The Damned + Smalltown Tigers @ Cabaret Sauvage, Paris – 03/03/2023

Groupe pionnier et légendaire du punk rock, un concert des Damned reste toujours un évènement en soi. D’autant plus que le groupe a très peu tourné depuis le Covid (aucun concert en 2020 et en 2021) et que son dernier passage en France remontait à 2018. Les anglais sont par ailleurs en tournée afin de promouvoir leur douzième album, Darkadelic, prévu pour le 28 avril, et leur première date était dans notre capitale.

Il fallait être persévérant ou très chanceux pour réussir à avoir l’information concernant la première partie de la soirée. J’ai finalement appris que c’était les italiennes de Smalltown Tigers qui s’en chargeaient mais malheureusement trop tard pour que je puisse avoir le temps de m’intéresser au groupe et d’écouter un peu leurs morceaux. Je découvre donc totalement ce groupe ce soir et je suis particulièrement et agréablement surpris! Le power trio nous propose un punk rock assez classique mais très efficace. Leurs morceaux sont courts, rapides, mélodiques et s’enchainent à merveille. Compliqué de ne pas faire le parallèle avec les Ramones tant l’influence des légendes du punk rock semble prépondérante dans la musique du trio originaire de Romagne. Et au delà de la musique, on peut également remarquer une certaine similitude entre le style de jeu de guitare de Johnny Ramone et de celui de Giulia : l’instrument positionnée bien bas, la tête baissée laissant ses cheveux dissimuler son visage et des mouvements de poignets frénétiques… Johnny serait fier ! Le show se termine finalement assez logiquement sur R.A.M.O.N.E.S, une reprise du morceau-hommage de Motörhead, dont on se délecte sans retenue. Avec 12 morceaux en une trentaine de minutes, les Smalltown Tigers font d’autant plus hommage aux Ramones, dont l’une des missions étaient de jouer un maximum de morceaux en un minimum de temps.

Smalltown Tigers Setlist Cabaret Sauvage, Paris, France 2023

Les Damned, emmenés par l’iconique Captain Sensible, coiffé de son traditionnel béret rouge et vétu de noir et de rouge comme à son habitude, débarquent sur scène et sont accueillis comme il se doit par un public particulièrement enthousiaste. Dave Vanian donne le coup d’envoi en nous annonçant « We’ll take you down the Street of Dreams! ». Le groupe ouvre donc le show avec le morceau qui ouvre l’album Phantasmagoria (1985). Ce sixième album marquait à l’époque un tournant pour le groupe avec un changement de style vers le gothic rock et vers des ambiances plus sombres. Street of Dreams n’y fait pas exception mais s’avère être parfaite pour ouvrir la soirée. Dave, vétu d’un costard cravate noir, de lunettes de soleil et d’un chapeau noir, apparaît comme un maître de cérémonie et lance parfaitement la messe. Le groupe enchaîne avec The Invisible Man, le premier single de Darkadelic, sorti quelques jours avant le concert. Et le morceau, que je trouvais déjà bon comme single, s’avéra être aussi plutôt efficace en live.

Le début du concert est un sans faute, avec notamment l’enchainement de Wait for The Blackout et de Lively Arts, les deux morceaux qui ouvrent le fantastique Black Album (1980). Le groupe demanda ensuite si nous souhaitions entendre d’autres morceaux issus de leur album à venir, ce à quoi le public répondit favorablement. Mais nous n’avions pas été prévenu que s’enchaineraient pas moins de 9 nouveaux morceaux! Je suis évidement content de pouvoir découvrir ces nouveaux morceaux avant la sortie de l’album, mais en jouer 9, et qui plus est à la suite, crée un énorme temps mort dans le set. L’ambiance perd en intensité à chaque morceau et personne ne peut accompagner Dave dans les chants. J’entends des membres de l’audience lancer des « Neat Neat Neat! » ou des « New Rose! » entre les morceaux, comme pour montrer leur impatience de pouvoir se défouler sur ces morceaux cultes. Je suis habituellement assez agacé lorsque le public réclame tel ou tel morceau, d’autant plus lorsqu’il s’agit de morceaux dont on sait éperdument qu’ils seront joués à un moment donné. Mais là je dois bien reconnaître que je partage ces petites réclamations. Dave Vanian semble également les avoir compris mais rétorque en nous demandant, un peu ironiquement, si il ne s’agit pas là d’un privilège de pouvoir expérimenter ces morceaux en avant première. Effectivement, c’est un privilège, mais vibrer et se délecter des morceaux que l’on aime issus de la riche et fabuleuse discographie du groupe, c’est bien mieux.

Ceci étant dit, il faut tout de même reconnaître que le groupe semble très enthousiaste et dégage un vrai plaisir de jouer ces morceaux pour la première fois. C’est particulièrement le cas de Dave, qui semble transporté par ces morceaux et nous gratifie d’une très belle prestation scénique. Je me passerai de donner mon avis sur tous ces nouveaux morceaux car avec une seule écoute dans des conditions live et avec la déception de ce choix d’en jouer autant, je manque clairement de recul pour avoir un véritable avis.

Le show reprend finalement un second souffle avec l’inévitable Love Song : l’ambiance repart immédiatement de plus belle, comme si tout le monde n’attendait que ça. Malheureusement, j’ai l’impression que le chanteur n’accorde pas autant d’enthousiasme et d’implication dans la performance des morceaux plus anciens. C’est le cas de Neat Neat Neat, qui manque d’énergie, ou de Smash It Up, qui habituellement est un des moment marquant d’un concert des Damned. A l’inverse, le chanteur retrouve son entrain sur Standing on the Edge of Tomorrow, un morceau issu de Evil Spirits (2018), le dernier album en date du groupe. Le show se conclut sur l’inévitable New Rose, qui restera à jamais le premier single de punk sorti par un groupe britannique : c’était en octobre 1976.

La setlist du concert peut finalement se résumer à un mélange entre les nouveaux morceaux de Darkadelic, et les « Greatest Hits » du groupe. Mais comment vais-je devoir expliquer à mes petits enfants plus tard que sur ces 23 morceaux, aucun n’est issu de Strawberries (1982) ? Malgré ma relative déception du soir, je serai bien entendu au rendez-vous du 28 avril, pour la sortie de Darkadelic, dont vous pourrez lire la chronique ici-même!

The Damned Setlist Cabaret Sauvage, Paris, France 2023Un grand merci à Céline d’AEG pour l’accréditation et merci au Cabaret Sauvage pour l’accueil!
MightyMightyMarty
MightyMightyMarty
Mon truc c'est le punk rock et le hardcore. Mais comme il faut s'intéresser à tout (ou presque), vous pouvez me croiser en concert de pop-punk ou de Oi!, m'entendre fredonner du classic rock ou du metalcore, et même me surprendre à écouter du metal!

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