Bury Tomorrow : Entretien avec Daniel et Jason

1/ Pourquoi avez-vous choisi de faire cet album « thérapie / lettre ouverte » maintenant ?

Daniel : Je pense que plusieurs axes expliquent pourquoi « maintenant » et la question est plutôt légitime. D’une part, je vais bien, maintenant. Aussi bien d’un point de vue physique que mental et ce, depuis un long moment. Pour moi, c’était le moment parfait. J’étais capable de faire ça, ce qui n’était pas possible en ayant une vision au plus bas. Et puis, par rapport au groupe, aussi : nous avons passé un long moment à définir notre fanbase, à les encourager à travers certaines de leurs épreuves, certains de leurs problèmes, et la dernière fois que nous avons joué Black Flame, nous avons réellement pu voir à quel point notre fanbase était solide, jour après jour.

Alors je pense qu’aujourd’hui, ça m’a donné l’opportunité et le poids nécessaire pour me dire que c’était légitime de faire quelque chose de sensible. Que c’était bien de faire quelque chose qui soit peut-être plus personnel, car nous avons déjà une identité scénique, nous avons déjà fait nos preuves pour ce qui est de soutenir nos fans. J’ai passé de longs moments ces trois ou quatre dernières années à promouvoir tout ce qui touchait à la santé mentale, à partager des informations à ce sujet. Ça semblait être le bon moment pour être vraiment honnête à ce sujet, aussi bien à travers notre musique qu’à travers mon histoire personnelle. C’était juste le moment parfait.

2/ Est-ce que c’était dur d’écrire sur un sujet qui te touche particulièrement ?

Daniel : Oui et non. C’était dur pour moi de revenir sur ce genre de perspectives, ces angoisses, mais au final, les développer s’est révélé être aussi cathartique. Ça a servi de thérapie, par la même occasion. Ça passe par le fait de revenir sur mon propre diagnostique et ça consiste à parler. Ça m’a fait réaliser certaines choses, aussi loin que mon mental puisse aller. Ça a fait partie de ma thérapie de revenir là-dessus et d’apprendre à compartimenter les choses de façon rationnelle, ce genre de trucs. L’avantage d’écrire des paroles, c’est qu’on peut mettre tout ça sous forme de métaphores ou d’histoires étranges ou anecdotiques. En vérité, c’est beaucoup plus simple d’écrire mes propres paroles, car je peux y aller à fond et c’était plutôt facile d’écrire celles-là.

3/ Une autre question concernant l’écriture de l’album, il a été commencé un peu sur le pouce en tournée. Comment s’est passée la transition, entre commencer un album sur les routes et le finir en studio ?

Jason : Ce revirement a été assez rapide, on était en plein milieu de la promo de Black Flame mais nous voulions commencer à écrire celui-ci. Donc on a commencé à écrire au début de l’été, sachant qu’on était en tournée, en tête d’affiche. La tournée suivante pour Black Flame s’étalait d’octobre à novembre. Donc un peu avant, en septembre 2019, on a fait un crochet par le studio pour enregistrer. Le processus a été plus rapide, mais étrangement plus profond que ce qu’on a pu faire auparavant. Nous savions que nous n’avions pas beaucoup de temps et que ce serait une course contre la montre si nous voulions faire un album de qualité. On y a mis beaucoup de soin, on a fait tant d’efforts pour être sûrs que tout notre temps soit bien dédié aux chansons, en essayant d’en perdre le moins possible, et en y mettant tout notre attention. Comme pour Black Flame, mais là, nous avions beaucoup moins de temps.

Et au final, je pense qu’on a donné plus. On s’est davantage préoccupé de celui-là, alors que le laps de temps était plus court. Je suis sûr que ça donne à l’ensemble un son unique, c’était rapide, mais vraiment approfondi. On l’a passé au peigne fin.

4/ Comment est venue l’idée d’aborder les soucis de santé mentale avant le show ?

