Interview Dirty Fonzy

Mon périple s’est terminé par une entrevue avec Ju DrumsareCool, venu me parler de Dirty Fonzy, le groupe dont il est le batteur. Une entrevue idéale pour conclure cette petite aventure à l’est de Bordeaux. Dirty Fonzy incarne LE punk-rock français festif du sud de la France, tout en transmettant des messages de partage et de paix, dans une ambiance de joie et de bonne humeur !

Peux-tu te présenter et présenter le projet ?  

Bien sûr. Moi, c’est Julien. Je suis le batteur de Dirty Fonzy. Le groupe a 20 ans cette année, donc en 2024. Il a été formé en 2004. On prend pour date la sortie du premier album qui s’appelle *Playing Plunk Songs*, sorti en mars 2004, que nous avons réédité cette année en vinyle. Actuellement, le groupe est composé de David à la guitare et au chant, Rooliano, chanteur lead et guitariste, Tchak à la basse, et en live, nous avons un guitariste supplémentaire qui s’appelle Guilhem, qui est également à la guitare solo.

Nous avons aussi un manchot qui se balade, que les gens ont pu voir un peu sur les réseaux sociaux. Voilà, Dirty Fonzy en 2024, c’est ça : du rock, du punk rock, du pop-punk et beaucoup de rigolade.

Pourquoi avoir choisi le nom Dirty Fonzy ?

Dirty Fonzy, ça vient du personnage, donc, de Fonzie dans la série *Happy Days*, si je ne me trompe pas. C’est une vieille série, et il y avait ce personnage, avec un perfecto, une Banane. un peu rock. Le premier bassiste du groupe s’appelait Fonzie. Du coup, on trouvait qu’il y avait une certaine analogie, et on s’est dit, pourquoi pas lui donner un côté un peu plus punk ? Voilà pourquoi on a choisi Dirty Fonzy.

Quelles sont vos influences musicale dans le milieu du Punk-Rock ? 

Les influences musicales par rapport à notre milieu, il y en a quand même un bon paquet, mais ça évolue pas mal. J’ai rejoint le groupe il y a neuf ans maintenant, et les influences étaient Rancid, Dropkick Murphys, Social Distortion. Avec le temps, ça a un peu évolué, notamment avec la sortie de notre dernier album, *Full Speed Ahead*. On a intégré un peu plus de rock, un peu de power pop et de pop-punk. Et je te dirais qu’actuellement, les influences qu’on a, pour faire très large, sont un peu les mêmes qu’au début, mais avec des touches de Blink 182, Sum 41, mais aussi Iron Chic. On s’inspire un peu de tout ça. J’allais dire, un peu plus de l’artaque pour le tout premier titre, qui est un peu plus rock, mais voilà, c’est un peu un melting pot de tout ça.

Le Punk-Rock a une forte connotation Festive et Revelle’ c’est quoi ton avis là dessus ? 

Ouh là, question large, j’espère qu’il y a un peu de temps ! C’est un mouvement social qui, à mon sens, a pris la musique pour véhiculer ses idées, ses idées de rébellion, d’être en marge de la société, d’être qui tu es, de ne pas te conformer.

Mais surtout, au-delà de l’idée de ne pas se conformer, c’est vraiment exprimer qui tu es, ne pas avoir honte. Si t’as envie de sortir avec un perfecto, si t’as envie de sortir avec une veste verte, tu fais ce que tu veux. Ne pas porter trop d’importance au regard des autres. Et c’est aussi un courant musical qui se veut accessible parce que, comme les Wham! un peu à l’époque, avec trois accords, tu arrives à faire une chanson.

Le but du jeu, c’est vraiment que tout le monde puisse jouer ça. Mais effectivement, sans oublier le côté un peu festif. Il était encore plus mis en avant avec l’époque de MTV et les groupes dont je te parlais, Blink, Sum 41 et d’autres, ou par exemple NOFX. C’est un peu un subtil mélange des deux. Du moins, dans le punk rock de Dirty Fonzy, c’est un mélange des deux. Il y a quand même des idées derrière, et il y a toujours une envie de passer un bon moment et de faire passer un bon moment aux gens qui nous écoutent.

Votre dernier album, *Full Speed Ahead* est sorti le 8 décembre 2023, marquant les 20 ans d’existence, comment a t’il été accueilli par le public ?  

