Interview: Michael Monroe

-Bonjour Michael ! Peux tu nous parler un peu de ta carrière pour commencer ? 

-J’ai commencé avec rien et il me reste encore beaucoup à faire (rires) ! J’ai décidé que je voulais être une star du rock quand j’avais 18 ans, et que je n’allais pas me mentir. C’était ce que je voulais faire, sans être faux, sans tricher, en gardant les pied sur terre et sans vendre mon âme, peu importe ce qu’il pourrait m’arriver. Je devais le faire avec mes propres conditions sinon tout l’argent ou la gloire du monde ne serait pas mérités. C’était impératif que je reste droit dans mes bottes. Je voulais avoir une bonne vision de moi après toutes ces années en me regardant dans le miroir ou en regardant ce que j’ai accompli. Ça n’a pas toujours été facile mais ça reste encore le bon chemin à prendre, le seul chemin que je veux prendre. Je suis heureux d’en être là aujourd’hui et d’entendre les gens me complimenter sur ce que j’ai fait. 

-Pourquoi as-tu choisi Michael Monroe comme nom de scène ? 

-Quand j’ai rejoins les Hanoi Rocks à l’époque, personne n’arrivait à prononcer nos noms finlandais ou suédois. Et il y avait un type du Venezuela, qui jouais du Synthé, qui m’a demandé mon nom. Je lui ai dit que je m’appelais Makke, mes amis m’appelaient comme ça mais mon vrai nom est Matti. Et il m’a dit « ça ne te dérange pas si je t’appelle Mike ? » 

Donc il a commencé a m’appeler Mike ! Au début des Hanoi Rocks on était des ados, avec Sami on vivait quasiment dans la rue donc on a du se trouver des noms.

En plus Marilyn Monroe ou Alice Cooper, ils avaient des noms de scène ! J’ai trouvé que Michael était plus cool que Mike, et à l’époque j’avais ce tshirt que je portais tout le temps.. Pantalon en cuir noir et tshirt blanc avec une photo de Marilyn Monroe disant « Certains l’aiment chaud ». Elle est décédée l’été où je suis né. Je suis né le 17 Juin et elle est décédée le 5 août (ndlr: 1962), les Rolling Stones sont aussi nés cette année là, donc c’était une super année (rires) ! 

Elle avait cette qualité d’être pure et unique, elle paraît intouchable, comme si personne ne pouvait s’en approcher. Je me retrouve un peu en elle et du coup j’ai choisi Michael Monroe. 

-Comment as-tu choisi les musiciens pour ce projet ? 

-Pour ce projet j’ai vraiment un vrai groupe ! J’ai Sami Yaffa.. Quand j’ai recommencé ma carrière solo en 2009 j’ai cherché à monter un groupe, je suis directement allé voir Sami, qui jouait avec les New York Dolls à l’époque, ils m’ont invité sur scène, on a passé le reste de la nuit dehors à parler avec Sami jusqu’à 4 heure du matin et il m’a dit qu’il voulait vraiment travailler avec moi de nouveau. J’ai dit « OK, carrément! », je montais un groupe, Sami devait en faire partie ! On est des frères de sang, des meilleurs amis, on a toujours eu cette connexion. Quand il a déménagé de New York à Los Angeles il est toujours resté pas loin de mes projets, et de mon groupe Demolition 23, et tout ce qu’on a pu faire ensemble s’est avéré être de qualité.. à l’exception du projet de Steve Stevens, Jerusalem Slim, qui a mal tourné. C’était une des pire choses qui m’est arrivé.. Pas à cause de Sami mais à cause d’autres gens investis dans ce projet..

Donc Sami et moi avons commencé à bosser en 2010, puis on a trouvé Karl Rockfist, Steve Conte qui jouait aussi avec les New York Dolls quand ils ont fait leur retour.De base j’avais un guitariste mais en Janvier 2010 quand on enregistrait à L.A il m’a supplié de le prendre. Ce guitariste initial jouait dans le groupe The Chelsea Smiles qui avaient un batteur: Karl Rockfist.

Je voulais prendre Jimmy Clark à la batterie, qui jouait dans Demolition 23, mais a la fin des 3 semaines d’enregistrement Jimmy m’a appelé en me disant qu’il ne pourrais pas suivre ce projet à 100%. J’ai dû trouver un nouveau batteur super vite, et mon guitariste m’a dit « je connais ce gars (Karl) il pourra le faire, il doit juste apprendre quelques chansons » Il est venu le lendemain, le dernier jour qu’on avait à L.A, et à la dernière minute on l’a auditionné et c’était génial ! Un super batteur, avec une fraîcheur, un gars super sympa. Il habitait à L.A depuis 15 ans mais il est finlandais ! Il est devenu le batteur du groupe et le lineup n’a pas changé depuis à l’exception d’avoir deux guitares, Steve Conte et Rich Jones. Rich est un vieil ami et il a aussi fait l’artwork de l’album, c’est un super artiste ! 

