Carnifex – Graveside Confessions

Après un EP du même nom sortit cet été, Carnifex reviennent avec un huitième album : Graveside Confessions. Représentant les choses que l’on n’ose pas dire, parfois jusqu’à son lit de mort, alors qu’elles nous pèse et que l’on souhaite les exprimer. Premier album depuis le départ de leur guitariste principal qui n’a pas trouvé remplaçant. Réalisé en interne par le batteur Shawn Cameron, avec l’aide de Mick Kenney pour le mixage et le mastering, cet album est décrit comme intense, autant à la composition qu’à l’écoute, par le chanteur. Disponible chez Nuclear Blast dès le 3 septembre.

Graveside Confessions a le rôle « d’entrée foudroyante » et de nous « préparer au reste de l’album » d’après Scott Lewis, le chanteur. Malgré une introduction qui se rapproche du metalcore, on change vite de direction au moment du chant. La brutalité et sa copine la rapidité arrivent tout aussi vite. Ponctué des touches black metal caractéristiques au groupe, qui se mélange avec quelques notes de piano, pour donner une ambiance glaçante. Pray For Peace et son introduction percutante donne une ambiance assez black metal grâce à de petits effets propre au genre qui joue avec la voix de Scott. Un morceau qui montre que les américains savent ce qu’ils font et qu’ils arrivent parfaitement a osciller vers un autre genre, comme ils l’ont toujours fait. Il se passe beaucoup de choses dans Seven Souls, donnant l’impression d’un morceau interminable (alors que l’on est sur du quatre minutes). Une mélodie digne d’un hymne, une grandeur renforcée par des sonorités de trompettes, quelques notes de piano a nouveau, la batterie qui tabasse et la voix saturée prête à réveiller tout les démons du coin. Un morceau qui nous laisse bouche bée et captivé tout du long.

« All the violent deaths we died. The lives we stole to save another life.
All those times we crossed over and left a part on the other side. 
In my heart of hearts, I’m a cold-blooded nihilist.
I don’t believe in God or good things. Only death exists.
You can pray for peace but death is all you get »

Il est maintenant temps de passer à de la nouveauté avec Cursed et son introduction digne d’un vieux film d’horreur ou encore d’un jeu vidéo rétro. Plus lourde et plus lente que les titres précédents, c’est une ambiance tout autre qui ressort. Surprenant par des changements de rythmes et de mélodies, captivant, Carnifex sort un peu de ses habitudes et cela fonctionne ! On reprend les bonnes habitudes avec Carry Us Away qui nous plonge dans notre ambiance death / black préférée. Lourd, rapide, c’est au niveau du chant que l’on trouve des changements. Scott prend son temps et les scream, même s’ils sont présents, sont plus facilement laissé de côté pendant la première partie. C’est à nouveau une ambiance bien particulière qui sort de ce titre, même si certains passages ne sont pas sans rappeler d’anciens albums. On se laisse surprendre par un moment de calme et presque de douceur, permettant de souligner encore plus la puissance du groupe. Aucunes secondes de répit avec Talk To The Dead qui commence fort et ne s’arrête pas. On notera la présence de quelques notes de piano, chose récurrente dans cet album et plus présent que dans les précédents. Un choix qui colle bien avec le genre musical de Carnifex. Jusque ici, Graveside Confessions était explosif et brutal, mais avec ce titre, on passe à un autre niveau. Talk To The Dead est taillé pour le live et pour retourner toute les fosses.

« Some nights I know my life will end with violence
Some nights I’ll do anything for silence
I’ll punch a hole with some lead
Just to get the ghosts out of my head. »

January Nights nous transporte ailleurs. Une ambiance douce, le sons de la pluie. On se demande ce qui se passe et surtout quand cela va exploser ? Carnifex nous livre ici un morceau exceptionnel, d’une profondeur qui nous emporte loin. Ils nous prouve qu’ils savent faire autre chose qu’un concentré de violence, de brutalité et de rapidité. Fan d’Alcest, vous serez comblé avec ce morceau. Une très belle surprise. Cemetery Wander crée un vrai choc car les américains mettent la gomme dès le début. On sent que l’on est au cœur de l’opus et que l’on monte d’un cran à chaque fois. Toujours aussi maitrisé, que ce soit au niveau instrumental par la vitesse et la technicité mais aussi avec le chant de Scott qui continue a impressionner et a prouver qu’il a les capacités vocales. On s’enfonce dans cette spirale toujours plus sombre et qui nous rappelle sans cesse le thème de l’album. C’est dans Countess of Perpetual Torment que l’on ressent le plus l’influence d’un de leur album précédent : Slow Death. Il y aurait parfaitement trouvé sa place car on trouve les mêmes intonations et façon de chanter. Une façon sympa de faire un rappel sur la carrière, renforcé par la reprise d’anciens titres, présents un peu plus loin dans l’album. Le solo de guitare renforce ce côté black déjà très présent et apporte une certaine clarté par la même occasion. Un titre plus entraînant et moins sombre que le reste de l’album.

