August Burns Red + Bury Tomorrow + Novelists @ Cabaret Sauvage (20/11/2022)

Le 20 novembre dernier, nous avions rendez-vous à la Villette pour assister à la lecture de la trilogie de livres se déroulant au Cabaret Sauvage, écrits par Veryshow.

Novelists sont les premiers auteurs de l’épisode de ce soir. Le premier chapitre intitulé « Do You Really Know ? ». Et d’entrée de jeu, le public se prend au jeu. C’est le genre de livre qu’on dévore sans se faire prier. A mesure qu’ils écrivent les notes, la salle s’anime. Dans la fosse, ça se bouscule, pour se sentir au plus proche des protagonistes. Les nouvelles s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas. Aucun risque d’avoir un sentiment de Déjà Vu en parcourant leurs pages, malgré la setlist constituée exclusivement de cet album, tant les garçons sont à part. Les prodiges de l’écriture jouent avec les genres, entre un chant lourd, des riffs tranchants, une batterie percutante et des envolées de notes djentesques, à l’instar du solo de Pierre Danel sur « Smoke Signals ». Et pourtant, leurs morceaux ont quelque chose de familier, gardant des codes du metalcore. Ce qu’ils écrivent transportent le public dans un autre monde. Leurs gammes chiadées sont pleines de poésie, comme la sublime « Erre », et chaque nouvelle page est un univers à elle-même, chaque titre raconte une nouvelle histoire. Et cette dernière est bilingue : tandis que le chanteur allemand Tobis Rische s’exprime en anglais, les autres membres s’adressent à l’audience en français, et en profitent pour glisser une petite morale en fin d’histoire : ici, c’est un lieu safe, et il faut que cela reste ainsi. L’énergie qui se dégage de leur set et de leur performance est positive, chaleureuse. A Bitter End ? Non, bien au contraire. « Lost Cause » vient conclure de manière sublime cette première partie de la soirée. Un live de Novelists, c’est finalement comme ce livre que l’on ressort pour le relire encore et encore en cas de coup de mou.

Sur le rayon au dessus, nous piochons le second épisode de la soirée, intitulé Bury Tomorrow. Dans un genre totalement différent, les anglais sont désormais des auteurs renommés, avec des sorties récentes telles que  « Black Flame » et « Canibal » qui attendaient de faire leurs preuves sur nos étagères. La bande à l’origine de ces essais ayant changé, leur venue est également l’occasion de rencontrer Tom Prendergast au chant clean, et Ed Hartwell à la guitare rhytmique pour remplacer Jason Cameron. Les britanniques nous proposent un roman policier, débutant par des corps étouffés (Choke). Cette suffocation serait due à une flamme noire (Black Flame) dont on recherche l’origine. Les personnages sont face à cette scène apocalyptique de corps entassés, un véritable cimetière (Cemetery), après avoir été chahutés, battus, avant d’être jetés dans une fosse. On sent que l’énergie était à son comble, que tous se sont battus jusqu’à leur dernier souffle. Tout au long du récit, nous oscillons entre la vie / « LIFE (Paradis Denied) » et la mort / « DEATH (Ever Colder) ». Nous retrouvons de sublimes scène iconiques telles que celle de Earthbound et Better Below. Mais l’enquête ne s’arrête pas là, puisque nous y découvrons un fait bouleversant : un cas de cannibalisme (Cannibal). Les auteurs nous mènent dans un univers sombre, empreint de terreur, et pourtant avec une forme de bonne humeur, de légèreté déroutante, et surtout une grande bienveillance, en reprenant la demande de Novelists sur le safe space. Leur livre dégage une énergie folle, et il est difficile de s’arrêter dans notre lecture. Pourtant, alors que nous savourons le dernier chapitre et nous apprêtons à découvrir le fin mot de l’enquête, le set s’arrête, tel un cliffhanger.

Sur la même étagère, un peu plus loin, nous découvrons le roman historique rédigé par les américains de August Burns Red. Co-headline de la soirée, leur histoire fera autant de pages que Bury Tomorrow. Temps de lecture : 1 heure. La préface de ce livre est consacrée entièrement aux hommages. Cet ouvrage est dédicacé à System of a Down, dans une très belle réécriture de Chop Suey!. Les conquérants nous offrent une rétrospective de leurs plus grands combats, de Guardians à Constellations en passant par Phanthom Anthem et Messengers . On apprend que l’origine de la plupart de ces batailles est la Vengeance, et ces derniers nous les racontent d’une manière tellement passionnée que le public semble les revivre : c’est la bagarre dans le pit. A défaut d’avoir reçu une lettre de Poudlard, ces derniers ont reçu leur lettre de sang (Bloodletter) accompagnant leur lecture de ce soir. Les récits sont si prenants qu’on pourrait en faire un film Paramount. Aux rythmes de « Invisible Enemy », « Meddler », « Composure » ou encore « King of Sorrow », Luke Luhrs et ses acolytes nous font un récit vivant, dynamique, mais surtout parfaitement maîtrisé des plus durs combats de l’humanité. Leurs années d’études et de recherche sur le sujet fait que chaque période historique est rodée. Pas une fausse note dans cette fresque musicale. Chaque riff est maîtrisé, chaque note tenue. Et leur passion est communica : la salle est en ébullition. Nous les sentons investis, et bien que leurs histoires soient tragiques, les garçons ne cessent de sourire. La conclusion de leur recit-conférence se fait sur les dates clés que sont « Marianas Trench » et « White Washed ». Il n’y aura malheureusement pas de prolongations de ce livre avec des conseils de lecture supplémentaires : pas de rappel, mais une soirée dont nous nous rappellerons.

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