Uada + Ghost Bath + Cloak @ Le Petit Bain, Paris (28.11.2024) [FR/EN]

[ENGLISH VERSION BELOW] Ce lundi 28 octobre, sur les rives de la Seine, le Petit Bain a embarqué les fans de Black Metal parisiens pour une soirée d’anthologie, menée par trois mastodontes américains du genre : Cloak, Ghost Bath et Uada, pour leur unique date française hors festival.

Cloak
Il est 19h30 lorsque les lumières de la péniche s’éteignent et que la formation d’Atlanta
débarque sur scène le poing levé, entourée de chandelles et introduite par des incantations
lugubres. Le quatuor, qui a fêté ses 10 ans d’existence l’année dernière, compte bien donner le ton de la soirée avec ses compositions mélangeant harmonieusement goth, black et des influences de thrash.
Le concert s’ouvre avec « Ethereal Fire, » tiré de son dernier-né Black Flame Eternal. Le
public, encore clairsemé à cette heure-ci, est très réceptif à l’ambiance sombre et
mystérieuse proposée par Scott Taysom et ses acolytes.

Durant 45 minutes, Cloak va emmener avec lui la péniche dans un voyage obscur, soutenu
par des riffs de guitare acérés et les grognements bestiaux du frontman.
Cloak a prouvé ce soir qu’ils sont plus qu’une simple première partie. Ils incarnent une force brute qui ouvre magistralement la soirée.

Ghost Bath
À peine le temps de s’extirper quelques minutes de la chaleur moite de la salle que la suite
des festivités commence déjà. À 20h45, c’est au tour de Ghost Bath de venir hanter la
péniche avec sa touche de post-black à la fois aérienne et douloureusement introspective.
Originaire du Dakota du Nord, le groupe est connu pour ses thématiques obscures et
porteuses de messages. Certains pourraient qualifier leur musique de « dépressive » — ils
se définissent d’ailleurs eux-mêmes ainsi — mais ce serait ignorer la complexité de leur
univers.

Les retardataires sont arrivés entre-temps et le lieu est désormais plein à craquer. La voix
torturée de Dennis Mikula prend aux tripes, et la fosse est comme subjuguée par
l’expérience qu’elle est en train de vivre. Les jeux de lumières sont minimalistes, les guitares lancinantes, le tout relevé par une performance impressionnante du batteur.
Le temps, qui paraît comme suspendu, passe malgré tout à une vitesse impressionnante et
les 45 minutes du set filent comme des ombres. Une performance qui laisse le public
presque vidé par ce qu’il vient de vivre.

Uada
Il est désormais l’heure de l’apparition de la tête d’affiche tant attendue de la soirée, j’ai
nommée Uada. Les Américains, drapés de leurs capuches noires et enveloppés de mystère,
incarnent une certaine idée du black metal moderne : brutal, atmosphérique et théâtral.

Dès « Natus Eclipsim, » le premier titre du set, l’ambiance est posée : une lumière blanche et fixe inonde l’arrière de la scène, découpant les silhouettes encapuchonnées du groupe dans une immobilité glaçante. Aucun visage n’est visible, aucun regard ne traverse l’ombre et les
lumières ne varient pas. Ce choix d’éclairage statique confère à chaque morceau une aura
presque religieuse, telle une messe noire sans fin. Les musiciens incarnent véritablement
leurs titres, se laissant entièrement absorber dans l’exécution de leurs riffs, sans interaction.

Les morceaux s’enchaînent dans une précision millimétrée, dégageant une intensité lourde,
imperturbable. Le public, happé, est comme envoûté, oscillant entre une introspection
presque méditative et une immersion totale dans cette obscurité.
La setlist de ce soir nous fait voyager à travers les différentes époques d’Uada, en parfait
équilibre entre les ambiances propres à chaque album. Les fans de la première heure ont eu le plaisir de retrouver au programme « In the Absence of Matter » (Djinn – 2020), « Blood Sand Ash » (Cult of a Dying Sun – 2018) ou encore « Black Autumn, White Spring » (Devoid of Light -2016). Seul « Retraversing the Void, » tiré de leur dernier opus Crepuscule Natura, est venu apporter une touche de fraîcheur sans pour autant rompre la dynamique.