« Cemetery wander and I remember every body I put in the ground
Three bodies a day for three years. I’ve got so many ghosts around
I laid my hands on every single one. I knelt and prayed with their loved ones
I locked the casket when it was done. Let’s give in to our true nature
Turn on the ones you love »

Carnifex n’est pas à son premier cover et ici c’est au tour de KoЯn d’y avoir droit avec Dead Bodies Everywhere. On a ici ma reprise préférée. Fan du groupe de base, je ne pouvais qu’aimer cette reprise plus violente mais avec un rythme dingue. On retrouve tout les éléments nu metal mais avec cette touche de violence, de saturation, que l’on aime tant chez Carnifex. Scott a parfaitement su s’adapter au chant de Jonathan Davis. Le côté malsain du morceau colle encore plus ici avec cet univers si sombre et terrifiant. Fini le nu metal, on avance avec Cold Dead Summer qui montre le niveau et la pratique des musiciens, avec un instrumental qui est digne d’un train lancé à pleine vitesse. Ça ne s’arrête pas, donnant l’impression de venir de tout les côtés et que notre survie sur ce titre est compromis. C’est ce genre de titre que j’aime chez Carnifex, on ne chipote pas et on fonce dans le tas sans hésitation. Encore un moment qui va être difficile à vivre en live ! Et alors que rien ne semblait le prévoir, un moment de calme, de tranquillité, quelques notes de piano (à nouveau) mais ce n’est que pour mieux repartir et on sait que le moment clé du titre est arrivé, voir même celui de Graveside Confessions ? Alive For The Last Time est le dernier morceau inédit de ce nouvel album. Totalement dévastateur, on comprend pourquoi il se situe à cette place. Carnifex donne le meilleur et ça se ressent. Ils réunissent ici ce qu’ils font de mieux, ponctué de moments plus calmes mais envoutant et qui nous plonge encore plus dans leur univers musical, mélangeant une mélodie ésotérique à ces sonorités industrielles bien connues.

« A little more time and you’ll remind people when I was alive
A few more lies and I’ll convince you everything is fine
A little is good than more is better
These seem like songs but they’re suicide letters
All these songs end the same
No matter where it starts, it ends in the grave »

Il y a maintenant quinze ans que le premier album du groupe, Dead In My Arms, est sortit. A cette occasion, Carnifex, a réenregistré trois des titres présents sur l’opus. Une façon de reprendre d’où tout a commencé. C’est Collaborating Like Killers qui ouvre le bal. Après avoir entendu du Carnifex 2021, on sent vite la différence. L’instrumental est plus simple mais tout autant efficace et le chant, plus expérimenté de Scott Lewis, rend le titre plus profond. On y retrouve même quelques harmoniques, choses qui se fait plus rare actuellement. My Heat In Atrophy et Slit Wrist Savior reste dans cette même veine. L’idée de ressortir d’anciens morceaux est très bonne et permet de les embellir, notamment grâce à l’expérience acquise durant toute ces années.

C’est sans surprise que je sors de mon écoute de Graveside Confessions avec des étoiles dans les yeux. Je sais à quoi m’attendre avec Carnifex et ils ne me déçoivent jamais. On avance petit à petit dans quelque chose de toujours plus lourd, de plus dévastateur et on peut se demander jusqu’à où ils vont aller ? Tout est maitrisé, on ressent l’expérience qu’ils ont acquis d’un album à l’autre et cela ne fait qu’embellir la chose. Mention spéciale pour January Nights qui a su trouver sa place et à Carnifex pour être sortit de ce qu’ils font habituellement, pour nous pondre cette petite merveille. Hâte de voir ce que cela donne en live sur la tournée européenne prévue l’année prochaine !

Tracklist : 

Graveside Confessions
Pray For Peace
Seven Souls
Cursed
Carry Us Away
Talk To The Dead
January Nights
Cemetery Wander
Countess of Perpetual Torment
Dead Bodies Everywhere
Cold Dead Summer
Alive For The Last Time
Collaborating Like Killers (Graveside Edition)
My Heat In Atrophy (Graveside Edition)
Slit Wrist Savior (Graveside Edition)

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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