Daniel : Honnêtement ? Ça n’est jamais venu. C’est juste quelque chose que nous avons toujours fait. Quand nous avons commencé, ça n’était pas dans un élan commercial, ça faisait juste sens de rencontrer les gens qui venaient nous voir en concert. C’est plus facile de rencontrer quatre ou cinq personnes qu’une foule complète. On a réalisé que c’était une part de ce que l’on est. On n’est rien de plus que des êtres humains normaux, pas des rock stars qui se cachent derrière un rideau. On a passé le plus gros de ces dernières années à jouer dans de petites salles. Jouer sur de grandes scènes a toujours été l’un de mes rêves, lorsque nous jouions devant quelques personnes, mais en fin de compte, la perspective reste la même : les gens payent leurs factures. Les gens qui viennent à nos concerts, viennent pour nous apporter leur soutien, soutenir notre musique. Le fait d’être fair-play avec eux m’apparait comme du bon sens, il ne faut pas être un total idiot, prétentieux par-dessus le marché. Ces gens sont le plus important dans l’équation et c’est la seule idée qui compte. Nous leur en sommes reconnaissants, du fait qu’ils prennent le temps, dépensent de l’argent et font des efforts pour venir nous voir sur scène.

Jason : Pour nous, la meilleure façon de leur montrer notre reconnaissance, c’est de les rencontrer. De ma propre expérience, pour un fan, rencontrer un groupe que l’on aime importe vraiment beaucoup. Ça importe plus que prendre un t-shirt, ça signifie beaucoup plus pour les gens… On a été à plein d’endroits mais à chaque fois on ne serait rien sans eux et on leur doit bien ça. On essaie de rencontrer chaque fan et ils ont une grande influence sur nous tous, ils font en sorte que nous puissions briser ce mur. Aujourd’hui, les groupes font ça pour tout un tas de raisons, pas spécialement parce qu’ils se soucient de leurs fans. De nombreux groupes font des choses pour différentes raisons, nous donnons une perspective unique à ce que nous faisons, car nous le faisons depuis le début. Comme Dan l’a dit, même lorsque nous jouions devant quatre personnes. Donc, on s’estime vraiment heureux d’avoir ce point de vue, qui, je pense, nous différencie aussi des autres groupes. Ça a eu une grande influence sur nous et ça compte beaucoup.

5/ Pourquoi pensez-vous que les artistes abordent d’autant plus les questions de santé mentale dans leurs albums aujourd’hui qu’ils ne le faisaient auparavant ?

Daniel : Je pense que ce n’est pas juste une question de musique, c’est à la croisée de toutes les plateformes médiatiques aujourd’hui. Je pense que ça devient un vrai sujet de conversation, car avec l’apogée d’internet, tout le monde peut dire ce qu’il lui chante. Ce qu’il en ressort, c’est qu’on a tous une voix, que ce soit via Facebook, Tweeter ou Instagram. Et ça montre parfois des choses assez effrayantes, aussi bien que le positive ou le négative. À partir de là, je pense que certains artistes ont compris qu’ils avaient une part de responsabilité, la possibilité de faire passer un message, d’apporter leur aide.

Nous voulons aider les gens. Je pense que c’est ce qui a été ouvertement fait, de façon instinctive. Nous ne pouvons pas juste écrire la musique que nous aimons et éviter d’aider les gens. Je pense que le groupe dans lequel nous sommes fait ça, nous prenons cette responsabilité. On ne va pas jeter la pierre à ceux qui ne le font pas, car c’est davantage une prise de conscience. Ça en a été une grande pour nous, nous avons réalisé Black Flame autour de nos fans, autour du fait qu’on soit tous les mêmes, et comme le disait Jason, le fait que nous voulions aller vers eux, franchir ce mur. Nous ne voulons pas être mis sur un piédestal, mais établir ce rapport d’égalité.

Et je pense qu’on a vraiment puisé dans cette force pour cet album, ça a été un procédé intrinsèque vraiment naturel, pour nous. Une fois que le coeur veut repousser cette question, comprendre que tous les gens sont les mêmes, ça se fait naturellement, pour nous en tout cas. Et je suis sûr que ça l’est pour les autres aussi. Quand tu touches à un sujet d’aussi grande échelle tu peux le creuser ou faire des dérives. Mais on est juste dans une époque où les gens ont besoin de s’en préoccuper.

Jason : On en sait plus aujourd’hui, à ce propos, on a appris des choses. On connait la médecine physique depuis des années, maintenant. On sait que quand on se casse un os, on peut recoller les deux morceaux, c’est chose courante depuis des années. Mais il y a aussi le cerveau et l’état d’esprit, et on n’en sait pas autant. C’est toujours à l’étude. Les services de santé se penchent sur la question, déterminent ce dont il s’agit. Cela dit, ça a stagné pendant des années, mis sous silence. Les femmes ont été réduites au silence concernant la dépression post-natale, parce qu’ils considéraient ça comme de l’hystérie.

