Le 9 juin 2025, THEOREM a sorti *TITANOMACHY*, son troisième EP, et franchit un cap à la fois musical et visuel. Après avoir levé les yeux vers les étoiles en 2022 avec *Ethernity*, les Bordelais plongent cette fois dans les entrailles de la mythologie grecque, en s’attaquant à l’un de ses récits les plus puissants : la gerre des Titans. Toujours en totale autonomie, le Nicolas (chant), Pierre (guitare), Thomas (basse), Arnaud (guitare), et Michaël (batterie) continuent de façonner son identité sonore avec un mix percutant et résolument moderne, influencé par des groupes comme Bleed From Within ou Orbit Culture. À la voix principale de Nicolas et au chant clair assuré par Mickaël s’ajoute désormais la voix grave d’Arnaud, qui vient renforcer l’impact global de l’ensemble. Après *Gaïa* et *The Rise Of Kronos*, deux clips narratifs dévoilés en amont, l’EP est accompagné par la sortie d’un troisième clip autoproduit, *Elysium*, qui complète cette fresque sombre, mythologique et profondément incarnée.
Gaïa
*Gaïa* ouvre l’EP comme un raz-de-marée. Dès les premières secondes, une mélodie de guitare marquante s’impose et revient tout au long du titre comme un écho du chaos originel. Le texte retrace la naissance du monde à travers Gaïa, entité fondatrice surgie du néant, qui façonne les éléments, les Titans, et l’équilibre entre ombre et lumière. L’ambiance est lourde, électrique, comme une tempête prête à tout emporter. Intense et chargée de tension, *Gaïa* pose les fondations de l’EP avec une puissance immédiate.
Rise Of Kronos
*Rise of Kronos* prend la suite avec une atmosphère tout aussi écrasante. La mélodie d’intro portée par Pierre, sombre et cinématographique, évoque presque un générique de film gothique, avant de basculer vers un chant plus incisif, flirtant avec les codes du Deathcore. La voix grave d’Arnaud, mêlée à celles de Nicolas et Mickaël, ajoute une belle profondeur à l’ensemble. Le titre raconte la révolte de Kronos, fils d’Ouranos, déterminé à mettre fin au règne brutal de son père. Guidé par Gaïa, il brandit une faux pour accomplir cette mission et entraîne les Titans à ses côtés. Le texte évoque un soulèvement inévitable, une libération gagnée dans la douleur. Entre mythe et violence, *Rise of Kronos* incarne un tournant sans retour.
The Curse
*The Curse* propose une ambiance différente des deux titres précédents, portée par une alternance réussie entre chant clair et voix grave qui se répondent avec justesse. Ce contraste crée une dynamique particulière, moins frontale mais tout aussi marquante. Ce n’était pas un titre que j’avais retenu dès la première écoute, mais à force d’y revenir, j’ai fini par en percevoir toute la portée. Il a cette capacité discrète à s’ancrer peu à peu, jusqu’à toucher quelque chose de plus profond. THEOREM raconte la chute de Kronos, prisonnier d’une prophétie qu’il tente d’éviter en dévorant ses propres enfants. Mais son règne de peur se heurte à la révolte de Zeus, porteur d’un nouvel espoir. Le texte oppose destin subi et libre arbitre, dans une lutte entre héritage et libération.
Olympus Mons
Place à présent à *Olympus Mons*, l’un des titres que j’ai le plus appréciés. La batterie impose un rythme effréné, évoquant une course, une ascension vers la révolte. Ce titre illustre l’acte final de la vengeance des enfants de Kronos, conduits par Zeus. Après avoir été enfermés dans le corps de leur père, ils se libèrent pour s’unir et le renverser. Ce titre incarne la rébellion ultime, la quête de justice et la naissance d’un nouvel ordre divin.
Elysium
Pour finir *Titanomachy*, *Elysium* change complètement d’ambiance, plus calme et introspective. Ce titre, sous-estimé au départ, dévoile à chaque écoute des nuances subtiles. Il alterne passages rapides et moments aériens, avec un chant clair et posé. La basse de Thomas et la batterie de Mickaël se répondent parfaitement, tandis que les voix s’harmonisent avec justesse. Ce final rassemble le meilleur des titres précédents, avec des solos magnifiques de Pierre à la guitare et un crescendo qui s’éteint doucement, comme une victoire apaisée. Les paroles parlent de la transition vers l’au-delà, un voyage vers un monde de lumière où les guerriers trouvent enfin la paix éternelle. *Elysium* évoque la libération, le dépassement des combats terrestres, et l’acceptation de la fin comme un nouveau départ.
Avec *Titanomachy*, THEOREM nous embarque dans une vraie chronique, un récit intense autour de la guerre des Titans. Chaque titre raconte une partie de cette histoire, et au fil des écoutes, on s’attache de plus en plus à ces compositions, à leurs ambiances et à leurs émotions. Cet EP ne se résume pas à une simple collection de titres, c’est un voyage complet, où mythologie et musique se mêlent pour créer une expérience à la fois puissante et immersive. Plus on s’y plonge, plus on découvre de détails et de nuances, et plus on ressent la force de ce récit qui se construit piste après piste.
Tracklist
Gaïa
Rise Of Kronos
The Curse
Olympus Mons
Elysium
Retrouvez THEOREM en concert cette année :
- 30 Août – Trock Fest – Saint-Maurin (47)
- 14 Novembre – Brasserie des Milles – Aix-en-Provence (13)
- 15 Novembre – Altherax – Nice (06)
- 21 Novembre – Cold Crash – Nantes (44)
Crédit photo principale : facebook ©zoom sur l’instant
