Novembre 2019. C’est le moment où les billets avaient été mis en vente, pour un concert prévu fin 2020. L’histoire aura voulu que l’on doive attendre 3 longues années pour que cette tournée se produise. Tournée qui aurait pu une fois de plus s’annuler suite à l’annonce du cancer de Floor Jansen, heureusement traité un phase précoce et lui permettant une rémission complète sans souci juste avant d’entamer la tournée. Alors, l’attente en valait-elle la peine?
Après avoir fait plusieurs concerts de cette tournée, je peux dire que oui. Mais Nightwish étant mon groupe préféré, je ne suis pas du tout objective dans cet article. Ici, je ne vais m’attarder que sur la date française à Paris, qui était l’une de mes dates préférées de ce show. Les géants finlandais, qui affichent complets sur la majorité de leur tournée européenne, présentent ici leur dernier album : Human. :II: Nature. qui était sorti le 10 avril 2020 en plein dans le début de la pandémie Covid-19, et qu’ils ne peuvent jouer en live que depuis très récemment. Après un passage au Hellfest, puis aux arènes de Nîmes cet été, ils peuvent enfin réaliser leur plus gros concert de l’année sur le sol français, dans l’Accor Arena de Paris, à Bercy. Ils ont invité deux autres groupes finlandais pour leurs premières parties : Beast in Black et Turmion Kätilöt. Amorphis, prévu sur la tournée originelle, ne pouvait pas assurer les nouvelles dates de la tournée après report. Cela reste néanmoins une affiche très alléchante, et familière car ce n’est pas la première fois que ces groupes jouent ensemble.
Le froid dehors ne décourage pas la majorité des fans, qui attendent depuis le matin. Malgré une confusion au niveau des lieux d’entrée, entre fosse or, fosse normale et gradins, tout le monde finit par s’y retrouver vers le milieu de l’après-midi. Lorsque les portes s’ouvrent à 18h, on assiste à la traditionnelle ruée des fans pour la barrière. Ayant deux premières parties, le show commencera assez tôt, vers 19h30.
Turmion Kätilöt, quand le disco rencontre le metal
Si vous n’êtes pas familiers avec ce groupe, sachez que le nom du groupe se traduit par « sage-femmes de la destruction ». Voilà. On se souvient d’eux notamment pour avoir ouvert pour Beast In Black par le passé et par leurs collaborations avec Marko Hietala, ex-bassiste de Nightwish. Mélangeant l’électro et le metal industriel, le groupe est là pour faire bouger la salle dès le début. C’est efficace, et la majorité du public danse sur le son énergétique et les lumières de couleurs vives. Les deux chanteurs se relaient pour assurer un show sans temps mort. Seul leur première chanson, Grand Ball sera en anglais, le reste en finnois, mais les spectateurs n’ont pas besoin de comprendre pour s’amuser. Même si une partie de la foule ne reste pas convaincue par ce mélange surprenant, cela chauffe bien le public et produit l’effet escompté.
Beast In Black, les pros du Heavy Metal Kitsch
Le groupe suédois, qui s’était fait connaître pour avoir déjà joué en première partie de Nightwish en 2015, puis en 2018, revient en force sur cette nouvelle tournée. Jouissant d’une popularité grandissante suite à leur dernier album en date, Dark Connection, on sent qu’ils étaient très attendus du public. C’est un tonnerre d’applaudissement qui les accueille, et tout le monde s’en donne à coeur joie pour chanter les chansons. C’est un contraste net avec le groupe d’avant qui n’est pas pour déplaire l’ensemble des spectateurs. Yannis, le chanteur, s’essaiera même en français sur quelques phrases pour présenter le groupe et remercier leurs fans. On ne manquera pas les chorégraphies clichées des deux guitariste et du bassiste qui joueront tous côte à côte, levant leurs guitares en l’air à l’unisson, pendant que le batteur s’amuse à lancer ses baguettes en l’air et que des jets de flammes se font sur l’avant-scène. Mais c’est aussi ça qui fait Beast In Black, le Heavy Metal aussi kitsch que traditionnel. La voix du chanteur ne fait aucun faux pas et impressionne ceux qui ne connaissaient pas le groupe, tandis que la majorité dansent sur des chansons comme One Night In Tokyo ou la très célèbre Blind And Frozen. Le groupe nous quittera en nous promettant de revenir rapidement pour une tournée, et inviteront ceux qui le veulent à les retrouver au stand de merch à la fin du concert pour des photos et des signatures.
Nightwish, les rois du Metal Symphonique
Un drap se dresse devant la scène, tandis que l’équipe technique s’affaire à monter tout le setup de scène pour Nightwish. Lorsque les lumières s’éteignent, c’est sous un tonnerre d’applaudissements que ce drap tombe, annonçant le début de la tête d’affiche du jour, Nightwish. On observe Kai Hahto, le batteur, s’énerver sur sa batterie pour l’introduction du morceau Music qui sert donc d’introduction au concert. C’est très efficace, et tout le monde crie à chaque membre du groupe qui rentre sur scène un par un. Ils vont ainsi commencer par Noise, le plus gros single de leur dernier album, Human. :II: Nature. C’est parfait pour faire chanter la foule d’entrée de jeu, et on a la totale dès le début : les jets de flammes, les feux d’artifice, et les légendaires headbangs. Floor Jansen nous démontre une fois de plus sa parfaite maîtrise vocale, supportée par les excellents musiciens de la formation. Le groupe enchaîne les tubes devant une foule surexcitée, qui crie et tape dans les mains en rythme. L’ambiance se fait ensuite plus calme et pleine d’émotions sur Sleeping Sun, avant de repartir de plus belle avec des titres beaucoup plus dansants comme I Want My Tears Back. Un petit moment acoustique et intime entre Floor Jansen et Troy Donockley à la guitare se passera sur How’s The Heart, où tout le monde allumera sa torche en mémoire d’un être aimé. L’entièreté de l’arène se pare alors de lumières dansantes, ce qui rend ce moment magnifique et unique. Après ce moment plein d’émotions, Floor invite la foule à chanter « la chanson la plus facile de leur répertoire », i.e, Shoemaker. Evidemment, c’est ironique, car c’est probablement la plus difficile, même pour Floor, dût au final grandiose et opératique qui laisse tout le monde sans voix. On passe ensuite sur le classique enchaînement de chansons qui mènent à la fin du show : The Last Ride of the Day, le légendaire Ghost Love Score et l’incroyable The Greatest Show On Earth qui se terminera par des explosions de feux d’artifice. L’ovation incroyable de la foule à la fin montre à quel point Nightwish est au sommet de leur art, en ayant délivré un concert plus que parfait, laissant des larmes dans les yeux de nombreux fans. Comme tous les concerts depuis la parution de leur dernier album, Floor concluera le concert en chantant la fin d’Ad Astra, alors que le groupe se place solennellement autour d’elle, après avoir salué, remercié la foule, et lancé les médiators et baguettes de batterie. Merci, Nightwish.
Photos par Garnet Angeldust.
