Après un dernier EP intitulé III sorti fin 2021, les californiens de zebrahead reviennent en ce début 2023 avec un nouvel EP, intitulé sobrement II et paru sur le label du groupe, MFZB Records.
Avant de se pencher sur cet EP, une petite mise en contexte s’impose pour ceux n’ayant pas suivi de près l’actualité du groupe. Le groupe a annoncé en avril 2021 le départ de son co-chanteur Matty Lewis. Ce dernier avait décidé de quitter le groupe pour poursuivre une carrière solo de chanteur de country (ce n’est pas une blague), sous le nom de Mendon Hale… Le groupe a donc dû recruter un nouveau chanteur en la personne d’Adrian Estrella, qui était le chanteur de Assuming We Survive. Pour célébrer et officialiser l’arrivée de ce nouveau chanteur, le groupe avait donc sorti un EP, le premier avec Adrian, appelé III, en référence à la troisième « ère » du groupe (le groupe avait déjà changé de chanteur en 2004, Justin Mauriello laissant sa place à l’époque à Matty Lewis). Nous voilà donc en 2023 avec ce II, qui ne signifie pas le retour de Matty mais qui est le deuxième volet d’une trilogie d’EP qui devrait sans trop de suspense se finir avec un futur EP appelé I. Comme son prédécesseur, II nous offre 5 titres pour environ une quinzaine de minutes.
L’EP commence avec No Tomorrow et un petit riff aigüe dont le guitariste Dan Palmer a le secret. Le morceau est pêchu et on y retrouve la recette zebrahead : un refrain mélodique, un petit solo de guitare, une alternance entre le chant de Adrian et les parties rappées de Ali, et des petits gimmicks de la part de ce dernier. Les paroles sont en revanche un peu décevante :
« Everybody wants to tell me what to do
…
Stay up all night and lose control Act young and grow older with my friends Live like there’s no tomorrow »
Loin de moi l’idée de critiquer le fond du message mais c’est plutôt la forme que je trouve un peu vu et revu avec des termes qu’on retrouve un peu partout et trop souvent dans les lyrics (« I’m not listening to you », « Live like there’s no tomorrow »…). Le morceau manque donc un peu de personnalité sur ce plan là. Et la remarque vaut également pour Licking on a Knife for Fun, le morceau suivant :
« I would rather die on my feet
Than live on my knees Who needs enemies When I have friends like you »Là on est presque dans le cliché du morceau de punk rock rebelle. Mais encore une fois, même si ces thèmes de liberté, de fierté et d’honneur sont monnaie courante dans le punk rock (et dans pleins d’autres styles), c’est vraiment la forme et les mots employés que je trouve un peu décevants ici. Mis à part ça, ce titre, plus heavy que le précédent, demeure un très bon morceau. Changement d’ambiance et de sonorité avec le très sympa Evil Anonymous, un morceau orienté ska avec sa touche de trombone, ce qui est assez rare pour zebrahead (le seul autre morceau de ce genre doit être You Don’t Know Anything About Me, qui apparaît sur Brain Invaders {2019} ). Le dernier morceau, F.L.F.U finit l’EP en beauté et je suis pas loin de penser qu’il s’agit du meilleur morceau de II. Même si encore une fois les paroles du refrain laisse à désirer (« Fuck love and fuck you »), la chanson dispose d’une vraie originalité avec des changements de rythme, un sentiment d’urgence et elle repart de plus belle lorsqu’on la pense terminée. Une chanson qu’on pourrait presque qualifier d’épique, au vu de ses différents passages et ses changements d’ambiance.
Les Californiens de zebrahead, malgré un deuxième changement de chanteur, continuent d’étoffer leur discographie déjà bien remplie avec un EP de bonne qualité, qui manque toutefois de personnalité dans ses lyrics.

2. Licking on a Knife for Fun
3. Evil Anonymous
4. Middle Sea Blues
5. F.L.F.U