Ça a été une consécration pour boucler un peu ces 20 ans d’existence. Je ne sais pas si le terme « consécration » fonctionne, il n’y a pas eu les Grammy Awards, mais on avait à cœur, quand on a réfléchi à ce qu’on allait faire pour les 20 ans du groupe, de ne pas faire un best-of ni réenregistrer un album. On voulait vraiment se poser la question : qu’est-ce que c’est maintenant, Dirty Fonzy, après 20 ans ? Et où on veut diriger le groupe ? C’était un peu un point de départ pour avancer. Et donc, on a eu cette réflexion sur les influences, cette réflexion autour de *Full Speed Ahead*.

Comme tu le disais, le groupe s’est formé en 2003, mais la date qu’on prend pour marquer le début, c’est celle du premier album, en 2004. Et c’est un album qui a été hyper bien accueilli, tant par le public que par la critique. Que ce soit sur galette ou en live, ça marche toujours. C’est assez drôle, car en live, on arrive à un équilibre entre anciens et nouveaux morceaux. On a vraiment réussi à incorporer tout ça avec un fil rouge.

Et oui, on a eu de très bons retours. On en est très fiers. Je vais te faire la phrase d’américain, mais pour moi, c’est le meilleur album du groupe. Les gens aussi en sont très contents. Donc, que du positif.

Concernant votre dernière sortie *My Words* en version chanson de Noël, qu’est ce qui vous a donné cette idée ?  

En fait, on se disait que ça pourrait être drôle. On avait un peu l’idée du clip qu’on a sorti, une version de Noël de *My Words* , qui figure sur l’album *Full Speed Ahead*. On avait vraiment à cœur de faire ça, et c’est l’un des morceaux qui s’y prêtait le mieux en termes de tempo. La plupart des morceaux de cet album, ou même de certains autres, mais surtout celui-ci, ont été composés à la base en acoustique, avec une guitare acoustique. On avait envie de ressortir ça, de le remanier, et pourquoi pas faire un morceau de Noël pour la période ? Moi, ça m’a donné l’occasion de jouer des grelots ! Et c’est un peu bizarre avec ces grelots de Noël, car il faut jouer, mais vraiment très doucement, pour réussir à créer un bruit. Je faisais des prises, et on aurait dit que j’étais Parkinsonien, mais légèrement, tu vois. Mais c’était cool. Ça nous a donné l’occasion de nous mettre dans un exercice qu’on n’avait pas forcément fait, tout en tournant un clip réalisé par Kevin Abelard (Vidéaste et Photographe), avec plein de potes qui ont joué les figurants. C’était un beau moment.

Qu’est-ce que vous cherchez a transmettre dans vos chansons ?

Avant tout, je te dirais que la musique reflète un peu les valeurs du groupe. C’est-à-dire qu’on essaie de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, de faire passer un bon moment aux gens et à nous aussi quand on joue. On essaie de véhiculer des valeurs à travers la musique, mais surtout à travers l’expérience live : solidarité, entraide, passer un bon moment pendant 45 minutes, une heure. On veut pouvoir se poser et partager un moment de communion, tous ensemble. Et c’est un peu tout ça.

L’album aborde différentes thématiques, mais on pourrait englober tout ça dans l’idée de vivre de sa passion, de ne pas avoir peur de dire quand ça ne va pas et de dire quand ça va bien. Donc, toujours bien entourer les gens qu’on aime et même ceux qu’on connaît un peu moins. Essayer de créer un monde un peu meilleur, faire passer un bon moment, rigoler.

Si tu devais choisir une décennie qui définit le mieux votre musique, ça serait quoi ?

Ah ouais, une décennie, les années 90. Mais je dirais plutôt milieu-fin. Après, moi, je suis né en 95, donc parler des années 90 pour quelqu’un né en 95, c’est un peu drôle, mais oui, je dirais ça. Fin des années 90, avec l’apogée de *Dookie* de Green Day en 94. L’explosion aussi du grunge. Ouais, je dirais que c’est un peu ça, avec quelques petites touches de la fin des années 80 par-ci, par-là. Je dirais que c’est un peu ça…

Une anecdote de concert à partager ? 

