Deux ans après un concert mémorable à l’Elysée Montmartre, Turnstile était de retour en tête d’affiche d’une salle française dans la prestigieuse Olympia. Le groupe n’a certes pas sorti de nouvel album depuis Glow On (2021) mais leur passage reste un énorme évènement étant donné le raz de marée qu’a été cet album, qu’on peut largement considéré comme l’album de l’année 2021. La côte de popularité du groupe n’est donc clairement pas en baisse et l’époque où le groupe se produisait dans les scènes hardcore « underground » locales est désormais bien derrière. Le groupe n’oublie cependant pas d’où il vient et nous propose l’un des groupes de hardcore les plus en vu du moment avec les Australiens de Speed.
Alors que Turnstile a gagné en popularité en incorporant entre autres des sonorités pop, psychédéliques et indie-rock, Speed joue la carte de l’ultra violence en poussant l’agressivité du hardcore à son paroxysme. Torses nus tatoués, muscles bien en avant, bandana et casquettes sur la tête, le groupe veut également matcher l’agressivité de leur musique avec leur prestance scénique. Le public ne s’y trompe pas et dès les premières secondes, un mosh pit bien old-school se forme dans la fosse. Peut-être s’agit t-il même du premier mosh pit dans cet Olympia qui respire plus le rock en mocassin que le hardcore en baggy. Autant dire que voir Speed à l’Olympia, alors que leur seul concert parisien jusque là se déroulait au Glazart, est assez déconcertant. Le multivers dirait les jeunes. Le groupe donne tout sur scène et les 30 minutes de leur set enchaînent les grosses claques à la figure. Certains morceaux n’envoient pas autant que sur album selon moi (je pense à We See U par exemple) mais la majorité reste maîtrisée. Le groupe en profite pour jouer deux nouveaux morceaux qu’on retrouvera sur leur premier album Only One Mode, prévu pour le 12 juillet. Certes le groupe propose du hardcore ultra brut et violent, mais avec The First Test, Speed devient sûrement le premier groupe de hardcore à incorporer de la flute traversière dans du hardcore. Du génie. 100% Sydney Shit.
La fosse se remplit de plus en plus (elle était d’ailleurs complète, contrairement aux places assises) et les américains de Turnstile arrivent sur scène. Avec T.L.C. (TURNSTILE LOVE CONNECTION), autant dire que ça commence fort! Le morceau est sûrement le plus hardcore-punk de Glow On et la fosse est en ébullition. Etant placé sur la mezzanine juste au dessus, la vision de la foule était assez impressionnante et ce pendant tout le concert. D’autant plus que le public est vraiment connaisseur du groupe; pour un public français, c’est à souligner. L’introduction a capella avec le public de UNDERWATER BOI l’illustre bien!
Evidemment les morceaux de Glow On sont ceux qui font le plus d’effet et suscitent le plus d’ambiance, mais je trouve les titres des deux précédents opus du groupe tout autant efficaces. Le riff de guitare de Drop et le singalong que provoque Real Thing me semblent incontournables pour un show de Turnstile. Sur scène, ce sont Brendan Yates et Franz Lyons, deux des trois membres fondateurs du groupe encore présent, qui sortent du lot. Au chant, Yates se démarque par son côté introverti et ses pas de danse toujours en rythme mais parfois étonnant. Quant à Lyons, son style vestimentaire et sa manière de jouer de la basse le rendent imposant et visuellement marquant. Un peu déçu de ne pas le voir chanter NO SURPRISE, d’ailleurs.
Le show se termine en apothéose avec les tubes MYSTERY et HOLIDAY, largement repris par un public toujours aussi conquis. Avec un show de tout juste un peu plus d’une heure, on peut cependant rester sur notre faim. D’autant plus que le show était très similaire à celui de l’Elysée Montmartre en 2022. On reste bien sûr ravis de voir Turnstile en concert et le show était grandiose, on peut par ailleurs noter un plus gros accent mis sur les lumières comparé à la dernière fois. Ceci dit, si le groupe reprogramme une tournée l’année prochaine avec un nouveau passage à Paris en ayant pas sorti de nouveau matériel et avec une setlist toujours quasiment inchangée, il sera légitime de penser que c’est tout simplement abusé.
