre.

Pour commencer, peux-tu te présenter et expliquer ton rôle au sein de Pollux Asso ?

Je m’appelle Vincent, je suis chargée de communication au sein de Pollux Asso et donc de l’Xtreme Fest depuis 2019 maintenant. Donc, ça fait quelques années.

Tu peux nous présenter rapidement l’Xtreme Fest 2025 ? Des nouveautés sont prévues cette année ?

L’Xtreme Fest, c’est un festival dédié à ce qu’on appelle les musiques “extrêmes”, donc des musiques qui mettent à l’honneur des esthétiques principalement metal, punk, hardcore, rock au sens très large. On a quand même une identité assez marquée punk, hardcore et punk rock, mais ça ne se résume pas à ça.

C’est un festival porté par Pollux Asso, une association qui œuvre pour développer un projet culturel de territoire à travers les musiques actuelles, sur Albi et le nord du département.

Le festival a lieu tous les ans à Cap Découverte, un espace de loisirs situé dans le Tarn, entre Carmaux et Albi. La douzième édition aura lieu du 31 juillet au 2 août. Cette année, on a un peu changé le format en proposant un festival qui commence le jeudi et se termine le samedi, pour les trois jours « payants » du festival.

Ça nous permet de proposer un format un peu plus long avec une after-party le dimanche, qui sera gratuite, une journée plus chill sur la zone du festival off. Et on commence même dès le mercredi 30 juillet avec un concert à Carmaux. Donc la partie payante du festival dure trois jours, mais l’événement s’étendra sur cinq jours.

Le festival attire de plus en plus de monde, tout en gardant une ambiance familiale. Comment vous parvenez à préserver cet esprit ? C’est quoi, pour toi, la recette du succès ?

Le festival gagne peut-être en notoriété et en public, mais on est aussi face à un contexte où on a vraiment besoin de ce public. Chaque année, on travaille à fond sur le format du festival. L’idée, c’est que ça reste convivial, familial, et je pense que c’est ce qui fait que les gens s’y retrouvent, et que le festival gagne en notoriété d’année en année.

On soigne particulièrement l’accueil des festivaliers, on essaie d’avoir un cadre avec une vraie proximité entre les artistes, les bénévoles, et le public. On veut que tout le monde soit logé à la même enseigne. C’est un des points forts de l’association.

Et puis, c’est un travail qui s’inscrit dans la durée. Chaque année, on se remet vraiment en question : que ce soit sur la programmation, sur le format, sur l’accueil du public. On met ça au cœur de nos réflexions.

Enfin, on a la chance d’être sur un site vraiment propice à passer de belles vacances : Cap Découverte, avec son lac, sa plage, ses 700 hectares de verdure… Il y a même des randos à faire, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de festivals. Il y a plein de choses à faire !

La programmation s’est élargie avec le temps. Vous venez d’univers punk, hardcore et rock, mais on voit de plus en plus de metalcore à l’affiche. Qu’est-ce qui vous a guidés dans cette évolution ?

Complètement. Une des volontés de l’association, c’est de proposer une programmation ouverte, qui parle au plus grand nombre, avec des esthétiques très variées. Il y a des années où on a du ska, d’autres du grindcore, comme cette année, par exemple.

Et sur la programmation du festival, on a besoin de mobiliser du public chaque année. Donc l’idée, c’est de travailler à la fois sur des artistes qui ont une vraie qualité artistique, une cohérence d’ensemble, mais aussi un bon mix entre têtes d’affiche qui vont attirer du monde et groupes de découverte qu’on a envie de mettre en avant.

L’Estafette, qui faisait jusque-là partie du Festival Off, devient une scène à part entière cette année. Pourquoi l’avoir intégrée officiellement au cœur du festival?

On a fait le bilan de l’édition 2024. On était plutôt satisfaits du fonctionnement global du site et de ce qu’on avait mis en œuvre en 2023 pour les 10 ans du festival. Il faut savoir qu’on a un peu bouleversé l’organisation du site, avec un espace au même endroit mais plus grand, comprenant une zone off et une zone « festival » accessible avec un billet.

Au bout de deux ans, on a réfléchi à comment permettre au public de profiter au maximum de l’expérience. Chaque année, on lance aussi une enquête auprès des festivaliers, et on a entre 5 à 10 % de retours, ce qui nous permet de voir ce qui a fonctionné ou non. On fait aussi des bilans avec les chefs d’équipe.

Pour 2025, on s’est dit qu’on voulait proposer tout simplement plus de concerts sur la partie payante, et plus tôt. Les concerts commenceront donc à 16h et s’alterneront entre l’Estafette, la Family Stage, et quelques concerts sur la X-Cage.

La zone du Festival Off deviendra plus un lieu pour se poser, chiller, avec un marché artisanal, des stands d’asso, la zone de restauration, la buvette, la billetterie, et des animations toute la journée : rampe de skate, concerts en déambulatoire…

L’idée, c’était vraiment de concentrer les concerts sur la partie payante, et de faire du Festival Off un espace plus festif et animé.

L’Xtreme Fest s’est aussi ouvert à un public moins initié, notamment à travers le Off. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aller dans ce sens ?

C’est tout simplement dans l’ADN de l’association. On fête nos 25 ans cette année. À la base, l’asso a été fondée par des punk rockers, fans de punk et de hardcore, mais avec un projet qui a toujours été très ouvert. Et on prône cette ouverture de plus en plus, que ce soit dans les formats de concerts, on organise entre 60 et 80 événements par an, dans tous les styles : rock, bien sûr, mais aussi rap, reggae, chanson…

On a aussi tout un volet action culturelle avec des ateliers, de l’accompagnement pour la scène locale, et des artistes du département tarnais. Donc, oui, l’association veut être accessible à tous, et l’Xtreme Fest, qui est un des temps forts de l’année, doit aussi s’adresser plus largement.

