J’ai été à la rencontre de From Dusk to Dawn, un quatuor monté dans les starting-blocks du metalcore moderne. Composé de Florian au chant, Red à la guitare, Lorenzo à la basse et Jacques à la batterie, ce groupe ne laisse pas indifférent. Chaque morceau est une invitation à plonger dans des textes poignants et des compositions qui ne cessent de surprendre. Un plaisir à découvrir, tant pour l’originalité de leur approche que pour la richesse de leur musique. Alors, on en parle ?
Pouvez-vous vous présenter et présenter le projet ?
Red – Moi, c’est Red. Je joue de la guitare et je chante dans From Dusk to Dawn.
Jacques – Et moi, c’est Jacques. Je suis batteur.
Red – From Dusk to Dawn, c’est un projet qui a débuté avant même que Jacques et moi soyons nés, je pense ! Je plaisante, mais ça date de quelques années, peut-être 2017 ou 2018. À l’époque, ni Jacques ni moi n’étions là. Le groupe a évolué, il y a eu des changements de membres, puis on est arrivés, et ça a donné ce qu’il est aujourd’hui : un groupe de metalcore mêlé d’électro et de glitch.
Quelles sont vos principales influences ?
Red – Quand on me pose la question, je ne sais pas quoi répondre. Je pense que c’est parce que c’est difficile de mettre en mots ce que tu aimes et accumules depuis des années, depuis que tu écoutes de la musique. Pour le côté metalcore de notre musique, on est influencés par des groupes comme Architects ou Northlane. Quant à la partie électro, je dirais que c’est The Glitch Mob. Je ne sais pas si ça parlera à tout le monde. Et pour la partie hyper pop, c’est Brakence .
Jacques – Ça a changé récemment, surtout depuis que Red a repris la composition. Ça fait environ un an qu’on prend une direction un peu différente au niveau du style. On a toujours fait du metalcore, mais depuis le départ des membres fondateurs, qui avaient un style de composition particulier, les choses ont évolué. Maintenant que c’est Red qui compose, ça a forcément un peu changé.
Votre single *I Lost Myself* , sorti le 15 mai dernier, semble marquer un tournant dans votre direction artistique. Pouvez-vous nous en parler ?
Red – En fait, très bien. C’est toujours compliqué de changer de direction artistique ou de style. Mais pour le coup, on a été très contents de l’accueil. Ça plaisait aux gens, donc ça nous a confortés dans l’idée qu’on était sur la bonne voie.
La voix de Red semble de plus en plus présente. Qu’est-ce qui a amené ce choix ?
Red – Au départ, c’était plus une obligation, ahah ! Pour moi, ce n’était pas envisageable de faire du metalcore sans chant clair. Ça m’ennuyait un peu parce que j’aime vraiment ça. C’est un peu le contraste qui fait l’essence du metalcore. À l’époque, personne ne voulait endosser ce rôle. Pourtant, sur les trois morceaux qu’on a sortis, on voit clairement une évolution. Au début, c’était surtout par timidité, je pense. Le premier morceau qu’on a sorti, on voulait tester, voir si ça fonctionnait ou non. On n’était pas sûrs. Et ouais, ça marche ! Du coup, on a de plus en plus misé là-dessus. Pour les prochains morceaux, il n’y aura pas forcément plus de voix que dans *Born in a Grave*, mais il y aura bien ma voix.
Quels sont les thèmes abordés et quel message souhaitez-vous transmettre ?
Red – Ça dépend du mood. Souvent, ça s’accorde avec les textes de Flo (chanteur). Si Flo a un truc spécifique à raconter, je vais composer quelque chose qui correspond à cette ambiance. Et inversement, si j’ai envie d’écrire un morceau avec un mood particulier, je vais chercher des paroles qui s’y adaptent. Après, qu’est-ce qui m’inspire ? C’est difficile à dire. C’est un mélange de tout ce que j’aime dans la musique. Comme je le disais tout à l’heure, ça vient aussi des groupes qui m’influencent.
À quoi s’attendre pour votre EP cinq titres ?
Red – Ce sera pour fin février. Et à quoi s’attendre ? À la suite logique de ce que vous avez déjà entendu avec les trois premiers singles. Ce sera dans la même lignée. Cet EP marque la fin d’un chapitre et le début d’un nouveau pour le groupe. Il est vraiment là pour présenter ce qu’on va faire par la suite. Il n’y a pas de fil conducteur entre les morceaux, c’est juste une synthèse de ce qu’on veut proposer.
Toulouse est une des rares villes du sud à proposer des concerts de gros artistes, mais qu’en est-il de la scène locale ?
Voici une version corrigée et légèrement reformulée :
Jacques – C’est de plus en plus compliqué à l’échelle locale avec la fermeture de nombreuses salles. En une seule année, on a perdu presque toutes les salles où des groupes comme le nôtre pouvaient jouer. La Cava’rock, l’Usine à Musique, et même le Connexion… Tout a fermé. Il ne reste plus grand-chose. Sur Toulouse, ça devient vraiment difficile. Les seules options qui restent, c’est de prendre le risque de louer des salles de taille moyenne, entre 600 et 800 places. Mais pour des groupes de notre taille, ce n’est pas envisageable. Du coup, on bouge. On joue hors de Toulouse, et on se bat, comme tout le monde. J’ai l’impression que c’est la galère pour tout le monde en ce moment.
