En Novembre dernier, Ludovic Egraz, le créateur du projet « United Guitars » a bien voulu répondre à nos questions. Ici, on parle de la motivation du projet, de sa réalisation et de son futur. Une interview intéressante pour un projet qui a encore de beaux jours devant lui…
Justine: Bonjour Ludovic Egraz, je me présente, Justine du webzine « Chairyoursound » ; merci infiniment de prendre du temps pour répondre à mes questions…
1. Alors pour commencer, pouvez-vous nous expliquer comment l’idée du projet, vous est-elle venue ?
Ludovic : Bonjour Justine. J’ai toujours été fan de guitare instrumentale à base de guitare et de guitare tout court, et comme beaucoup de musiciens de ma génération, j’ai été bercé par Eddie Van Halen, Yngwie Malmsteen, Nuno Bettencourt, Joe Satriani ou encore Steve Vai. J’étais très fans des productions de Shrapnel Records le label de Mike Varney. J’ai découvert plein de super guitaristes grâce à ses compilations, tels que Richie Kotzen, Blues Saraceno, Michael Lee Firkins ou encore Guthrie Go.
2. Quel est le but de ce projet ?
Le but de United Guitars est de montrer qu’il y a beaucoup de guitaristes de talent en France et de leur offrir une tribune. Beaucoup sont démonstrateurs pour des marques de matériel, prof ou musiciens de studio. A part quelques-uns, ils n’ont que rarement l’occasion de s’exprimer à titre personnel. C’est aussi une façon de célébrer le bon esprit de notre communauté et de partager de la musique et de bons moments.
3. Le projet est donc plutôt orienté « guitares » et les met en valeur : quels sont les guitaristes qui font parti de l’aventure ?
C’est complètement orienté guitare. Certains guitaristes sont connus, comme Gus G., Axel Bauer, Shanka et Norbert Krief qui sont des stars et qui ont des carrières. Pour les autres comme dit précédemment, ils viennent d’horizon divers (enseignement, session, groupes, YouTube). Vous trouverez la liste des intervenants sur l’album.
4. Pourquoi faire un projet avec autant de guitaristes ?
La guitare c’est une passion dévorante, un peu comme les jeux vidéos. Nous sommes des nerfs de l’instrument, nous ne pensons qu’à ça en permanence : jouer, échanger des plans, des idées, parler de matos… C’est un plaisir énorme de nous retrouver dans un studio hors du temps et de faire de la musique tous ensemble, de vivre ensemble…
5. Êtes-vous, vous-même un guitariste ? Et intervenez-vous dans les morceaux ?
Je pense que ce qui me donne la légitimité d’avoir initié ce projet, c’est que je suis journaliste, mais avant tout guitariste et musicien. Alors oui, j’ai composé l’un des titres « Us vs Them » et j’ai collaboré sur « Back to Earth », le titre de Fred Chapellier ; et également sur « Melody For Beggars », le titre de Nym Rhosilir.
6. Comment avez-vous réussi à convaincre des artistes, comme Axel Bauer ou Gus G., de participer à ce projet ?
Axel est un musicien que j’ai rencontré il y a quelques années. C’est un homme charmant et surtout un guitariste extraordinaire, ce que tout le monde ne sait pas encore. Il est l’un de ceux qui m’ont donné envie de faire cet album, et j’espère que grâce à United Guitars, plein de gens prendront conscience de son talent d’instrumentiste. Quand à Gus, je le considère comme un ami, même si nous ne nous voyons pas souvent. Je l’ai rencontré quelques années avant qu’il n’intègre le groupe d’Ozzy Osbourne. Il est toujours resté simple et accessible. Lorsque je lui ai proposé de contribuer, il a accepté sans aucune hésitation.
7. A côté des guitares, y a-t-il des intervenants ou d’autres musiciens ?
Oui, il y a les batteurs : Morgan Berthet (Kadinja, Myrath, Klone) et Yann Coste (ex-No One Is Innocent, Fills Monkey), et le bassiste François Delacoudre (Laura Cox Band).
