Kummer + KeKe @Parkbühne Wuhlheide, Berlin – 16 Septembre 2022

L’histoire commence par mon amour du groupe de rock Kraftklub, et ce pari fou de la part de Félix, de sortir un album solo, et de rap en plus de ça, sous le pseudonyme de Kummer! L’album KIOX, c’est cette pépite musicale, un réel trésor de rap Allemand, qui vient trouver parfaitement sa place dans ma collection de CD de métal. Coup de cœur absolu, je regarde toutes les vidéos des concerts que Kummer donne au travers de l’Allemagne, et je me dis que je veux voir ça de mes propres yeux. Nous voici donc parti avec Victor à Berlin pour assister à la date de clôture de la tournée « Bye Bye Kummer« , dans le superbe lieu qu’est le Parkbühne Wuhlheide.

Il est à peine 17h qu’à la sortie du S-bahn Berlinois, le parkbühne est peuplé de fans de Kummer (et de Kraftklub au vue du nombre de t-shirts du groupe que l’on peut voir). Wuhlheide est un magnifique endroit en plein forêt, composé d’une sorte d’amphithéatre de plus de 17 000 places. Tout le public va s’installer pour profiter de ce concert, mais tout d’abord, c’est la rappeuse KeKe qui vient ouvrir le bal. Vêtu de son jogging blanc, lunette de soleil, très long cheveux blond plaqué en queue de cheval, KeKe va venir présenter ses singles et son dernier EP de 2019. Jonglant avec son vocodeur, KeKe impressionne avec sa voix calme et douce tout en récitant des textes assez cru. Dans « Thick », elle séduit en bougeant du bassin tout en décrivant son magnifique corps « cuisse épaisse, jupe courte, déesse, grosse reine, je suis en sueur, toute mouillé les seins rebondissants ». Et dieu que ça fait du bien d’avoir une artiste grosse s’émerveiller autant de sa sensualité. On voyage jusqu’en vacances sur le titre « Malibu » qui fait clairement danser tout le public. Mise à part son featuring sur un des titres de Kummer, je ne connaissais pas du tout KeKe et sa prestation ce soir m’a clairement donné envie de découvrir son prochain album qui j’espère arrive bientôt.

Sur les écrans géants de part et d’autres de la scène, trois mots apparaissent « BYE BYE KUMMER ». « Summertime Sadness » de Lana Del Rey retentit dans la salle pleine à craquer. Sur la scène, un monolithe géant qui fera office parfois d’écran, parfois de spots lumineux, s’illumine avec des images de l’Allemagne d’entemps en noir et blanc. On reconnait des brides de décors de la ville de Chemnitz (ville d’origine de Kummer), des extraits assez flous d’enfants jouant dans la ville, des révoltes/manifestations. Un nuage de fumée vient petit à petit caché l’écran pour laisser finalement Kummer apparaitre sur le titre « 9010 ». Vêtu d’une veste bombardier orange flashy, il est déjà en train de sautiller partout comme si il était dans la fosse en train de danser avec ses fans.

Sourire gigantesque sur le visage, Kummer salue le public et en perds même ses mots. Il est fortement ému d’être ici, et on le comprends. Même si il a déjà jouer à cet endroit avec son groupe Kraftklub, c’est pour lui et simplement lui que tous ces gens se sont déplacés. Le pari d’un album de rap n’était pas le plus évident, et rien ne pouvez nous faire deviner qu’il réussirait à remplir cette salle en solo, et deux soirs de suite ! Kummer en a bien conscience, et son émotion déborde totalement.

Sur le titre « Okay », on dénombre pas moins de 4 circles pits en même temps dans la fosse, le public est totalement en folie. Mur de fumée, lumière laser bleue dans tous les sens, « Nicht Die Musik » est d’une énergie monstrueuse. On passe un très beau moment ! KeKe revient sur la scène accompagnée de LGoony pour interpréter « Aber Nein ». Le trio est complice et s’amuse à fond !

En mai dernier, on avait pu découvrir une version alternative de « Der Letzte Song » avec Nina Chuba lors d’un live « 1LIVE KRONE ». Que fût notre surprise de pouvoir vivre ça en live. Nous voici ensuite plongé dans la discographie revisité de Kraftklub avec tout d’abord « Chemie Chemie Ya », et ses stroboscopes rouges puis « Ein Song Reicht », titre issu de l’album KARGO sorti une semaine après ce concert . L’ambiance est électrique et on est juste au regret de ne pas avoir le reste du groupe. Version électro, et pourtant dès les premières notes, le public est déjà en train de chanter « Meine kleine Schwester macht Randale in der Stadt » du désormais mythique morceau « Randale ». Le monolithe se tourne une nouvelle fois pour laisser apparaître l’écran et ses superbes images en noir et blanc. Pour introduire la chanson « Wie viel ist dein Outfit wert », Félix nous raconte l’histoire de ce bomber orange, avant de l’envoyer à l’autre bout de la scène.

La rappeuse Nura s’aventure sur la scène pour interpréter une cover de « 36 Grad » de Zugezogen Maskulin. Arborant un pantalon au motif militaire, et un crop-top jaune, la rappeuse va mettre le feu dans la salle sans oublier de twerker avant de laisser sa place à Till Brummer. Le frérot de Kummer, arborant veste dorée et lunette de soleil bling-bling, vient caricaturer les réseaux sociaux sur le titre « 500K ». Si la version de Nina Chuba n’est pas votre préférée, vous avez une seconde chance avec l’arrivée de Fred Rabe pour une nouvelle fois « Der Letzte Song ». La scène se rempli de bonhommes gonflables jaunes, typique des stations services. Le décor surprenant donne une version plus joyeuse du titre. Dernier titre de ce set, le public profite au maximum sur « Ganz genau jetzt » avant de recevoir une montagne de ruban doré explosant dans le ciel.

La pluie fait son apparition, mais le public en redemande. Les 17 000 personnes crient pour avoir un encore et Kummer revient sur scène pour « Bei Dir ». Il ne cesse de remercier tout le monde d’avoir fait le déplacement, de l’avoir soutenu dans ce projet farfelu, de partager ses valeurs et promets un retour rapide avec son groupe dans cette même salle.

En l’absence de Max Raabe, nous avons le privilège d’avoir Henning May et sa voix charismatique pour interpréter « Der Rest meines Lebens ». Tel un chef de chorale, Kummer guide le chant du public dans ce dernier moment de communion parfaite.

Kummer a fait ce soir sûrement un des meilleurs concerts de cette année. Une tripotée de featuring, de nombreuses covers, mais surtout une présentation parfaite de cet album, KIOX. Ce concert nous a prouver que Kummer est un artiste complet et talentueux. Peu importe votre style musical de prédilections, Kummer arrive à rassembler et vous emporter dans ce voyage musical. Même si il a annoncé ne plus faire de concert ni d’album en solo, un petit espoir vit toujours en nous.

Kummer Setlist Parkbühne Wuhlheide, Berlin, Germany, Bye, Bye Kummer 2022

Crédit photo : Philipp Gladsome

Article par Marye Davenne

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