C’est une chose sur laquelle la société a dû progresser, mais comme Jason l’a dit, les réseaux sociaux ont permis de pouvoir en parler, d’avoir une conversation, un échange et de dire « voilà comment je me sens » ou « je ressens plutôt ça ». Ça a permis au département de la santé de voir une dissociation entre différents points : qui se sent chagriné, qui se sent en vie. C’est une part qui ressort des épreuves traversées, de ce que le coeur ressent, de ce que l’esprit endure dans d’étranges conditions.

Dont sentiment d’isolation… Mais avec les réseaux sociaux, il y a une volonté de ne pas rester isolé. Vous êtes assis dans votre chambre, mais ça peut être en France ou au Japon, vous pouvez vous sentir connecté avec tout un tas de gens. Même à travers des forums. C’est là que tout commence, c’est là qu’on peut lire des témoignages, avoir des conversations. C’est ce qu’on retrouve aussi sur les réseaux sociaux de nos jours, de façon individuelle ou collectif, où les gens expriment le positif comme le négatif. À travers ça, les groupes ont réalisé qu’ils avaient une responsabilité, qu’ils devaient prendre part à cette cause où face au changement environnemental, prendre part à des mouvements sociaux ou en ce qui concerne la santé mentale. Les gens ont réalisé qu’ils avaient un support et qu’il fallait mieux utiliser ces plateformes pour véhiculer le bien, plutôt que juste être… célèbre.

Daniel : Je pense qu’il y a un vrai parallèle entre nos états d’esprit. Je pense que si tu es lucide et conscient quant au fait d’être mis sur un piédestal – et tout le monde ne l’est pas, pour certaines personnes, ça ne marche pas comme ça. Ils n’ont pas vraiment conscience d’être mis sur un piédestal car ce n’est pas quelque chose de naturel. Tu réalises un album, tu en obtiens ce que tu voulais et je pense que beaucoup de musiciens qui parlent de santé mentale en font une chose qu’il est normal d’aborder et utilisent la musique pour répandre ce message, car ils travaillent avec ça et ça devient juste logique au final. Nous avons cette responsabilité, et c’est un processus naturel pour quiconque essaie d’avancer et d’arriver là où il doit être.

6/ En tant qu’artiste, est-ce que le « syndrome de l’imposteur » est une bonne ou une mauvaise chose où est-ce seulement le fait que vous alliez sur scène est un catalyseur de cet état ?

Daniel : C’est une très très bonne question, c’est tellement bien. C’est aussi très dur, car le syndrome de l’imposteur est un élément naturel, mais tout le monde n’en ressent pas les effets. C’est le sentiment d’être mal vu, le sentiment d’être découvert. En ce qui me concerne – d’après ma définition du syndrome de l’imposteur – c’est une chose étrange. Parce que ce n’est pas un désordre découlant de la santé mentale, une maladie ou un trouble. C’est un état d’esprit, un problème à régler et ça devient vraiment dépréciatif et vraiment dur à expliquer, car tout le monde est un imposteur. Tout le monde sur cette planète se posera forcément des questions comme : « Suis-je vraiment aussi bien ? », même voir venir le : « Suis-je vraiment le meilleur ? », qui sont des pensées négatives. Toute le monde a cette voix dans la tête, comme un monologue et c’est ce qui rend le syndrome de l’imposteur intéressant.

Personnellement, je ne l’ai pas, ni plus avec le groupe, donc, j’en parle uniquement après mûre réflexion, en fonction de ma capacité : en studio, avec ma voix. Et c’est cette peur, peut-être qu’elle n’est pas la même que ce qu’elle a été, et c’est la nature même d’avoir un instrument fragile que vous ne pouvez pas utiliser directement, qui est juste plein d’inquiétudes, en fait, vous pouvez juste espérer que ça ne reste pas. J’ai, avec cette autre part de ma vie, beaucoup travaillé avec ma poitrine et au final j’ai réussi à me rassurer.