8. Pourquoi, avoir fait le choix de ne pas avoir intégré de chant ?
Le mot d’ordre était et sera toujours : « only guitars ». L’instrument lead est la guitare, et elle peut être aussi expressive qu’une voix, et bien plus universelle, car aucune barrière de langue.
9. Un tel projet ne se réalise pas comme ça : comment a-t-il été financé ?
Il a été financé par des subventions, par une opération Kiss Kiss Bank Bank et bien sur par le label Mistiroux production qui s’est occupé de tout l’aspect administratif. Sans la productrice Olivia Rivasseau, nous n’aurions jamais pu mener à bien ce projet, du moins pas dans d’aussi bonnes conditions.
10. Dans votre cagnotte, vous avez mis en place des paliers de dons ? Quels sont les lots de ces paliers ?
Des guitares, des amplis, plein de pédales, des méthodes, des packs pédagogiques…
11. En combien de temps, ont été enregistré les moreaux : parce qu’avec la participation de plus de 25 artistes ; les sessions d’enregistrement doivent être assez longues ?
Tout a été plié en quatre jours et demi, ce qui représente une sacrée performance, surtout pour l’ingénieur du son, Arnaud Bascuñana, qui a enchainé plusieurs journées de 15 heures. Nous étions tous extrêmement bien préparés, et puis quelques éléments d’arrangement présent sur les démos ont été conservés (programmations, détails de percussion, claviers). C’était casse-gueule, mais nous l’avons fait.
12. Quand est-ce que le projet sortira pour le grand public ?
L’album est sorti le 6 décembre. Dispo en magasin (Fnac, Leclerc, Cultura…) sur notre site www.united-guitars.fr, mais aussi sur toutes les plateformes de stream.
13. Le projet/l’album est nommé « United Guitars Vol.1 » : ce « Vol. 1 » signifie-t-il qu’il y aura une suite au projet ? Autrement dit, un « Vol.2 » ?
Oui, nous voulons produire un album par an.
14. Dans l’éventualité qu’il y ait un « Vol.2 » : avez-vous déjà des noms pour le futurs line-up ? Est-ce que des guitaristes comme Christophe Godin ou Patrick Rondat, sont des guitaristes qui collent à l’image de ce que vous voulez pour le projet ?
Les guitaristes que vous citez pourraient éventuellement se joindre à l’aventure. Cela à même été évoqué avec eux. Pour les autres, nous verrons. Bien jouer ne suffit pas pour faire partie de United Guitars. Les valeurs humaines sont très importantes pour nous. Tous les guitaristes qui sont sur le disque sont très bons voir au-delà, mais ce sont aussi des gens sympas et ouverts avec lesquels nous pourrions partir en tournée. Il n’y a pas de place pour les luttes d’égo dans notre petit monde, et même si chacun à sa place pour briller, nous jouons tous pour le collectif.
15. Pour ce premier projet, la plupart des guitaristes sont français, pour l’avenir : auriez-vous envie de collaborer avec des guitaristes étrangers, comme Joe Satriani, Jimmy Page ou encore Carlos Santana ?
Si Page est OK pour venir et placer une compo, alors pourquoi pas (rires). Plus sérieusement, nous sommes en contact avec beaucoup de guitaristes internationaux, et nous aimerions en avoir davantage sur le prochain album.
16. Une fois l’album sorti : une tournée est-elle prévue ? Du merchandising ?
Nous serons à l’Européen les 1 et 2 février. Pour la suite, nous cherchons des dates. Il y a des pistes avancées, mais évidemment, ce n’est pas simple de rameuter autant de musiciens sur la route. Pour le merch, oui, bien sûr. Nous avons des médiators custom United Guitars fabriqués par Riki Le Plectrier, un artisan français extrêmement talentueux. Nous avons des t-shirts, des mugs, des porte-clés décapsuleurs… Tout ces goodies sont en vente sur notre site. Merci pour votre intérêt Justine, et à bientôt !!!
Justine: En vous remerciant pour vos réponses ; et bonne continuation dans vos projets futurs…
En remerciant, Romain pour l’opportunité de cette interview; Ludovic pour son temps et ses réponses