ORTHODOX – A Door Left Open

[VERSION FRANÇAISE]

Sorti ce 6 juin via Century Media, *A Door Left Open* signe le quatrième chapitre discographique d’Orthodox et affirme le groupe comme l’un des projets les plus singuliers de la scène metalcore actuelle. Originaire de Nashville, le quintette affine ici une formule déjà explosive : des rythmes imprévisibles, des riffs poussés à leur limite, et un chant viscéral, tour à tour abrasif et bouleversant. Plus massif, plus contrasté, ce nouvel album plonge tête la première dans un inconfort sourd, entre angoisse existentielle et perte de repères familiers. Orthodox y explore la tension permanente entre violence intérieure et déflagration sonore, avec une écriture plus directe et des arrangements qui transforment l’instabilité en moteur créatif. Produit par Randy LeBoeuf et ponctué de collaborations solides, A Door Left Open confirme que le chaos peut aussi devenir un art de précision.

Can You Save Me?

L’album s’ouvre sur une question, posée comme une prière désespérée ou un cri trop longtemps retenu. *Can You Save Me ?* installe d’entrée une tension brutale, presque suffocante, portée par une frappe effrénée et un riff qui martèle plus qu’il ne joue. La voix d’Adam Easterling crache chaque mot comme un dernier recours. La métaphore de la porte laissée entrouverte devient symbole d’une faille : celle par où s’infiltrent les douleurs, les doutes, tout ce qu’on croyait pouvoir retenir. La peur de sombrer y est omniprésente, noyée dans l’envie d’en finir et l’ombre d’un appel sans réponse. Orthodox ne cherche pas le confort, mais l’exposition nue du malaise.

Body Chalk

En à peine plus d’une minute, *Body Chalk* délivre un assaut frontal. Aucune fioriture : le morceau condense une violence sèche et suffocante, à la limite du deathcore. Aucun répit, aucun détour : Orthodox y capture l’instant d’une tension extrême, comme une respiration coupée nette. Un morceau éclair, brut, qui fait office de détonateur.

Dread Weight

Avec *Dread Weight* , le groupe prend le temps de construire une oppression plus lourde, plus rampante. Les riffs massifs alternent avec des silences abrupts qui étouffent plus qu’ils ne soulagent. Orthodox y évoque la perte d’humanité face à l’horreur, cette ligne qu’on franchit quand on abdique ses principes pour survivre. Le texte, presque clinique, parle d’un corps sans vie comme d’un symbole : celui du prix à payer quand on se laisse ronger par la violence ou l’indifférence. C’est cru, sans morale, et profondément lucide.

Blend In With The Weak

Sur *Blend In With The Weak* , Orthodox vise ceux qui se fondent dans la masse plutôt que d’assumer leurs choix. Accompagné par Matt McDougal (Boundaries), le morceau crache son dégoût des postures faciles, des idées toutes faites, des discours sans colonne vertébrale. Ici, aucune place pour la neutralité : si tu ne te tiens pas debout, tu coules avec le reste. L’énergie est sèche, incisive, et laisse peu de place à l’ambiguïté. Une attaque directe contre le confort de l’inaction.

Godless Grace

*Godless Grace* explore ce qui reste quand la foi s’effondre. L’ouverture lente, saturée, crée une atmosphère pesante, avant que le morceau ne plonge dans une forme d’abandon résigné. Orthodox évoque un monde sans repères, sans consolation, où le chaos devient la seule certitude. Il y a dans cette chanson une sorte de lucidité brutale, presque nihiliste : plus de lumière au bout du tunnel, juste l’apprentissage d’une survie sans guide.

Keep Your Blessings

Premier extrait dévoilé, *Keep Your Blessings* frappe par sa tension latente. Le texte évoque la foi déserte, la prière qui n’obtient pas de réponse, les bénédictions qu’on attend en vain. C’est un morceau de colère rentrée, de deuil invisible, de silence pesant là où on aurait voulu une épaule ou un mot. Orthodox y parle de ce trop-plein d’attente et de vide, de cette foi trahie qui s’accumule jusqu’à l’explosion.

Sacred Place

*Sacred Place* plonge plus profondément dans l’isolement. Il y est question de rejet, de honte, de cet endroit qu’on croyait sacré mais qui devient une prison mentale. Le texte tourne autour de la perte de repères, d’un refuge transformé en menace sourde.

« Where the fuck do you think we are?”

résonne comme un verdict, celui d’un lieu qui n’est plus qu’un souvenir hanté. Orthodox dépeint ici une foi ruinée, un terrain miné par la désillusion.

