Après un passage remarquable au Bataclan quelques mois plus tôt, les Rival Sons sont de retour à Paris, à l’Olympia cette fois, pour la deuxième partie de leur tournée européenne. Leur 6e album, « Feral Roots » est sorti le 25 janvier 2019 et s’est déjà positionné en tête des charts pour plusieurs opus aux USA.
(20h-20h30) L’ouverture de la soirée est confiée à MNNQNS (prononcer « Mannequins » version galloise), dont je découvre l’existence. Ce quatuor français de Rouen, lauréat du Prix Ricard S.A. Live Music 2018 a débuté au Pays de Galles en 2013 lors d’un échange universitaire. Il aura fallu que 12 membres se succèdent pour arriver à la formation finale : Adrian (chant, guitare), Marc (guitare), Félix (basse) et Grégoire (batterie). Signés en Angleterre par le Label FatCat, ils sortent leur 1er album au mois d’Août 2019 et après une présence sur les festivals d’été, ils attaquent leur « Body Negative Tour » en octobre 2019 à la Maroquinerie.
Sur scène, le son est imprégné du rock british des années 80 à 2000, les tenues sortent des années 70, et les textes sont en anglais mais il aura fallu les lires le lendemain pour en saisir le sens… L’ambiance n’est pas folle malgré une énergie authentique sur scène, le public semble partagé entre surprise et impatience de voir arriver les Rival… dont l’attente est finalement courte, la set list comportant seulement 6 morceaux.
Set list :
1. If only they could
2. Fall down
3. Wire
4. Drinking from the pond
5. Desperation Moon
6. Glory Paul
(21h-22h45) Après les 30mn les plus longues de l’histoire, la formation californienne fait son entrée sur les planches de la prestigieuse salle parisienne devant les 2824 personnes qui ont eu la chance d’avoir leur place avant l’annonce du SOLD OUT !
La formation est née à Long Beach, Californie, avec Jay Buchanan (chant, guitare), Michael Miley (Batterie), Scott Holiday (guitare) rejoints en 2013 par Dave Beste (basse) qui succède à Robin Everhart. Pour la scène, ils sont accompagnés aux claviers par Todd Ögren-Brooks et sa (très) longue barbe.
La scène est épurée et laisse aux musiciens un maximum d’espace, avec en toile de fond la superbe fresque aux couleurs resplendissantes de l’album Feral Roots mises en valeur par un éclairage lumineux. Le son est puissant et équilibré restituant toutes les nuances des instruments et de la voix.
L’intro se fait sur « End of forever », le gros riff sur la Penny Custom de Scott et la voix écorchée et puissante de Jay sont en phase. L’accroche est faite et ce n’est qu’une mise en bouche.
Le set se poursuit avec un titre de chaque album précédent, et c’est « Secret », issu du 4e album « The Great Western Valkyrie » qui va véritablement mettre le feu à la soirée. Feu qui continuera d’ailleurs avec « Burn Down Los Angeles », repris massivement par le public.
Mike Miley s’offre quelques minutes de drum solo, avec et sans baguettes, avant que Jay à la guitare électro acoustique et Scott sur sa Gibson double neck nous ramènent à Feral Roots avec le titre « Look away ». L’enchaînement de « Too Bad » et de « Where I’ve been » est d’une torture incroyablement agréable pour la sensibilité du public qui ne cache pas son émotion et dont la connexion avec celle de Jay et son incroyable performance vocale subliment le moment. Oui… on a pleuré ! (oui oui, même les barbus dans la salle).
Mais « Feral Roots » n’a pas eu de mal à nous sortir de ce moment de doux flottement pour nous ramener dans le gros rock bluesy, le public reprendant l’air en boucle à la fin du titre, comme s’il voulait que ce moment ne s’arrête jamais. Le groupe, bouche bée, savoure l’instant. Le set se termine sur du lourd : « Electric man » « Shooting Stars » et « Do your worst »… Comment rater une sortie de scène avec un tel enchaînement !? Eh bien, en n’en sortant pas Car le public en a décidé autrement : il va falloir rester un peu plus sur scène, parce que l’auditoire est reparti à chanter « Feral Roots » en boucle, en guise de remerciements.
Et c’est sur un joli choix de « encore » que le groupe de californiens va quitter son public mêlant énergie et douceur (avec « Face of Light ») et l’incontournable « Keep on Swinging » en guise de rideau final.
Encore une fois, les Rival Sons ont rempli le contrat : un son puissant, calibré, propre, une communication et une complicité sur scène qui permettent des enchaînements sans faute. Les rockeurs promènent leur public, l’emmènent où ils veulent, et il le leur rend bien.
Les tenues extravagantes mais toujours très classes sont au rendez-vous, tout comme l’enthousiasme incroyable de Mike, sans parler du défilé tant attendu de la collection de guitares de Scott. Quant à Jay, il est probablement LA voix du rock actuel. Il ne se contente pas de chanter, non. Il donne tout, vocalement, physiquement et émotionnellement. Si vous pensez sortir indemne d’un show des Rival Sons, vous faites erreur. Vous en sortirez, comme nous tous, bouleversés.
Un grand merci à eux.
Set list :
1. End of forever
2. Wild animal
3. Pressure and Time
4. Secret
5. Burn down Los Angeles
6. Tied up
7. My Nature
8. Drum solo
9. Look away
10. Too Bad
11. Where I’ve been
12. Feral Roots
13. Open my eyes
14. Electric Man
15. Shooting Stars
16. Do your Worst
Encore :
– Sleepwalker
– Face of Light
– Keep on Swinging
Merci à Clémence de Live Nation pour les accréditations, à l’Olympia qui a rendu cette date possible et a Barbara pour ce super report!