Le 23 Avril dernier, Niko chanteur et guitariste de Tagada Jones, nous a parlé de leur futur nouvel album ainsi que de l’actualité du groupe en cette période de confinement…
Justine : Cela fait maintenant plus de 27 ans que le groupe existe : avez-vous remarqué des changements significatifs dans votre musique ? Autrement dit, votre façon de composer a-t-elle évolué au fil des années ? Votre état d’esprit?
Niko : Je crois que, des changements significatifs non. C’est sûr que non. Après, je pense qu’on peut dire qu’on peut dire qu’il y a toujours une certaine d’évolution. Donc, c’est vrai qu’avec le temps, je dirais que ça évolue un petit peu. Effectivement, on peut avoir des points de vue qui diffèrent ; notamment, musicalement. On voit bien qu’il y a des périodes. D’ailleurs, dans les albums qui traduisent des envies : un peu d’électro de temps en temps, plus rock à des moments ; enfin voilà, je pense que c’est les seules choses. Mais, le fond reste le même ; le fond de Tagada reste le même, et la flamme, l’énergie, tout ça restent exactement la même chose, qu’au départ.
Justine : Avec l’ampleur qu’a pris le groupe : pourquoi avoir fait le choix d’écrire des chansons uniquement en Français, malgré le fait que vous vous produisez aussi à l’étranger ?
Niko : Contrairement à ce que les gens peuvent penser : si tu veux, le fait de chanter en français reste encore un avantage ; c’est-à-dire qu’il y a quand même énormément de gens qui pensent que chanter en anglais, ça t’aide à t’exporter ; ça peut aider, mais ça peut être aussi un frein énorme, c’est-à-dire que, il y a des moments où il faut bien comprendre que les anglo-saxons n’ont pas forcément envie d’avoir des copies des groupes qu’ils font déjà. Il y a tellement de groupes français qui font un style déjà existant, qui finalement pompent un peu ce qu’il a déjà été fait ; et finalement ça limite encore plus ces chances, je pense, d’aller jouer en Angleterre ou aux Etats-Unis parce que, quel intérêt pour des gens comme eux d’avoir des groupes qui font des copies de ce que eux font déjà, tu vois ? Ça n’a pas vraiment de sens. Donc, c’est très dur quand t’es groupe français, c’est vrai, de faire la première approche et de passer le cap d’aller jouer là-bas (dans les pays anglo-saxons). Par contre, une fois que tu y es, bah c’est presque un avantage, parce que ça donne une originalité que les autres n’ont pas. C’est vrai qu’une fois qu’on y est, c’est plutôt positif.
Justine : Vous êtes en plein enregistrement du nouvel album ; comment composez-vous vos titres : l’instrumental d’abord, les paroles ensuite ?
Niko : Ça dépend des titres ! C’est-à-dire qu’il n’y a jamais une recette fixe : y a pleins de titres, effectivement que l’on compose comme ça, c’est-à-dire que c’est d’abord la musique et puis ensuite, on rajoute les paroles ; il y en a d’autres, c’est les paroles qui arrivent un petit peu avant, ou l’idée des paroles et du coup, dans ces cas là la musique s’adapte plus aux paroles. Donc, ça dépend vraiment des morceaux. Je dirais que c’est à peu près moitié-moitié, si on doit faire une espèce de prorata, je dirais que c’est à peu près moitié-moitié.
Justine : D’accord ! Donc, ça peu partir d’un thème qui pourrait influencer une chanson future et faire ensuite composer l’instrumental qui colle ?
Niko : Ouais, c’est ça ! Y a des morceaux où c’est vraiment le texte qui est écrit en premier, et ensuite, on fait la musique autour du texte.
Justine : Vous écrivez beaucoup de titres sur l’actualité ; avec les récents événements qui se sont produits en France et partout dans le monde : j’imagine, que pour le nouvel album en préparation, vous avez largement assez d’eau à votre moulin ?