Uada, pour leur unique apparition hors festival en France, n’a laissé aucune place au
hasard. Dans cette pénombre totale où seul le son a régné en maître, ils ont offert au Petit
Bain une expérience musicale pure et transcendante, gravant ce lundi noir dans l’esprit de
chacun.

La soirée touche à sa fin, et le Petit Bain se vide peu à peu, laissant derrière lui un public
encore sous le choc de cette expérience. Un grand merci à Garmonbozia Inc. pour
l’invitation et au Petit Bain pour l’accueil !

[ENGLISH VERSION] This Monday, October 28, on the banks of the Seine, the Petit Bain welcomed Parisian black metal fans for a legendary evening, led by three American giants of the genre: Cloak, Ghost Bath, and Uada, for their only French date outside of a festival.

Cloak
It is 7:30 PM when the lights of the barge go out and the Atlanta outfit arrives on stage, fist raised, surrounded by candles and introduced by haunting incantations. The quartet, which celebrated its 10th anniversary last year, is determined to set the tone for the evening with its compositions that harmoniously blend gothic, black, and thrash influences.
The concert opens with « Ethereal Fire, » taken from their latest release, Black Flame Eternal.
The audience, still sparse at this hour, is very receptive to the dark and mysterious
atmosphere created by Scott Taysom and his bandmates.

For 45 minutes, Cloak will take the barge on a dark journey, supported by sharp guitar riffs
and the bestial growls of the frontman.
Cloak proved tonight that they are more than just a simple opening act. They embody a raw force that masterfully kicks off the evening.

Ghost Bath
There’s barely enough time to escape the muggy heat of the venue when the festivities
continue. At 8:45 PM, it’s Ghost Bath’s turn to haunt the barge with their ethereal and
painfully introspective post-black touch. Hailing from North Dakota, the band is known for
their dark and message-laden themes. Some might label their music as “depressing”—they
even define themselves that way—but that would overlook the complexity of their universe.
Latecomers have arrived in the meantime, and the place is now packed to the brim. Dennis Mikula’s tortured voice hits hard, and the pit is spellbound by the experience it’s undergoing.

The lighting is minimalist, the guitars haunting, all elevated by an impressive performance
from the drummer. Time, which seems to hang in the air, nonetheless passes at an
astonishing speed, and the 45 minutes of the set slip by like shadows. A performance that
leaves the audience almost drained by what they have just experienced.

Uada
It is now time for the highly anticipated headliner of the evening: Uada. The Americans,
draped in their black hoods and shrouded in mystery, embody a certain idea of modern black metal: brutal, atmospheric, and theatrical. From the very first track of their set, « Natus Eclipsim, » the mood is set: a fixed white light floods the back of the stage, slicing through the hooded silhouettes of the band in a chilling stillness. No faces are visible, no gaze pierces the shadow, and the lights remain unchanged. This choice of static lighting bestows each song with an almost religious aura, like an endless black mass. The musicians truly embody their tracks, allowing themselves to be fully absorbed in the raw execution of their riffs, without any interaction.

The pieces flow with precision and meticulousness, exuding a heavy, unwavering intensity.
The audience, captivated, is enchanted, oscillating between an almost meditative
introspection and a total immersion in this controlled darkness.
Tonight’s setlist takes us on a journey through the different eras of Uada, perfectly balancing the unique atmospheres of each album. Longtime fans were delighted to hear « In the Absence of Matter » (Djinn – 2020), « Blood Sand Ash » (Cult of a Dying Sun – 2018), and
« Black Autumn, White Spring » (Devoid of Light – 2016). Only « Retraversing the Void, » taken
from their latest opus Crepuscule Natura, brought a refreshing touch without disrupting the
dynamic.

Uada, for their only appearance outside of a festival in France, left nothing to chance. In this total darkness, where only the sound reigned supreme, they offered the Petit Bain a pure and transcendent musical experience, etching this dark Monday into everyone’s mind.

As the evening draws to a close, the Petit Bain gradually empties, leaving behind an
audience still in shock from this experience. A big thank you to Garmonbozia Inc. for the
invitation and to the Petit Bain for the warm welcome!

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