Step Inside

Avec *Step Inside* , le groupe atteint un pic de tension. L’ambiance y est claustrophobe, la rythmique sans issue. Orthodox brouille la frontière entre douleur physique et désespoir intérieur, entre violence et vulnérabilité. Les hurlements s’étouffent presque dans les riffs tranchants, tandis que le refrain obsédant agit comme une montée d’adrénaline inversée. C’est un morceau qui secoue, autant par sa puissance que par son absence d’échappatoire.

One Less Body

Le second featuring de l’album, *One Less Body* , accueille Brann Dailor (Mastodon) dans un duo inattendu et parfaitement maîtrisé. Orthodox y explore la disparition, non pas celle qui attriste, mais celle qu’on ignore. Le morceau penche vers un metal hardcore nerveux, mais gagne en contrastes grâce à la voix plus aérienne de Brann. C’est un morceau sur l’oubli, l’effacement discret, cette idée d’un corps en moins, sans trace ni mémoire.

Searching For A Pulse

*Searching For A Pulse* est une urgence. Guitares dissonantes, batterie galopante, et ce break qui semble fait pour exploser une fosse. Le texte parle du corps qui lâche, de l’esprit qui s’accroche à ce qui pourrait encore être sauvé. Orthodox transforme ici la mort en cri, en secousse, en refus d’abandonner. Et quand on croit le morceau terminé, il repart sur un dernier breakdown aussi inattendu que nécessaire. Viscéral, désespéré, ce morceau est un des plus intenses de l’album.

Commit To Consequence

Sorti en février, *Commit To Consequence* est le morceau qui m’a fait plonger dans Orthodox. Tout y est : riffs secs, batterie implacable, tension extrême. Avec la participation d’Andrew Neufeld (Comeback Kid), le titre monte encore d’un cran. C’est un morceau sur le point de rupture, sur ce moment où il faut choisir : encaisser, ou riposter, quitte à y laisser une part de soi. Le refrain agit comme un ultimatum. On y sent la rage, la peur, et cette clarté brutale : assumer les conséquences, peu importe lesquelles.

Will You Hate Me?

Dernier titre, *Will You Hate Me?* ferme l’album sur une note aussi troublante qu’intime. Une autre question, mais cette fois tremblante, épuisée. Orthodox choisit ici la retenue, l’introspection à nu. La tension monte lentement, jusqu’à la rupture. C’est un morceau de fin du monde intérieur, celui où tout s’effondre sans fracas. Une voix seule face au silence, qui murmure plus qu’elle n’appelle. Et cette porte, toujours entrouverte.

Avec *A Door Left Open* , Orthodox livre un album tendu, sans compromis, où chaque morceau sonne comme un exutoire viscéral. Le groupe parvient à varier les textures tout en gardant une cohérence émotionnelle brute. L’ensemble est renforcé par des featurings marquants, de Matt McDougal à Brann Dailor en passant par Andrew Neufeld, qui apportent chacun une nuance propre sans jamais détourner l’attention. Orthodox signe ici un album de rupture, à la fois introspectif et frontal, qui mérite largement d’être exploré dans ses moindres fissures.

Tracklist
Can You Save Me?
Body Chalk
Dread Weight
Blend In With The Weak (feat. Matt McDougal)
Godless Grace
Keep Your Blessings
Sacred Place
Step Inside
One Less Body (feat. Brann Dailor)
Searching For A Pulse
Commit To Consequence (feat. Andrew Neufeld)
Will You Hate Me?

[ENGLISH VERSION]

Released on June 6 via Century Media, *A Door Left Open* marks Orthodox‘s fourth full-length and establishes the band as one of the most singular voices in today’s metalcore scene. Hailing from Nashville, the quintet hones an already explosive formula: unpredictable rhythms, riffs pushed to the edge, and a visceral vocal delivery that veers from abrasive to gut-wrenching. Heavier and more contrasted than ever, this new record dives headfirst into a muffled discomfort—somewhere between existential dread and the collapse of familiar anchors. Orthodox explores the constant tension between inner turmoil and sonic detonation, with more direct songwriting and arrangements that turn instability into creative fuel. Produced by Randy LeBoeuf and featuring strong collaborations, *A Door Left Open* confirms that chaos, too, can become a precision art.

Can You Save Me?

The album opens with a question, delivered like a desperate prayer or a scream long held in. *Can You Save Me?* immediately sets a brutal, almost suffocating tension, driven by relentless drumming and a riff that pummels rather than plays. Adam Easterling spits every word like a last resort. The metaphor of the door left ajar becomes a symbol of the crack through which pain and doubt slip in—everything we thought we could hold back. The fear of sinking is omnipresent, drowned in the desire to end it all and the shadow of an unanswered call. Orthodox isn’t looking for comfort—only a raw exposure of discomfort.