Mais je pense que pour certaines personnes, il y a une confusion entre l’anxiété, celle de se retrouver dans les magazines people ou celle de se retrouver sur scène. De l’anxiété par rapport à certaines interactions sociales, de l’anxiété à l’idée de faire un concert en face d’un grand nombre de personnes, c’est vraiment différent du sentiment de l’imposteur. Où le sentiment serait… Tu serais dans Bring Me The Horizon et tu te sortirais de scène et te disant : « Je suis horrible » et conscient du fait qu’un jour on te trouvera horrible.

Donc, je pense que c’est facile de voir comment tout ça peut… comment quelqu’un comme ça peut le ressentir, peut-être. Et le problème avec l’industrie musicale, c’est que ça peut facilement t’être arraché. Cette fragilité, bien que tu sois dans un gros groupe, peut basculer en un album et du jour au lendemain tu n’es plus aussi impressionnant. C’est si subjectif, c’est dur à dire si c’est juste de l’anxiété à propos de la fragilité de l’art, dans la nature subjective ou si c’est lié à ce syndrome que tu traverses. Ça n’aide ni l’un, ni l’autre, mais je ne suis pas certain qu’on pourrait classer ça dans un syndrome spécifique, juste pour en donner un sens.

6/ On parlait des réseaux sociaux tout à l’heure, vous pensez que ça peut impacter sur la perception qu’on se fait de la réalité, car vous avez une grande majorité de gens qui s’efforcent d’afficher une vie parfaite. Vous pensez que ça peut également descendre des gens qui sont peut-être plus fragile en se disant « Je ne suis pas aussi bien qu’eux » car tout semble parfait pour eux ?

Jason : Ce n’est pas aussi négatif que ça en a l’air, n’est-ce pas ? Tout a son positif et son négatif. Malheureusement, je pense que c’est plus évident quand on en vient aux réseaux sociaux, à travers des photos, des vidéos. Je pense qu’on est à une époque où les photos et les vidéos sont utilisées pour montrer ce que l’on veut montrer. Je pense qu’on reste vraiment dans le côté de l’influence des réseaux sociaux et que les gens réalisent qu’ils ont une responsabilité, comme les musiciens, dans le sens où nous sommes tous impliqués, que ça nous plaise ou non.

C’est assez marrant, car on veut montrer que les gens passent du bon temps, qu’il y a du positif sur les réseaux sociaux, mais on a peur que les gens ne se sentent bien par rapport à ça. Je pense que ça relève de l’inconscient, que toutes les influences et la culture sur Instagram, ne va pas devenir hors de contrôle. Les gens ont besoin de… Tu vois, si tu as 7,8 millions de followers sur Instagram, tu as vraiment besoin de prendre conscience de ces responsabilités. En tant que musiciens, nous le faisons, car nous faisons face à des milliers de personnes, nous avons expérimenté ça sur plusieurs années, donc ce n’est pas comme si on découvrait ça, cette prise de conscience. En conséquence, on n’a pas à être pessimiste vis-à-vis de ça. Le déclic ne s’est pas fait comme ça, donc ça ne viendra pas de ces influences non plus.

Daniel : Et ce n’est pas tangible, non plus. Ils ne voient pas ces 7, 8 millions de followers.

Jason : Non, c’est juste un nombre sur un écran. Donc je pense qu’on reste dans l’influence, que oui, ça affecte les gens. J’ai subi l’influence des autres et j’en ai vu suffisamment qui essayaient de faire un effort pour justement faire prendre conscience de ces choses. J’ai vu beaucoup de modèles poster des photos sur Instagram sans maquillage et montrer un peu de réserve, c’est un premier pas. Avec les dix dernières années, on a pu réellement travailler de plus en plus sur le côté négatif des réseaux sociaux.

Daniel : Après, c’est dans la nature humaine d’en vouloir plus. C’est purement et simplement une question de nature humaine et ça nous pousse à aller de l’avant. C’est la raison pour laquelle les hommes des cavernes en volaient d’autres, car nous en voulions toujours plus. On veut toujours plus, sans être satisfait. C’est juste le caractère maladif des êtres humains. Nous voulons simplement plus d’argent, plus de nourriture, toujours plus. C’est juste dans notre nature et je pense que ça n’aide pas quand on en vient à cet embrigadement qu’est l’influence. C’est comme si, sous prétexte d’avoir beaucoup de followers, vous valiez mieux que les autres, donc on vous donne plus de choses et en conséquence, vous en voulez toujours plus. C’est un monde de dingue, enfin, avec Jason, on est au stade de la maternelle, en comparaison. Mais le pouvoir est palpable, c’est énorme et les gens se font beaucoup d’argent en influençant les autres. Et ils le font, ils tirent profit en influençant les autres et c’est justement à cause de ça qu’il doit y avoir une importante part de responsabilité dans l’équation.