Niko : Ouais, bah en fait, on avait assez bien avancé l’album, il ne faut pas se leurrer. Avant l’arrivée du Coronavirus, on été déjà prêts à quasiment terminer l’album ! Donc effectivement, ça change tout parce que ça a mis un point d’arrêt dans l’enregistrement. Ça a mis un point d’arrêt dans les dernières compos, il nous restait 2 ou 3 titres à faire et puis, on été prêts ! Donc, voilà, ça met des points d’arrêt mais ce n’est pas plus mal : parce qu’au final, on a un petit peu recomposer un petit peu chacun de notre côté, en mode confinement. Et puis, on a déjà 12 ou 13 titres, donc c’est déjà pas mal. Et on va sûrement en faire encore, sans doute, 4 ou 5 autres. On va faire rapide, juste après le déconfinement, c’est-à-dire fin Mai. Et on enregistre, début Juin ; donc tu vois, ça va aller assez vite après. Et puis, il y a effectivement sûrement 1 ou 2 titres liés à ce confinement, parce que c’est quand même une étape importante dans la vie de tout le monde : on ne s’attendait pas à ça. On ne pensait pas vivre ça, un jour.
Justine : En fait, cet événement là, vous pousse un peu aussi à créer de nouvelles chansons qui sont liées à cette actualité ?
Niko : Ouais ! Beh oui oui, forcément ! Ça donne des idées, c’est évident !
Justine : Peut-on s’attendre à avoir des morceaux qui traitent des revendications des gilets jaunes, du problème de l’immigration ; mais aussi, du réchauffement climatique et de la cause environnementale ? Une chanson dans la veine de « Cargo », et notamment quelque chose qui parle des incendies ravageurs en Australie ?
Niko : Ah, alors il y a un titre qui est déjà fait qui est sur le climat de la planète. Le titre post-gilets jaunes est déjà sorti, puisque c’est « Nous avons la Rage ». Donc oui oui, il y a un autre titre sur le racisme, ce sont des thèmes sur lesquels on continu d’insister. Comme j’ai toujours dis, il n’y a pas de raison de ne plus en parler si le problème existe toujours ; moi, je serai le premier ravi à ne plus à avoir à écrire sur un thème récurent qui malheureusement pose problème ; parce que ça veut dire que si je ne peux plus écrire dessus, c’est que le problème n’existe plus.
Justine : La release party du nouvel album est prévue sur deux dates, à savoir les 27 et 28 Novembre 2020, à Paris ; le nom de cet album tant attendu, a-t-il déjà été révélé ? Sinon, est-ce qu’il est déjà possible d’avoir le nom, en exclusivité ?
Niko : Oui oui, le nom de l’album sera « Hors Normes ». On ne l’a pas encore officiellement annoncé, mais…
Justine : Vous n’avez pas pu réaliser le clip de « Nous avons la Rage » à cause du confinement : qui a eu l’idée de lancé un appel à vos fans ?
Niko : Nous, du coup c’est vrai qu’au départ le clip était prévu d’être tourné le 28 Mars, dans un grand studio. On avait déjà l’idée de faire intervenir plein plein de gens, on devait avoir beaucoup de figurants, parce qu’on voulait déjà montrer cette diversité. On voulait déjà montré…
Justine : Que c’est une période qui a touché tout le monde ?
Niko : Ouais, voilà, c’est ça ! On voulait vraiment montré la diversité des gens qui avaient œuvré dans le mouvement des gilets jaunes. Donc, il y avait plein plein de gens différents ; et après, une fois qu’on s’est retrouvé avec l’annonce du confinement, on s’est dit « comment on va pouvoir faire ? ». Déjà, « est-ce qu’on sort le titre ? », ç a été la première question. On s’est posé longuement la question ; et puis, on s’est dit « bah, c’est quand même dommage de s’être dépêché d’avoir tout fait, pour qu’au final on ne le sorte pas ». Donc on s’est dit, « aller, on le sort quand même » ! On a décidé de le sortir. Et puis, à ce moment là, on s’est dit « comment faire le clip ? Comment faire UN clip déjà ? ». Donc, on a eu l’idée de faire un clip de confinement, en faisant appel aux réseaux sociaux pour justement avoir plein de gens qui répondent, pour avoir cette diversité. Et on est très contents parce qu’on a vraiment réussi à avoir ça. Nous on s’attendait à avoir 500 vidéos à peu près sur une semaine ; et on s’est retrouvé à avoir 3 500 vidéos en 2 jours.