Le Festival Off permet aux gens de découvrir l’ambiance, qui est quand même assez atypique. Et on veut leur montrer que ce n’est pas un festival uniquement réservé aux passionnés de punk, de hardcore ou de metal, mais aussi un lieu où on peut s’amuser, passer un bon moment en famille.

Quel groupe tu attends le plus sur cette édition ?

Il y en a pas mal ! Je suis curieux de voir Crystal Lake, un groupe de metalcore japonais que je trouve vraiment intéressant, et que je n’ai jamais vu. Je suis aussi impatient de voir Escuela Grind, un groupe de grindcore américain vraiment chouette. Et en découverte, il y a une artiste qui m’a beaucoup intrigué : Karen Dio, une Brésilienne qui fait du rock/punk rock et qui est en train d’exploser. Et puis, il y a plein de petits groupes que je suis très content de retrouver sur la prog, qui font vraiment partie de la scène hardcore française. Le festival inclut aussi des DJ sets.

Les stands de prévention, d’écoute et de fête responsable prennent de l’ampleur dans les festivals. Comment les festivaliers réagissent à ces dispositifs chez vous ? Tu sens qu’ils participent ?

C’est un sujet sur lequel l’asso travaille depuis un petit moment, et qui a abouti en 2021 avec la création du premier espace « Fête Sûre et Responsable« . On a d’abord appelé ça un stand de prévention, mais aussi “espace Fête Sûre et Responsable”, tout simplement parce que l’idée, c’est de proposer quelque chose de plus large que de la simple prévention. C’est à la fois un espace, une équipe, et des dispositifs présents un peu partout sur le festival.

Pour l’équipe, il s’agit d’une dizaine de bénévoles présents tout au long de l’événement. Ils ont suivi des formations en amont, et la plupart sont recrutés différemment des bénévoles affectés à des postes classiques comme le bar, la billetterie ou le nettoyage. Là, on passe par un processus plus interne, avec des personnes souvent issues du médico-social, qui ont une certaine sensibilité à ces sujets. Ils sont encadrés par deux professionnels du secteur, et une psychologue salariée est également présente pendant tout le festival.

On travaille aussi avec plusieurs associations expertes en prévention, puisque ce n’est pas notre cœur de métier, on est organisateurs d’événements musicaux, pas une structure de prévention. On est donc accompagnés notamment par :

  • Addictions France
  • Le Planning Familial
  • L’association Une sur Cinq

Ce sont des structures spécialisées dans la prévention et la réduction des risques, et elles sont présentes tout au long du festival. Le public a ainsi accès à de la ressource, du matériel de prévention des risques, que ce soit auditifs (bouchons d’oreilles, casques pour enfants) ou liés à la consommation d’alcool et de substances psychoactives. Par exemple, on distribue des éthylotests à la demande. Une partie importante du dispositif concerne aussi la prévention des violences sexistes et sexuelles, avec de l’information, de la sensibilisation, et un espace d’écoute et de prise en charge, si besoin.

L’équipe ne se limite pas à cet espace : elle est présente partout sur le site, en maraude, avec des permanences sur le camping également. Ce dispositif est complété par une campagne de prévention et des moyens de contact en cas d’urgence: un numéro actif H24 pendant le festival, une adresse mail dédiée, et une boîte à témoignages. On travaille aussi main dans la main avec les équipes de sécurité et les équipes techniques. Tous les postes clés de l’organigramme du festival ont été formés et sensibilisés à ces problématiques.

Du côté du public, on voit que ces espaces sont bel et bien fréquentés. D’après nos enquêtes et les statistiques qu’on tient car on compte les passages, entre 40 et 50 % des festivaliers s’y rendent, que ce soit pour récupérer des protections auditives, des éthylotests, ou pour parler d’une situation. Et c’est vraiment l’objectif de cet espace « Fête Sûre et Responsable » : qu’il soit un lieu d’échange, d’écoute, et d’information.

Depuis sa mise en place en 2021, ce sera la cinquième édition cette année, on sent que ça permet vraiment d’ouvrir le dialogue et de sensibiliser de plus en plus le public. L’objectif, bien sûr, c’est de réduire les risques au maximum, et d’être en mesure de prendre en charge les situations si elles se présentent.

Pour finir, où en sont les préventes à l’heure actuelle ? On approche d’un record ?

Pour l’instant, on est sur des résultats vraiment encourageants. On ne crie pas encore victoire, comme tout le monde on reste prudents jusqu’à l’ouverture des portes, mais on s’attend à une belle affluence cet été. Le public répond présent, on en est très satisfaits : on approche déjà de la moitié des billets vendus.

L’Xtreme Fest 2025 s’annonce comme une édition explosive, mêlant têtes d’affiche internationales et découvertes audacieuses. Du 31 juillet au 2 août, le site de Cap Découverte vibrera au son de groupes incontournables tels que Hatebreed, Madball, The Exploited, Napalm Death, Bane, Crystal Lake, Raised Fist, Novelists, Integrity, Cro-Mags, Karen Dió, Clowns, Escuela Grind, Siberian Meat Grinder, Madam, Locomuerte, Wake The Dead, Soul Splitter, Last Hounds, FHORCE, Get Real, et bien d’autres encore.

Avec une programmation aussi riche et variée, l’Xtreme Fest promet une expérience mémorable pour tous les amateurs de musiques extrêmes. Ne manque pas cette occasion de vivre trois jours intenses de concerts, de rencontres et de festivités!

🎫 Les billets sont disponibles dès maintenant sur le site officiel : xtremefest.fr. N’attends pas pour réserver ta place et rejoindre la Xtreme Family !

Marion Tapia
Marion Tapia
31 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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