Jason : Il y a encore beaucoup de chose à clarifier par rapport à ça, mais on pense que ça finira par aller mieux.

7 / Quel est votre point de vue par rapport à la multiplication des offres V.I.P que proposent de plus en plus de groupes, incluant une entrée prioritaire, etc. Parce que ça, ça devient carrément dingue…

Daniel : Je ne sais même pas ce que c’est ! [rires]

Jason : Il ment, évidemment. Mais oui, ça devient vraiment incontrôlable. Dan et moi en avons beaucoup parlé, et je pense que les groupes… d’un point de vue global, qu’il faille payer pour rencontrer quelqu’un, c’est vraiment mal, c’est contre l’éthique. D’autant que personne n’en retire quoi que ce soit au final : comment tu peux dormir en sachant que tu as pris l’argent de quelqu’un uniquement dans le but de le rencontrer ?

Je pense que, en tant que musiciens, nous avons la responsabilité de venir à la rencontre des gens qui se déplacent pour nous voir, quels qu’ils soient. Il faut réaliser que donner l’opportunité à quelqu’un de payer pour te rencontrer ne va pas les aider en tant que personne. Vous leur donnez 5 minutes de joie et d’excitation, mais qu’est-ce que ça vaut vraiment ? Ça n’a pas d’âme. Je n’ai jamais payé pour rencontrer personne. Maintenant, si j’avais payé cinq ou dix fois pour rencontrer quelqu’un, il n’y a pas moyen qu’après ça je me sente aussi confiant que je devrais l’être.

Je pense que tout le monde mérite d’avoir un mot, une poignée de main ou juste un « Bonjour » gratuit. On a toute cette culture étrange dans l’industrie de la musique, qui fait que, oui, on a besoin d’argent, comme tout le monde, mais je pense qu’il y a une ligne à ne pas dépasser.

Daniel : Définitivement. Nous n’avons pas à gagner de l’argent de cette façon. Il y a tout un tas de possibilités pour en gagner, nous faisons ce qu’il faut pour en gagner, mais à la fin de la journée, il devrait y avoir une limite.

Jason : On parle de l’industrie de la musique, mais c’est valable ailleurs aussi : où la ligne éthique s’arrête en ce qui concerne les animaux ? Où est la limite ? Toutes ces idoles et ces musiciens, jusqu’où iront-ils ? Nous avons établi cette ligne.

Daniel : Nous avons pris la responsabilité de ne pas franchir cette ligne. Nous ne le faisons pas et nous ne le feront pas, c’est tout ce que je peux dire. Quand je vois les groupes qui le font, je ne comprends pas, ça revient à exploiter les fans, se faire de l’argent sur le dos des gens qui viennent te voir, c’est dingue. C’est un état d’esprit corrompu, je pense. Ce n’est pas justifié de faire ça, ce n’est pas bon, mais ils ont leur conscience et ils doivent vivre avec ce qu’ils font. Si c’est ce qu’ils veulent faire au sein de leur groupe, ça les regarde, mais je ne vais certainement pas m’y résoudre, de quelque façon que ce soit. Comme Jason l’a dit, nous travaillons en groupe et nous ne ferons jamais ça. Aussi longtemps que durera notre carrière, je préfèrerais encore ne plus faire partie du groupe plutôt que de me résoudre à gagner de l’argent de cette façon, par pur profit. Pour moi, ça n’a aucun sens et ce n’est un bon business pour personne.

Jason : Ce n’est pas comme si nous ne mesurions pas l’importance de l’argent, mais j’ai l’impression de devoir justifier ça, dans le sens où peu de gens sont encore en mesure de le dire : nous avons très bien avancé sans y avoir recourt et je pense que les groupes ne devraient pas en avoir besoin, non plus.

Daniel : Ça tue la proximité d’un groupe de le faire. Les autres groupes sont peut-être moins civilisés que nous ou en marge, par rapport à nous…

Jason : On ne va pas se méprendre sur la question, je suppose que si la décision venait du groupe, on serait peut-être plus cool là-dessus, mais nous avons pris des décisions concernant les sommes que nous gagnions et comment. On s’y tient.

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