A l’Olympia, Turnstile a prouvé que l’engouement suscité par son album Glow On ne s’est pas essoufflé. Bien que sans surprise, le show du quintet fut parfaitement maîtrisé et époustouflant, pour le plus grand plaisir d’un public transcendé de la première à la dernière minute.
Two years after a memorable concert at the Elysée Montmartre, Turnstile was back headlining a French venue at the prestigious Olympia. The band hasn’t released a new album since Glow On (2021), but their appearance remains a major event given the wave that album created, which can widely be considered the album of the year 2021. The band’s popularity has clearly not waned, and the days when they performed on local « underground » hardcore scenes are long gone. However, the band has not forgotten their roots and is bringing one of the most prominent hardcore bands of the moment, Speed.
While Turnstile has gained popularity by incorporating pop, psychedelic, and indie-rock sounds, Speed plays the card of ultra-violence by pushing hardcore’s aggression to its peak. With tattooed bare chests, prominent muscles, bandanas, and caps on their heads, the band aims to match the aggressiveness of their music with their stage presence. The audience doesn’t miss a beat, and within seconds, an old-school mosh pit forms in the crowd. This might even be the first mosh pit at the Olympia, a venue more accustomed to moccasin-rock than baggy-hardcore. Seeing Speed at the Olympia, when their only Parisian concert so far took place at the Glazart, is quite disconcerting. The multiverse, as the young would say. The band gives their all on stage, and their 30-minute set delivers punch after punch. Some tracks don’t hit as hard live as they do on the album (I’m thinking of We See U for example), but most are still well-executed. The band also takes the opportunity to play two new songs from their upcoming debut album, Only One Mode, set for release on July 12. While the band offers ultra-raw and violent hardcore, with The First Test, Speed is probably the first hardcore band to incorporate flute into their music. Genius. 100% Sydney Shit.
The pit keeps filling up more and more (the pit tickets were sold out unlike the seating areas) as the Americans from Turnstile take the stage. With T.L.C. (TURNSTILE LOVE CONNECTION), it’s safe to say the show starts with a bang! The track is probably the most hardcore-punk from Glow On and the pit is in a frenzy. Being positioned on the mezzanine right above, the view of the crowd was quite impressive throughout the entire concert. Moreover, the audience is truly knowledgeable about the band; for a French audience, that’s worth noting. The a cappella introduction with the audience for UNDERWATER BOI illustrates this well!
Obviously, the tracks from Glow On have the most impact and generate the best atmosphere, but I find the songs from the band’s two previous albums equally effective. The guitar riff of Drop and the singalong that Real Thing provokes seem essential for a Turnstile show. On stage, it’s Brendan Yates and Franz Lyons, two of the three remaining founding members, who stand out. As the vocalist, Yates is notable for his introverted demeanor and dance moves that are always in rhythm but sometimes surprising. As for Lyons, his style of dress and his way of playing the bass make him imposing and visually striking. A bit disappointed not to see him sing NO SURPRISE, by the way.
The show ends on a high note with the hits MYSTERY and HOLIDAY, enthusiastically sung along by an audience that remained captivated. However, with a show lasting just over an hour, one might feel a bit unsatisfied. Especially since the show was very similar to their performance at the Elysée Montmartre in 2022. Of course, we’re always thrilled to see Turnstile in concert and the show was magnificent, with a noticeable emphasis on the lighting compared to last time. That said, if the band schedules another tour next year with another stop in Paris without releasing new material and with an almost unchanged setlist, it would be fair to think that it’s simply overdoing it.
At the Olympia, Turnstile proved that the excitement generated by their album Glow On has not waned. Although unsurprising, the quintet’s show was perfectly executed and breathtaking, much to the delight of an audience that was captivated from the first to the last minute.