Alors, il y a quand même pas mal d’anecdotes, mais une qui me concerne personnellement, on va dire. Je ne mets personne sous le bus ! C’était quand on a joué notre première Hellfest en 2016. J’avais 21 ans, et on jouait le samedi à 10 heures du matin. Je n’avais jamais joué aussi tôt de ma vie ! La veille, on avait pris un Airbnb à 40 minutes de Clisson. Et en bons gars du sud-ouest, on s’est dit : « On va se faire des magrets à la plancha, trop cool. » On allait se mettre bien, faire un bon repas.

Et je ne sais pas si c’était ça ou le stress, sûrement, mais grosso modo, j’ai passé une nuit horrible, même si on s’est tous couchés tôt pour pouvoir se lever tôt. Le lendemain, un peu mal réveillé, avec le stress, on part. Sur le chemin, un voyant s’allume sur le camion. Là, on se dit : « Ça y est, on ne va jamais être à l’heure. » Le stress monte encore, mais c’était juste un voyant. On bidouille deux, trois trucs et c’est bon. On est arrivés à 9 heures, avec des petites poches sous les yeux, et on a fait notre soundcheck.

Je me suis dit : « Comment je vais réussir à transformer toute cette fatigue en quelque chose de positif ? » En fait, on a passé un pur moment et c’était un super concert. Mais sur le coup, la nuit de 3-4 heures, c’était pas ouf.

Comment tu décrirais la scène Toulousaine et Albigeoise ?

Ouais, c’est une scène qui a été très dynamique, notamment un peu avant la formation de Dirty Fonzy. C’est ce terreau qui a permis à beaucoup de groupes d’émerger, des groupes de punk rock, mais pas seulement. Divers et variés. Par exemple, Dirty Fonzy, à l’époque, comptait des membres qui jouaient dans 4°7 et dans Légitime Défense. C’était vraiment un terreau très fertile pour le punk rock à cette époque-là. À Toulouse aussi, il y a eu pas mal de groupes. Pour ma part, j’ai plus fréquenté Toulouse à la fin des années 2000, début 2010. Et à la fin des années 2010, j’ai pu voir plein de groupes émerger.

On avait une salle qui s’appelait La Dynamo, qui a fermé, je crois, en 2015, et qui était très dynamique. Toulouse est aussi très représentée sur la scène rap, notamment. À Albi, je crois qu’il y a un jeune rappeur qui perce pas mal en ce moment, qui s’appelle H-JeuneCrack. Ce sont des villes, à mon avis, assez dynamiques, surtout il y a quelques années, notamment grâce à des politiques culturelles favorables.

Quand j’ai déboulé ici en 2012, j’avais un peu cette problématique de quel concert je vais voir, parce qu’il y en avait plein et je n’avais ni un porte-monnaie extensible ni du temps extensible. Et maintenant, la question, alors pas tout le temps, parce qu’il y a quand même des associations qui se bougent comme Noiser, Regards, il y avait SPM Prod aussi qui bougeait pas mal pour organiser des concerts. Il y a plein de petites structures. Mais maintenant, la question, c’est : « Qu’est-ce que je vais voir ? » Parce qu’il n’y a pas non plus tant de concerts que ça. Et c’est une vraie question qui peut se poser.

Avec quel groupe international rêvez-vous de partager la scène ?  

Alors, je dirais Blink 182. Mais sinon, je dirais Foo Fighters. Quand, malheureusement, ils ont perdu Taylor Hawkins, paix à son âme, en 2022, j’ai vraiment rêvé. Quand j’ai vu qu’il y avait une rumeur comme quoi ils repartaient, je crois que c’est eux qui ont dit : « Vers Noël, on reprend la route« . J’ai fait : « Allez, ça y est, c’est mon moment« . Et puis, non, il y avait déjà Josh Freese sur le bill. Mais ouais, Foo Fighters !

Qu’est ce qui arrive pour 2025 ?

Alors, on va continuer la tournée *Full Speed Ahead* qu’on a déjà entamée cette année. Donc, pas mal de concerts à travers la France. On est en train également de voir pour partir en Europe et on pourra en parler, mais il va se passer des trucs un peu en début d’année. Au niveau du printemps, donc, je vous encourage à aller sur les réseaux sociaux, à suivre Dirty Fonzy sur Instagram, Facebook, TikTok, ce que vous voulez.

Regardez un peu tout ça parce qu’il va y avoir quelque chose qui va arriver en début d’année !

 

Marion Tapia
Marion Tapia
30 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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