Plus de 4 ans après leur dernier passage en France, The Amity Affliction étaient de retour chez nous au Cabaret Sauvage, pour ce qui représentait leur plus gros concert en salle française. Les Australiens ne sont pas venus seuls puisque l’affiche était complétée par SeeYouSpaceCowboy, Gideon et Fit for A King.
Les californiens de SeeYouSpaceCowboy débarquent sur scène à 19h15, seulement 15 minutes après l’ouverture des portes et ouvrent la soirée devant un public forcément très peu nombreux. Cela n’empêche pas le groupe de balancer leur punk hardcore aux fortes influences screamo aux oreilles des présents. Leur musique se veut assez brute et directe, peut-être même un peu trop puisqu’on a du mal à discerner les mélodies ou les refrains des morceaux. Si tant est qu’il y en ait… Le groupe aura en tout cas eu le mérite de nous donner une bonne prestation scénique et de bien nous déboucher les oreilles.
C’est ensuite Gideon qui débarque sur scène, emmené par son chanteur au style vestimentaire assez déconcertant : bottines à talonnette, blue-jean, veste en jean et chapeau de cowboy. A peine eu-je le temps de me demander la raison de ce style original que le groupe déclarait nous venir tout droit d’Alabama. Ceci explique sûrement cela. Le groupe n’est en tout cas pas venu nous jouer du Lynyrd Skynyrd ou de la country mais du bon gros metalcore qui penche plus vers le hardcore que le metal. Et leur prestation me semble plutôt réussi, non seulement le groupe capte bien l’attention du public, notamment grâce au charisme de leur chanteur, mais la puissance de leurs compositions est également très bien distillée au public qui semble plutôt apprécié la performance.
On monte ensuite encore d’un cran avec les américains de Fit For A King, qui arrivent sur scène en interprétant The Hell We Create, premier morceau de leur dernier album (2022) qui porte le même nom. Le groupe possède de très bons morceaux dans son répertoire, comme The Price of Agony, God of Fire ou le vraiment très réussi When Everything Means Nothing mais je trouve que la performance de ces morceaux manquaient d’un petit plus pour faire passer leur set dans un autre niveau. La prestation de leur chanteur Ryan Kirby était loin d’être mauvaise mais manquait peut être d’une prestance plus charismatique et d’une performance vocale plus puissante. Malgré cela, leur set de 40 minutes fut plaisant et le public, plus connaisseur que pour les deux groupes précédents, semblaient également apprécier le show. Bien que le set de FFAK fut réussi, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’était Counterparts qui était initialement prévu à la place de FFAK, ce qui aurait donné un vrai plus à une affiche qui manquait justement d’un autre gros nom en première partie. On se consolera avec la venue de Counterparts dans notre capitale en avril prochain. C’est d’ailleurs sans doute pour cette raison que le groupe s’est finalement retiré de l’affiche suite au report de la date (initialement prévue en octobre 2022).
Il est presque 22h quand la salle s’assombrit et que retentissent les premières notes de Pittsburgh, l’un des classiques de The Amity Affliction, que le public reprend déjà à l’unisson. A peine le temps de souffler que s’en suit le très heavy All My Friends Are Dead, issu du très bon Everyone Loves You… Once You Leave Them (2020), leur dernier album en date, que le groupe n’avait pas encore pu défendre en France. Dès les premiers morceaux du groupe, la prestation vocale d’Ahren Stringer, bassiste et chanteur clair du groupe, me bluffe. Sa voix est juste, claire et semble même encore plus belle que sur album. Sa performance sur le refrain de All Fucked Up en est un bel exemple. Le contraste est donc parfait avec son compère Joel Birch, chanteur principal, qui nous délivre ses chants puissants et plein d’émotions. Là est aussi la force de ce groupe : leurs morceaux, traitant de sujets difficiles tels que le suicide, la dépression ou la solitude, prennent une autre dimension en concert et peuvent avoir un vrai effet cathartique pour l’audience.
Dernier single en date (sorti fin novembre 2022), TAA nous fait le plaisir d’interpréter le titre Show Me Your God. Et à travers ce morceau, le groupe confirme que son prochain album, attendu pour 2023, devrait encore être un album très heavy et puissant, comme l’était Everyone Loves You… Once You Leave Them. Le groupe quitte la scène sur Death’s Hand, issu de l’album phare du groupe Let the Ocean Take Me (2014) avant de revenir pour interpréter Soak Me in Bleach et définitivement dire au revoir au public comblé mais loin d’avoir fait salle comble. Ce show étant le premier de leur tournée Européenne, le suspense était entier sur la setlist du groupe mais nous avons finalement eu peu de surprise sur les morceaux joués, qui étaient très proches de ceux interprétés lors de la tournée Américaine du groupe fin 2022. Avec 14 chansons pour un peu moins d’une heure de show, on aurait évidemment souhaité en avoir un peu plus mais au vu de la qualité de leur show, on ne leur en tiendra pas rigueur! D’autant plus qu’ils seront à nouveau en Europe cet été, avec notamment un passage au Hellfest. On espère que le groupe y défendra son nouvel album!