Notre capitale avait l’honneur, en ce week-end de début février, d’accueillir les Dropkick Murphys sur deux nuits consécutives, un défi que le groupe avait déjà relevé en 2020 et en 2018. Et comme à l’accoutumée, le groupe était particulièrement bien accompagné en la personne de Jesse Ahern, des Rumjacks et de Pennywise.
On commence donc doucement avec Jesse Ahern et son folk-rock qui nous vient tout droit de Boston, tout comme notre tête d’affiche du soir. Le musicien se présente seul sur scène mais réussit tout de même à la fois à captiver l’attention de l’audience mais également à produire une musique assez riche. En plus d’un dessin de sa fille qu’il pose à ses côtés lors du concert, Jesse jongle entre sa guitare (sèche ou électrique), son harmonica qu’il porte autour du cou grâce à son porte-harmonica et une pédale qui lui permet d’ajouter quelques percussions. Et il faut dire que le fait qu’il soit en mesure de jouer de ses trois instruments en même temps est assez bluffant. Quant à ses morceaux, ils sont agréables à l’écoute et suffisamment mélodique pour que le public puisse l’accompagner. Ce dernier nous gratifie également d’une reprise de Bankrobber, des Clash, qui fait honneur à la bande de Joe Strummer. On imagine d’ailleurs bien que ce dernier a fortement influencé Jesse Ahern.
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Une dizaine de minutes de pause et c’est les Rumjacks qui débarquent sur scène. Avec leur punk rock celtique aux fortes influences working class, on se rapproche particulièrement du style des Dropkick et on sent que le public en est plus réceptif. Le groupe, qui se présente avec son nouveau chanteur Mike Rivkees, connait comme un second souffle depuis l’arrivée de ce dernier en 2020, symbolisé par leur superbe album Hestia (2021). 5 des 9 morceaux de la setlist des Australiens en seront d’ailleurs issus, comme le plein d’espoir Light in My Shadow ou le puissant Hestia. Au delà de son apport musical, Mike Rivkees apporte également au groupe son charisme et son énergie : il saute, bouge dans tous les sens (tout en veillant à rester suffisamment proche du micro) mais sait aussi se tenir plus posé lorsqu’il doit assurer les parties de tin whistle. Ses performances sur cette flûte à 6 trous sont d’ailleurs également très réussies, et c’est d’autant plus réjouissant que l’identité du groupe repose beaucoup sur l’utilisation de cet instrument. Et parmi ces mélodies de tin whistle, la plus célèbre reste celle introduisant An Irish Pub Song, le morceau le plus connu du groupe, qui clôture le show et qui est repris par une bonne partie du public, déjà bien chaud et prêt pour la suite.
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Ce n’est pas encore la tête d’affiche mais c’est déjà un petit évènement : Pennywise n’est pas un groupe que l’on retrouve souvent en France et leur dernier passage en salle parisienne remontait à 2014. Les Dropkick n’ont pas oublié leurs racines punk rock et qui de mieux que les légendes du skate punk californien des années 90 pour un dernier tour de chauffe? Le show aura d’ailleurs un parfum de ces années 90 étant donné que la majorité des morceaux sont issus des albums sortis lors de cette décennie. En 45 minutes, les Californiens vont enchaîner un bon nombre de morceaux cultes, comme Society ou Fuck Authority. Emmené par Jim Lindberg, casquette noire vissée sur la tête et zip-hoodie Volcom comme à son habitude, le chanteur recrache ses paroles dans le style caractéristique de Pennywise, qui se rapproche finalement d’une manière de rapper. Étant donné le répertoire bien étoffé du groupe (12 albums), on peut regretter la présence de 2 reprises dans le set. Je ne vais évidemment pas remettre en question le statut de morceau culte de Blitzkrieg Bop et de Do What You Want mais j’aurai préféré avoir un ou deux morceaux de Pennywise en plus, notamment par exemple un morceau de leur très bon dernier album Never Gonna Die (2018). Le public aura quand même pu se délecter d’un super show et étant donné l’ambiance et le nombre de t-shirt Pennywise dans la fosse, il me semble que beaucoup de personnes s’étaient aussi déplacés pour voir la bande à Fletcher Dragge. Le show se termine sur le cultissime Bro Hymn et son iconique sing-along. Nos voix sont bien chauffées!