Body Chalk

In just over a minute, *Body Chalk* delivers a frontal assault. No frills: the track condenses a dry, suffocating violence bordering on deathcore. No respite, no detour—Orthodox captures the very instant of extreme tension, like a breath cut short. A lightning-fast, raw track that acts as a detonator.

Dread Weight

With *Dread Weight*, the band takes its time building a heavier, more creeping pressure. Massive riffs alternate with abrupt silences that suffocate more than they soothe. Orthodox evokes the loss of humanity in the face of horror—the line crossed when one surrenders their principles to survive. The lyrics, almost clinical, describe a lifeless body as a symbol: the cost of being eaten away by violence or indifference. It’s raw, unfiltered, and profoundly clear-eyed.

Blend In With The Weak

On *Blend In With The Weak*, Orthodox takes aim at those who blend into the crowd rather than stand by their choices. Featuring Matt McDougal (Boundaries), the track spits disgust at easy postures, prepackaged ideas, and spineless rhetoric. There’s no room for neutrality here: if you don’t stand, you sink with the rest. The energy is sharp and unforgiving, leaving no space for ambiguity—a direct attack on the comfort of inaction.

Godless Grace

*Godless Grace* explores what’s left when faith collapses. The slow, saturated intro sets a heavy tone before the track falls into a kind of resigned abandonment. Orthodox evokes a world without guidance or comfort, where chaos is the only certainty. There’s a brutal, almost nihilistic clarity here: no light at the end of the tunnel, only the learning of how to survive without a guide.

Keep Your Blessings

The first single revealed, *Keep Your Blessings* strikes with its latent tension. The lyrics speak of deserted faith, unanswered prayers, blessings longed for in vain. It’s a song of contained rage, invisible grief, and the heavy silence where one longed for a shoulder or a word. Orthodox captures the overflow of expectation and emptiness, the buildup of betrayed faith that eventually erupts.

Sacred Place

*Sacred Place* dives deeper into isolation. It speaks of rejection, shame, of a place once thought sacred now turned into a mental prison. The lyrics circle around the loss of bearings—a refuge transformed into a silent threat.

“WHERE THE FUCK DO YOU THINK WE ARE?”

resonates like a verdict: this place is no longer safe, only a haunted memory. Orthodox paints a picture of ruined faith and a field littered with disillusionment.

Step Inside

With *Step Inside* , the band reaches a peak of tension. The atmosphere is claustrophobic, the rhythm inescapable. Orthodox blurs the line between physical pain and inner despair, between violence and vulnerability. The screams nearly drown in the cutting riffs, while the haunting chorus acts like an inverted adrenaline rush. It’s a song that rattles—not just in sound, but in its utter lack of escape.

One Less Body

The album’s second feature, *One Less Body* , brings in Brann Dailor (Mastodon) for an unexpected and perfectly executed duet. Orthodox explores disappearance—not the kind that causes mourning, but the kind that’s ignored. The track leans into taut, hardcore metal but gains contrast through Brann’s more airy vocals. It’s a song about forgetting, about quiet erasure—the idea of one less body, unnoticed and unremembered.

Searching For A Pulse

*Searching For A Pulse* is pure urgency. Dissonant guitars, galloping drums, and a breakdown seemingly made to blow up a pit. The lyrics speak of a failing body, of a mind clinging to whatever can still be saved. Orthodox turns death into a scream, a jolt, a refusal to let go. And just when you think the track is over, it roars back with a final, unexpected breakdown. Visceral and desperate—one of the most intense moments on the record.

Commit To Consequence

Released in February, *Commit To Consequence* was the track that pulled me into Orthodox. It’s all here: cutting riffs, relentless drumming, extreme tension. With guest vocals from Andrew Neufeld (Comeback Kid), the song cranks everything up another notch. It’s about the breaking point—the moment you must choose: endure, or fight back, even if it means losing a part of yourself. The chorus feels like an ultimatum. You can hear the rage, the fear, and a brutal clarity: face the consequences, whatever they may be.

Will You Hate Me?

Final track *Will You Hate Me?* closes the album on a note that’s as intimate as it is unsettling. Another question, but this time trembling, exhausted. Orthodox chooses restraint here—bare introspection. The tension builds slowly, until it snaps. It’s the end of an inner world, collapsing without a crash. A lone voice facing silence, whispering more than calling. And that door—still left ajar.

With *A Door Left Open*, Orthodox delivers a tense, uncompromising album where each track feels like a visceral outlet. The band manages to vary textures while maintaining a raw emotional thread. The whole is strengthened by standout features—from Matt McDougal to Brann Dailor and Andrew Neufeld—each bringing a unique shade without drawing focus away. Orthodox crafts here a record of rupture, both introspective and confrontational, well worth exploring down to its tiniest cracks.

Marion Tapia
Marion Tapia
31 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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