Cet album, « One Man Gang », est le deuxieme album avec exactement le même lineup, et je suis super content. Je préfère collaborer plutôt que de tout faire moi-même, je ne suis pas un control freak, j’ai pas un égo énorme qui pourrait tout bloquer. J’aime la créativité qui émane de ce groupe, je laisse la possibilité à tout le monde d’écrire et de composer autant qu’ils veulent, ce sont des musiciens et des paroliers talentueux. Ça a super bien marché, Rich et Steve écrivent souvent les paroles comme je les pense dans ma tête, c’est génial, ça m’enlève énormément de pression ! 

-Est-ce que tu peux nous en dire plus sur « One Man Gang » et l’enregistrement de cet album ? 

-Oui ! On a travaillé sur les chansons ces deux dernières années et l’album était complètement écrit début Décembre 2018 mais on l’a enregistré en Mars 2019. Entre temps on a fait des démos, chacun de son côté, on se les envoyait par e-mail, on discutait de ce que l’on gardait ou pas, puis on est entrés en studio quand on était vraiment prêts. Cette fois on avait pas de label, on venait de finir un contrat avec Universal, donc on avait pas la pression. Je voulais être sûr qu’on ait une super équipe pour travailler sur ce disque, et une fois fini je ne voulais pas le dévoiler trop rapidement. Je pense qu’il valait mieux attendre plutôt qu’être déçu du résultat. 

Jusque là on avait pas de management, et maintenant grâce au management on a pu booker des super dates, un super label, Silver Lining Music, qui va sortir l’album le 18 Octobre. Je sens que pour la première fois j’ai une super équipe sur ce disque et je suis plutôt optimiste pour le futur. 

C’est aussi pour ça que cet album à un style et une vibe particuliers, complètement unique sans non plus couper avec le dernier album. Je suis heureux et fier de cet album. 

-« Last Train to Tokyo » parle du Japon, est ce que tu as une relation particulière avec ce pays ? 

– Oui je l’ai toujours eu, depuis qu’en 1983 on a joué là bas avec les Hanoi Rocks pour la première fois, on était déjà adulés avant d’arriver et en 1984 on y est retournés. J’y suis aussi allé avec mon projet solo et c’était encore plus fou qu’avec les Hanoi Rocks ! J’aime leur culture, leur façon de vivre, ils sont polis, attentionnés, ils ont une grande passion pour le rock’n’roll, la bonne musique.. J’ai joué là bas une bonne trentaine de fois et je passe toujours un bon moment, même si je suis toujours un peu jetlaggé des 10 heures d’avion, mais peu importe ma fatigue on y passe toujours du bon temps, il y a une super ambiance, les gens sont positifs et les concerts sont géniaux. 

En 1989 et 1990 j’ai eu tellement de cadeaux que j’ai du acheter des caisses en métal pour envoyer tout par cargo jusqu’à New York un mois après, c’était fou ! Je me demandais ce que j’allais pouvoir faire d’une centaine de poupées « Michael Monroe » (rires) ! On a joué cette chanson la dernière fois en hommage à leur pays et à Tokyo, c’était super. Après toutes ces années on a cette relation spéciale avec le japon.. Sami Yaffa dit qu’il pense qu’ils me prennent pour un genre de poupée Kabuki, et que je ressemble aussi à un personnage de manga (rires) ! La dernière fois qu’on est allés là bas ils faisait super chaud et on à acheté des petits ventilateurs comme ça !(sort un mini ventilateur de son sac et en fait la démonstration) Ils ont même un bouton pour vaporiser de l’eau ! 

Mais j’aime aussi la France, j’aime Paris. J’ai étudié le Français à l’école mais je ne parle pas bien. Si je vivais ici pendant un an je pense que je parlerais super bien, mais on ne peut pas vraiment apprendre une langue à l’école sans vivre dans le pays ou côtoyer des natifs de ce pays. Et maintenant qu’on a un vrai management et un vrai booking j’ai hâte de jouer ici de plus en plus, en essayant de rattraper tout le temps où je ne l’ai pas fait ! 

Je ne comprends pas pourquoi les Hanoi Rocks n’ont jamais joué en Europe Centrale, dans les années 90 on a jamais joué en France, en Espagne, en Italie.. On a joué deux dates en Allemagne et personne ne nous connaissait (rires) 

-Comment as-tu eu l’idée de jouer avec Eicca du groupe Apocalyptica sur le titre « Low Life in High Places » ? 

