Moins de 2 ans après son dernier passage à la Maroquinerie, Waterparks était de retour dans la capitale en cette fin d’année, cette fois-ci au Trabendo. Les trois texans ont depuis sorti leur cinquième très bon album, Intellectual Property, et viennent donc présenter cet opus à un public parisien plus nombreux que lors de leur dernier passage. Pour les accompagner, nous avions également la chance de voir Stand Atlantic compléter l’affiche, un groupe qui se fait plutôt rare sur le sol français.
Le show de Stand Atlantic, que j’attendais de revoir depuis 2018 était tellement attendu de mon côté que cette première partie représentait déjà un évènement en soi. La bande à Bonnie Fraser arrivent sur scène avec et débute avec hair out, un des nombreux morceaux issus du dernier album du groupe f.e.a.r (2022) qui seront joués ce soir. La chanteuse-guitariste n’est pas tout le temps accompagnée de son instrument et cela illustre un peu le changement musical que le groupe a connu depuis ses débuts. Alors que les premières sorties du groupe étaient dans un style pop-punk classique, les Australiens ont au fur et à mesure intégrer d’autres sonorités dans leur recette, entre touches électro et influences hip hop. Le dernier single du groupe, SEX ON THE BEACH qui est joué par le groupe ce soir, est un bon exemple de l’évolution musicale du groupe. Le morceau comprend des couplets hip-hop et même un petit breakdown sur la fin. On peut d’ailleurs faire le rapprochement entre le style de Stand Atlantic et celui de Waterparks, l’occasion de souligner la cohérence de l’affiche. Comme c’est souvent le cas avec les groupes « modernes » de pop-punk, Stand Atlantic a enregistré plusieurs morceaux avec des featuring. Parmi eux, on retrouve dans la setlist du soir deathwish et on peut apprécier que le couplet chanté sur album par nothing, nowhere ne soit pas samplé mais bien chanté en live par Bonie. Le show est de manière générale parfaitement maîtrisé par Stand Atlantic et avec 45 minutes et une setlist de 13 morceaux, on peut dire qu’on a plutôt été bien servis!
L’arrivée de Waterparks se fait attendre et c’est d’abord Geoff Wigington et Otto Wood qui montent sur scène pour laisser le charismatique Awsten Knight, particulièrement attendu par les fans, arriver en dernier. A l’instar de leur dernier album, le show commence avec ST*RFUCKER et dès les premiers lyrics du morceau, on comprend que le public est très connaisseur et accompagnera Awsten au chant tout au long de la soirée. On retrouve assez souvent ce côté très fan du public dans le pop punk, et la limite est que parfois cet adoration du groupe se transforme en hystérie générale. C’était d’ailleurs un peu le cas du dernier passage de Waterparks à Paris en juin 2022, où les cris du public entre chaque morceau était difficilement supportable et où il fallait supporter les demandes toujours plus déplacées des groupies, entre demande en mariage au chanteur ou le désormais classique « Draw my next tattoo ». Cette fois-ci, j’ai trouvé le public moins hystérique et moins lourd, ce qui a participé à faire de ce concert une vraie réussite.
L’autre différence avec le dernier passage du groupe en France est donc la sortie d’un nouvel album avec Intellectual Property, et quasi l’intégralité des morceaux issus de cet album ont été joués. Il faut dire que cet album, bien que ce soit déjà le 5ème du groupe, continue d’être aussi bien (voire mieux) que ses prédécesseurs. On retrouve donc le très bon BRAINWASHED, le plus sensuel CLOSER et même le bonus-track Sneaking Out Of Heaven. Je suis cependant étonné et assez déçu de voir que SELF SABOTAGE n’est que repris partiellement et sur demande du public pendant la session acoustique du show. Il s’agit pourtant selon moi du meilleur morceau de l’album et d’un des meilleurs du répertoire de Waterparks. On ne peut cependant pas dire qu’on soit en reste car avec un concert d’1h30 et une vingtaine de morceaux joués, nous avons plutôt été gâtés. Parmi ceux-ci, on a pu retrouver des morceaux qui étaient moins joués ces derniers temps, comme Rare, un de mes morceaux préférés, ou Crave, issu du 3ème EP Cluster (2016).
Au delà de cette setlist bien fournie et de ces morceaux bien choisis, le groupe me parait également mieux rodé que l’année dernière. Le déroulé du concert est plus carré, les musiciens semblent plus à l’aise et les effets scéniques sont meilleurs. Les samples, que j’avais trouvé trop présent l’année dernière, sont toujours là (et ils restent importants étant donnés les nombreuses touches électroniques incorporées dans les compositions) mais se font plus discrets et se mêlent mieux aux instruments du trio. La prestation vocale de Awsten Knight est également aboutie, il jongle facilement entre des couplets rappés, des refrains mélodiques et énergiques ou des balades plus calmes. Que ce soit au niveau des réactions du public mais également de sa prestance sur scène, il est assez évident que Awsten se démarque de ses deux compères et qu’il est plus que le leader du groupe. Je ne trouve pas ça gênant étant donné qu’il possède une personnalité et un style suffisamment charismatique et qu’il est également la principale force créatrice du groupe. Le show s’achève après un rappel sur FUNERAL GREY dont est issue cette belle citation sur laquelle je vous laisse méditer : « I know your dying wish is to be baptized in my spit ». Du pur Waterparks dans le texte.
Merci à AEG et Marina de Kinda pour l’accréditation et au Trabendo pour son accueil.