Justine : Donc, l’appel a vraiment marché ?
Niko : Ouais, l’appel a super bien marché ! Plus que ce que l’on pensait ! Beaucoup plus que ce que l’on pensait !
Justine : Les 10 et 11 Avril 2020, aurai dû avoir lieu la sixième édition de votre festival « On n’a plus 20 ans », avec à l’affiche un groupe tribute qui rendrait hommage aux Béruriers Noirs : à cette occasion, auriez-vous poussé la chansonnette ?
Niko : Alors oui, bien sûr ! Nous, on été dedans, tu te doutes bien ?! Mais ce qu’il faut quand même savoir c’est que, l’idée n’est pas totalement perdue, puisque on est en train de regarder pour reporter ce festival aux 11 et 12 Septembre. Donc, normalement… Bon ! À moins que je virus fasse encore des siennes d’ici là ou ce genre de choses, mais normalement les gens devraient nous voir à cette occasion… C’est parti pour être lancé ces jours là !
Justine : Et vous avez déjà des groupes qui vont on confirmé leur venue sur ces nouvelles dates ?
Niko : Alors, c’est la même programmation ! La même programmation qu’initialement !
Justine : Avec bientôt 10 albums, mais surtout presque 2000 concerts au compteur et plus de 24 pays traversés : est-ce qu’on peut dire que Tagada Jones est plus un groupe de scène, qu’un groupe de studio ?
Niko : Ouais, bien sûr ! On a toujours été un groupe de scène, on ne s’en cache pas ! Même là, on est en train de composer, donc en studio évidemment : on compose vraiment avec l’objectif de jouer les morceaux en live. C’est vraiment ça, notre motiv, ça l’a toujours été ! C’est vrai, on est vraiment un groupe de live avant tout, ça c’est sûr !
Justine : L’an dernier vous avez entrepris une tournée au Japon ; cette année encore, avez-vous prévu de faire une tournée hors Europe ?
Niko : Alors, là : la sortie de l’album se fait même de manière internationale ; c’est-à-dire que là, on a et on avait une scène internationale de Septembre à Novembre pour la sortie de l’album. Évidemment, tu te doutes bien que l’effet Coronavirus changeant beaucoup de choses, on se retrouve un peu en train de remettre ça d’aplomb : toute la partie Septembre de la tournée, se retrouve décalée et va plutôt avoir lieu en Janvier-Février. Et pour le moment, on maintient Octobre et Novembre, et puis on verra en fonction de l’évolution, si on doit le bouger ou non ; mais pour le moment c’est maintenu ! Et dans le lot, il y a le Japon, notamment ; mais on fait, pour rien te mentir, on faisait 20 pays différents.
Justine : Une petite question humour pour finir cette interview : est-ce qu’on avait déjà offert des Fraises Tagada Haribo ? Et comment vous réagissez à ça ?
Niko : Ça nous ai déjà arrivé très très souvent, oui ! (rires) Beh, écoutes on les mange, nous on aime bien, on est contents (rires). On ne va pas dire le contraire. Et comme je dis souvent dans les interviews : en fait, le nom du groupe, ne vient pas des fraises Tagada, mais cela ne nous empêche pas d’en manger ; ça vient vraiment des « tagadas » des guitares : c’est ça à la base, Tagada !
Justine : Bon, beh voilà ! Je te remercie bien d’avoir accepté l’interview et m’avoir répondu. Et j’espère vous revoir en concert rapidement !
Niko : Eh beh, c’est cool ! Merci à toi, en tout cas ! Et à bientôt !
En remerciant, le label at(h)ome pour l’opportunité de cette interview; Tagada Jones et particulièrement Niko pour ses réponses…