Red – Heureusement, il y a de nouvelles salles qui ouvrent, c’est sympa. Deux ont ouvert récemment à Toulouse, et il y en a une autre qui va ouvrir très bientôt.
Jacques – Mais elles sont trop grandes pour nous…
Red – Oui, ça a fait l’effet inverse. Les petites salles ont fermé les unes après les autres, et maintenant, il n’y a plus de demi-mesure. C’est bien d’un côté, mais il manque des lieux adaptés pour soutenir la scène locale.
On le sait, les concerts se passent rarement comme prévu. Quelle est votre histoire la plus drôle là-dessus ?
Jacques – Martigues. On s’est décalé du clic pour la première fois. Parce qu’on joue tous avec un clic dans les oreilles pour qu’on soit calé sur les séquences, les lumières, etc. Et Flo, il a beugué un moment. Moi, ça m’a foutu dedans. Et on s’est décalé. C’était la première fois que ça arrive depuis que le groupe existe. Et là, tu es niqué. Tu appuies sur stop et tu joues. Tu as l’impression de jouer à poil. Parce qu’en fait, on a une musique qui a tellement de prod, avec tellement de samples et de synthés. Il y a des studs et des trucs dans tous les sens. Et quand tu n’as pas ça derrière, tu te sens un peu con. Je pense que les gens, n’ont pas capté. Ils ont dû se dire que c’était fait exprès. Mais on s’est débrouillés. On s’est regardé jusqu’au bout du morceau. Sans clique sur les samples.
Red – Moi, j’en avais une autre un peu plus ancienne. Et ça me fait marrer quand je pense à l’époque où il y avait encore certains des anciens membres qui étaient encore là. Dans la mise en place, il y en a un qui a déconné. Il a inversé des branchements je ne sais pas ce qu’il a foutu. Ce qui fait que chacun jouait avec le retours de l’autre. Au début, je jouais à la basse en 2021 ou 2022. Et j’avais le retour d’Axel, l’ancien guitariste, qui avait sa guitare à balles dans les oreilles. Je ne comprenais rien de ce qui se passait. Et c’était horrible pour tout le monde. Maintenant, c’est marrant, mais sur le coup, tu es là, “bon, ok….”
Jacques – Parce que pour l’histoire, le côté technique, en fait, on est autonome sur nos retours. On a un rack dans lequel on branche tout. Tout ressort pour l’intégration son et on a nos propres retours. Et ils ont inversé les câbles. Ça a donné n’importe quoi dans les oreilles de tout le monde.
Si vous deviez décrire From Dusk to Dawn avec un emoji, lequel choisiriez-vous ?
Jacques – On va partir sur ça. Un petit coucher de soleil ? Le coucher de soleil ou la lune.
Avec quel groupe international rêvez-vous de partager la scène ?
Jacques – Oh, putain. Là, à première vue, j’aurais dit Landmarks, parce que français, je pense que c’est peut-être possible. Je ne sais pas. Si vous nous voyez ! Et à l’international, je ne sais pas, Architects. T’imagines ? Oui, oui. From Dusk to Dawn, Architects. Ça serait bien, c’est marrant.
Red – En fait, je trouve que depuis quelques années, j’adore ce qu’on fait en France. J’aimerais bien jouer avec Novelist. J’adore ce qu’ils font, même maintenant encore, même s’ils ont quand même pas mal changé de direction. Et trois fois chanteur. Mais j’aime bien ce qu’ils font. Pour moi, ils ont les deux meilleurs guitaristes français dans le même groupe. Donc, c’est indécent. Et après, à l’international, il y a Kingdom of Giants, que j’aime beaucoup. Et je trouve qu’ils n’ont pas encore le succès qu’ils méritent. Ça va monter, je trouve que c’est vraiment de la qualité, ce qu’ils font. C’est vraiment propre. Et j’aime beaucoup. En plus, ça a l’air d’être vraiment des crèmes.
Que peuvent attendre vos fans pour 2025 ?
Red – En 2025, au début de l’année, il y aura l’arrivée de l’EP. Et ensuite, attendez-vous à de la musique et des concerts. On va continuer sur la même lancée. Si vous nous voyez passer dans votre ville, suivez-nous sur les réseaux. Vous allez passer un bon moment. Et Jacques va jouer torse nu !
Jacques – Ah bon ? Je n’étais pas au courant !
Red – C’est un groupe qui existe depuis plusieurs années. Ça approche même les 10 ans. Quand on y réfléchit, ça fait un peu peur. Mais c’est sous la même bannière. C’est un nouveau projet qui a commencé il y a un an. Et là, on n’est qu’au début. Et on va continuer comme ça. Le but, ce n’est pas de jouer dans les caves toute notre vie. Donc, on fait le maximum pour bien faire les choses et faire ce qui nous plaît avant tout.
Jacques – On peut donner les dates de la tournée, peut-être ? Si vous êtes tout seul pour la Saint-Valentin, le 14 février 2025 à la Secret Place à Montpellier. Le 13 à Axis Music à Toulouse. Et début mars, on fait une petite tournée dans le nord. Donc, on passe par Paris, Limoges, Tours, Orléans. Suivez-nous, ce sera plus sympa. Et aussi, pour 2025, il y a un projet d’album qui a commencé. Je ne pense pas qu’il sortira en 2025, à moins qu’on soit très bons et que les planètes s’alignent!