Report du concert de Max Romeo au Bolegason à Castres, il était accompagné du Roots Heritage Band, de sa fille Xana Roméo et de son fils Azizzi Romeo. Première partie assurée par X-Ray Banned, groupe de reggae franco-anglais.
Celles et ceux qui ont lu mon report de l’Xtreme Fest (ici pour les retardataires) le savent.. je ne suis jamais à l’heure. Et pourtant, en ce soir d’octobre, j’étais en place devant l’entrée du Bolegason à l’heure de l’ouverture des portes! Je ne sais toujours pas quelle mouche m’a piquée mais je sais pertinemment que j’ai passé une très bonne soirée.
On va répondre à vos interrogations quand même avant de commencer cette épopée rasta en terres tarnaises.
1) « Du ReGgAe SuR ChAiRyOuRsOuND VoUs ÊtEs FoUs ? »
Et oui l’ami.e ici je te parle bien du son de Jah, sur fond rouge jaune vert, ryhtmique à 4 temps qui skank sec.
Pourquoi ?
Déjà parce qu’on a une rubrique « au delà du métal » et qu’il faut bien la remplir de temps en temps. Ensuite je ne vais pas te faire un exposé sur la musique que j’écoute pour que tu comprennes mais… Bon si t’insiste c’est parti:
– Le Punk est la base de mon alimentation, dans les 5 fruits et légumes par jour c’est les coquillettes que je mange à chaque repas. Des Ramones au post punk actuel, si tu as ces quatre lettres magiques je suis toujours partante. Aucun lien avec le reggae me diras-tu ? Et bien si. Attention moment nostalgie:
Mon enfance à été bercée par un groupe en particulier: The Clash (tu ne peux pas dire que tu ne connais pas parce qu’ils passent même sur RTL2). En 1980 The Clash sort le triple album Sandinista!, enregistré au Royaume-Uni et en Jamaïque. Pointé du doigt par la critique parce que « Le PuNk C’éTaIt MiEuX AvAnT » cet album fait le lien entre le punk, le reggae (« Guns of Brixton »), la dub (« One More Time/One More Dub »), le rap (qui en était à ses débuts, « Magnificient Seven »), et même le disco (bon j’avoue là ils ont merdé. Mais si jamais tu es curieux le morceau s’appelle « Ivan meets G.I Joe »). C’est l’album qui m’a fait sortir de ma « punk comfort zone » et qui m’ a appris qu’en musique tout était finalement lié. ET! Point important c’est l’album qui m’a fait découvrir le ska.
-Si le Punk me nourrit, le Ska m’abreuve. La petite bière en fin de journée, c’est le Ska. Si tu as passé une mauvaise journée ? SKA. Si tu veux bien te réveiller ? SKA. Si tu veux ambiancer tes ami.es à l’apéro ? SKA. Quand tu vas bien ? SKA. Quand tu vas mal ? SKA!
Tu l’auras compris je vis en dansant sur un pied avec des petits mouvement de tête frénétiques.
Et qui dit Punk dit Ska dit Reggae. Et me voilà toute de Fred Perry vêtue dans une salle de concert du Tarn à trépigner au milieu des rasta.
2) « Le BoLeGaSoN C Koi ? »
Le Bolegason c’est LA salle de concert de Castres, petite cité de caractère du sud de la France. Une programmation pointue, des surprises avec des grands noms en tête d’affiche, un prix toujours abordable, une équipe trop méga top, une super comm’… t’en veux plus ou je peux m’arrêter ? Bref si tu viens de Béziers ton trajet virevoltant dans la montagne noire sera récompensé, si tu viens de Toulouse tu seras content.e de trouver « un Bikini à taille humaine, gnagnagna c’est trop mignon la campagne » (on vous <3 quand même), et si tu viens d’Albi tu sais que t’es aussi à la maison ici. (+ ils ont du thé Bapla fabrication locale et ça ça vaut 10pts)
Maintenant que les bases sont posées on peut commencer.
Première partie assurée par X-Ray Banned, inconnus au bataillon pour ma part. Pas déçue, pas emballée non plus. La salle était remplie de moitié, nos verres étaient encore pleins, la scène peut être un peu trop éclairée, j’ai eu du mal à rentrer dans l’ambiance. Néanmoins la mélodie était de qualité, le groupe communiquait pas mal avec le public (ils ont réussi à m’arracher un sourire et Jah sait à quel point c’est difficile), et j’ai fini leur set avec des flexions de genoux répétées (comprendre « en dansant de façon saccadée et fortement esthétique.. »). On peut donc dire que c’était bien.
Petite entracte qui te permet de te ravitailler, vidanger, enfumer, telle une Ferrari sur un grand prix et on se retrouve en rang d’oignon devant la scène les yeux brillants.
Entrée du Roots Heritage Band qui commencent l’intro, suivis des deux choristes, et puis entrée du maestro de la soirée, plus de 70 ans, toutes ses dents et un aura plutôt impressionnant. Dès son entrée la salle se met à danser. Salle qui d’ailleurs s’est bien remplie après l’entracte. Max Roméo alterne grands classiques de sa carrière (War Ina Babylon, Every Man Ought To Know, Chase The Devil..) avec les classiques à en devenir de son dernier album «Words From The Brave » sorti en juin.
En plus du Roots Heritage Band (qualité +++) Max Romeo à emmené dans son tour bus son fils Azizzi et sa fille Xana qui ont chacun eu droit d’interpreter 3 titres de leur composition. Avec un héritage comme celui que leur père leur a transmis on ne doutait pas de la qualité de ces titres. Azizzi, le frère, donne dans le reggae new generation, entre rap et son de lover tandis que Xana , la soeur, calme la foule même si son set est teinté d’une sonorité raggamufin/dancehall qui m’a permis d’éliminer les calories de mon dernier repas.
On finit le set sur le « Jamaican Ska », ce qui, tu t’en doutes, m’a procuré une joie intense, et l’homme de la soirée disparait derrière le rideau. Hors de question pour la salle de le laisser partir comme ça, on crie au rappel. Pas ce rappel de politesse que tu lances mollement parce que tu ne veux pas sortir de la salle. Je parle du vrai rappel, celui qui hurle qu’on a pas assez dansé, crié, chanté.
BREAKING NEWS: Il est revenu sur scène pour deux titres et tout le monde était content. Happy End. (Vraiment parce qu’après on est partis.)
Merci Max Romeo, le Roots Heritage Band, X-Ray Banned et le Bolegason, full love,
Léa.