Waterparks – INTELLECTUAL PROPERTY

2 ans après Greatest Hits, les Texans de Waterparks sont de retour avec INTELLECTUAL PROPERTY, paru chez Fueled by Ramen. Le groupe continue de suivre un rythme soutenu en termes de sorties puisqu’il s’agit déjà de leur cinquième album en 7 ans et la sortie du premier album Double Dare (2016). Le groupe avait tout de même pris le temps de teaser ce nouvel album puisque 5 singles (sur un album de 11 morceaux) étaient déjà sortis avant la sortie de l’album entier, dont le premier était sorti presque un an avant la sortie de INTELLECTUAL PROPERTY.

On se plonge dans cet album avec ST*RFUCKER, un morceau qui s’arrête net alors qu’il ne semblait pas terminé. Je me sens obligé de vérifier si je n’ai pas passé le morceau sans faire exprès, mais non, le morceau est bien construit comme ça et s’arrête presqu’en ne laissant pas à Awsten Knight le temps de finir sa phrase. Le début du deuxième morceau REAL SUPER DARK, avec ce bruitage qui a l’air tout droit sortie d’un dessin animé nous confirme que cet album va partir dans tous les sens. Et c’est finalement là l’identité de Waterparks : un groupe qui mêle des sonorités complètement différentes voire parfois presque incohérentes dans ses albums et même à l’intérieur de ses morceaux. Pourtant, il se dégage une cohérence et un vrai esprit à cet album, qui s’articule également autour des lyrics et de la personnalité excentrique de Awsten Knight, le principal compositeur des morceaux et le frontman du groupe.

Si on peut catégoriser Waterparks comme un groupe de pop-punk, cet album est loin de se cantonner aux caractéristiques de ce style et nous propose des sonorités très diverses. On retrouve dans un premier temps énormément de touches électroniques, qui amène parfois des mélodies significatives comme sur CLOSER ou simplement des petits gimmicks humoristiques comme un bruit de claque sur 2 BEST FRIENDS, qui contribuent à donner un esprit déjanté au disque. Awsten Knight nous offre également différents registres de chant : sur CLOSER, sa voix est posée et matche bien avec l’ambiance « balade » du morceau alors qu’il nous balance un rap effréné sur FUCK ABOUT IT ou un chant emo proche du scream sur REAL SUPER DARK. Le morceau le mettant le plus en valeur reste probablement SELF-SABOTAGE (probablement le meilleur morceau de l’album), où il alterne entre un style presque sensuel dans les couplets et un refrain on ne peut plus pop où ses lyrics s’envolent pour finir dans un « yoo-ooh woo-ooh » très bien amené. L’album propose aussi des mélodies de guitare mémorables, comme celui ouvrant 2 BEST FRIENDS, qui se base sur la même mélodie que le refrain. On retrouve aussi des riffs bien plus agressif comme sur REAL SUPER DARK, qui permet à l’album de garder un côté rock indéniable. Le son de la batterie n’est pas non plus tout à fait conventionnel et s’apparente parfois à un beat de hip hop, comme sur END OF THE WATER (FEEL).

Comme dit précédemment, cette multitude de sonorités, qui donne une personnalité extravagante à l’album se conjugue bien à l’univers de Waterparks et de Awsten Knight. Les lyrics se focalisent souvent sur des relations sentimentales passionnelles, douteuses voire toxiques, comme en atteste les lyrics de SELF SABOTAGE, légèrement dans l’excès :

I’m on my way to you, but I self-sabotage
So I might drive my car and crash into your garage, ooh
To get away from you, I’ll self-sabotage
If you like when we talk, I’ll dislocate my jaw, ooh
What the fuck is wrong with me?

FUNERAL GREY évoque un flirt peu convaincant avec une fille dont la couleur favorite et le « gris-funérailles ». Une fille légèrement susceptible comme le montre sa réaction lorsque le protagoniste lui explique que « gris-funérailles » n’est pas une couleur mais une nuance :

She walked away, I didn’t get her name
I can’t explain the look on her face
She wore a sweater in summer weather, yeah
She wore a sweater, it was funeral grey
And now it’s killing me
I just want you to be my next mistake that I’m gonna make (Oh)

Awsten nous gratifie par ailleurs de quelques punchlines assez mémorables comme la ligne « I know your dying wish is to be baptized in my spit » (toujours dans FUNERAL GREY, et qui a déjà donné inspiration à des t-shirt arborant ce « slogan ») ou ce jeu de mot qui ouvre l’album: 

I’m gonna move out of my loft
And into a limousine
So I can drive you fuckin’ crazy
And crash out where I sleep, yeah

Au final, l’album se trouve être particulièrement réussi et se placera probablement dans les meilleurs albums de 2023. Alors qu’il est courant de voir dans les groupes une baisse d’inspiration ou un changement majeur de style après 3 ou 4 albums, Waterparks nous offre un cinquième album toujours convaincant en gardant intacte son identité. Aucun doute que cet album saura ravir les amateurs de Waterparks et continuer d’élargir la fan-base du groupe. Le groupe se produira d’ailleurs au Trabendo le 18 novembre prochain pour défendre son nouvel album, aux côtés de Stand Atlantic, un autre très bon groupe qui surf sur cette vague de modernisation du pop-punk. 

Waterparks continue de nous proposer sa recette extravagante aux multiples sonorités avec ce nouvel album toujours aussi convaincant et plein de personnalité, entre electro-pop, pop-punk, hip hop et emo. 

 1. ST*RFUCKER
2. REAL SUPER DARK
3. FUNERAL GREY
4. BRAINWASHED
5. 2 BEST FRIENDS
6. END OF THE WATER (FEEL)
7. SELF SABOTAGE
8. RITUAL
9. FUCK ABOUT IT (feat. blackbear)
10. CLOSER
11. A NIGHT OUT ON EARTH

MightyMightyMarty
MightyMightyMarty
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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