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Il est environ 21h30 quand la salle s’assombrit et que la tension monte d’un cran sur les notes du morceau traditionnel irlandais Foggy Dew joué depuis les enceintes et accompagné, sur le grand écran, d’un logo des Dropkick Murphys qui se dévoile à travers un brouillard qui rappelle le morceau introductif. Le groupe débarque avec The Lonesome Boatman, un morceau parfaitement taillé pour débuter la soirée : ça commence doucement avant de monter progressivement en rythme et l’audience peut chanter en chœur la mélodie pour accompagner les musiciens. La chanson laisse place à Famous For Nothing, une chanson que je trouve vraiment excellente mais malheureusement assez méconnue du public qui ne reprend pas forcément à l’unisson le refrain pourtant fédérateur du morceau. Mais l’ambiance reprend de plus belle avec le toujours très efficace et inévitable The Boys Are Back. Les premiers morceaux du set nous laissent d’ailleurs peu de répit, avec le très festif Out of Our Heads ou le tube Johnny, I Hardly Knew Ya, sur lequel le public peut également jouer son rôle de chœurs en lançant les fameux « hurroo, hurroo! ». L’ambiance redescend un peu lorsque le groupe nous présente les morceaux issus de son dernier album This Machine Still Kills Fascists (2022). Cet album, dont la décoration de la scène s’inspire, reprend des textes et des chansons de Woody Guthrie et se veut plus orienté folk que les albums « habituels » des Dropkick. Les morceaux se prêtent moins à rendre fou le public mais je suis à titre personnel très content de pouvoir entendre ces morceaux en live. Le groupe a eu d’ailleurs la bonne idée de jouer trois morceaux de cet album, ce qui me semble être ni trop (au risque de casser le rythme du show), ni pas assez.
On se délecte également de morceaux issus de Turn Up That Dial (2021) qu’on avait pas encore pu entendre en salle depuis la sortie de l’album. Mention spéciale pour Good as Gold, une chanson aux allures de déclaration d’amour aux groupes et aux albums qui ont influencé les Bostoniens. Le grand écran qui décore la scène fait d’ailleurs tout son effet sur ce morceau et fait défiler plusieurs vinyles d’albums cultes, parmi lesquels on peut reconnaître entre autres des disques de Cock Sparrer, Stiff Little Fingers ou encore des Misfits. Rien n’est d’ailleurs laisser au hasard avec cet écran géant, qui nous permet de visionner des images ou vidéos en lien avec les morceaux joués par le groupe. Les monuments historiques de Boston sont par exemple passés en revue sur le tube I’m Shipping Up To Boston et on revit l’un des trois combats iconiques contre Arturo Gatti de « Irish » Micky Ward, le boxeur qui figure sur la pochette de l’album The Warrior’s Code, et qui inspire la chanson du même nom.
On retrouve par ailleurs Jesse Ahern sur Worker’s Song qui vient épauler Ken Casey au chant : il faut malheureusement en profiter pour rappeler que le groupe reste orphelin de son autre chanteur, Al Barr, qui s’est mis en retrait du groupe pour raisons familiales. Ca serait mentir et ne pas lui faire honneur que de dire que son absence ne se fait pas remarquer. Ken Casey se donne en tout cas à fond et tente de faire oublier son absence en parcourant la scène de droite à gauche et en allant régulièrement chanter au plus proche du public. C’est ensuite au tour de Mike Rivkees de venir accompagner Ken sur Boys on the Docks, un morceau old-school aux influences street-punk issu du premier album du groupe, qui clôturera le show.
Pour son 9ème Zénith de Paris et en offrant un show différent de la veille, les Dropkick Murphys ont encore une fois justifié une nouvelle tournée européenne et assumé leurs statuts de groupe taillé pour le live. Une magnifique soirée, réussie de A à Z !
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!