-Eicca est un très bon ami à moi, on a joué ensemble à Helsinki. Il a plein de projets en dehors d’Apocalyptica, il joue avec sa femme dans un autre groupe. On trouvait que cette chanson avait besoin d’une mélodie de violoncelle et Eicca était toujours sur la route donc il ne pouvait pas venir au studio mais il m’a dit qu’il allait essayer d’enregistrer un truc sur la route, ce qu’il a fait, il nous a envoyé trois pistes et on a inclut ça a la chanson. 

-Quelle est ta chanson favorite en concert ? 

-Et bien.. tu me prends par surprise..  Old Kings Road est géniale, j’aime beaucoup jouer One Man Gang, Last Train to Tokyo aussi car elle est nouvelle.. J’aime chanter « Keep Your Eye on You », Trick of the Wrist, et quelques chansons des Hanoi Rocks aussi, Malibu Beach est un classique, Rock’n’Roll aussi, mais il y en a trop pour que je les cite toutes !

J’ai hâte de jouer « Wasted Years » et « Junk Planet » du nouvel album, ça va être sympa de les jouer en live ! 

-Quels sont tes prochains projets ? Nouvelles vidéos, nouvelle tournée ? 

-Et bien, il y aura la sortie d’un nouveau single de l’album, on a pas encore décidé quelle chanson ça sera, il y aura aussi une vidéo aux alentours de l’été j’espère. J’espère que Midsummer Nights sortira à ce moment là parce que j’ai une super idée de vidéo pour cette chanson qui pourrait faire une bonne chanson de l’été ! On veut jouer cet album en tournée au maximum et après peut-être qu’on commencera un nouvel album avec ce groupe qui devient meilleur de jour en jour ! 

Et il nous reste aussi des chansons, on a enregistré 18 chansons donc il y aura des tracks bonus et celles trop bonnes pour devenir des bonus seront sur le prochain album ! 

-As-tu hâte de jouer à Paris ? 

-Carrément ! Ça va être un show génial ! Je donne toujours tout quand je joue mais encore plus quand c’est dans un lieu où la majorité des gens ne m’ont jamais vus en live et qu’ils ne savent pas à quoi s’attendre. Je sais que je dois faire mes preuves.

Avec ce groupe on s’amuse toujours, on ne peut pas falsifier ça, peu importe où on est on s’éclate ! Même les gens qui ne sont pas du milieu du rock’n’roll et qui sont amenés là par des amis disent « Waouh ! C’était un show génial ! ». Je peux garantir que personne ne sera déçu et que vous quitterez ce concert avec de grands sourires aux lèvres ! Et ce lieu est super cool, assez intime et assez grand à la fois. 

-Qu’est-ce que tu as dans ta playlist actuelle ? 

-On m’a déjà demandé ça en interview alors j’ai fait une liste ! Il y en a beaucoup à citer des Rolling Stones aux Ramones mais voyons voir.. : Alice cooper, ACDC, Aerosmith, Black Sabbath (surtout le premier album), the Boys, Disconnected, the Wanderers, Jeff Beck, Chuck Berry, Miles Davis, Bettie Davis, Denis Brown, Dire Straits, Credence Clearwater Revival, the Cramps, Jimmy Cliff, the Damned, the Doors, Dr Feelgood, the Eagles, the Faces, Marianne Faithful, Foo Fighters, Buddie Holly , Jimi Hendrix, Grand Master Flash, the Inmates, Iggy Pop, J. Geils Band, Janis Joplin, Cindy Lauper, Nick Lowe, Led Zeppelin, MC5, Motorhead, Bob Marley, Mink Deville, Moon Martin, Muse, the New York Dolls, Johnny Thunders, the Police, Pink Floyd, Otis Reading, Sex Pistols, Small Faces, Suicide, Patti Smith, Bruce Springsteen, Peter Tosh, the Temptations, UK Subs, Van Halen, ZZ Top

Ça en fait un paquet ! 

-Si tu avais un conseil pour un jeune groupe qui veut faire carrière lequel ce serait ?

NE LE FAITES PAS ! (rires) Non, restez vous-même, faites vos propres trucs, votre personnalité et vos émotions sont le plus important, c’est votre meilleure carte. Ne prêtez pas attention au business, n’essayez pas de ressemblez à qui que ce soit, même si vous ne chantez pas à la perfection, et ne pensez pas à la gloire et à l’argent. Si vous avez du succès c’est un plus. Ne baissez jamais les bras ! 

-Un dernier mot pour tes fans français ? 

-Je vous aime, et merci pour votre loyauté et votre patience. Désolé de ne pas avoir assez joué ici, je veux tous vous voir à la Maroquinerie le 29 Octobre ! Restez à l’affut de notre dernier album « One Man Gang » qui sort le 18 octobre ! 

Je vous aime, Stay cool ! 

-Merci Michael ! 

Interview réalisée par Ronnie, Traduction par Léa.

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